> Abyss** (54) science-fiction US
> 13 Tzameti* (41) film Français
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ABYSS **
2sur5 C’est l’échec commercial de sa carrière ; c’est qu’un film de Cameron citant Nietzsche, même un peu naïvement et hors-contexte, c’est déroutant. Rassurons-nous, ce sera le climax cérébral d’Abyss. Le film s’articule entre une lutte contre un fanatique, la découverte d’une espèce extraterrestre et une romance bidon en arrière-plan (on se croirait devant un Tvfilm du samedi après-midi), le tout entrecoupé de gros effets et de bastons redoutables histoire de muscler la séance.
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Ce voyage aquatique assez lent, voir mou, rappelle l’atmosphère d’Alien ; le contexte est le même (une équipe en mission bloquée dans un vaisseau et aux prises avec une force inconnue), le milieu seul diverge (profondeurs aquatiques au lieu de celles de l’Espace). Il n’est pas aberrant de croire que le film fait en quelque sorte la synthèse du chef-d’oeuvre de Ridley Scott et de Rencontres du 3e type, en raison d’un certain lyrisme presque disneyen dans les apparitions des créatures.
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Avec l’immersion dans l’univers des mystérieuses créatures, Abyss s’achève en conte philosophique niveau CE2 (l’amour c’est bien, la violence c’est vilain ; l’Homme, ce loup pour l’Homme, mérite sans doute une punition) quoique d’une jolie poésie visuelle. Cameron fait la preuve ici qu’au-delà du domaine de l’action, il perd ses moyens (seuls Terminator et Titanic sont manifestement bien écrits) : les personnages sont fades et convenus, leur psychologie est si limitée (profondément idiote dans le cas de Lindsay) qu’ils sont amenés en permanence à des réactions stéréotypées proche de la parodie.
Note globale 54
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13 TZAMETI *
2sur5Frustrant et pauvre dans le sujet : le spectateur assiste au développement d’une mécanique imbue sans autre leitmotiv que sa plate radicalité (le noir et blanc très 90’s sociales). L’oeuvre se voudrait existentielle, ce n’est qu’un essai formel sans âme ni souffle. Le film se voudrait humain, trop humain, ses personnages ne sont que les pions d’une démonstration (en plus d’être faux et statiques parce que ça fait »arty »).
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Passée la surprise du jeu étrange, que d’ennui devant cette avalanche d’éléments fonctionnels répétitifs et bien ordonnés. Le cinéaste estime nous perdre dans un Sodome et Gomorrhe du crime ; alors certes, 13 tzameti est quelquefois vaguement fascinant par sa démarche quasi »documentaire ». Mais le principe obéit à une logique aberrante qu’aucune chaire et qu’aucun point de vue ne vienne creuser.
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Au lieu de se pâmer devant un climat surréaliste, on se lamente d’une séquence si mortifère, on s’interroge sur la valeur d’une idée simple (et d’une simple idée de papier), on réalise que conjuguer celle-ci aux lieux communs de la métaphysique cheap n’est toujours pas la meilleure des solutions. 13 tzameti est un essai paradoxal ; comment ignorer le talent technique de Babluani ? Impossible puisque justement, cette maîtrise est trop évidente ; on voit ici le film d’un élève appliqué, un bon ouvrier du bizarre. Le seul regret, c’est que cet ouvrier ne semble pas penser une seconde à décliner une identité, un ton, un univers.
Note globale 41
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Séances Express : 20, 19, 18, 16, 15, 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1
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