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SNOW THERAPY / FORCE MAJEURE =+

12 Nov

Sur l’aliénation des bourgeois et de la classe moyenne d’une société très polie et évoluée. Le protagoniste est aligné sur le monde et ‘oublié’ en lui – comme professionnel, comme vacancier, comme homme, mari et père. Il s’attend à ne plus devoir répondre de rien, ne plus avoir de réaction propre ni assumer de jugement difficile. Quand il pleure, c’est de façon forcée ou carrément factice. La nature ne l’a pas fait manipulateur compulsif ; simplement il ne peut plus s’exprimer que de manière grotesque et empruntée, car il ne sait pas ou plus s’exprimer.

Et ce n’est pas si mal car il n’a rien à fournir en-dehors des réponses adaptées et attendues : il n’en éprouve aucun malaise, c’est tout ce qui lui convient, assure son confort et son identité. Il est donc incapable de soupçonner le ressentiment de son épouse Ebba, elle-même renvoyée à la médiocrité de leur relation et de toute leur construction familiale, quand elle constate que la tendance naturelle au déni de son mari ne le rend fiable et agréable qu’en temps de paix parfaite. La malheureuse réalise que les serviles sont souvent de faux amis ! Alors elle s’acharne à mettre tout le monde d’accord derrière elle : quand on a perdu le contrôle et les illusions il reste toujours la possibilité d’avoir raison. Et il faut bien se sacrifier ou sacrifier, avec un niveau de hargne et de fermeté fonction du stress collectif ou de la désolation individuelle.

Incarcérés dans le ‘politiquement correct’ insincère, Ebba, Mats et Tomas sont terrorisés à l’idée d’être démasqués ou de se connaître vraiment. La morale publique d’une ère pacifiée est totalement intériorisée, les ressorts personnels sont sous-développés. Démunis et floués, ils craignent un retour aux instincts – ou cherchent la cellule où l’expérimenter de façon outrancière, mais collective pour se rassurer (cette prison et la dispense de petits espaces récréatifs sont le prix d’une haute culture). Le film les prend au moment où ils éprouvent une perte d’authenticité et souffrent de l’absence d’épreuves ou de dynamisme du monde extérieur qui permet de se tester, que chacun se rappelle qui il est. Mais ces béances ont toujours été là et il n’y a pas de passé ou d’imaginaire propres (ni mêmes ‘libres’ et partagés) où s’enfuir ou se reconstruire ; d’où ce besoin compensatoire de faire payer l’autre ou d’aller se prendre une expérience vitale intense.

Je suis tout de même gêné par la lourdeur et l’étroitesse de la démonstration. Le film ne fait qu’appuyer autour d’un même sujet et l’aperçu d’une poignée de chemins possibles (des variantes de cinéma de mœurs conventionnel), présente le minimum d’à-côtés et laisse au spectateur le soin de développer ce qui lui plaira quand il reste muet ou évasif (spécialement sur l’orgueil féminin). Mais pour ses illustrations il a d’excellentes idées, dans le détail (sur l’extinction de la vie privée, la complaisance soudain rompue envers le cocooning dictatorial) ou en général – comme celle de présenter Tormund de GOT en crise existentielle : voilà ce colosse complexé par la menace d’être un père, ami et mari non-idéal, voire superficiellement gentil ! Ce viking aliéné est le boss final de la crise du masculin et d’une ère trop bêtement civilisée. The Square limitera aussi la casse grâce à quelques captures perçantes à l’intérieur de son catalogue malheureusement un peu venteux ; Play reste le plus frontal, épanoui sur son champ de nitroglycérine, pas encore gelé par l’auteurisme.

Note globale 56-58

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Suggestions… Gone Girl + Shining + Steak + White God + Carnage + Melancholia + Mia Madre

Typologies : Ebba ISJ. Base 1 (instinct sx) ou une autre du tritype 146 ; Lui en bases 3 (3w4) et 9 (9w1). Tritype 369 ; Tormund est Ti-dom, ISTP. Ennea 5, 7 ou 9.

Les+

  • confrontation à la lâcheté et aux impasses d’une époque et d’un monde pourtant vernis
  • personnages et dialogues
  • des plans éloquents, des choix intéressants, le charme des décors qui opère encore

Les-

  • insère des choses ultra-polémiques et laisse couler doctement
  • démonstratif, pachydermique
  • un peu léger, scénario prétexte

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TERRITOIRES (2011) =+

4 Juin

territoires 2010

Thriller psychologique franco-canadien empruntant les sentiers du torture porn pour délivrer une copie originale et peu absconse. Un petit groupe de trentenaires est capturé puis séquestré dans une forêt proche de la frontière états-unienne. Les deux douaniers s’avèrent d’anciens soldats envoyés par les USA en Irak, mais également d’anciens de Guantanamo. Ils vont torturer leurs victimes et leur faire subir des interrogatoires musclés, en prétextant des soupçons de connivence avec les ennemis de l’Amérique.

Refléter les peurs du terrorisme dans le monde post-11/09, c’est un peu lourdaud comme postulat. Territoires n’est pas vissé à cette idée ; tant mieux car c’en est une de faux malin. Cette perspective est plutôt le support d’un déversement de troubles sévères ; les deux bourreaux sont davantage dans leur monde que concernés par le reste, devenu assez abstrait. La seconde moitié du film se détache des canons de l’horreur (survival spécifiquement) et fait entrer un autre personnage à l’excès d’indépendance plutôt mortifère, quoique plutôt vertueux en soi.

Olivier Abbou souhaitait peut-être que son film soit une critique cinglante des débordements sécuritaires du gouvernement américain, en tout cas Territoires n’exprime rien de structuré là-dessus. Il se reporte à bon escient sur une plongée dans les ténèbres, où les désaxés se consument et mettent les habitants d’un monde perçu comme corrompu face à leur complaisance et leur inanité morale. Le carnage est surtout celui des repères, de la confiance et des fonctions ‘vitales’ pour s’épanouir paisiblement dans un monde duquel les bourreaux et le type célébrant Ganesh n’attendent rien.

Dans cette configuration l’autarcie est impossible, sauf si on fait le choix de la fuite perpétuelle ou de l’entrée en guerre. Il s’agissait peut-être avec Territoires de donner corps à une aspiration secrète au détachement profond, ou même à une tendance subie, parcourant les occidentaux esseulés par une société absurde et incertaine. Dans ce cas c’est réussi, mais peut-être que l’échelle socio-politique n’entre pas tellement en compte, sinon comme gadget ; en tout cas le propos vaut sans elle.

C’est l’angle mort parcourant globalement cette œuvre ; les velléités de Territoires sont cryptées, peut-être inachevées. Néanmoins la séance est plutôt percutante avec ses élans froids dignes d’un Dupieux (Rubber, Réalité) nerveux. Les atrocités plus traditionnelles sont abordées avec réalisme et crudité, rendant ces moments dérangeants et intenses. C’était plutôt troublant, parfois magnétique, mais trop opaque et laconique pour marquer franchement l’esprit.

Note globale 56

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Suggestions… Cannibal/2010 + Ils + Eden Lake + Martyrs + Massacre à la tronçonneuse   

Scénario & Ecriture (2), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (-), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (4), Ambition (3), Audace (4), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (4), Pertinence/Cohérence (2)

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LES CANONS DE NAVARONE =+

20 Fév

Énorme succès en son temps, Les Canons de Navarone respecte les conventions en vigueur [dans le cinéma de guerre] en discutant vaguement les lignes. Ce film de commando typique est tiré d’un roman de l’écossais Alistair MacLean, corrigé par le scénariste Carl Foreman, un des black-listés du maccarthysme. Malgré le laïus explicatif d’ouverture donnant l’illusion du sérieux historique, Navarone n’est pas réelle, mais semble faire référence à la bataille de Leros (1943). La mission implique le petit peuple grec (mais seule Maria Pappadimos/Irène Papas aura une présence significative), dont les autorités sont remerciées au début avant d’envoyer le générique.

Blockbuster de 1961, ‘all-star movie’ et taillé pour les Oscars, Les Canons de Navarone est un produit carré et efficace, un film d’aventures affable et en couleurs toujours très prudent. Il donne une impression de massivité par ses décors et ses postures, déballe ses moyens avec une force tranquille, refusant le clinquant. Le déroulé est assez penaud et la longueur en rajoute : 2h30 aux abords de la léthargie magnifiée. Au départ ces Canons ont plus de substance que les équivalents contemporains comme ceux de Sturges (La Grande Évasion, Les Sept mercenaires, etc), mais cette vertu s’oublie rapidement, au profit des nécessités et des manèges caricaturaux (les nazis-démons version demi-molle).

La première heure donne une impression de relative maturité, la suite fait montre d’une science du récit compromise par le manque de passion de la mise en scène et de l’écrit. Gregory Peck incarne quelques élans pacifistes de blasés de la guerre et des agitations humaines, puis se fond dans le décors et le devoir comme il le doit (par sa fonction) et comme il se doit (dans un tel film – Docteur Folamour est le comble de la subversion et une anomalie à cette époque). Cela donne par endroits un côté Costa-Gavras vidé et ‘divertissant’ au film. Guy Hamilton (Meurtre au soleil et 4 James Bond) sera en charge d’une suite tardive (L’ouragan vient de Navarone – 1978) largement oubliée mais un peu fétichisée.

Note globale 56

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Suggestions… L’Aigle s’est envolé + Le pont de la rivière Kwai

Scénario & Écriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (4), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (2), Ambition (4), Audace (2), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (2), Pertinence/Cohérence (2)

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LA GUERRE DES ROSE =+

5 Nov

la guerre des rose

Dernier et meilleur des trois films mettant en vedette Danny DeVito, Michael Douglas et Kathleen Turner, après A la poursuite du diamant vert et sa suite Le Diamant du Nil. C’est la réalisation la plus connue de Danny DeVito, individu généralement plutôt associé à ses performances d’acteur ou d’humoriste. Sa Guerre des Rose montre le combat haineux opposant Oliver à Barbara. Après que la connivence ait foutu le camp ce couple richissime se dispute la seule chose les unissant encore : la luxueuse demeure qui est le fruit de leurs efforts.

Le film fonctionne de façon assez spéciale. Dans un premier temps surtout, Danny DeVito construit une trame pleine de digressions sans que le propos ne s’éparpille ; tout s’empile avec fluidité. La façon de l’alimenter est plus incertaine. Les vingt années précédant la guerre ouverte sont diffusées en accéléré, sans que de grands moments ne se dégagent. On ne peut accuser le film d’être décousu ou de manquer de contenu ; mais alors qu’il cherche ouvertement à être jouissif et percutant, il s’enferme bien souvent dans une demi-mesure bizarre. Il lorgne vers la ‘comédie noire’ tout en gardant un pied dans un registre plus gentillet ; il tend vers une appréciation relativement spirituelle des événements (soutenue par le narrateur) et puis s’engouffre dans l’outrance tout en coupant rapidement le délire.

C’est le contre-coup de l’élagage d’une version initiale durant trois heures, mais aussi le reflet d’une ambiguïté stylistique. La Guerre des Rose évoque ces comédies excentriques et morbides des années 1980-1990, telles La Mort vous va si bien ou Beetlejuice ; l’œuvre supervisée par Danny DeVito est bien plus adulte et ambitieuse thématiquement, mais son dynamisme et finalement son génie sont davantage entravés, voir auto-censurés. Néanmoins, sitôt que la guerre financière est déclarée, les coups cessent de se perdre. Un certain sens des finalités permet de dissiper le flou du film et celui du couple. Kathleen Turner a le beau rôle ; pas celui de la bonne personne, mais le plus passionnant.

Dramatique, crue et égocentrique, elle enchaîne les remarques ‘choc’ et répand ses états d’âmes en toute impunité. Sans ses simagrées le triste équilibre ne serait jamais rompu, il n’y aurait que silence et moisissures. Bien qu’il soit la cible de ses excès, Douglas/Oliver est rendu encore moins sympathique. Discrètement blasé, plus simple et pragmatique, lui ne s’égare pas ; mais c’est à un niveau plus profond qu’il plombe son couple. Elle lui doit tout, le luxe, le standing, les premiers émois sexuels : mais les étreintes d’Olivier sont étouffantes et un jour son égoïsme, son besoin de stabilité et de respectabilité ne sont plus supportables. Le problème d’Oliver et Barbara c’est qu’ils sortent d’une histoire, délectable d’abord, raisonnablement heureuse ensuite, pourvoyant aux nécessités finalement ; ils devraient enchaîner mais ils ne le peuvent pas.

Ce n’est pas qu’ils s’aiment encore au fond ni qu’ils aient toujours besoin de l’autre ; c’est plutôt que les sales manies vous poursuivent tant que vous ne les avez pas purgées. Il aurait peut-être mieux valu pour ces deux-là qu’ils n’aboutissent jamais, ni en amour ni en affaires, le temps d’apprendre la sagesse ; au lieu de ça, la victoire financière et sociale en poche, ils n’ont plus qu’à narcotiser, gueuler, puis finalement se déchirer. La Guerre des Rose n’est pas très fin pour autant, bien au contraire, il combine une puissante malice avec une certaine bassesse ; il va dans la vulgarité, sans foncer et avec philosophie. C’est une espèce de Qui a peur de Virginia Woolf futile, d’une agressivité extrême quoique mordant parfois dans le vide ; une version bourgeoise et biturée d’Une femme sous influence.

Note globale 56

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Suggestions…  Harcèlement + Wall Street

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SYNONYMES =+

3 Mai

Face à une telle intro on comprend qu’on aura pas à faire à un film qui se respecte, mais ce sera bien plus pertinent que prévu (si vous ne vouliez qu’une surenchère dans le registre, ne partez pas trop vite, le climax viendra avec le photographe sous les toits de la capitale). L’artificialité, le hiératisme, les postures un peu bressonniennes, la confusion mélancolique du héros en crise, collent bien sûr à un certain ‘cliché’ suranné, mais on le voit s’étaler en dépit de sa dénégation – la carte postale qu’un microcosme nous sert encore n’existe que dans la tête de ce Yoav (et l’humour ne peut être à ce point involontaire, ni un tel cynisme s’ignorer). La photo parfois nous faire croire dans un ailleurs solaire, les mouvements langoureux dans les appartements fastes leurrer un futur proche romantique et doux ; la vérité n’est que reproduction sociale et assèchement général, tandis que celui qui souhaite le plus vivement s’arracher à sa condition, ses origines, son identité, celui-là échoue naturellement et n’est que l’objet des travaux ingrats et de la maintenance affective (et sexuelle) chez des gens sans crainte ni désir.

Avec son allure de grotesque film d’auteur vicelard et maniéré, Synonymes exhibe les hypocrisies de ce qu’il reste du ‘rayonnement [‘culturel’] français’ et du discours [mensonger] d’ouverture de ses élites. Ce fugitif participe à la pseudo-fièvre sartrienne, au Paris romantique et ne fait que s’enfoncer dans la misère au bénéfice de jeunes pervers insouciants (cette sinistre caricature de l’héritier français poète en Audi, plus petit que sa brave femme désespérément fade et impuissante). Il réalise ou admet in extremis l’arnaque, s’arrachant, peut-être pour un instant, à ce délire qui lui fait parler d’un État comme s’il le persécutait – or en Israel il était enrôlé mais pas cible et le [son] problème, s’il peut être considéré politique, est la morgue d’un système et pas ses bras armés formels. Sa sensation de se faire exploiter dans son pays d’origine et dans celui-ci est légitime ; mais c’est difficile à estimer car il accepte toujours tout, il faut simplement un peu insister. Ce faux candide, vraiment innocent et égaré, est un personnage absurde incapable de mener une existence calme où il ne se dégraderait pas ; il est fort mais vulnérable, il a la bêtise des courageux absorbés par leur nombril, les occasions de le torturer sont infinies et il s’y livre, comme si cela ajoutait consistance et authenticité à son dossier d’harangueur de foules. Autant d’efforts fruits d’une obsession et donc d’une fuite mentale, nullement récompensés par une France ensommeillée, abrutie de satisfaction et de répression quasi sereine (ou simplement vaincue et stoïque pour les plus communs des parisiens, ceux du métro) ; une France propre sur soi à l’identité fermée, qui renvoie la pute qu’il est à son origine et le laisse s’épanouir avec les joies de la précarité lesquelles, naturellement, doivent être le lot de l’artiste et de l’homme libre – comme ces nantis et prestataires sociaux qu’il croise sont humbles et généreux, de lui laisser cette place ! Mais naturellement lui s’en prend aux autres prolos dans la rue, qui ont la vertu de blasitude et n’ont rien à foutre de ses angoisses privées ni des conflits politiques insolubles qu’il importe alors qu’il souhaitait s’en détacher.

Les cours de langue et mœurs françaises achèvent de présenter notre pays comme un endroit froid et faux, du moins à sa tête ; il n’y a que des gens comme cette enseignante (Léa Drucker a-t-elle conscience d’incarner tout ce que la ‘culture’ médiatisée française a de plus déloyal au fil de ses rôles ? Présidente assaillie par ‘l’extrême-droite’ ou pauvre mère courage qui n’aurait rien à se reprocher, elle enfile constamment le costume de la victime véhémente sous couverture – sous la meilleure couverture que l’époque peut lui prêter.) ou ces migrants pour avoir besoin et donc être capables de croire à la pertinence de tels simulacres. Dans un pays où il est de bon ton de prétendre croire à ‘l’éducation’, expliquer à des étrangers [galériens et lumpenprolos en puissance] qu’on ne frappe pas les femmes car ici on est tolérants et évolués, le réel est déjà une satire ; et on peut voir que ces interventions ne sont qu’un déguisement pour meubler un pourrissement avec le plus d’éthique possible à déclarer sur la fiche de présence.

Écriture 6, Formel 6, Intensité 7 ; Pertinence 6, Style 5, Sympathie 5.

Note globale 56

Suggestions… Eastern Boys + Sauvage/2018

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