SDM 2022 (5-Décembre)

16 Avr

Les notes au détail (EFI-PTS) : l’Écriture, la Forme, l’Intensité (ou l’impact) ; la Perspective (ou pertinence), le Style, la Sympathie.

Les huit catégories de genre : Intimisme (empathie et personnages), Drame (lourdeur et extériorité), Fantaisie (évasion et imagination), Épouvante (effroi et agression), Suspense (intrigue et investigation), Action (aventures et divertissement), Comédie (humour et situations) & Alternatif (non-fiction et expérimental).

Hellraiser (épouvante) : critique à venir. (7ou8)

La nuit du 12 – (suspense) : Ciné simplets. La bande-annonce était sidérante de fausseté et tant de sérieux maladroit et lourd de la part du réal de Seules les bêtes me semblait anormal. Mais le film est effectivement un pensum grossier avec une galerie d’hommes toxiques qui sont tous un peu le tueur de cette jeune fille. Les acteurs font pitié car ils donnent une contenance à ce qui n’a aucun sens. La juge est sidérante et si ce genre d’attitude ‘positive et constructive’ fausse et imbécile est crédible (surtout venant d’un de ces individus dont on sent l’inanité dans un rôle d’autorité), montrer un personnage féminin à la contribution si mauvaise est étrange de la part d’un film chargeant les hommes. Si le film ne recevait pas de si bons avis je me demanderais encore pourquoi certains ont senti le besoin de le faire exister. Apparemment un bon casting et une grosse déférence à l’agenda idéologique féministe suffisent à galvaniser quelques foules. 363-253. (26)

Peter von Kant – (intimisme) : voir la critique. 245-234. (32) 

Pearl + (drame) : Sur la douleur (et la rage) d’être et se savoir de peu de valeur, sentir l’urgence de saisir les rares opportunités sous peine de se désintégrer – mais sous le filtre exubérant d’une fille de ferme psychotique poursuivant des illusions narcissiques. Le développement de son état et du scénario sont prévisibles, le film doit beaucoup à l’interprète (Mia Goth) – atout trop bien compris par le réalisateur qui pousse la démonstration aux portes du lourdingue (le sourire fixe en générique de fin) et du mauvais goût (la danse avec un décors de tranchée en carton-pâte). L’autre puissance originale de Pearl est son style, avec sa photo saturée, son cadrage de comédie musicale légèrement euphorique des années 1940-50 malmené par des émotions toxiques d’envie et de frustration. La mère souhaite mutualiser son propre fardaud – elle serait une caricature parfaite [de film à moralité légère ou victimaire – en plus elle pleure ses camarades allemands !], si elle ne faisait part de sa propre souffrance et surtout si le film n’en venait pas… à lui donner raison (bien que son attitude n’ait pu qu’encourager les fixations de sa fille et les contenir que maladroitement). Sortie simultanée avec X, avec lequel il partage des personnages, thèmes et décors en commun avec deux générations de différence. Adopte un focus individuel et tourmenté alors que X fait dans la comédie et le grotesque. 678-687. (76)

Barbare =- (épouvante) : Démarre tout en mystère et dignité puis se dégrade en farce, avec quelques facilités et invraisemblances. Contient un connard de compétition. 466-365. (52)

Pinocchio =+ (fantaisie) : Confirmation après Nightmare Alley que le cinéma de Guillermo Del Toro devient enfin pleinement satisfaisant et complet grâce à une bonne écriture au sens large : histoire, thèmes, personnages. Le deuxième élément est assez ordinaire et répétitif, avec des couplets sentimentaux, anti-autorité et anti-militariste, mais donne aussi dans la variation heureuse de Frankenstein. Superbe animation, belle dans une moindre mesure car les passages dans l’au-delà brisent la moyenne ; la version de 2020 était moins flamboyante et peut-être moins gracieuse, mais j’ai été plus sensible à son réalisme décalé. Les personnages sont réussis, malheureusement les méchants fascistes sont mono-traits donc assez vains au-delà de la fonction de repoussoirs ou punching-ball. Bande-son un peu trop Candy crush. 687-677. (68)

Mort sur le Nil + (suspense) : Excellente surprise pour moi qui aime beaucoup la version de 1979 (et aussi Meurtre au soleil). Bonne intro sur le champ de bataille et à l’infirmerie où la femme a la meilleure réaction possible, aidante et pragmatique sans être sale. La dégradation immédiatement après (la danse ‘tam-tam’ en public) restera un morceau isolé. Des soupçons de wokisme ridicule, mais on est dans l’extrême fourchette basse venant d’un blockbuster. C’est d’ailleurs une contribution paradoxale car aseptisée ; le film choisit l’ineptie la plus commode et rassembleuse, refait l’Histoire plutôt qu’il la ‘déconstruit’. Concernant l’intrigue, il vend la mèche en mettant trop d’emphase sur le duo de tueurs, perdu de vue dans la seconde moitié où s’enchaînent les meurtres. Le suspense est donc un peu fragile contrairement à l’approche sentimentale, la qualité vient surtout des personnages et du casting. La scène où Poirot se met à courir est positivement surprenante : à événement exceptionnel, réaction exceptionnelle. Elle est moquée par les mêmes puristes qui s’effaroucheront de l’absence d’audace de ce remake inutile : on fera semblant de découvrir un pont entre les anti-conformistes puérils et les gardiens du temple. La réplique « Le caviar me manque, mes employés encore plus » est grotesque : et alors ? Elle est parfaitement cohérente, mais peut-être faut-il qu’en tant que nantie elle sorte un truc ouvertement dégueulasse afin de bien se signaler et ne laisser aucun doute pour prononcer sa condamnation ? 778-678. (72)

Firestarter =- (fantaisie) : Très différent du premier (que je sur-note), donne l’impression d’avancer dans le brouillard (on ne revoit jamais le vieux créateur). Gros manque d’intensité et ‘trop écrit’. Émotionnellement trop pleurnichard, héroïne peu crédible dans la colère. La richesse du premier venait surtout des personnages et ici ils sont à la fois mal conçus et mal voulus : le revirement de l’indien est aberrant alors qu’il était déjà un écho infamant au rôle de G.Scott. Le couple de vieux campagnards, des gens fiables sur lesquels nos héros en fuite pouvaient se reposer, cède la place à un ronchon sous-doué avec sa femme immobilisée depuis trente ans. On marche dans le vide au royaume de la stupidité et du misérabilisme, avec une once de style (et la musique de Carpenter), un gap [favorable] entre la tenue du rythme et la faiblesse de fond (peut-être imputable au roman car le premier était fort malgré ce découpage bizarre de l’histoire – avec une autre mise en scène et direction d’acteurs sa part de ‘mou’ aurait tout dévoré). Finalement le moralisme doucereux constant de papa envers la fille sert surtout le film, car il justifie la rétention de son pouvoir même quand elle est acculée – mais elle l’utilisera pour le climax et lors de quelques débordements où elle se fait peur. Plus absurde que tragique, l’équilibre craque lors d’une séquence insensée avec les flics et le sniper. Pour liquider les individus à problème l’organisation secrète et les forces de l’ordre sont excellentes, pour mener à bien la mission c’est une catastrophe ; la façon dont la gamine circule dans le QG n’a aucun sens, hormis nous fournir une séquence bien kitsch de couloirs froids mordorés et violacés où la grande méchante malgré elle tente de corrompre notre héroïne tout en la brisant. 455-254. (42)

Ambulance =+ (action) : Excellent dans son registre. La VF amplifie le côté beauf et bigger-than-life, surtout au départ avec les voix de loubards et Nitro le chien. Gyllenhaal a de fameux restes de son psychopathe de Night call. Une jolie scène érotico-gore digne des Crimes du futur (où le côté érotique n’était pas communicatif). Quelques trucs douteux voire éclatés (repeindre l’ambulance pour passer inaperçu ? Sans repeindre celles en couverture ?) et des flics pas très ‘instinctifs’ aux abords de la banque. 377-367. (64)

Un talent en or massif =- (comédie) : Poussées hystériques et inconsistances (les agents secrets sont lamentables). Ne sait pas quand s’arrêter et la farce meta ne dilue pas complètement l’impression d’assister à une série B bâclée mais sous stéroïdes grâce à sa star. Ce dispositif ne donne qu’une sorte de plaisir coupable avec Cage de plus ; hormis son scénario, pas de quoi se démarquer, or ce scénar est très faible en-dehors des lignes principales utiles aux rebondissements. 365-334. (38)

Terrifier 2 – (épouvante) : Le premier Terrifier était quasi mutique, tenait la tension constante sinon allait droit au but, quasi toujours dans les griffes du tueur. À cette bisserie sauvage (qui visait bas avec appétit) succède une bisserie sucrée toute en remplissage (qui vise le sous-sol avec mollesse). Nous subissons une heure de présentation puis (le sommet gore puis) encore une demi-heure bavarde avant que le film démarre. Finalement les trente minutes à la fête foraine sont tellement médiocres… Oui Terrifier 2 vous donnera quelques scènes extrêmes, mais entre elles c’est l’ennui. Et puis, 2h20 pour ça ? Mais les Vendredi 13 et les Freddy les plus foireux avaient la décence de durer 1h30 ! Aucun effort ne soutient la ré-orientation teen et marvelo-retardée ; que dire du ressort ‘Ils t’ont appelée car tu es la seule capable de les arrêter’… Évitez de tartiner un long scénario s’il y a si peu à mettre dedans et qu’avec ce si peu l’auto-contradiction arrive déjà. On fait fructifier le surnaturel planté à la fin du premier, lequel manifestement va permettre de boucler n’importe comment quand n’importe quoi aura été accumulé : saga en vue et elle se donne des garanties pour être des plus minables. 243-132. (22)

Top Gun Maverick =- (action) : Davantage un film sentimental rappelant les westerns lénifiants de la prétendue ‘grande époque’ que du cinéma d’action. Toutes ces scènes de troupes finissent par donner envie de dégueuler tant c’est artificiel et enfantin même quand ça se veut gras. Tous ces dialogues clichés sont-ils nécessaires ? Cette façon de tourner autour de Connelly sans jamais aboutir alors que tout s’y prête a-t-elle le moindre sens ? Les scènes d’entraînement sont trop rares. Les clins-d’oeil au premier abondent (pourtant je ne l’ai jamais revu – ça doit être pour ça que je ne suis pas réceptif… sauf qu’il est de bon ton de dénigrer le premier tout en valorisant celui-ci). On devrait pouvoir parler de reboot pour être puriste, mais remake à ce stade n’est pas insensé tant l’obsession du décalque parsème la séance – parfois même en deux temps à peu d’intervalle (le retour en moto devant la maison de Jennifer). Le succès d’un film aussi pingre et lisse me laisse perplexe. 374-334. (36)

Shamshera – (drame Inde) : De l’épique raisonnablement lourdingue et grossier, proche des blockbuster américains. Très creux et rempli de trahisons. Sans surprise, j’en sort renforcé dans ma conviction que le secteur est à éviter. 365-323. (36)

Bullet train – (action) : Déluge de second degré lourdingue et de violence extrême. Je n’ai apprécié qu’à de rares exceptions comme la mort de ‘pétasse’ car avec ce personnage on tombait trop bas. 365-233. (28)

Glass Onion – une histoire à couteaux tirés =- (suspense) : Le renversement de la deuxième heure me semble un peu facile ; on nous montre peu de choses pertinentes, puis soudain on nous annonce que les deux intrus en savaient davantage et passe en revue leurs scènes de la première heure. Le suspense n’est pas forcément entamé, mais il est de basse qualité. 465-344. (42)

SDM 2022 : Novembre (4), Aout à Octobre (3), Juillet (2), Janvier et Mars (1)

Mini 2022 : Décembre, Novembre, Octobre, Septembre, Aout, Juillet, Juin, Mai, Avril, Mars, Février, Janvier

SDM 2021 : Décembre ou 3/3, Juillet ou 2/3, Juin ou 1/3

 

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