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ALBUMS 2023

5 Fév

Notés 9

  • Altus – Time collection pt1 : Ghost of Time (Canada 2015) ambient >9-
  • Steve Roach – Dreamtime return (1988) ambient >88

Notés 8

  • desert sand feels warm at night – [‘Disciples du nouveau monde’] (UK 2021) vaporwave >8- : Un nouvel élément évident pour la liste Poupre.
  • Susumu Yokota/Stevia – Fruits of the room (Japon 1997) electro/house >8+ : Pourpre mais avec un côté lunaire (donc tire vers Absinthe). Morceaux ‘Maverick’ et ‘Penguin on desert’.
  • Susumu Yokota – Cat mouse and me (Japon 1996) electro/trip-hop >78 : Turquoise (bien qu’il contraste avec l’habituelle ‘ambient’).
  • Tatsuro Yamashita – For you (Japon 1982) city pop >78 : Peut facilement générer une overdose, aussi facilement que donner envie d’y revenir ou s’écouter en boucle. Beaucoup de passages marquants. ‘Pourpre/Ambre’ exubérant.
  • The irresistible force/Mixmaster Morris – Flying high (UK 1992) electro/techno >78
  • Susumu Yokota/Ebi – Zen (Allemagne 1994) electro/techno >82
  • Altus – The sidereal cycle 3 (Canada 2012) ambient >8-
  • Altus – The Time Collection, pt2 : Time forgotten (Canada 2015) ambient/electro >78 : Album que j’ai d’abord écouté avec plus de distance que les autres (première note 68), à cause de sa monomanie triste (quoique le troisième des quatre morceaux, What you leave behind, soit remuant, enserre même à la surface). J’appréciais l’exécution mais trouvais que les autres opus d’Altus faisaient probablement le même travail, sans appesantir à ce point. En y revenant, je le trouve somptueux. Il donne la sensation d’être plongé dans une abîme limpide, un bain nostalgique. Il ne faut pas y venir pour accompagner une humeur laborieuse ou enjouée.
  • Tatsuro Yamashita – Spacy (Japon 1977) city pop >78 : Pourpre/Ambre.
  • Atus – Pioneer (Canada 2018) ambient >78
  • Altus – Excursion three (Canada 2014) >78+ : Verse dans le drone. Découvert le 5 octobre 2023. Non-référencé sur SC.
  • Altus – The elements : Fire (Canada 2005) ambient >8- : Morceau ‘Scintillation (part 2)’ à laisser de côté.
  • Altus – The elements : Air (Canada 2004) ambient >82 : Turquoise et Turquoise/Absinthe.
  • Altus – The elements : Earth (Canada 2003) ambient >78
  • Altus – The grand expanse (Canada 2007) ambient >8- : Saphir/Turquoise.
  • Altus – Below the root (Canada 2017) ambient >78 : Classé carrément Brun/Absinthe.
  • Altus – Black hole (Canada 2004) ambient >78 : Absinthe/Turquoise en ouverture et avec les deux derniers morceaux ; Absinthe/Brun au cœur. Les autres albums d’Altus sont essentiellement Turquoise.
  • Michael Bruckner – Footprints (Allemagne 2020) ambient >78 : Turquoise/Absinthe.
  • Altus – Innerspeace (Canada 2018) ambient >8- : Morceaux 2 ‘Vast yet insignificant’ et 5 ‘Release’.
  • Occult obsidian – Secrets obscured in the past (2022) ambient/dungeon synth >8- : Découvert le 5 juin 2023. Non référencé sur SC mais trois autres albums/EP le sont.
  • Michael Bruckner – Eleventh sun (Allemagne 2012) ambient >82
  • Software – Chip meditation (Allemagne 1985) ambient/berlin school >82
  • George Clanton – Slide (2018) pop >78

Notés 7

  • Susumo Yokota/Prism – Metronome melody (Japon 1995) electro >7+ : Turquoise avec du Pourpre (surtout) au début, puis un peu Absinthe fané. Plusieurs trop longs passages d’autistes bruitistes gâchent le plaisir.
  • Susumu Yokota/Prism – Fallen angel (Japon 1997) electro/ambient >68
  • Ascendant – Outlets of the sky (2014) ambient >72
  • Ascendant – Source transmission (2016) ambient >72
  • Echo season – Solarmetric (2020) ambient >68
  • Echo season – Periphery (2018) ambient >72
  • Ascendant – Particle horizon (2017) ambient >72
  • Carbon based lifeforms – Stochastic (2021) ambient >68
  • Windows 96 – How to see through walls (Brésil 2023) vaporwave >72
  • Takahiko Ishikawa – The firmament (Japon 1993) ambient >68 : Turquoise avec du Ambre très doux. Peut devenir agaçant dans certaines circonstances (le morceau ‘Memories of swing’ risque de l’être dans toutes) ; on est facilement trop ‘lourd’, pressé ou assombri pour trouver recevable cette musique guillerette.
  • Tomoyuki Asakawa – Endless tide (Japon 1993) ‘ambient’ >72
  • Altus – Winter Embrace II (Canada 2007) ambient >68 : Morceau unique d’1 heure, minimaliste et répétitif comme souvent, dans un style plaisant mais pas si enchanteur. Les Winter Embrace (avec les deux premiers ‘Excursion’) seront effectivement en bas de ma liste des albums d’Altus, ce qui est encore au-dessus de la moyenne.
  • Altus – Excursion two (Canada 2009) ambient >68
  • Jun Fukamachi – Spiral steps (Japon 1976) jazz >7- : Deux morceaux communs à l’album ‘Evening star’ sorti deux ans plus tard.
  • Michael Bruckner – Naura (Allemagne 2013) ambient >68
  • Haruomi Hosono + Shigeru Suzuki + Tatsuro Yamashita – Pacific (Japon 1978) jazz/pop >68 : Ambre ou Ambre/Pourpre.
  • Altus – Anthropoaliena (Canada 2022) ambient >72
  • Altus – Autumn Breeze (Canada 2005) ambient >7+ : ‘November rain’ très en-dessous.
  • Altus – Excursion one (Canada 2007) ambient >68
  • Jun Fukamachi – On the move (Japon 1978) jazz-funk >68 : Nouvel occupant au rayon ‘Ambre’. Potentiellement réjouissant ou exaspérant.
  • Jun Fukamachi – Quark (Japon 1980) electro >7- : J’aime surtout ‘Desillusion’ (3e), mais le dernier morceau ne mérite pas de patience.
  • Xasthur + Casket dreams – The hallucination tunnels (USA 2021) dungeon synth/dark ambient >7+ : Absinthe/Brun. Monte en qualité continuellement. Les deux premiers morceaux font tout pour décourager (le deuxième est exaspérant avant de laisser venir une éclaircie), les deux derniers ont une chaleur morbide remarquable.
  • Demdike stares – Liberation through hearing (UK 2010) dark ambient/drone >68+
  • Demdike stares – Symbiosis (UK 2009) ambient/dub >68 : Faite pour ‘encadrer’ vos cauchemars. Des morceaux surtout pénibles, d’autres séduisants, tous dans une approche ‘drone’ ou hypnotique.
  • Robert Schroeder – Time Waves (Allemagne 1987) electro >72
  • Amon duul II – Wolf city (Allemagne 1972) rock psychédélique/rock prog >68
  • Software – Chip meditation part II (Allemagne 1989) electro/berlin school >72
  • Robert Schroeder – Brain voyager (Allemagne 1985) electro/ambient >7+
  • Johnny Jewel – Windswept (USA 2017) downtempo >72 : ‘Saphir’ glamour.
  • Clara Mondshine – Memorymetropolis (Allemagne 1983) electro/berlin school >72
  • Wolves in the throne room – Celestite (USA 2014) dark ambient >68
  • Robert Schroeder – Galaxie Cygnus-A (Allemagne 1982) electro >72
  • Robert Schroeder – Mosaique (Allemagne 1981) electro/berlin school >72 : Une espèce de ‘drone’ electro.
  • Pharoah Sanders – Love in Us all (1974) jazz >72 : Pour le second morceau, To John, classé en ‘Brun’.
  • Pharoah Sanders – Journey to the one (1980) jazz >68 : Plus accessible et aimable. Trois premiers morceaux sans intérêt. Préférence pour Soledad et surtout Bedria (le dernier).
  • Georg Deuter – Celebration (Allemagne 1976) ambient/new age >7-

Notés 6

  • Cluster – Grosses wasser (Allemagne 1979) electro/ambient/krautrock >62
  • Dreamstate logic – Secrets of the stars (2020) ambient >6- : Écouté plusieurs fois, toujours en refusant de subir le troisième morceau.
  • Kettel + Secede – When can (Pays-Bas 2012) ambient >6- : Belle intro. Des passages lourdauds.
  • Secede – Tryshasla (Pays-Bas 2005) ambient >58
  • Amon duul II – Yeti (Allemagne 1970) rock psychédélique >58
  • Brian Eno – Music for installation (UK 2018) >6- : Compilation extraordinairement longue avec une cohorte de morceaux qui forment ma première déception pour du Brian Eno ; non seulement s’y retrouvent les albums les moins envoûtants (I dormienti, Lightness music for the marble place) mais en plus les ‘inédits’ sont ce que je dois qualifier de ‘pire’ de Eno. L’essentiel est léthargique et sans nuances (ou imperceptibles, conformément à ce principe des 7 millions d’arrangements possibles), se confondant éventuellement avec le commun de l’ambient. Les ‘Bells’ sont interminables, douloureuses et agaçantes. Les meilleurs morceaux (tous des anciens) ne sont que bons, les titres d’ouverture et clôture sont assez bons mais aucun risque de s’en souvenir.
  • Hiroshi Miyagawa(+Jun Fukamachi) – Space cruiser / Yamato synthetiser fantasy (Japon 1982) electro >62 : BO de la série (anime) Space Battleship Yamato.
  • Dreamstate logic – Era 3 (2018) ambient >58
  • Jun Fukamachi – Fusion synthese (Japon 1980) electro/jazz fusion >62 : Reprise à la chaîne de morceaux ‘classiques’ anthologiques. Grotesque garanti. [26 septembre 2023, non-référencé sur SC]
  • Jun Fukamachi – Second phase (Japon 1977) funk/jazz fusion >62 : Pour cet Ave Maria kitschissime et Fly up ! Superman. Le reste est plutôt banal dans le domaine, je ne relèverais que Stick freighter.
  • Jun Fukamachi – Evening star (Japon 1978) jazz fusion/funk >62
  • Altus – Winter embrace (Canada 2002) ambient >6+
  • Steve Reich – The desert music (1985) classique contemporaine >58
  • Pan american – The patience fadder (2022) ambient >62
  • Kali Uchis – Red moon in Venus (2023) soul >6+
  • King krule – Space heavy (2023) >58
  • Ziggurath – Tales from southern realms (2022) dungeon synth >58 : Découvert le 19-06, pas référencé sur SC.
  • Cyclobe – Wounded galaxies tap at the window (UK 2010) ambient >6+ : Brun-Absinthe, classé OSNI.
  • [EP] Demdike stare – Voices of dust (UK 2010) ambient >58
  • Lunar Womb – The sleeping green (Canada 2016) ambient >62 : Découvert le 3 juin 2023, non-référencé sur SC. Comprend le morceau [selon plusieurs sources, alors inédit et vieux de 19 ans] ‘Eben Ocean’. Pour les amateurs de dungeon synth ou de Summoning.
  • Johnny Jewel – The other side of midnight (USA 2014) dark ambient >58
  • Pan american – Quiet city (USA 2004) ambient >58
  • Amon Duul – Vive La Trance (Allemagne 1973) rock psychédélique >62
  • Steve Roach – Atmosphere for dreaming (2018) ambient >6-
  • Robert Schroeder – Harmonic ascendant (Allemagne 1979) ambient/berlin school >62 : Rien de si séduisant que la face A du disque suivant, Floating music.
  • Robert Schroeder – Floating music (Allemagne 1980) electro/berlin school >58 : Beaucoup aimé la face A (trois titres). Dans la suite, seuls les intermèdes me plaisent mais tout y compris eux est répétitif et parfois un peu laid.
  • Alice Coltrane & Pharoah Sanders – Journey in Satchidananda (1971) jazz >62
  • Georg Deuter – San (1985) ambient/new age >58
  • Spiritualized – Pure phase (UK 1995) rock psychédélique >6+

Notés 5

  • Gentle Giant – Octopus (UK 1972) rock progressif >48 : La version allongée même remastérisée ne plaide pas pour davantage.
  • Pharaoh Sanders – Tauhid (1967) jazz >5+ : Nombreuses écoutes car j’avais du mal à me décider pour la note. Finalement vers le bas.

Notés 4

  • Amon Duul II – Dance of the lemmings (Allemagne 1971) rock psychédélique >38
  • Amon Duul II – Nada moonshine (Allemagne 1995) rock >4+ : Chaque morceau commence ou finit par m’exaspérer, même ceux que j’ai aimé ou trouvé [‘positivement’] intrigant. Le morceau ‘Nada moonshine’ est à épargner et surtout ‘Castaneda da dream’ est à retenir (à défaut d’aimer – noté 6/10), au point que je l’ai ajouté dans ma liste « Rouge ».
  • [Live] Pharoah Sanders – Elevation (1974) jazz >38 : Tapage pénible au niveau des expérimentations, futile quand ‘To John’ sur Love in Us all fait ce travail avec apparemment plus de ‘rigueur’ ou de préméditation. Préférence pour Spiritual blessing, seul morceau sans jeux de discontinuités ni braillages collectifs.

Notés 3

  • Public image Ltd – Metal box (UK 1979) rock/post-punk >3- : Ce style glacial, ça fonctionne trente secondes… au-delà c’est douloureux (au mieux) et/ou (surtout) ennuyeux. Chaque morceau réduit à quelques dizaines de secondes pourrait avoir de l’impact au sein de compositions moins minimalistes.
  • Pharoah Sanders – Pharoah (1977) jazz >28 : La publication du dernier morceau laisserait songeur sans l’abominable deuxième. Seul le titre Harvest time aurait du être présenté – et je n’aime pas.

Notés 2

  • Zeal and ardor – Stranger fruit (Suisse 2018) ‘metal’ >2-
  • Natural snow buildings – The dance of the moon and the sun (France 2006) ambient/folk >2+ : Plusieurs fois je l’avais lancé en étant rebuté immédiatement. Cet album est si acclamé et apparemment compatible avec ce que j’apprécie que je repoussais l’écoute sans arrière-pensée. Finalement je lui donne une des pires notes, après une petite hésitation car il tombe au niveau d’Orelsan et de véritables déchets, ce qu’il n’est pas ; mais il fait partie de ces expériences sonores bourrées de manières que je déteste et même sans cela est à la limite du douloureux. Pourtant j’imagine le charme qu’on peut lui trouver, d’autant que des ‘paysages’ sonores similaires m’ont emporté.

Ré-écoutés et pas notés à l’époque :

  • Altus – Komorebi (Canada 2015) ambient >82 : Première écoute en octobre 2018.
  • Altus – 24 hours (Canada) ambient >78 : Première écoute en octobre 2018 comme Komorebi et Coma cluster.

Changements :

  • Altus – Coma Cluster (Canada) ambient >78 : Notée 7 à l’époque en octobre 2018.

Ré-écoutés et note confirmée/précisée :

RAS.

LIVRES 2022 (Bilan)

9 Jan

Pas de sous-notes pour les livres, romans, journaux comme essais, car le fossé entre œuvres est trop grand. Il faudrait de multiples grilles adaptées (même pour les seules appréciations ‘objectives’), ce qui est insensé compte tenu de la vocation d’une échelle de notation (comparer, situer sur une échelle commune).

Les critères jouables sinon seraient : Style, Pertinence, Impact, Sympathie. Pour les romans : Créativité, Scénario. Pour les essais : Force de conviction, Solidité, Adhésion personnelle.

Ce bilan 2022 est publié en retard à cause de mon hésitation à finir et publier le commentaire pour Le premier sexe ; et des Confessions de Rousseau alors inachevées.

 

Eric Zemmour – Le premier sexe – (2006) : Exceptionnellement je vais éviter tout commentaire (il dépassait le seuil à partir duquel je m’impose de passer à la ‘critique’, en fait un texte détaché d’une liste ; surtout il n’y a à dire sur ce livre que des choses… bonnes à taire). Ce n’est pas parce que je trouve aussi les anecdotes concernant Besancenot et Hollande déplorables (trop pour être encore drôles) que je vais me sentir solidaire de ce pamphlet. (36)

Jean-Jacques Rousseau – Les Confessions =+ (1782) : voir la critique. (58)

Honoré de Balzac – Le colonel Chabert + (France 1832) : Superbe personnage de sacrifié digne, endommagé mais déterminé, pourtant prêt à se contenter de presque rien, même d’une complaisance hypocrite à condition qu’on le reconnaisse. Les descriptions ont un caractère social, la lecture sans contrainte. Je l’avais entamé avant de voir l’adaptation avec Luchini et Depardieu, pour laquelle je me suis senti un peu indulgent (on estime pas ces adaptations en tout ‘littéraires’ pour l’originalité de la mise en scène), mais il me semble qu’il ne le trahit pas. (72)

Cizia Zyke – Buffet campagnard + (1992) : Roman jubilatoire qui semblait souvent taillé pour me plaire en particulier. Des scènes d’horreur mutique et/ou grotesque géniales. Peu de personnages dans ce huis-clos, mais ils sont énormes. Zyke comme toujours porte un regard brut et compréhensif sur ses congénères, régale avec des caractères vaniteux et minables, mais aussi cette fois plus qu’ailleurs avec des tordus ou simplets inquiétants. Contrairement à Paranoia ou certaines nouvelles, il n’y a ici aucun héros positif ou pour lequel on pourrait éprouver indulgence ou sympathie sans forcer ou sortir du ‘premier degré’. Peu de suspense quant à la finalité de l’histoire, à la faveur d’une tension d’autant plus grande ; on voit le cynique pris au piège, trompé par ses prétentions et son mépris, puis maladroitement négocier avec la réalité ou espérer une porte de sortie improbable. (84)

Michel Houellebecq – Sérotonine + (France 2009) : Un roman de la démoralisation ‘physique’ et totale. Le personnage est un damné jonchant parmi un monde verrouillé et sans mystère, sans charme et presque sans tendresse, un esseulé que plus rien ne peut relever, ironiquement sauvé de l’abîme finale par sa procrastination. Ce roman est plus fin et fluide que La carte et le territoire (son roman déjanté avec une une part d’auto-fiction) ou Soumission (provocation lucide à la forme bâclée). Houellebecq y est plus drôle que jamais, dans un style ravageur et toxique, où l’apathie morbide et le désir étouffé de ‘ressusciter’ s’empêchent par leur conflit (permanent mais tiède) de pourrir un individu. (72)

 

Bilan Livres : 2023, 2021, 2020, 2019, 2018 

LIVRES 2023 (Bilan)

3 Jan

Virginie Despentes =– Les jolies choses (France 1998) : Des choses justes, triviales et profondes, au milieu d’un tombereau de surenchères superficielles. Impression de parcourir une littérature discount avec son supplément d’âme léger, jeune et un peu ‘faux’. (44)

Agatha Christie – Le crime de l’orient express =+ (UK 1934) : Découvert immédiatement après l’adaptation de Brannagh, sans quoi je l’aurais lu avec peine. Conclusion précipitée et difficile à avaler. Les détails de caractère et les réactions pendant les entretiens me paraissent plus intéressants que l’enquête. (58)

Tristan Egolf – Le seigneur des porcheries =+ (USA 1998) : Des scènes d’errance, de marginalité et d’injustices poignantes. Une tendance à ‘teaser’ régulièrement et presque à soutenir une trentaine de premières pages avec cet effet… puis surtout à étaler la montée de sauce lors des pages 400, où la collectivisation du point de vue galvaude la force du récit. Ces pages 400 m’ont déçu aussi à cause du défaut de vraisemblance : l’absence de réaction coordonnée, de recherche concrète même pataude d’arrangement de la situation et surtout l’oubli des fauteurs de trouble (à une minuscule incartade près, peut-être incrustée pour rappeler que nous sommes ici aussi pour les éboueurs et John, ou bien pour parer au reproche dont je me fais le relais) sont soit le fruit d’une maladresse soit d’une complaisance… ou d’un forçage que je m’explique mal. Sinon par la volonté de donner dans la satire, si étroite qu’à la fin elle laisse sur le côté. J’ai parfois été passionné par ce livre mais la rage de l’auteur l’a probablement floué. Et poussé à un recours abusif au terme « mépris » (lu en VF, bien sûr). (68)

André Malraux – La tentation de l’Occident – (France 1926) : Après être sorti un peu perplexe de La condition humaine, j’ai voulu re-tenter Malraux… Je m’explique mal qu’un tel tissu de finasseries venteuses passe à la postérité ou même que d’autres individus puissent sérieusement apprécier et estimer une telle prose. Je ne comprends pas – ces commentaires élogieux, ces remarques énamourées, ce respect et cette admiration pour l’homme et ses exploits publics. S’agit-il d’une expérience sociale malheureuse ? D’hypnose collective ? D’hypnose française ? Cette Tentation de l’Occident ne fait que broder autour de l’opposition entre un Occident malade de son rationalisme et de son désir de conquête [‘malheureusement’ rassasié] versus un Orient d’une léthargie souveraine et vaguement animiste – oui je caricature, oui il est temps de grossir le trait et aller droit au but, après ces pages imbitables de démonstration par le truchement de la haute verve de Malraux de la saveur humide de l’eau mouillée tiédie à la source. Ce livre est comme tout Ministère de la Culture : bon pour les flammes. (22)

Michel Houellebecq – La possibilité d’une île + (France 2005) : Le meilleur de Houellebecq, auprès des Particules élémentaires (deux fois plus court, donc peut-être à recommander en priorité pour avoir un aperçu le plus ‘exhaustif’ possible de l’univers houellebecquien) ; légèrement derrière ce tandem, Extension. Je devrais peut-être revenir sur Soumission et La carte (notés 7 et 6) pour inverser leurs notes. Soumission était mal écrit et serait le Houellebecq ‘chatGPT’ s’il en fallait un ; La carte m’apparaissait comme une farce dont il y avait moins à tirer ‘concrètement’ qu’ailleurs. (82)

Madame de La Fayette – La princesse de Clèves (France 1678) : Le ‘premier roman moderne’ doublé de ‘premier roman psychologique’ est d’une inanité insoutenable. C’est un amas de qualificatifs pompeux ou énamourés, si à ce niveau de courtoisie et de bienséance on peut encore s’approcher d’un sentiment réel. L’intégralité des personnages sont l’objet de descriptions creuses et ne se distinguent que par leurs positions dans des jeux d’intérêts, jamais par leurs caractères (seule la mère est un peu définie) ; or les intérêts eux-mêmes sont abordés avec finasserie telle que tout se confond. Cette princesse commet une double faute à mes yeux : c’est une intégriste de la ‘vertu’, ce qui est indigne d’une adulte (mais justement ‘la femme’ est une ‘mineure’) ; elle reste accrochée à ce monde – tout comme Madame de La Fayette, laudative et tragique tout en dénonçant l’hypocrisie de ce système humain… mais sans savoir le charger – il y a à peine de défauts dans cette galerie d’humains, encore moins de vices ; il n’y a que des insuffisamment vertueux c’est-à-dire enrégimentés, cérémonieux et inertes – voilà ce qui affecte notre pauvre autrice et sa princesse. Cette autrice est un complément à Malraux pour incarner la France dans ce qu’elle a de ‘hors-sol’ sans rien de charmant ou appétissant ; une tour d’ivoire où on a pas envie de grimper, mais qui vient à agacer à force de vouloir ériger sa passion de finasserie en avant-poste de la civilisation. (28)

Molière – L’avare + (France 1668) : Scènes truculentes grâce à Harpagon. La conclusion a une saveur inhabituellement triste. Cette pièce se prête à des interprétations pathétiques, ou glauques, ou anxieuses, ou mélo-dramatiques, en plus de celle simplement grotesque. Parmi les meilleures de Molière, avec Dom Juan et auprès du tandem Tartuffe/Misanthrope. (82)

Molière – Monsieur de Pourceaugnac =+ (France 1669) : Particulièrement bouffon, sûrement un excellent support à clowneries visuelles pour les metteurs en scène. J’en retiens la volonté de rendre fou le protagoniste et surtout la rhétorique totalitaire des médecins. Personnages et intrigue sans grand intérêt. On perçoit davantage la férocité à l’encontre de Pourceaugnac que l’infamie ou même le ridicule du personnage, dont le crime essentiel est d’être benêt – en somme c’est un Dîner de cons. (64)

Molière – Les précieuses ridicules =+ (France 1659) : Quasiment toute la pièce est sur la même note. L’intrigue est à la fois embrouillée et évanescente – manifestement on mise beaucoup sur les interprètes et le contexte de représentation. L’humour repose soit sur la raillerie de ces deux arrivistes maladroites, soit sur des gags très démonstratifs ; je n’ai été sensible qu’au premier, mais il donne à souffler du nez plutôt qu’à rire. La volonté d’humilier le protagoniste est plus ‘épanouie’ dans Pourceaugnac. Comme avec ce dernier c’est surtout la charge contre une ‘institution’ qui m’a plût (alors que je me suis infligé quelques jours avant La princesse de Clèves) ; mais cette fois, c’est à peu près tout ce que je trouve en sa faveur. (56)

Molière – Les fâcheux =- (France 1661) : Première ‘comédie-ballet’ soit comédie musicale pour cour royale. Série de portraits creux et ridicules ‘mais’ outranciers. Lourdingue et assommant, seules quelques sentences tirent de l’engourdissement. Mais qu’attendre d’une œuvre de lèche[-majesté], conçue à la va-vite et s’annonçant exaspérante dès le départ [puisqu’on va se farcir les récits et réclamations d’importuns] ? (42)

Madame de La Fayette – La princesse de Montpensier =- (France 1662) : À peine moins gonflant que celle de Clèves. Plus pragmatique et axé intrigues. (32)

René Barjavel – La nuit des temps =- (France 1968) : Impression de lire le plan d’un blockbuster ou d’une romance new age sauce nanar ampoulé. Des idées pour lesquelles on est prêt à s’enthousiasmer… toutes balayées, au mieux des accessoires. (48)

Edgar Allan Poe – La chute de la maison Usher + (USA 1839) : Addiction et réduction résolue d’un malheureux à ses chaînes – spécifiquement, son destin d’aristocrate impuissant. Même en versant dans la psychologie, Poe préfère la beauté et la suggestion à l’analyse (laquelle altérerait le pouvoir de séduction). Il y a assez de portes entrouvertes (refus de la vie, perceptions atypiques, impression des états mentaux humains sur l’environnement – la maison et la famille sont un vieux couple, terreur et aliénation consenties par fatalisme, inceste, nécrophilie) pour inspirer immédiatement des digressions à l’échelle individuelle, donc un appétit qui fera tenir en estime cette nouvelle ; puis pour inspirer plus largement des adaptations sur d’autres supports, ce que les cinéastes ont fait abondamment. (78)

Johan Norberg – Non ce n’était pas mieux avant =+ (Norvège 2016) : L’auteur a un positionnement (libéral égalitaire, matérialiste, optimiste) que j’aurais réprouvé il y a un peu plus de dix ans et qui dans les trois dernières parties commence à se prendre des murs (dont il tient compte mais sa foi dans le progrès exponentiel à long-terme lui fait balayer les menaces et les régressions forcément ponctuelles). Mais concernant son regard sur le passé et les progrès réalisés, aujourd’hui comme il y a dix ans, je suis évidemment d’accord. On sait ce qu’on a gagné matériellement ; les pertes spirituelles, culturelles, sont sujettes à interprétation et potentiellement à pure invention. J’aimerais tout de même voir une version de ce livre post-Covid et aussi post-dégringolade (au moins relative) de l’OCDE. Comme ce livre a une vision quantitative, peut-être que le déclin de nos vieux pays n’est pas un problème si l’ensemble connaît toujours une croissance de la qualité de vie… mais je suis un habitant d’un de ces pays fatigués et je refuse de relativiser à ce point. (68)

 

 

Bilan Livres : 2022, 2021, 2020, 2019, 2018 

 

 

BILAN ANNEE 2023 – CINEMA

1 Jan

  1. Dream Scenario
  2. Killers of the flower moon (82)
  3. Sick of myself (78)
  4. Le garçon et le héron (78)
  5. Paysage à la main invisible
  6. Marcel le coquillage (avec ses chaussures) (72)
  7. Oppenheimer (68)
  8. Saltburn (68)
  9. The pale blue eye (68)
  10. Tar (62)
  11. Reality
  12. Yannick
  13. Dumb money (58)
  14. Beau is afraid (58)
  15. Misanthrope
  16. The Whale (52)
  17. [TV] South park : Joining the pandeverse (48)
  18. Bonne conduite (38)
  19. The fabelmans (38)
  20. Barbie (36)
  21. Aftersun

 

Moyenne des 21 films vus en 2023 : sur100

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ALBUMS 2022 (Bilan)

18 Jan

Notés 8 (neuf)

  • Jean-Michel Jarre – Rendez-vous (France 1986) electro >8-.
  • Jean-Michel Jarre – Equinoxe (France 1978) electro/ambient >78.
  • Peter Mergener & Michael Weisser – Beam-Scape (Allemagne 1984) >8- : Premier album du futur Software.
  • Robert Rich & Steve Roach – Strata (USA 1990) ambient >82 : Un ensemble excellent, deux morceaux notés 9/10.
  • Cemeteries – Barrow (2015)
  • Dancing Fantasy – Worldwide (Allemagne 1993) smooth jazz >8-
  • Sade – Diamond life (1984) >78
  • Robin Guthrie – Carousel (2009) >8+
  • Casiopea – Eyes of the mind (1981)

 

Notés 7 (trente-neuf)

  • Mike Oldfield – Hergest ridge (UK 1974) rock progressif >68 : Parfois enchanteur, parfois crispant.
  • Piero Umiliani – Synthi Time (Italie 1971) electro >68
  • Jean-Michel Jarre – Oxygène 7-13 (1997) ambient/electro >72
  • Software – Visions (1992) ambient/electro >7- : Ré-édition, initialement 1989.
  • Jean-Michel Jarre – Les chants magnétiques (France 1981) electro/ambient >7+
  • [Live] Software – Syn-code (Allemagne 1987) electro >68
  • Software – Electronic universe part II (Allemagne 1989) electro/ambient >68 : Petit parfum de Coil.
  • Peter Mergener et Michael Weisser – Phancyful-fire (1985) ambient >72
  • Software – Electronic universe part I (Allemagne 1985) electro/ambient >68
  • Software – Space design (Allemagne 1993) electro/ambient >7+
  • Software – Digital-dance (Allemagne 1988) electro/ambient >7+
  • Dancing Fantasy – Moonlight reflections (Allemagne 1992) smooth jazz >72
  • Spiritualized – Lazer guided melodies (UK 1992) >72
  • Jorge Reyes – Niérika/Ek-Tunkul (Mexique 1990) ambient >72
  • Jorge Reyes – Prehispanic (Mexique 1990) folk/ambient >68
  • Suspended memories – Earth island (1994) ambient/tribal >7-
  • Steve Roach – Shadow of time (2016) ambient >68
  • Steve Roach – Immersion : Three (USA 2007) ambient >68 : Je retiens le deuxième morceau (‘Sleep chamber’).
  • Steve Roach – The magnificent void (USA 1996) ambient/electro >72
  • Sade – Promise (1985) >72
  • Beach House – Once twice melody (2022) dream pop >7+
  • Harry Hosono and Yellow magic band – Paraiso (Japon 1978) pop/jazz >68 : Éclectisme ‘comique’ déroutant au début. Entêtant.
  • Ominous Pulse – Woeness (Allemagne 2018) ambient >68
  • [OST] Vangelis – Chariots of fire (1981)
  • Mondkopf – They fall but you don’t (2017)
  • Ragnarok – Ragnarok (1976)
  • Bohren & der club of gore – Patchouli blue (2020)
  • Slowdive – Slowdive (2017)
  • [Live] Pink floyd – Pulse (1995)
  • Lustre+Elderwing – Through the Ocean to the stars (2014)
  • Windows 96 – Glass prism (2020)
  • [Compilation] Old sorcery – Clandestine meditation in two chapters (2020)
  • Old sorcery – Strange and eternal (2019)
  • Old sorcery – Realms of magickal sorrow (2017)
  • Jim Kirkwood – Where shadows lie (2010?)
  • Windtower – Sins of yore (2019)
  • Klaus Schulze – Virtual outback (2008)
  • Fogweaver – In the kingdom of fog (2020)
  • Jaaportit – Kauan koskematon (1999)

 

Notés 6 (vingt-deux)

  • Awake – Fasce in colore (Italie 1980) ambient >62 : Non référencé sur SC (écouté en décembre). Note de 8 pour le morceau ‘Ripresa Dall’Elicottero’.
  • The field – Looping state of mind (Suède 2011) electro/shoegaze >62
  • Brian Eno – Discreet Music (UK 1975) ambient >58 : Probablement assez novateur pour être apprécié ou du moins retenu à l’époque ; mais c’est trop ‘minimaliste’ (comme convenu), rugueux et peu agréable pour donner envie d’y revenir. Pourtant cet album est le dernier avant la vague des meilleurs de Brian Eno.
  • Deuter – Aum (Allemagne 1972) folk/’new age’ >62
  • Michael Hoenig – Departure from the northern wasteland (1978) electro >6-
  • Iron butterfly – In-a-gadda-da-vida (1968) rock psychédélique >58
  • Software – Modesty blaze (Allemagne 1991) electro >6+
  • Steve Roach – Long thoughts (USA 2017) ambient >62
  • Jotgrimm – Winterschwarze (Allemagne 2014) ambient >6- : Dommage que la production soit si cheap.
  • The field – Yesterday and today (Suède 2009) electro/techno >62
  • African Imperial Wizard – Isandhlwana (2021) >6+
  • [EP] Mondkopf – The day he lost it (2020)
  • Enslaved – Axioma ethica Odini (2010)
  • Pink floyd – The division bell (1984)
  • Ulver – Kveldssanger (1996)
  • The residents – Not available (Californie 1978) electro/rock expérimental >58
  • Positive Electrons – Antimatter (2018)
  • Kauan – Kaiho (2017)
  • Tower of power – Monster on a Leash (1991)
  • Foglord – Celestial (2015)
  • Long distance calling – Avoid the light (2009)
  • Trisomie 21 – Chapter IV : Le je-ne-sais-quoi et le presque rien (1986)

 

Notés 5 (douze)

  • Graveland – Thousand swords (Pologne 1995) black metal >5-
  • Chapterhouse – Whirlpool (UK 1991) shoegaze >5+
  • Ride – Going blank again (UK 1992) shoegaze/rock indé >5- : Plutôt banal et parfois ennuyeux. Je le tire à la moyenne pour une minorité de morceaux (comme Cool your boots) ou de passages.
  • Michael Rother – Katzenmusik (Allemagne 1979) >52 : Pour les amateurs de rock progressif ?
  • [Live] Broekhuis, Keller & Schonwalder – Orange (Allemagne 2007) ambient >52 : Réalisé en 2002.
  • Mike Oldfield – The songs of distant earth (UK 1994) >5-
  • Laserdisc visions – New dreams Ltd. (2011) vaporwave >48
  • Bohren & der club of gore – Langspielkassette (1992)
  • Windtower – The eldest one (2019)
  • Tower of power – Back to Oakland (1974)
  • Mike Oldfield – Man on the rocks (2014)
  • Gregorian – Masters of chant, chapter II (2001)

 

Notés 4 (huit)

  • Jean-Michel Jarre – Music for supermarket (1983) electro >42 : Album reconstitué et dont ce qui parvient manque de netteté ; néanmoins douloureux à certains moments même au niveau de la mélodie (morceau2 particulièrement). Classé dans les OSNI.
  • Richard Wahnfried – Time actor (Allemagne 1979) expérimental/electro >38 : Premier album d’un ‘groupe’ centré sur Klaus Schulze. Voix épouvantable.
  • Hoenig et Gottsching – Early water (Allemagne 1995) electro >38
  • Chuck Person – Chuck Person’s Eccojams, vol.1 (2010) vaporwave >42
  • Kavinsky – OutRun (2013) >4- : Difficilement écoutable aujourd’hui. Une infime portion surnage, qui déjà à l’époque se distinguait.
  • Winterblood – Labirinto sonoro (2021)
  • Oh Hiroshima – In silence we yearn (2015)
  • Blue oyster cult – Fire of unknown origin (1981)

 

Notés 3 (deux)

  • Sex Pistols – Never mind the bollocks here’s the sex pistols (1977)
  • Blue oyster cult – Agents of fortune (1976)

 

Ré-écoutés :

  • Jean-Michel Jarre – Oxygène (France 197) : note 8

 

Bilans Albums : 2021, 2020, 2019, 2018, 2017.