Focus sur la trilogie des ZAZ avec Leslie Nielsen en vedette.
L’opus bonus, Y a-t-il un flic pour sauver l’Humanité ?, n’appartenant pas à cette saga, il sera abordé à part.
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Y A-T-IL UN FLIC POUR SAUVER LA REINE =+
En 1980, les ZAZ se réunissent pour réaliser Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Cette comédie connaît un grand succès et transforme la carrière de Leslie Nielsen. Cet acteur discret révèle son talent comique au grand jour dans la peau du docteur Rumack. Il devient extrêmement populaire et abonné aux parodies, dont une grande partie est identifiée en VF par le Y a-t-il… Les opus les plus fameux de ce catalogue sont contenus par la trilogie des Y a-t-il un flic (Naked Gun), où Nielsen incarne l’inspecteur Frank Drebin.
Le film démarre sur une réunion de chefs d’états, une sorte de cousin éloigné des Guignols pas tout à fait hilarante, interrompue par l’entrée haute-en-couleur de Leslie Nielsen ! La classe américaine en prend un coup, de la fonction de gardien de l’ordre au film noir pastiché avec brutalité. C’est d’une témérité et d’une générosité remarquables, n’ayant d’égal que le mauvais, mauvais goût. La suspicion est forcément de mise et au départ on peut ‘s’accrocher’ pour rire.
Cela semble improbable a-priori, mais sitôt qu’on a accepté le ‘délire’ ça peut marcher. Il y a même de quoi y voir un avant-goût, plus souriant, plus visuel d’American Dad. La relation amoureuse de Nielsen et Priscilla Presley dope énormément le film. Au fur et à mesure que la séance progresse, Naked Gun gagne en valeur et en ampleur dans ses performances. L’humour des ZAZ n’est pas juste ‘gras’, c’est un déversoir de délires systématisés plus ou moins percutants, plus ou moins intelligents à leur façon, toujours grossiers.
Ce spectacle n’est donc pas glorieux et manque d’ambition en-dehors de la bouffonnerie, mais dans ce registre il pousse le vice à un degré intimidant. Le clip et la séquence de glaviots en série sont les climax de qualité au rayon lourdeur absolue. On ne sait plus trop s’il faut être un adulte en régression ou un enfant vicelard pour apprécier. En tout cas c’était moins saoulant que Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, sans doute parce qu’il y a ici plus de liberté, plus de gueules et un côté nanar exalté catégorique.
Note globale 60
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Y A-T-IL UN FLIC POUR SAUVER LE PRÉSIDENT =+
Le second Naked Gun est plus carnassier que les autres. Ce film marche au culot, certes à un niveau bon enfant et transparaissant moins avec le recul des années. Le ton est légèrement politisé, à un niveau anodin là encore ; ce qui l’est moins c’est cet humour grivois très agressif. Y a-t-il un flic pour sauver le président est plus direct et plus adulte que son prédécesseur.
L’inventivité est toujours de mise, avec une avalanches de dialogues malicieux et notamment ce spot en faveur de l’énergie nucléaire. En revanche le scénario est terriblement con, mais agile. Indépendamment de la qualité de ses punchline ou de ses gags, ce Naked Gun est plus rempli que son prédécesseur, sans une seconde de répit.
Parfois surgissent des choses trop ridicules (la souris..) où l’emporte une certaine infantilité (le public endormi, etc) – innocence plombante voir fatale quand on vise déjà si bas. Les références culturelles sont nombreuses, parfois trop spécifiques pour être reconnues (running gag ou clins-d’œil à des choses comme Beverly Hills), bien que dans l’ensemble la parodie se concentre sur des films issus de la culture de masse (Ghost, ET..).
Il y a toujours une gêne au lancement, amplifiée par le générique avec la sirène de police. Les motifs de cette gêne seront confortés mais la séance passe plutôt bien, pourvu qu’on ait l’esprit léger. Et puis la beauferie obstinée c’est exotique. Dans ce domaine, les trois Y a-t-il un flic font partie de l’élite, leur contribution est même rafraîchissante, limite novatrice.
Note globale 56
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Y A-T-IL UN FLIC POUR SAUVER HOLLYWOOD =-
Troisième et dernier Y a-t-il un flic, juste à temps. Les deux premiers utilisaient la série Police Squad comme justificatif de départ, cette dimension-là s’éloigne maintenant. La parodie se concentre cette fois sur Hollywood et se repose sur une foule de citations, comme du Tarantino ou bien du Scary Movie avant l’heure (saga reprise en mains par les ZAZ à partir du troisième opus). Sont convoqués Les Goonies (les bandits), Les Incorruptibles (et la scène de l’escalier reprenant elle-même Le Cuirassé Potemkine), La Grande Evasion, Thelma & Louise, etc.
Le film est très efficace et conserve un rythme hystérique, mais il crée facilement la distance. Avant la prison, c’est limite, de façon encore plus marquée que dans les deux précédents opus. Les running gag avec les bébés et les échauffements autour de la libido tiennent du beauf ronflant. Les délires très systématisés caractérisant les deux précédents sont moins présents dans cet opus, mais il va en revanche très loin dans le scabreux sur le plan sexuel ou dans les grossièretés, de Mamy destroy aux jurons des familles. Les dialogues sont plus abondants, les phrases potentiellement cultes fusent ; les fans se régalent assurément, même si cet opus est reconnu comme un peu moins bon en général.
Certains moments sont franchement drôles, notamment lors de la remise des prix avec Nielsen/Drebin usurpant la fonction du présentateur. Il n’y a pas trois secondes sans gags, mais le manège est violemment kitsch, parfois vraiment trop lourdingue sur le plan visuel : le mélange de candeur extrême et de brutalité interdit toute élévation, dans quelque domaine que ce soit. Il faut être prêt à voir une comédie triviale mais néanmoins compétitive dans l’absurde, comme un Ace Ventura ou Police Academy de rang très supérieur.
Note globale 47
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Étiquettes : Cine 1980s, comédie (cine), comédie burlesque, comique absurde, film culte, flic - policier, Leslie Nielsen, potache, rédigé 3 à 3.9 ans avant, trash (cine), Y a-t-il un flic
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