MINI FILMS mars 2024

31 Mar

Les notes au détail (EFI-PTS) : l’Écriture, la Forme, l’Intensité ; la Pertinence, le Style, la Sympathie.

Les huit catégories de genre : Intimisme (empathie et personnages), Drame (lourdeur et extériorité), Fantaisie (évasion et imagination), Épouvante (effroi et agression), Suspense (intrigue et investigation), Action (aventures et divertissement), Comédie (humour et situations) & Alternatif (non-fiction et expérimental).

Le bloc supérieur (+ ou ++, soit à partir de 72 jusqu’à 98) est en rouge. Le bloc inférieur (- et –, de 38 à 12/100) est en bleu nuit.

 

Chicken run – La menace nuggets =+ (action>comédie 2022) : Suite évidemment pas à la hauteur mais un assez bon film dans l’absolu. Rythme, animation et personnages sont très bons ; l’intrigue est paresseuse, avec du recyclage. Ne pas se fier au début qui semble exclure les adultes. Le rappel de la bêtise de la surprotection parentale et surtout du voile sur les menaces est toujours bon à prendre. 587-577. (68)

El buen patron – (drame Espagne 2022) : Film pitoyable complètement rincé. Je venais en mettant la barre très bas avec seulement de l’intérêt pour le jeu et le costume de Bardem (effectivement, il est excellent – mais avec ce style, difficile de le rendre drôle ou intéressant ; c’est un petit patron aux manières désuètes, avec des mimiques de filou grisonnant et d’embobineur gentil, rien à signaler). Ce film est tellement pauvre que j’en sors déçu ; mais à ce niveau de poncifs dans le scénario et de banalités dans les décors, le plus déçu des spectateurs ne peut même pas être agacé (sinon d’avoir perdu son temps). Il ne peut qu’être désolé. Les auteurs de ce film doivent prendre conscience que rien ni personne ne les forcent à s’exprimer s’ils n’ont rien à dire ; ou alors, qu’ils le fassent pour la télévision. La fonction de représentation réaliste est passable (mais l’intrigue peu crédible, ce qui est quand même costaud vu l’absence d’aventure), le service public espagnol aurait pu s’en contenter – de toutes façons, personne n’aurait protesté. 343-223. (26)

Silent night =- (action USA 2023) : Sérieux et pauvre, film de vengeance sans la moindre surprise. Acteurs excellents. Scènes de bagarre ou de gunfight efficaces mais pas renversantes. Trop d’emphase sur le lacrymal, mauvaise manie de s’étaler et quelques audaces douteuses ou bizarreries kitsch. Le type est maladroit la première fois (puis se laisse apitoyer par la droguée, sa ressemblance avec un être cher aidant) puis fait carton plein lors de la nuit magique. 357-466. (54)

Moonstruck / Éclair de lune =- (intimisme USA 1988) : Feel-good movie accompli mais inconsistant. Le personnage de Nicolas Cage fait une entrée grandiose ! (et ridicule). 457-356. (54)

Of human bondage / L’emprise + (intimisme USA 1934) : Gagnerait à être collectivement redécouvert et cité sur les forums où on parle de ‘redpill’, de ‘cuck’, de défauts physiques, de rapports hommes/femmes ou de situation sociale avec soit de la glace dans l’âme, soit de la fièvre. C’est peut-être ‘trop lourd’ ou démonstratif psychologiquement, mais ça va droit au but tout en épuisant son sujet. Bette Davis n’aura donc pas attendu pour jouer des humaines si répugnantes qu’elles en deviennent anxiogènes. Ici elle incarne une vampire prolo que seule une andouille niaiseuse ou un ventripotent pourrait trouver alléchante ; notre héros est dans le premier cas et c’est pire, il est capable de la trouver émouvante. Elle dodeline comme une pintade introjectant des modèles de harpie fatale probablement connue via des soap ou pièces bouffonnes de l’époque ; elle a l’intelligence faible ou embrouillée, mais assez de détermination pour obtenir les résultats d’une intelligence supérieure – toujours sans grâce et stérile. C’est un parasite infect avec pour seule vertu l’efficacité… sauf que son horizon est celui d’une pauvre doublée d’une brute à courte-vue. Bien sûr elle se fait engrosser sauf que ça n’est pas la bonne option pour tenir un pigeon… Que certains voient une ‘femme forte’ dans ce genre d’attitude et d’exploits (égarement auquel s’associe ArteTV dans son commentaire) pourrait n’être que lunaire si ça ne posait pas aussi quelques questions réactionnaires. Principalement : pourquoi confondons-nous si souvent liberté et gesticulations dégénérées ? Pourquoi cette manie de prendre des pas dégrossis turbulents pour des affranchis, alors qu’ils rendent leur vie encore plus stupide (et courte) que la moyenne ? Puis surtout, ce film nous montre bien que pour les femmes ‘insuffisantes’ et dissolues, à l’époque, l’émancipation est un recours davantage que la voie royale. 748-878. (74)

Apostle / Le bon apôtre =+ (suspense>épouvante UK/Pays de Galles 2018) : Production Netflix liée à la vague frémissante de ‘folk horror’. À voir pour le style et les sensations. De la violence brutale. Scénario léger, parfois bancal ou maladroit dans la dernière partie (caméra tremblotante, montage et relations voire situations des personnages à la limite du confus). 467-487. (62)

Pitfall =+ (suspense USA 1948) : Pétard mouillé. Mais véritable anti-héros (CSP+ rincé et blasé). Le personnage de la blonde laisse dubitatif. 665-565. (52)

[Téléfilm] Yeti : curse of the snow demon – (action>épouvante Canada 2008) : Remarquable de crétinerie ‘nanar’ et pour la nullité de ses effets spéciaux (surtout les vues extérieures de l’avion – la créature n’est que ringarde). Assez drôle et agréable, ce qui n’est pas garanti avec ce genre de bêtises – mais ça reste du temps gâché. Photo et décors pas nécessairement dégueulasses. Casting typiquement Z/série poubelle. 225-133. (22)

Gunfight at O.K. Corral / Règlement de comptes à O.K. Corral =+ (drame USA 1957) : Personnages plus sympathiques que consistants. L’histoire aussi est légère – probablement encore une dette au ‘based on true story’. À réserver aux adultes, comme beaucoup de westerns ; ce film m’a décidé à enfin ouvrir la liste des films ‘faisant sens’ après 30 ans/sans intérêt avant 20 ans. 666-556. (56)

This is england =+ (intimisme UK 2006) : Un des rares cas que j’avais coché ‘Vu’ abusivement ou dans le doute, car j’en connaissais un bout vu ou ‘aperçu’ à l’époque. Intense sur le moment, mais déjà le souvenir se dissipe. L’approche est quasi irréprochable (le premier grand frère est trop blanchi). Et désespérante. J’avais détesté la série The virtues du même réal (pleurnicherie gourmande en trivialités), vue vers Noël 2020. 648-756. (58)

Lerd/Un homme intègre + (drame Iran 2017) : L’utopiste englué se fait bien enfoncer par les lâches et les raclures dans un énième royaume de la corruption et de l’inertie sociale. Seul l’avocat, expliquant sobrement à notre héros qu’il est bien baisé et qu’il faudra négocier sur cette base, est à la fois honnête, digne et respectueux. Allergiques aux surenchères de crasses et de malheurs s’abstenir ; j’ai trouvé que le film mettait ce qu’il fallait, mais je sais que ceux qui s’accrochent à l’image d’une humanité ‘pas si pire’ trouveront que c’est trop. Le protagoniste avec sa dégaine de serial killer gay inexpressif ne bénéficie pas de la meilleure incarnation possible. Et les scènes avec lui dans sa salle de bains ne sont pas d’une utilité flagrante. 757-778. (72)

La plage =+ (drame UK 2000) : J’avais vu le début et détesté, pour des raisons qui m’échappent ; il fallait que j’y revienne. C’est exactement un film sur le paradis perdu (qu’on l’atteigne lors des vacances, par la sortie de la civilisation, avec un groupe soudé d’insouciants) et son prix (l’aveuglement et l’oubli de la majeure partie de ce qui fait la vie, la dureté ou sécheresse secrète de l’hédoniste ou du fêtard, le totalitarisme du ‘bonheur’ sinon du ‘positif’). Tout de même, les participants à cette utopie étaient à la bonne place car sept ans d’anarcho-collectivisme, même à l’abri du monde et dans un paradis terrestre, c’est peut-être génial en théorie pour beaucoup, mais il doit en rester peu pour qui c’est encore le rêve. 677-666. (62)

Le général du diable – (drame Allemagne/RFA 1956) : Nouveau membre dans ma collection de ‘Gâchis’. Tentative de rémission balourde, tenant vaguement grâce à son ‘anti’-héros magnifique (et quelques élans sincères et/ou tragiques) et l’omniprésence du cynisme ou de l’anxiété (qui n’empêche pas le film d’être mou mais lui apporte un peu de ‘vérité’ humaine et politique). Bavard et interminable pour à peu près rien ; les développements sont minimes, c’est le règne de l’enlisement. Ces états d’âmes sont peut-être ‘crédibles’ au niveau individuel, mais il faut une sacrée dose de ‘suspension d’incrédulité’ pour ne pas voir une tentative de déresponsabilisation de l’ensemble de la population moins les leaders et les cœurs noirs parmi leur cour. Les peuples n’ont décidément pas de chance… se faire entraîner dans des guerres, des purges, à presque chaque génération… sans l’aimer ou le désirer ! Il vaut mieux voir L’oreille sur la collaboration ‘indispensable’ avec la dictature et le parti pour se tailler une vie de non-déchet prolo (mais en URSS) – mais les protagonistes y sont des crapules et pas un vénérable blasé retournant concrètement sa veste juste à temps pour se blanchir dans l’œil du post-nazi qui, c’est décidé, ne laissera plus jamais faire ça ! 344-433. (32)

 

Revus mars 2024 : Deuxième édition. Un suivi en accompagnement du Bilan mensuel classique est plus sûr (et plus simple). Je laisse couler pour les revus en 2021-2022 (et les très rares en 2023), parmi lesquels la saga Alien.

Mauvais sang – (F 1986) : Hihihi on est de grands enfants fous et amoureux… mais la tragédie rôde ! Un de ces films partiellement et mal vus. Tellement de style qu’il vire déjà à l’auto-parodie (et parfois à la comédie involontaire à cause des modalités d’expression théâtrales et des répliques ampoulées, ou de bizarreries physiques comme celles autour de la séquence du parachute). Je préfère les aventures ésotériques d’Holy motors à ces atermoiements plus inconsistants que ceux d’Annette. Le temps passé à contempler les audaces de montage est déjà abusif, j’en consacrerais pas à essayer de cerner la volonté qui les a engendrées. 276-333. (32)

Le plaisir =- (drame France 1952) : Découvert en août 2015. Aucun souvenir et aucune réminiscence à la revoyure : c’est extrêmement rare. Personnages ridicules qui n’ont rien de drôle et ‘bons mots’ mal envoyés. Voix-off soit superflue, soit crétine tout en se voulant ludique ; désuète. Le deuxième morceau, La maison Tellier, occupe au moins la moitié du film ; tout ce qu’il réussit c’est à être discrètement mais constamment répugnant. Probablement un succès de ‘moraliste’ donc d’hypocrite. Le dernier segment est bâclé, le premier ne tient qu’en deux temps bien remplis – finalement les meilleurs moments (‘trop de plaisir rend malheureux’ : formidable ce film m’entamera pas). C’est à cause d’eux et des qualités techniques/de direction artistique (pour mon cas pas séduisantes) que j’évite de noter plus salement ; mais en terme de construction, de direction d’acteurs, de pertinence, c’est faible. 475-444. (48)

 

 

Mini-Critiques 2024 : Fev, Jan. 2023 : Dec, Nov, Oct, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2022 : Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2021: Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

 

 

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