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ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS ***

8 Mar

Le cinéma de Leone n’est pas merveilleux et il est peut-être sur-évalué, mais il n’exerce pas tant de fascination par hasard. Et pour quelques dollars de plus représente mieux que les autres cet état : c’est un film brillant, mais l’évidence d’un style mordant et puissant frappe plus que celle du statut de chef-d’œuvre. Voilà de quoi renforcer l’aura du film et le rendre immortel ; il n’est pas adaptable, secrètement édifiant, redoutable mais déconnecté. Pour ça, il est normal qu’il semble parfait à certains et interpelle les autres.

Et pour quelques dollars de plus est le second opus dans la Trilogie du Dollar de Sergio Leone. Ici se rencontrent le bon et la brute, c’est-à-dire Clint Eastwood et Lee Van Cleef. Le premier était déjà présent dans Pour une poignée de dollars et renforce sa position de moraliste paradoxal : une tendance à la modération et au détachement vient toujours dompter la veulerie qui le rattache au commun des prédateurs. Le second fait son entrée et marque, avec son allure reptilienne, ses traits rétractés, son sadisme sans bavures. Tout autour en rajoute dans l’exotisme sale et envoûtant de Leone, ses décors comme les seconds rôles dont celui de Klaus Kinski (promu ordure de western n°1 dans Le Grand Silence).

Avec ce Per qualche dollari di piu, Leone affine et intensifie son style. La mise en scène atteint un haut degré de sophistication et le résultat général balaie celui obtenu par Pour une poignée de dollars quelques mois avant. Si celui-ci posait tous les avatars modèles du western spaghetti, Quelques dollars de plus les épanoui, avec le lot de gadgets si percutants qu’ils en deviennent les heureux clichés d’un genre : les regards profonds ou possédés, les tronches de biais, le poncho d’Eastwood, les héros francs et mal-aimables traitant les dangers avec sérieux et sang-froid. Le film noir US peut se rendormir ; idem pour toutes les pitreries hollywoodiennes louées pour leur confrontation à la nature humaine – westerns compris.

Note globale 74

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L’ATALANTE +

9 Déc

l'atalante

Jean Vigo était un réalisateur français très controversé au début du XXe siècle (positions anarchistes, pacifistes et anti-patriotiques), dont certaines œuvres ont été censurées par le gouvernement français. L’Atalante est son seul long-métrage, son exploitation en salles s’achevant une semaine avant que Vigo ne meurt de la tuberculose, à seulement 29 ans en 1934. Depuis sa sortie, L’Atalante a lui-même été souvent coupé et remonté.

C’est l’un des emblèmes du réalisme poétique, courant dominant du cinéma français dans les années 1930, soit dans les premiers temps du parlant et jusqu’à la seconde guerre mondiale. Influencé par le naturalisme, l’expressionnisme et dans une moindre mesure du surréalisme, le réalisme poétique plongeait dans les milieux populaires avec des personnages tragiques ; a-posteriori on pourrait le définir comme un pendant authentique et social du film noir américain, se plaçant aux frontières du fantastique.

L’Atalante raconte l’apprentissage de l’amour d’un jeune couple fraîchement marié. En s’engageant avec Jean, Juliette s’engage aussi pour la vie sur une péniche, dont il est le patron. Il y a une tierce personne sur le navire : le père Jules, vieux matelot et commis de Jean, un peu grillé par l’alcool mais toujours réceptif. Pathétique mais solide, ce personnage arrive au terme d’une vie de joie et de liberté. Sa philosophie et sa douceur réussissent à apaiser Juliette.

Le lyrisme profond de L’Atalante est relayé par une science technique avancée et originale. Cet envoutement opère par exemple dans l’usage de la voix-off, lorsque Juliette se rappelle des mots du garçon euphorique lui promettant Paris, pendant que son mari la ramène à la réalité. L’ensemble baigne dans un climat sensuel, à la fois lunaire et terrien et certaines scènes versent tout près de l’onirisme. La dernière partie notamment est marquée par des temps de déconnexion, où la narration se fait abstraite, mais jamais cryptée.

Le voyage représente une initiation à la vie marginale pour Juliette et le défi de plonger dans l’univers de l’autre pour les deux aspirants amoureux. Chacun cherche des signes et tâche de se dépasser, consultant éventuellement quelques oracles. Cette aventure peut sembler paradoxal, à la fois simple et idéaliste, épanouissant et morose, comme toutes ces belles scènes au parfum fataliste mais pourtant heureux (celle enfantine et grave avec le pantin).

Note globale 74

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Suggestions… Le roi et l’oiseau + Le vieil homme et l’enfant + Querelle + La dame de Shanghai + Les Vieux de la vieille + Boulevard du crépuscule

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ASSAUT +

26 Avr

Assaut, c’est l’action autrement : une proposition radicale pour un genre dont la caractérisation est souvent bâclée, réduite à une essence simpliste, qu’une majorité de ses productions honore. Second film de Carpenter après Dark Star, Assaut sera lui aussi un échec en salles, mais il interpelle les cinéphiles et est acclamé par la critique de l’époque. Carpenter espérait tourner un western dans la lignée de El Dorado mais en raison de son budget nain, il se tourne vers la relecture d’un autre film de Howard Hawks qu’il admire : Rio Bravo.

Toute la virtuosité, la gravité sublime mais inquiétante qu’on retrouvera dans Halloween est dans Assaut. Carpenter y opère une approche de l’action à la fois concrète car aride, brutale ; et carrément abstraite. L’ange d’attaque de Carpenter est quasiment mathématique, ce qui donne à son film un côté éthéré et très puissant à la fois. Les forces antagonistes n’ont pas de motifs grossiers comme souvent dans le cinéma d’exploitation : elles n’en ont aucune. Elles sont anonymes et omniprésentes. Ces menaces déshumanisées, lorgnant vers le surnaturel, deviendront une signature du style Carpenter, mieux exprimées que jamais dans Prince des Ténèbres et dans Fog, où cette fois la dimension magique sera assumée explicitement.

La sécheresse de Assaut heurte et contrariera les amateurs d’action plus hystérique et conventionnelle. La violence y est somme toute peu présente en volume, les effets sont minimalistes quand ils existent. Le talent de Carpenter est justement dans cette mobilisation implacable de tous les éléments du décors, dans cette contemplation du Mal hégémonique aussi. Le rythme est lent mais il n’y a jamais ni creux ni boursouflure. Comme dans Halloween, la ville semble gagnée par des forces patientes et impitoyables, s’installant tranquillement dans un espace toujours plus vide et vulnérable.

 

 

Sec, tendu, mais pas toujours intense, Assaut grave des images fortes dans l’esprit et laisse songeur. À l’image de sa BO, l’ensemble de ses propriétés sont à la fois décalées, un peu rigides et pourtant percutantes. Son absence totale d’exubérance semble une audace et une aberration, mais son style exerce un envoûtement indéfinissable, que les flash conservés en mémoire confirment. Comme Rio Bravo auquel il se réfère, Assaut est un film de genre contre-nature, ne donnant pas vraiment ce qu’on en attend. Contrairement à Rio Bravo cependant, Assaut n’est pas dans le bavardage et surtout il a une qualité que le classique d’Hawks n’a pas : le courage.

Ces clin-d’oeils aux prédécesseurs (dans le western – La Nuit des morts-vivants est plus un cousin de fait qu’une source d’inspiration) peuvent être l’objet d’une incompréhension. Le « Gotta’s smoke » de Wilson est une espèce de running gag pas forcément évident. C’est une référence de plus aux westerns traditionnels, mais celle-ci ne gagne pas à être explicite car son insistance enferme le film dans la ringardise bien plus sûrement que les canons esthétiques des seventies. L’humour à froid de Carpenter peut aussi décontenancer et certaines saillies du film, notamment avec le flic noir, volent bas.

Assaut a fait l’objet d’un remake avec Assaut sur le central 13 (2005) et Nid de guêpes (2002) en est plus qu’un hommage, un véritable reboot. Ce film étonnant mérite d’être remastérisé et est desservi par les copies exécrables distribuées.

Note globale 74

 

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LA CITADELLE ASSIÉGÉE +

25 Jan

Aussi appelé Micropolis, ce docu-fiction de Philippe Calderon met en scène la lutte de fourmis magnan contre des termites, insectes aveugles formant des sociétés de caste selon leur morphologie. Ébranlée par une pluie tropicale, la tour des termites est assiégée par la colonie voisine, faite d’une race de carnassières. La guerre se déroule dans la savane au Burkina Faso, où le tournage a effectivement eu lieu, sauf pour quelques artifices narratifs et macro-plans. Par sa proximité avec les insectes (utilisation du boroscope, technique neuve en 2006), La Citadelle Assiégée rappelle Microcosmos, « conte naturel » très ambitieux tourné en 1996.

La différence essentielle est dans le récit : La Citadelle est à la fois un documentaire accompli, assorti de commentaires (voix-off assurée par le doubleur de Morgan Freeman, Benoît Allemane) et une fiction resserrée, avec trame unique. Le style est vif, fait de balayages rapides mais soigneux, entrecoupés de points de vue dramatiques, montrant la sévérité des enjeux ou des lois de ce monde intra-terrestre. Le parti-pris est ouvertement en faveur des assiégés, bâtisseurs à la puissance tranquille dont l’ordre spontané est souligné avec emphase. Les créatures ne sont toutefois pas humanisées, leurs contributions sont organiques et inconscientes ; il n’y a que des « automates » à l’association triomphante. Calderon respecte la spécificité animale en ce sens, en forçant des événements calqués sur la réalité.

Le ton est assez grandiloquent mais les commentaires respectent la vérité de leurs sujets. Certains parallèles avec les règles des hommes ou leurs organisations sociales sont suggérés, mais moins porteurs que le montage d’un thriller animalier. Il faut toutefois attendre l’assaut pour accéder à une franche intensité, les deux premiers tiers tenant plutôt de la balade aux justifications hybrides et harmonieuses, au milieu des termites dont nous sommes les hôtes invisibles. Cette façon de montrer aux spectateurs un peuple et ses habitudes apporte un souffle épique et une contenance solide aux événements, comme si une petite civilisation, éclairée et productive de surcroît, était en péril. La Vallée des fourmis perdues, adaptation de la série Minuscule, rejouera en 2014 un face-à-face du même ordre (fourmis rouges vs fourmis noires), dans un registre ouvertement fantaisiste cette fois.

Note globale 74

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Suggestions… Eden Log + Phase IV (1975) + Félins (2012) + Un jour sur Terre (2007) + District 9 (2009) + One Life/Vivre (2012)

Scénario & Ecriture (4), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (4), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (4), Ambition (4), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (4)

Note ajustée de 73 à 74 suite à la modification générale des notes.

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MIDSOMMAR ***

8 Août

4sur5 Le successeur d’Hérédité procède par envoûtement. Il relève brillamment le défi de rendre des horreurs éventuellement acceptables intellectuellement [les penseurs et transgresseurs tout émoustillés de malmener un Christian les admireront certainement], à défaut de permettre une isolation/abstraction ; tout en ménageant un certain stress quand à la suite des événements et alimentant les attentes plus primaires, plus ‘foraines’. Le suspense est pourtant passablement éventé d’entrée de jeu, mais les qualités immersives en sortent indemnes. Il doit bien y avoir un prix à ce tour de force, c’est peut-être pourquoi les personnages sont si crétins ou évanescents, malgré l’écriture d’excellente tenue. Le spectateur risque peu de les estimer et manque d’éléments pour s’y projeter profondément. La monstruosité du film et de la communauté en est atténuée, en même temps que les individualités sont dissoutes – parfaitement raccord avec cette aliénation tempérée par l’inclusion.

Les rejets aussi sont spontanés et épidermiques, car ce n’est pas seulement un film d’horreur ou d’épouvante, mais d’abord une sorte de reportage romancé (et secrètement romantique) sur cette communauté. Le public sent cette invitation dans une normalité qu’on sait (et que le film lui-même reconnaît) anormale. D’où probablement ces explosions de rire excessives dans les salles lors des scènes de copulation (éructations certainement embarrassantes pour les pauvres personnes encore persuadées ou désireuses de trouver chez la masse des Hommes des créatures matures). Dans ces manifestations on retrouve la gêne normale dès qu’on s’oriente sous la ceinture, l’amusement face au grotesque de la scène, puis surtout une occasion vigoureusement saisie de ‘soulagement’. Tout ce monde-là est quand même déplorable ou invraisemblable, cette outrance permet de casser l’hypnose et de minimiser le malaise (la résistance et éventuellement le caractère obtus des rieurs les valorisent donc finalement, en les distinguant des dangereux sujets fascinés ou pire, volontiers complices).

Or à quelques angles morts près le tableau est irréprochable. Dans les premières minutes Dani baigne dans un monde gris, plus ou moins lot de l’écrasante majorité des spectateurs, intellectuels avides y compris. Il lui manque un entourage au sens complet ; c’est pourquoi ces étranges mais pas surprenantes scènes d’hystéries sont le comble du spectacle et non une gâterie pittoresque (ce que sont les exploits gore). Ces primitifs en costumes immaculés n’ont rien à dire aux individualités (sauf dans leur chair angoissée demandeuse de protection, guidance et soutient), mais ils sont capables d’empathie pour les animaux ou païens blessés en grand désarroi. La simulation, à l’usure et en concert, devient un soutien réel et approprié pour la personne ciblée ou la foule impliquée. Les imbéciles journalistes (et beaucoup moins les critiques officiels – eux, comme le reste, se contentent de galvauder les mots et les définitions) nous rabattent les oreilles avec la ‘folk horror’, en louant l’originalité du film mais en le saisissant pour faire part de ce genre venu de loin et prétendument incroyablement prolifique ces temps-ci (il est déjà bien tard pour abandonner tout espoir de consistance de la part de ces gens, mollusques émotionnels et buses mentales, capables d’être raccords qu’avec la publicité, la pensée pré-mâchée et les indications des acteurs ou prospectivistes en chef du milieu). Midsommar s’inscrit effectivement sur ce terrain mais il est aussi sur celui, général, de la religion, dans son optique régressive puisque nous avons à faire à un culte sectaire (et meurtrier). Peut-être ne veut-on pas simplement l’apprécier comme tel car beaucoup de gens instruits d’aujourd’hui sont sensibles aux fumisteries totalitaires et à l’abrutissement par la magie, y retrouvant ce dont ils se privent en arrêtant l’Histoire au présent (voire à l’actualité) et confiant servilement le futur aux experts et aux chimères. Peut-être que les observateurs éclairés sont encore habités par la foi dans le sacrifice et les vertus de l’absolutisme, que les humanistes avancés éprouvent une attirance inconcevable pour ce qui nie ou écrase l’humain.

Bref dans Midsommar les détails sont soignés et significatifs, pour affermir le scénario, les thèmes et l’univers, spécialement pour représenter les stigmates banales ou curieuses du fondamentalisme. Le freaks du club s’avère le chaman à la dégénérescence voulue ; il cumule tous les paramètres requis pour n’être « pas obscurci par la connaissance » et avoir un accès aux « à la source ». Ce goût dévoyé de la pureté se retrouve dans une des dernières scènes où les deux volontaires n’ont apparemment pas reçu l’anti-douleur qui leur était promis pour mieux accueillir les flammes (le lieu et ses moments renvoient à Mandy – par ailleurs l’à peine moins frais The Witch a pu venir à l’esprit). On peut apercevoir plusieurs fois un blond extatique et débile en arrière-plan. Voilà une illustration tout juste exotique d’un ‘ravi de la crèche’, toujours exalté pendant les célébrations. C’est lui qui perd tout contrôle lorsqu’un innocent agresse l’arbre de l’ancêtre ; car son bien-être et sa conviction absolue sont brisés. Seule la colère, la violence et d’autres poussées irréfléchies peuvent émaner d’un tel type face à la crise. Car pendant qu’on s’extasie, on est moins enclin à progresser et s’armer – s’armer intellectuellement (ce dont on peut se passer) mais aussi sur les autres plans (et ça l’héroïne doit le sentir compte tenu de sa difficulté de se laisser-aller). Le film s’avère juste également dans ses passages les plus familiers : ces trucs de couples, de jeunes, d’étudiants universitaires, sont absolument banals mais conçus sérieusement. Sur le papier ils pourraient servir de matière à une sitcom mais ils semblent trempés dans le réel, comme ces sentiments lourds et idiots, ces relations navrantes – éventuellement comiques mais jamais grotesques ou exagérées. Le portrait d’une fille dévorée par ses peurs et anxiétés (et sûrement d’autres choses) est le premier atout par lequel le film convainc (à moins de ne supporter l’exposition de femmes ou filles faibles, compliquant vainement les choses, trop pénibles pour que leurs qualités soient encore manifestes). Le premier par lequel il se déshabille aussi : grâce à Dani, incurable en l’état, j’ai grillé la fin et l’essentiel dès le départ.

Car Dani est comme la borderline de La Maison du diable (film d’épouvante mésestimé et tenu pour un trivial ancêtre des débiles trains fantômes gavés de jump scares – l’habituelle cécité et mauvaise foi des cinéphiles), soumise à la panique, dépendante et en quête constante de réassurance. Elle est peut-être un peu plus individualiste (en pratique – c’est-à-dire qu’elle s’y efforce ou y est forcée) mais aucunement plus résiliente. Il lui faut trouver une famille ou une communauté, un cadre stable avec des liens collectifs infrangibles, confortés et animés par des traditions. Avant d’y parvenir la suspicion demeure, l’enfonce dans sa maladie psychologique et son impuissance à régler ses besoins. Sa conscience de soi éprouvante la conduit près de la paranoïa – la scène avec le groupe de ‘moqueuses’ lors de l’arrivée l’illustre de façon directe et brillante. Plus tard ces portions d’images mouvantes relèveront davantage du gadget raffiné et séduisant. Ces ressentis flous sont la meilleure justification de la passivité et de la confusion des invités à Harga. Les plans ‘vomitifs et anti-épileptiques’ (latéraux, circulaires, semi-perpendiculaires, renversés) du début ne sont pas si pertinents ni originaux – heureusement il s’agit d’une version tout-public, loin du niveau d’une expérience avec Noé (Enter the Void, Climax), plutôt voisine des effets d’un Jordan Peele (Get Out, Us).

Le seul point où le film omet la logique (outre la lenteur des produits importés n’ayant d’égal que celle du développement) doit lui être accordé sous peine de tout annuler. Car une communauté, aussi atypique et située dans le monde occidental aujourd’hui, se crée une menace en procédant ainsi (même les Amish, relativement conventionnels et fiables, se compromettraient en démarchant des visiteurs). Son élite ne semble pas assez naïve ou démente pour l’ignorer.. à moins que le groupe apporte effectivement une sensation d’invincibilité, que le culte et la bulle les ait convaincus d’être rendus ‘intouchables’. En revanche il aurait été intéressant d’en savoir sur les relations entre ce monde clôt et le monde extérieur. Il déborde au travers du terme « matcher » (utilisé, en référence aux profils astrologiques, par la patronne pour convaincre le piteux amant de livrer sa semence), de la référence aux enfants regardant Austin Powers et au petit équipement électronique sur la cheville d’une fille. Sauf qu’il doit être bien plus étendu puisque nous en sommes là ; sur ce point The Cage’s Wicker Man (le costume d’ours est probablement une référence appuyée davantage que le fruit de sages recherches sur l’occultisme) était plus solide et généreux, tout en ne précisant quasiment rien.

Note globale 74

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Suggestions… Candyman + L’Heure du loup + Mort à Venise + Persona + Nicky Larson et le parfum de Cupidon

Ennéagramme : Elle 6 (ou 9 désintégrée), son copain 9w8 à défaut d’une meilleure hypothèse, le black 5, le roux 7w6. Le suédois plus difficile à cerner, avec son milieu d’origine obscurcissant encore la donne : 2, 9w1, 6w7 ?

 

Les+

  • exigence de la mise en scène
  • qualités esthétiques
  • de beaux morceaux
  • sait garder l’attention malgré des manques et des surcharges qui devraient y nuire

Les-

  • longueur certainement inutile (le défaut est courant)
  • des invités bien lents et complaisants ; une communauté aux contours flous et aux relations extérieures opaques, qui pourraient bien anéantir toute crédibilité
  • prévisible

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