Archive | janvier, 2024

LES MOISSONS DU CIEL =-

29 Jan

moissons du ciel

Second film de Malick (après La Balade Sauvage), avant qu’il ne s’évapore pour vingt ans, revenant en 1998 pour La Ligne Rouge, Days of Heaven est une espèce de Petite maison dans la prairie éthérée et jouissant de très gros moyens. Son tournage a d’ailleurs connu quelques complications à cause de changements d’orientation tardifs de la part de Malick, mettant en péril ses fournisseurs et agaçant son casting. Toutes ces frustrations (en plus de n’avoir pas obtenu Travolta pour incarner l’homme – car il y a l’homme et la femme de la nature dans tout opus malickien) auraient en grande partie motivées sa longue parenthèse.

Que c’est beau, oh oui, c’est très joli, car National Geographic c’est joli et en plus servi par une pyrotechnie délicate. Un charme bucolique relatif irradie, transformé par le panthéisme réactionnaire. Les Moissons du ciel ont ce côté feuilleton rural US boosté par une virtuosité langoureuse, un regard d’auteur intransigeant. Ce regard profond et impitoyablement démoralisant, au-delà du fatalisme, postulant sur la contemplation pure, rapportant tout à une transcendance pour dénier la moindre considération sur sa condition, son existence, son usage de la raison, ceux-là n’étant somme toute que des vanités dans l’œil de Malick.

Alors il y a le joyau de l’absolu : la femme malickienne. Son bonhomme aveuglé (Richard Gere) s’agace que sa femme soit ainsi l’objet de tous les regards : il est désarmé face à la femme malickienne, il ne sait pas bien cerner la valeur et la puissance de son intégrité. Passive esclave dans ce monde, la femme malickienne est au-dessus de tout. On peut bien sûr y voir une connasse léthargique. Son aliénation n’est pas forcément regrettable car elle a en effet des bénéfices pour tous et l’harmonie de cette communauté n’est pas sans charmes : tout le monde n’a pas la même place mais chacun en a une et est respecté.

Toutefois Abby n’a pas tant de mérite : elle n’a ni la force de ne pas être cet objet soumis, ni la profondeur suffisante pour creuser la relation avec son conjoint. Sa dévotion est celle d’un robot dépourvu d’intention, tenu bien au chaud, à la conscience totalement évanouie. Malick projette sur elle un idéal de pureté tout à fait démoralisant : elle ne sert ni elle-même, ni la Nature ni les h/Hommes, elle est là et elle dort, refusant tout investissement véritable mais méritant manifestement les honneurs. C’est normal, Malick n’aime que ça : ces misérables petites âmes de victimes intégralement vierges, ces tableaux blancs extatiques.

La voix-off accompagnant le récit est bien sûr celle d’un enfant dont le stoïcisme se partage entre honnêteté candide et attitude de martyr obtus et arrogant. Les créations de Malick relaient un idéal de bon petit méditant comme une mamie humble et peut-être un tantinet restrictive ; une mamie catho mais pas gâteau avec des moyens de géant. C’est aussi un des seuls cinéastes de son niveau à sortir aussi peu de films ; d’ailleurs, depuis qu’il a accéléré le mouvement après Le Nouveau monde, il s’est un peu crashé. Mamie prophète devrait plutôt garder son rythme et éviter les grands élans, ça donne des résultats photoshopés un peu dégueu diluant la sève fonctionnelle jusque-là (la beauté plastique, la solennité valide, le lyrisme sans aspérités).

Note globale 46

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Suggestions… Le Village + La Horde Sauvage + Martyrs

Note arrondie de 45 à 46 suite à la mise à jour générale des notes.

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L’AMOUR EXTRA LARGE =-

20 Jan

amour extra large

Au départ s’annonce un désastre. Le style est très télévisuel (avec les ellipses courantes dans certaines séries US, sitcom surtout) et les Farrelly visent bas y compris dans la présentation. L’écriture est un peu idiote au point de rendre certains éléments peu vraisemblables. Une comédie battant des records d’inanité et de médiocrité avinée semble poser ses balises. Et très vite ça dérape ; dès la fameuse séquence de l’ascenseur, c’est un tout autre film, y compris au niveau de la mise en scène, banale mais claire et sans dégueulasseries.

Même si on nous donne matière à rire, le programme se déployant sous nos yeux ne vise pas tant à cet endroit. Les Farrelly ont toujours eu une affection pour les personnages aberrants, en jouant d’autant plus librement avec eux qu’ils étaient bien portants. Or Rosemary n’est pas une crétine épanouie, c’est une obèse malheureuse, accessoirement une femme brimée et honteuse. Elle est bien au cœur de quelques gags bourrins, sauf que le spectateur les vit avec le décalage perceptif du héros, Hal – ce machiste au physique ordinaire et à l’attitude exécrable ne voyant plus que la « beauté intérieure » de ses nouvelles rencontres depuis que le gourou Tony Robbins lui a jeté un sort.

Par conséquent et en dépit de leur caractère outrancier, ces gags sont anesthésiés ; et pour la cible, pas tellement corrosifs. La dynamique comique est cassée et se fait de plus en plus douce au fur et à mesure ; à la place nous avons un mélo un peu WTF, assez touchant malgré un esprit très candide. Plus on avance et plus des éléments relevant de la farce sont jaugés avec sérieux : leur ridicule n’est pas nié mais une prise de recul s’invite. Lorsqu’il s’agit des enfants, le ton est plus dramatique, ne laissant place à aucune ambiguïté – le moment le plus émouvant sera là. Les Farrelly se sont laissés aller à la sensiblerie et ça fonctionne.

Néanmoins, quelques spéculations germent sur le ressenti de fond des concepteurs ; on ne sait trop s’il y a un fond mesquin déguisé, une naïveté humaniste digne de Patrick Sébastien (auteur de T’aime), une culpabilité à purger. La façon dont est relativisée la ‘queue’ paraît trop énorme, surtout que le rapprochement est grotesque – mais ce détail est de toutes façons assez absurde, une sorte de deus ex machina sorti de la besace d’un scénariste déshydraté. Il y a surtout un amalgame de malice et de tendresse. Les maîtres du happening potache ont vieilli et se découvrent un cœur saignant plein de bons sentiments ; ils sont politiquement correct du mieux qu’ils peuvent, mais ils restent qui ils sont, des amuseurs grivois et impudiques, aux sympathies parfois déroutantes.

Note globale 53

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Suggestions… The Crying Game + Madame Doubtfire + Jennifer’s Body

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LIVRES 2022 (Bilan)

9 Jan

Pas de sous-notes pour les livres, romans, journaux comme essais, car le fossé entre œuvres est trop grand. Il faudrait de multiples grilles adaptées (même pour les seules appréciations ‘objectives’), ce qui est insensé compte tenu de la vocation d’une échelle de notation (comparer, situer sur une échelle commune).

Les critères jouables sinon seraient : Style, Pertinence, Impact, Sympathie. Pour les romans : Créativité, Scénario. Pour les essais : Force de conviction, Solidité, Adhésion personnelle.

Ce bilan 2022 est publié en retard à cause de mon hésitation à finir et publier le commentaire pour Le premier sexe ; et des Confessions de Rousseau alors inachevées.

 

Eric Zemmour – Le premier sexe – (2006) : Exceptionnellement je vais éviter tout commentaire (il dépassait le seuil à partir duquel je m’impose de passer à la ‘critique’, en fait un texte détaché d’une liste ; surtout il n’y a à dire sur ce livre que des choses… bonnes à taire). Ce n’est pas parce que je trouve aussi les anecdotes concernant Besancenot et Hollande déplorables (trop pour être encore drôles) que je vais me sentir solidaire de ce pamphlet. (36)

Jean-Jacques Rousseau – Les Confessions =+ (1782) : voir la critique. (58)

Honoré de Balzac – Le colonel Chabert + (France 1832) : Superbe personnage de sacrifié digne, endommagé mais déterminé, pourtant prêt à se contenter de presque rien, même d’une complaisance hypocrite à condition qu’on le reconnaisse. Les descriptions ont un caractère social, la lecture sans contrainte. Je l’avais entamé avant de voir l’adaptation avec Luchini et Depardieu, pour laquelle je me suis senti un peu indulgent (on estime pas ces adaptations en tout ‘littéraires’ pour l’originalité de la mise en scène), mais il me semble qu’il ne le trahit pas. (72)

Cizia Zyke – Buffet campagnard + (1992) : Roman jubilatoire qui semblait souvent taillé pour me plaire en particulier. Des scènes d’horreur mutique et/ou grotesque géniales. Peu de personnages dans ce huis-clos, mais ils sont énormes. Zyke comme toujours porte un regard brut et compréhensif sur ses congénères, régale avec des caractères vaniteux et minables, mais aussi cette fois plus qu’ailleurs avec des tordus ou simplets inquiétants. Contrairement à Paranoia ou certaines nouvelles, il n’y a ici aucun héros positif ou pour lequel on pourrait éprouver indulgence ou sympathie sans forcer ou sortir du ‘premier degré’. Peu de suspense quant à la finalité de l’histoire, à la faveur d’une tension d’autant plus grande ; on voit le cynique pris au piège, trompé par ses prétentions et son mépris, puis maladroitement négocier avec la réalité ou espérer une porte de sortie improbable. (84)

Michel Houellebecq – Sérotonine + (France 2009) : Un roman de la démoralisation ‘physique’ et totale. Le personnage est un damné jonchant parmi un monde verrouillé et sans mystère, sans charme et presque sans tendresse, un esseulé que plus rien ne peut relever, ironiquement sauvé de l’abîme finale par sa procrastination. Ce roman est plus fin et fluide que La carte et le territoire (son roman déjanté avec une une part d’auto-fiction) ou Soumission (provocation lucide à la forme bâclée). Houellebecq y est plus drôle que jamais, dans un style ravageur et toxique, où l’apathie morbide et le désir étouffé de ‘ressusciter’ s’empêchent par leur conflit (permanent mais tiède) de pourrir un individu. (72)

 

Bilan Livres : 2023, 2021, 2020, 2019, 2018 

LE MAGICIEN D’OZ =+

8 Jan

le magicien d'oz

L‘appréciation du Magicien d’Oz sera toujours défaillante pour la plupart des spectateurs, car c’est un objet de culte américain, face auquel le reste du monde n’a pas le même rapport. Il est au moins aussi important qu’Autant en emporte le vent dans l’Histoire du cinéma américain, à la différence que ce dernier est l’un des films les plus importants pour le monde entier. Sorti en 1939, Le Magicien d’Oz passe tous les ans à Noël aux USA et fait partie du patrimoine commun à l’ensemble de la population depuis cette date.

La seconde raison rendant son appréciation difficile est liée à son immense notoriété : Le Magicien d’Oz est tout de même violemment désuet et le spectateur du XXIe siècle est otage des impressions laissées par l’infinité de produits y puisant leur inspiration. Les effets spéciaux ne dérangent pas tellement et la richesse des univers crées rend leurs limites matérielles assez dérisoires. En revanche, il est difficile d’entendre Ding dong the witch is dead dans sa version originale, alors qu’elle est assimilée à tant de versions plus élaborées et percutantes.

Malgré toutes les réserves et l’évidente candeur au programme, le charme opère toujours et il serait même regrettable d’attaquer une œuvre aussi bien construite en raison de son propre décalage. Le Magicien d’Oz garde une certaine force grâce à son usage du Technicolor outré (presque autant que Le Narcisse Noir de Michael Powell) et sa galerie de personnages puissamment caractérisés. Il incite les enfants à visiter les pays enchantés que leur imagination est en mesure de produire, tout en poussant à la méfiance envers les marchands d’illusion.

Il n’y a pas de maître bienveillant au-dessus de nos têtes et au-delà du pays de l’arc-en-ciel se cache un monde d’une impitoyable noirceur. Il vaut mieux s’en détourner car il est destructeur et mortel. Le retour à la réalité sera heureux et l’entourage proche et originel est valorisé. Le voyage rend tellement alerte qu’il fait prendre conscience de la supériorité intrinsèque du foyer et de la famille (ou son équivalent), loin des mensonges du monde extérieur. Le roman de Frank Baum (paru en 1900) dont est adapté le film fut perçut comme bien plus corrupteur et accusé de faire la promotion de la sorcellerie.

Le Magicien d’Oz est à réserver aux enfants, le découvrir adulte ou adolescent l’handicape déjà largement. Toutefois dans le fond, il n’y a pas nécessairement de quoi s’extasier ; les enfants ne sont pas tous les mêmes et Le Magicien d’Oz n’a jamais la force (ni la profondeur..) d’un dessin animé comme Blanche-Neige ou de Dumbo, qui lui sont contemporains. Les plus blasés s’agaceront vite de cet arbre de Noël massif allant jusqu’à mettre en scène des enfants jouant un peuple obscur au nannisme heureux.

Ils doivent rester pour ce dernier tiers plus trépidant où Dorothy et ses compagnons font faire aux méchants au sein d’un terrible château. Ils doivent aussi prendre conscience que La Mélodie du Bonheur est un bien plus gros loukoum !

Note globale 68

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Suggestions… The Rocky Horror Picture Show + Téléchat + Eyes Wide Shut   

 

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SDM 2023-3/3 : décembre

6 Jan

Dumb money =+ (comédie>suspense USA) : voir la critique. 757-557. (58)

Misanthrope =+ (suspense) : Le jugement courant d’après lequel le début est impressionnant, le reste pas à la hauteur, n’est pas seulement non partagé… je ne comprends pas ce qu’on a vu de si bien vs ce qui aurait été si décevant. Ou bien le film a pour une raison étrange (bande-annonce/teasers ?) leurré une originalité dans l’esprit des spectateurs, bientôt déçus. J’ai au contraire trouvé l’introduction ennuyante, probablement pas assez brutale, impudique ou pyrotechnique pour avoir l’air autre chose que vulgaire ; puis j’ai apprécié le développement du trio et de leurs relations, bien que ce soit comme l’enquête, les décors, les tensions avec la hiérarchie et les collègues : routinier. Le dénouement en deux temps avec confrontation au tueur puis négociation avec le léviathan pourri est un pastiche du meilleur du genre, où le sens moral est tourmenté (pour y aller plus à fond, on peut voir Contre-enquête de Lumet).

Je ne peux m’empêcher de me demander si cette intro m’est parue médiocre par une volonté du film (même si au premier plan, celui du divertissement ou de la tension, ça me semble effectivement fade, quelque soit l’intention) ; car les cibles et le contexte inspirent aucune envie ou sympathie… or cette absence de goût rapproche du dégoût déclaré du tueur, auquel on trouve non des circonstances atténuantes (ou si en trouve, ce qu’il est et ce qu’il fait est trop stérile au mieux, affreux et insoutenable sinon) mais la légitimité souterraine qu’ont les ‘monstres’ d’une société. 677-566. (62)

Marcel le coquillage (avec ses chaussures) + (intimisme) : Réussite technique et sentimentale. Un coquillage adorable mais aussi moqueur, pas si innocent. L’humain est nase, dans les circonstances c’est approprié. 677-678. (72)

Aftersun – (intimisme) : Je vais rester sage et qualifier ce film de léger – il ne sait même pas donner l’instinct de se moquer comme La nuit du 12, ni exaspérer comme sait le faire un Nope, ni amuser par l’ampleur de ses ratés comme un truc tel The sadness ou n’importe quelle autre baudruche boursouflée. Dès qu’on passe deux phrases à son sujet, on est rendu à gonfler son contenu. 353-322. (22)

Reality =+ (suspense) : Ce film sort vaguement du lot grâce à son parti-pris de fidélité aux faits et sa mise en scène parano, le tout en exploitant une transcription du FBI. C’est un spectacle d’empathie et courtoisie d’une faussetés flagrantes, avec un va-et-vient entre surenchère de ‘small talk’ et questions franches pendant une heure avant de lever le mystère sur la nature de l’affaire – dans le dialogue le plus insignifiant ou lunaire, il n’y a qu’une mise sous pression glaciale, professionnelle. Et un seul instant où la subjectivité éclate – de façon bien grasse face à une Reality perdue et suffoquant sous son masque. Je reste peu convaincu de la qualité du personnage de ‘Reality’, sans doute caractérisé de façon ‘blanche’ par pudeur envers la personne réelle – et le dispositif donne de la légitimité à cette inanité. Sur le fond le film tire sur l’ambulance, avec la majorité médiatique de son côté, mais il fallait un cas ‘facile’ à charger pour s’autoriser la démonstration tout en paraissant ancré dans la réalité, donc pas un exercice de style nébuleux ou outrancier (politiquement) à la Punishment park. Néanmoins je dois reconnaître être mitigé quand il convient de plaindre cette femme, car je ne sais pas si une telle méthode est acceptable pour un enjeu à mes yeux non vital ; je n’aurais pas cet inconfort si les libertés individuelles étaient directement ciblées. 576-575. (58)

Killers of the flower moon ++ (drame) : voir la critique. 898-988. (86)

Paysage à la main invisible + (drame) : Quasi disparition du travail et paupérisation de masse : les humains colonisés vivent une Grande Dépression XXL et vraisemblablement irréversible ; ce n’est pas l’économie qui est cassée, c’est la pertinence de la quasi intégralité des vies humaines, managées par des aliens bien trop puissants et supérieurement intelligents pour envisager une quelconque compétition. Comme l’indique le titre, les ravages économiques et sociaux sont tenus pour inévitables et assimilés à la ‘création destructrice’ par les nouveaux dominants ; en résulte une guerre des classes, ou des nuances d’une même grande classe, car l’Humanité entière est prolétarisée (et colonisée) ; tout discours d’émancipation devient inaudible – il ne reste qu’à collaborer au degré le plus raisonnable et supportable possible (les limites de certains, déclassement relativement plus douloureux aidant, tendent à s’évanouir ; l’amertume, le laisser-aller et l’exhibitionnisme gagnent la jeunesse). J’ai rarement vu un film s’éviter à ce point toutes facilités : l’intrigue cœur mute régulièrement, les acquis se dérobent (y compris les secondaires et positifs qui semblaient devoir simplement accompagner et soutenir le récit), puis surtout le rapprochement avec les extraterrestres tourne toujours à la déception ; cette science-fiction enchaîne les retours à la froide réalité. C’est probablement car il est si frustrant, difficile à présenter et facile à considérer obscur et décousu, que ce film a récolté un accueil si tiède ; mais c’est aussi ce genre de proposition, probablement brouillonne mais toujours stimulante et proche de l’inédit, qui peut faire des émules quelques années plus tard. 768-888. (82)

Yannick =+ (comédie) : Cette clownerie-là m’a fait rire et a fait l’objet d’un effort de cohérence et de volonté qui était timide sinon disparu dans les précédentes de Dupieux. Le personnage reste un abruti et la tendresse pour lui un désordre qui m’est étranger ; mais il est vrai qu’il nous sauve d’un vaudeville pourri et sa performance d’ahuri vaut mieux. 547-456. (58)

The pale blue eye =+ (suspense>intimisme) : J’ai été sensible à ce duo d’enquêteurs et leurs tragédies ; l’enthousiasme pour ce film ne doit se mesurer qu’à ça. Il y a encore moyen d’adhérer à l’enquête elle-même et d’aimer cette ambiance sombre. La réalisation est tiède, minimaliste au point de donner une impression de huis-clos sur une grande partie (et de budget cramé pour la distribution devant la levée de l’intrigue). Mais j’aime que ce film soit à ce point discriminant, laisse à l’état de détails tout ce qui n’aurait fait que meubler le suspense, privilégiant la quête elle-même, l’émotion et les relations ; même si ce manque d’envergure l’empêchera de marquer les mémoires – ce point, le personnage joué par Melling (qui est un Poe très ‘librement’ adapté) avec une signature unique s’en chargera. 757-677. (68)

Dream scenario + (suspense) : à revoir et critiquer. 777-889. (8ou9)

Saltburn =+ (suspense) : J’ai commencé par faire le deuil des deux heures à venir devant ces images de mélo gay-Chalamet et trouvé peu d’espoirs dans les débuts sur le campus. Mais Saltburn fait partie de cette minorité de film en constant progrès. La seule scène où le film s’égare soudain est cette échange absurde entre Nate châtré/Felix et Farleigh, tous deux costumés comme des évadé.e.s de Why women kill, pour une petite joute décadente mêlant ressentiment personnel et accusation opportuniste de racisme par une avaleuse soudain prise de scrupules et de conscience d’un au-delà de ses intérêts nombrilesques. J’espère que tout le monde aura bien compris que le méchant est ce petit Fareigh, ventre à terre pour reproduire avec mesquinerie les inégalités venues du fond des âges, de même que la célébration des ‘bons usages’ ; il est d’autant plus abject que sa position est fragile et sa légitimité inexistante. Au contraire, notre psycho-prolo est étranger à la haine et ne cherche jamais à troubler ou blesser gratuitement les autres ! Je dois reconnaître que ce romantique, dont les exploits au bain puis surtout post-enterrement m’ont ému et convaincu, à l’usure apparaît un peu pervers : quand il préfère danser à oualpé au lieu de profiter de sa MILF à mobilité réduite, je comprends qu’il n’est pas tout à fait net ! 678-577. (68+)

Oppenheimer =+ (drame) : On peut relativiser tant qu’on veut le génie ou le mérite (ou la légitimité à être numéro 1) de Nolan ; une fois encore il montre un savoir-faire supérieur. Aucune impatience de mon côté en pourtant trois heures finalement pas si remplies (au moins ‘quantitativement’) et certainement compressibles sans dommages. Mais encore une fois, j’en sort avec l’impression que l’essentiel pourrait s’envoler rapidement (ce qui m’est arrivé avec Dunkerque que je crains d’avoir sur-noté, pas car c’était un plaisir mais à cause de son ampleur et son efficacité), à l’exception de quelques scènes plus chargées émotionnellement et/ou avec une surprise. Mais contrairement à Tenet je sais déjà que des morceaux précis me resteront : les moments de tournis subjectivistes, ceux avec ses deux amantes, la petite blague du président Truman, puis généralement ces moments où Oppenheimer abdique et accepte de jouer son rôle – ou n’a plus qu’à le déguiser. 787-667. (68)

 

SDM 2023 : Novembre (2), Avril à Octobre (1). SDM 2022 : Novembre (4), Aout à Octobre (3), Juillet (2), Janvier et Mars (1). SDM 2021 : Décembre ou 3/3, Juillet ou 2/3, Juin ou 1/3 .

Mini 2023 : Décembre, Novembre, Octobre, (pas de Septembre), Aout, Juillet, Juin, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan.

 

KILLERS OF THE FLOWER MOON ++

5 Jan

Je crains que ce film sur l’accumulation primitive en soit un d’anticipation – et qu’il le sera encore dans cent, puis deux cent ans… pour d’autres, aux yeux desquels nous pourrions être ces amérindiens (le plus inquiétant à ce stade étant l’envergure de ce ‘nous’), encore qu’eux osent à l’occasion brandir leur héritage et leur capacité à répliquer – qui ne peut être mise à exécution sans que cela revienne à de l’auto-destruction.

Techniquement irréprochable, flanqué d’une ambiance sonore et de caractérisations individuelles aussi proches que possible de la perfection, Killers of the flower moon est une représentation fine et implacable de ce qu’est l’Humanité : une masse de gens susceptible d’être trompée, abusée, prostituée, sans relâche, par un tout petit nombre – tant qu’elle se sent dépourvue d’alternative ou est suffisamment déracinée et aliénée pour s’interdire de dire ‘non’ (et tant que les ‘corps intermédiaires’ aux plus gros leviers, autrement dit les notables, ont leur part du gâteau – ou des vanités, mais l’univers historique de ce film n’est pas à ce point dégénéré que les collaborateurs s’y contenteraient de satisfaire leur vanité).

Les cajoleries même non crédibles sont essentielles pour huiler la machine, tout comme quelques gains réels en qualité de vie ou en sophistication des divertissements – qu’importe leur caractère illusoire ou transitoire ! Car les sujets doivent pouvoir se raccrocher à quelques points positifs – sans avoir trop à inventer, se faire un récit pas trop déshonorant ; les victimes ici ‘ne savent pas’ qu’elles en sont. Pourtant tous savent – et ne savent pas, simultanément ; j’ai vu que beaucoup de spectateurs misaient sur la faible intelligence du personnage joué par DiCaprio pour expliquer son attitude ; ces gens sont-ils irréprochables ou dans le déni – ou d’une vanité telle à cause de leurs quelques points de QI supérieurs à ce type mal nourri, gâté en rien, donc qui n’aurait pu se développer brillamment ni même développer une indépendance hors de la sauvagerie ? Collaborer car on est tenu, c’est ce que fait à peu près tout le monde, à peu près à chaque interaction – les plus mal lotis, comme les membres du couple à l’écran, le font jusque dans l’intimité (et ce n’est même pas ‘au couple’ qu’ils collaborent !). Collaborer ou se taire – qui revient à collaborer tant qu’on est dans le jeu et Ernest y est car il est embarqué ; les indiens y sont car ils sont cernés.

Et puis la contribution de ce patriarche est réelle ; il n’a probablement rien inventé, mais il a pris l’innovation à son compte ; ce psychopathe avide (aux mimiques de Balkany – surtout Isabelle) est un accélérateur – du progrès d’abord ; puis, une certaine stabilité atteinte, la conquête étant faite, le temps de ponctionner et purger venu, c’est un accélérateur de la restructuration démographique. Il faut probablement sacrifier ce genre de diable à temps (à moins qu’on estime que sa violence contre les corps et un peuple soit la suite logique et nécessaire de sa brutalité ‘sociale’) ; la civilisation se donne ce beau rôle, via le FBI (à ses débuts, forcément lui aussi une force de progrès [‘humanitaire’ cette fois] et de pacification) qui à la manière de L’homme qui tua Liberty Valance vient tempérer les ardeurs féodales et culpabiliser le goût du sang.

Écriture 8, Formel 9, Intensité 8 ; Pertinence 9, Style 8, Sympathie 8.

Note globale 86

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Suggestions… There will be blood

MINI FILMS octobre 2023

4 Jan

Aucun film vu en Septembre : un mois sans le moindre film, c’est une première depuis de nombreuses années. J’avais d’abord fait reprendre le cycle normal en Novembre, car deux des trois découvertes en Octobre sont des sorties de 2023 (un long-métrage [Barbie] et un moyen-métrage [Pandeverse] issu d’une série) ; mais l’autre découverte (aussi un South Park) est à mes yeux un long-métrage.

 

[TV] → South park Streaming wars + (comédie USA 2022) : Il s’agit de deux moyens-métrages de près de 50 minutes, pour une durée ordinaire de long-métrage autour d’1h40. Et c’est du South Park classique à une époque où sa force s’est diluée (les auteurs sont dépassés depuis 2015-2016 – dans leur lecture sociale et politique, ils ont également régressés, montrant justement face à l’arrivée de Trump qu’ils ne comprenaient rien et tapant à côté). Ce film fonctionne surtout car il est d’abord une variation surfant sur des sujets d’actualité, en mobilisant ses recrues et en sortant du placard deux anciennes de passage. Randy en Karen et Cartman avec sa greffe régalent ; ce sont les stars et il les faut en roue libre ! Le final est une orgie de grotesque et entre-temps nous avons eu des anecdotes mémorables – inventives et grasses à la fois (« Cheug-cheug »). Cet épisode spécial a donc la bonne formule contrairement à celui du Covid (rongé par le sérieux et le ‘politiquement correct’ [sinon planqué] galopant des auteurs) et au Pandeverse de 2023 (indigne même face aux saisons récentes). 568-468. (76)

 

Mini-Critiques 2023 : Dec, Nov, Oct, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2022 : Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2021: Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

LIVRES 2023 (Bilan)

3 Jan

Virginie Despentes =– Les jolies choses (France 1998) : Des choses justes, triviales et profondes, au milieu d’un tombereau de surenchères superficielles. Impression de parcourir une littérature discount avec son supplément d’âme léger, jeune et un peu ‘faux’. (44)

Agatha Christie – Le crime de l’orient express =+ (UK 1934) : Découvert immédiatement après l’adaptation de Brannagh, sans quoi je l’aurais lu avec peine. Conclusion précipitée et difficile à avaler. Les détails de caractère et les réactions pendant les entretiens me paraissent plus intéressants que l’enquête. (58)

Tristan Egolf – Le seigneur des porcheries =+ (USA 1998) : Des scènes d’errance, de marginalité et d’injustices poignantes. Une tendance à ‘teaser’ régulièrement et presque à soutenir une trentaine de premières pages avec cet effet… puis surtout à étaler la montée de sauce lors des pages 400, où la collectivisation du point de vue galvaude la force du récit. Ces pages 400 m’ont déçu aussi à cause du défaut de vraisemblance : l’absence de réaction coordonnée, de recherche concrète même pataude d’arrangement de la situation et surtout l’oubli des fauteurs de trouble (à une minuscule incartade près, peut-être incrustée pour rappeler que nous sommes ici aussi pour les éboueurs et John, ou bien pour parer au reproche dont je me fais le relais) sont soit le fruit d’une maladresse soit d’une complaisance… ou d’un forçage que je m’explique mal. Sinon par la volonté de donner dans la satire, si étroite qu’à la fin elle laisse sur le côté. J’ai parfois été passionné par ce livre mais la rage de l’auteur l’a probablement floué. Et poussé à un recours abusif au terme « mépris » (lu en VF, bien sûr). (68)

André Malraux – La tentation de l’Occident – (France 1926) : Après être sorti un peu perplexe de La condition humaine, j’ai voulu re-tenter Malraux… Je m’explique mal qu’un tel tissu de finasseries venteuses passe à la postérité ou même que d’autres individus puissent sérieusement apprécier et estimer une telle prose. Je ne comprends pas – ces commentaires élogieux, ces remarques énamourées, ce respect et cette admiration pour l’homme et ses exploits publics. S’agit-il d’une expérience sociale malheureuse ? D’hypnose collective ? D’hypnose française ? Cette Tentation de l’Occident ne fait que broder autour de l’opposition entre un Occident malade de son rationalisme et de son désir de conquête [‘malheureusement’ rassasié] versus un Orient d’une léthargie souveraine et vaguement animiste – oui je caricature, oui il est temps de grossir le trait et aller droit au but, après ces pages imbitables de démonstration par le truchement de la haute verve de Malraux de la saveur humide de l’eau mouillée tiédie à la source. Ce livre est comme tout Ministère de la Culture : bon pour les flammes. (22)

Michel Houellebecq – La possibilité d’une île + (France 2005) : Le meilleur de Houellebecq, auprès des Particules élémentaires (deux fois plus court, donc peut-être à recommander en priorité pour avoir un aperçu le plus ‘exhaustif’ possible de l’univers houellebecquien) ; légèrement derrière ce tandem, Extension. Je devrais peut-être revenir sur Soumission et La carte (notés 7 et 6) pour inverser leurs notes. Soumission était mal écrit et serait le Houellebecq ‘chatGPT’ s’il en fallait un ; La carte m’apparaissait comme une farce dont il y avait moins à tirer ‘concrètement’ qu’ailleurs. (82)

Madame de La Fayette – La princesse de Clèves (France 1678) : Le ‘premier roman moderne’ doublé de ‘premier roman psychologique’ est d’une inanité insoutenable. C’est un amas de qualificatifs pompeux ou énamourés, si à ce niveau de courtoisie et de bienséance on peut encore s’approcher d’un sentiment réel. L’intégralité des personnages sont l’objet de descriptions creuses et ne se distinguent que par leurs positions dans des jeux d’intérêts, jamais par leurs caractères (seule la mère est un peu définie) ; or les intérêts eux-mêmes sont abordés avec finasserie telle que tout se confond. Cette princesse commet une double faute à mes yeux : c’est une intégriste de la ‘vertu’, ce qui est indigne d’une adulte (mais justement ‘la femme’ est une ‘mineure’) ; elle reste accrochée à ce monde – tout comme Madame de La Fayette, laudative et tragique tout en dénonçant l’hypocrisie de ce système humain… mais sans savoir le charger – il y a à peine de défauts dans cette galerie d’humains, encore moins de vices ; il n’y a que des insuffisamment vertueux c’est-à-dire enrégimentés, cérémonieux et inertes – voilà ce qui affecte notre pauvre autrice et sa princesse. Cette autrice est un complément à Malraux pour incarner la France dans ce qu’elle a de ‘hors-sol’ sans rien de charmant ou appétissant ; une tour d’ivoire où on a pas envie de grimper, mais qui vient à agacer à force de vouloir ériger sa passion de finasserie en avant-poste de la civilisation. (28)

Molière – L’avare + (France 1668) : Scènes truculentes grâce à Harpagon. La conclusion a une saveur inhabituellement triste. Cette pièce se prête à des interprétations pathétiques, ou glauques, ou anxieuses, ou mélo-dramatiques, en plus de celle simplement grotesque. Parmi les meilleures de Molière, avec Dom Juan et auprès du tandem Tartuffe/Misanthrope. (82)

Molière – Monsieur de Pourceaugnac =+ (France 1669) : Particulièrement bouffon, sûrement un excellent support à clowneries visuelles pour les metteurs en scène. J’en retiens la volonté de rendre fou le protagoniste et surtout la rhétorique totalitaire des médecins. Personnages et intrigue sans grand intérêt. On perçoit davantage la férocité à l’encontre de Pourceaugnac que l’infamie ou même le ridicule du personnage, dont le crime essentiel est d’être benêt – en somme c’est un Dîner de cons. (64)

Molière – Les précieuses ridicules =+ (France 1659) : Quasiment toute la pièce est sur la même note. L’intrigue est à la fois embrouillée et évanescente – manifestement on mise beaucoup sur les interprètes et le contexte de représentation. L’humour repose soit sur la raillerie de ces deux arrivistes maladroites, soit sur des gags très démonstratifs ; je n’ai été sensible qu’au premier, mais il donne à souffler du nez plutôt qu’à rire. La volonté d’humilier le protagoniste est plus ‘épanouie’ dans Pourceaugnac. Comme avec ce dernier c’est surtout la charge contre une ‘institution’ qui m’a plût (alors que je me suis infligé quelques jours avant La princesse de Clèves) ; mais cette fois, c’est à peu près tout ce que je trouve en sa faveur. (56)

Molière – Les fâcheux =- (France 1661) : Première ‘comédie-ballet’ soit comédie musicale pour cour royale. Série de portraits creux et ridicules ‘mais’ outranciers. Lourdingue et assommant, seules quelques sentences tirent de l’engourdissement. Mais qu’attendre d’une œuvre de lèche[-majesté], conçue à la va-vite et s’annonçant exaspérante dès le départ [puisqu’on va se farcir les récits et réclamations d’importuns] ? (42)

Madame de La Fayette – La princesse de Montpensier =- (France 1662) : À peine moins gonflant que celle de Clèves. Plus pragmatique et axé intrigues. (32)

René Barjavel – La nuit des temps =- (France 1968) : Impression de lire le plan d’un blockbuster ou d’une romance new age sauce nanar ampoulé. Des idées pour lesquelles on est prêt à s’enthousiasmer… toutes balayées, au mieux des accessoires. (48)

Edgar Allan Poe – La chute de la maison Usher + (USA 1839) : Addiction et réduction résolue d’un malheureux à ses chaînes – spécifiquement, son destin d’aristocrate impuissant. Même en versant dans la psychologie, Poe préfère la beauté et la suggestion à l’analyse (laquelle altérerait le pouvoir de séduction). Il y a assez de portes entrouvertes (refus de la vie, perceptions atypiques, impression des états mentaux humains sur l’environnement – la maison et la famille sont un vieux couple, terreur et aliénation consenties par fatalisme, inceste, nécrophilie) pour inspirer immédiatement des digressions à l’échelle individuelle, donc un appétit qui fera tenir en estime cette nouvelle ; puis pour inspirer plus largement des adaptations sur d’autres supports, ce que les cinéastes ont fait abondamment. (78)

Johan Norberg – Non ce n’était pas mieux avant =+ (Norvège 2016) : L’auteur a un positionnement (libéral égalitaire, matérialiste, optimiste) que j’aurais réprouvé il y a un peu plus de dix ans et qui dans les trois dernières parties commence à se prendre des murs (dont il tient compte mais sa foi dans le progrès exponentiel à long-terme lui fait balayer les menaces et les régressions forcément ponctuelles). Mais concernant son regard sur le passé et les progrès réalisés, aujourd’hui comme il y a dix ans, je suis évidemment d’accord. On sait ce qu’on a gagné matériellement ; les pertes spirituelles, culturelles, sont sujettes à interprétation et potentiellement à pure invention. J’aimerais tout de même voir une version de ce livre post-Covid et aussi post-dégringolade (au moins relative) de l’OCDE. Comme ce livre a une vision quantitative, peut-être que le déclin de nos vieux pays n’est pas un problème si l’ensemble connaît toujours une croissance de la qualité de vie… mais je suis un habitant d’un de ces pays fatigués et je refuse de relativiser à ce point. (68)

 

 

Bilan Livres : 2022, 2021, 2020, 2019, 2018 

 

 

MINI FILMS decembre 2023

2 Jan

Nano-mois cette fois en trompe-l’oeil, car j’ai consacré Décembre à rattraper des sorties de l’année. Il y a donc eu 13 découvertes (c’est de loin le mois le plus chargé pour cette année à 80, deux fois plus faible que 2022 et 2021 qui étaient déjà des contre-records) mais une seule d’un film sorti avant 2023.

 

Je suis vivant ! + (épouvante Italie 1971) : Un giallo doublé d’un thriller politique. Cauchemar éveillé dans l’Europe ‘autrichienne’ où rôdent des forces occultes et moisies (hippies, conspis et anti-macroniens devraient ‘apprécier’ la némésis). Les dernières séquences sont grotesques et profondément effrayantes. Le scénario et l’enquête sont assez légers mais l’ambiance est hypnotique ; la forme et le casting, irréprochables. 577-688. (72)+

 

Mini-Critiques 2023 : Novembre, Octobre/Septembre, Aout, Juillet, Juin, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2022 : Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2021: Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

BILAN ANNEE 2023 – CINEMA

1 Jan

  1. Dream Scenario
  2. Killers of the flower moon (82)
  3. Sick of myself (78)
  4. Le garçon et le héron (78)
  5. Paysage à la main invisible
  6. Marcel le coquillage (avec ses chaussures) (72)
  7. Oppenheimer (68)
  8. Saltburn (68)
  9. The pale blue eye (68)
  10. Tar (62)
  11. Reality
  12. Yannick
  13. Dumb money (58)
  14. Beau is afraid (58)
  15. Misanthrope
  16. The Whale (52)
  17. [TV] South park : Joining the pandeverse (48)
  18. Bonne conduite (38)
  19. The fabelmans (38)
  20. Barbie (36)
  21. Aftersun

 

Moyenne des 21 films vus en 2023 : sur100

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