Mission Impossible était d’abord une série anglaise des années 1960. De celle-ci la Paramount a tiré un film et par extension une des sagas les plus connues de l’action. Pour une fois, la qualité est plutôt au rendez-vous et les films peuvent se distinguer, au moins les uns des autres (à l’instar de Die Hard).
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MISSION IMPOSSIBLE ***
3sur5 Première adaptation de la série éponyme des 60s, Mission Impossible est un film d’action et surtout une grosse production assez bizarre. Elle présente peu d’humour par rapport aux productions moyennes du genre, opte pour une tonalité franchement inquiétante qui n’entrave jamais sa dimension ludique. Au contraire, elle la dope.
Cette spécificité est due à la présence de Brian De Palma à la réalisation. Le cinéaste de l’illusion était taillé pour ce programme de suspense, d’action et de numéros de haute voltige. Le résultat est surprenant tant cette grosse machine épouse parfaitement ses thématiques personnelles. Les gadgets propres à la franchise se découvrent grâce à lui une vocation pertinente. La longue introduction relève du blockbuster baroque, mix franchement rare.
Juste avant Snake Eyes qui marquera la fin de son âge d’or, Brian De Palma intègre ici des acteurs français au casting : Jean Reno, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Béart. Leur présence contribue à cette sensation de fuite perpétuelle entre plusieurs mondes, entre les exigences du genre et des studios d’un côté, les tentations intimes de l’autre. De Palma tournera bientôt en Europe pendant toutes les années 2000, avec notamment Femme Fatale à Paris.
Note globale 66
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MISSION IMPOSSIBLE 2 **
3sur5 Volte/Face, en 1997, marque un grand retour de John Woo. La suite de Mission Impossible lui est alors confié. Elle va grignoter trois années de sa carrière, pour un résultat accueilli de façon mitigée et même nommé aux Razzie Awards.
S’il est difficile de les comparer en terme de valeur, John Woo et De Palma sont deux auteurs au style reconnaissable immédiatement, sachant s’adapter aux standards d’industries prenant commande chez eux. Les artifices de De Palma ont cependant une dimension théorique que Woo ignore copieusement.
Pourtant ce second opus ne manque pas de grâce. Si la nanardise de son scénario (le virus « la chimère ») vient renforcer le décalage, il est aussi un monstre d’adrénaline. Le style est sophistiqué et les ingrédients les plus aguicheurs sont là, avec Thandie Newton en équivalent de James Bond girl, des courses aériennes, des moments de tension redoutables et un duel entre deux super-héros ténébreux pleins de super-pouvoirs technologiques, Tom Cruise et Dougray Scott.
Par la suite, la tendance s’est confirmée : Mission Impossible 2 demeure le mal-aimé de la saga. C’est tout de même un joli blockbuster, peu enclin à irriguer le cerveau, mais stimulant pour le reste.
Note globale 56
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Suggestions… Broken Arrow
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MISSION IMPOSSIBLE 3 **
2sur5 Pour le troisième opus, nouveau virtuose malin et génial cette fois encore, JJ Abrams, créateur de Alias et metteur en scène de Lost. Les critiques et les spécialistes ont beaucoup aimé, voir se sont emballés pour ce Mission:Impossible 3 en allant jusqu’à y voir un renouveau de l’action.
Connerie. Ce qui cloche de A à Z dans cet opus tant loué, c’est son orientation de serial matiné d’une gravité sans objet et d’invraisemblances exagérées. Tout a beau être permis, il faut aussi que quelque chose de solide se tienne, traverse le récit, permette à l’action de graviter autour d’une réalité saillante qui viendrait plus tard refléter les succès. Ici il n’y a rien de ça, on court, on s’agite, on s’ennuie. En plus, lorsque Cruise se retrouve submergé, JJ Abrams rate l’occasion de faire vivre sa solitude, ce qui alimentait fortement des films d’action modèles comme Le Fugitif ou Volte Face.
Et comme dans une vulgaire série télé de quarante-cinq minutes, on révèle le faux climax en introduction. Pour autant (et malgré cet « anti-Dieu »), la flamboyance nanardesque (ou naveteuse) du second opus n’est plus là. Et on s’amuse moins, c’est catégorique, sauf du clin-d’oeil à Top Gun avec Tom en moto. On retrouve toutefois une chose qui s’y était perdu : l’importance du déguisement et du timing. C’est court, mais ça remplit bien les cases. Notez aussi Philipp Seymour Hoffman en méchant bien troussé.
Note globale 52
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Suggestions… Looper + Robocop 2014
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MISSION IMPOSSIBLE 4 : PROTOCOLE FANTÔME ***
3sur5 Brad Bird s’est illustré dans l’animation, d’abord avec Le Géant de Fer, puis pour Pixar Les Indestructibles et Ratatouille. Qui aurait cru que c’est un auteur avec ce genre de CV qui viendrait doper l’action movie gratuit et décomplexé ? À une époque où celui-ci a perdu ses lettres de noblesse (au point de pousser à la résurrection catastrophique de la franchise Die Hard), c’est assez providentiel.
Protocole Fantôme est le blockbuster excitant par excellence. Dans une certaine mesure, cet opus se contente de repasser dans la galerie Mission Impossible, d’en aligner les gadgets et l’essence. Mais Brad Bird s’amuse aussi à semer des catastrophes, des bugs, des imprévus. À l’image de John Woo qui rompait avec l’angoisse et la solennité, Brad Bird se contente d’en mettre plein la vue et se surpasser d’une part, d’introduire des motivations, une vérité, à ses personnages et surtout de les lier. Il ne s’agit plus d’amour et de trahison mais d’une équipe soudée, pas du tout assortie mais extrêmement efficace.
On est maintenant très loin du premier Mission Impossible, mais revenus à peu près à son niveau. De ce film américain parmi les tous premiers tournés à Dubaï, les amateurs et concepteurs du genre se souviendront de quelques scènes-clés : l’effet d’optique dans un couloir du Kremlin voué à réjouir les analystes, la balade hors-piste au centième étage, la supercherie en deux espaces et la poursuite sous la tempête de sable.
Note globale 65
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