SEANCES EXPRESS n°30

13 Juin

> Traffic** (56) policier USA

> La Chute du Faucon Noir** (52) guerre USA

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TRAFFIC **

Film choral réalisé par Steven Soderbergh (Ocean’s Eleven, Ma vie avec Liberace, Kafka) où sont intégrées plusieurs histoires autour du trafic de drogue (de la police mexicaine jusqu’à la Maison Blanche), vouées à ne pas se rencontrer. Ambitieux mais indéterminé, Traffic est un spectacle aussi minutieux et solide que décevant. Avec Erin Brockovich, Soderbergh réalisait un film fort, essentiellement grâce à son héroine. Ici, dans le cas où il y aurait un personnage monumental, il ne prendrait de toute façon que sa petite part et sa fougue elle-même n’irradierait au mieux que son espace réduit.

Il y a beaucoup de style et de précision dans Traffic, où un metteur en scène réfléchi et raffiné est aux commandes. Le vaste travail sur les couleurs en atteste. Mais hormis l’illustration scolaire sur le thème  »la drogue, son trafic, sa consommation, les agents impliqués », Traffic n’en vient nulle part. L’avantage de sa structure est négatif : Traffic évite de s’appesantir et n’est pas trop plombé par sa grande platitude. Il n’est pas vif, mais se suit sans ennui et laisse s’exprimer de façon volatile la sensibilité de son auteur. C’est peu compte tenu de son ambition manifeste, mais assez faste pour un divertissement quelconque.

Note globale 56

Page Allocine & IMDB

Suggestions… Training Day + Ocean’s twelve + Sexe, mensonges et vidéos

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LA CHUTE DU FAUCON NOIR **

S’il apporte une certaine fraîcheur à son genre sur la forme (mais depuis 2002, il y a eu de rudes concurrents), ce film de guerre est un coup pour rien.  »Based on an actual event », La Chute du Faucon Noir refait l’intervention américaine en Somalie de 1993 à sa façon. S’il ose filmer une berezina pour l’armée US, Ridley Scott se contente de respecter le principe d’immersion aux côtés de recrues jeunes et naives, parfois même idéalistes. Du récit il évacue toute réalité politique, toute nuance. Il donne tout juste un visage et un mobile à l’ennemi, en faisant preuve d’une lourdeur (et d’une trop grande simplicité) narrative et d’une virtuosité passive qui ne lui sont pas familières.

A l’instar de films comme Bloody Sunday, c’est une sorte de reportage radical mais complètement désengagé en-dehors des sensations directes. La différence avec Bloody Sunday, c’est la qualité de la réalisation et de la mise en scène, une constante chez l’esthète Scott. Malheureusement, l’auteur délivre ici son film le plus impersonnel, soit le moins intéressant. On y assiste comme à une sorte de néo-Top Gun franc du collier mais aussi efficace que vain. Tout repose sur le casting qualitatif au détriment de ces soldats sans caractérisation, leurs drames sont donc vite surmontés. Amère déception quand on sait l’énergie et l’invention que Scott met d’habitude au service de ses projets même les plus anecdotiques.

Note globale 51 

Ridley Scott sur Zogarok : Hannibal, Legend, Prometheus, Kingdom of Heaven

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