MINI FILMS août 2023

8 Nov

[TV] Prayers for Bobby / Bobby seul contre tous =+ (intimiste USA 2009) : Ce film est fort de son personnage féminin – or la réelle personne est probablement une mémère demi attardée comme le modèle de Unplanned passée d’employée de clinique pro-avortement à pro-vie ardente quand elle a découvert des bribes de foi et de notions de SVT. D’ailleurs le revirement final rapide, exubérant et trop lisse gâche une approche jusque-là convaincante. Avant d’être un film pro-quoique ce soit de plus, Prayers for Bobby en est un sur la bêtise de la conviction, la bêtise d’une force de caractère et d’une étroitesse d’esprit conjuguées – qui rendent cette femme truculente et déplorable à la fois, mais consistante et de bonne volonté dans son erreur (de ne voir dans le fardeau de son fils que la supposée ‘faute’ morale). 658-666. (58)

PTU (Police Tactical Unit) =- (suspense Hong Kong 2003) : Plus vain et élégant encore que d’habitude tant les personnages sont devenus des coquilles vides et le sentimentalisme a disparu. 375-365. (52)

Bayan ko : Kapit sa patalim =+ (drame Philippines 1984) : Sur la détresse ouvrière, avec les difficultés et humiliations pour le mari et père de famille prolo. Le monde autour de lui apparaît en première instance amical voire facile, finalement n’est constitué que d’alliés défectueux et de possibilités jamais transformées. Les nouveaux obstacles donnent avant tout l’occasion au perdant d’en être un encore plus grand, tandis que les autorités (dont le petit patron), pourtant physiquement accessibles, ne peuvent être contraintes… ‘one-shot’ excepté. 746-756. (62)

Le crime de l’orient-express =- (suspense 2017) : Les acteurs font l’essentiel du divertissement, mais pas tant les personnages qui restent creux ou livrés au maximum lors de leur entretien principal avec Poirot. La légèreté va mieux à ce film que ses poussées émotionnelles (surtout la conclusion tragique). Le dénouement décevant rameute des éléments et fausses révélations trop facilement… mais c’est le tort aussi du livre. Je venais enthousiaste après avoir beaucoup aimé Mort sur le Nil (annoncé par la dernière scène) mais sur ce coup je me rapproche de l’avis général, quoique je trouve encore ce film assez charmant alors que le style d’Agatha Christie l’est peu. 776-465. (52)

Solo =- (suspense France 1970) : Au-delà du ridicule léger de Mocky dans ses postures de bonhomme, on assiste à un théâtre des contradictions de l’individu gauchiste, tiraillé entre égoïsme et utopisme, condamnations morales intempestives et objection à toutes normes, comportement démolisseur et prétentions de se battre pour le salut de l’Homme ; seul le mépris de la propriété d’autrui (la sienne, l’est toujours par hasard ou pour une saison) apaise ses tensions. Il n’y a rien de l’esprit sardonique de Il est mort après la guerre, pas non plus la pesanteur d’Ils aimaient la vie avec sa jeunesse en rupture ; c’est plus abordable (ou épais et simplet) que ces deux-là (on peut le ‘consommer’ comme un polar), plus épanoui dans l’étalage du romantisme révolutionnaire, mâtiné bien sûr d’une touche dépressive – car il faut s’assurer d’aller dans le mur puisque la responsabilité est celle de la société ; il faut dire que la révolution, c’est comme les malheurs du monde, trop lourd à porter – mais il faut les porter, sinon, il faudrait se porter soi, admettre qu’on doit jouer pour soi-même sa partie. D’ailleurs si cet esprit anarchiste mais mélancolique rend Solo magnétique, c’est aussi tout ce qui fait tenir ce film grossièrement composé (techniquement approximatif, scénario de feuilleton bis) – il a le pouvoir d’attraction de ces choses franches et bêtes, partiales et romanesques (même si c’est plat et sans suspense dans ce cas – contrairement à du Boisset), que je ne sais ni respecter ni jeter aux ordures ; mais il n’a pas la ferveur d’un programme militant assertif comme Queen and slim, ni le charme d’un ‘film noir’ moyen. 445-545. (44)

La tête contre les murs =- (drame France 1959) : Attrayant superficiellement et intellectuellement, mais stérile et faiblement incarné (sauf par Pierre Brasseur et son personnage). Les positions sont bien campées et la partialité totale, facilitée par l’aveuglement concernant l’approche du ‘bon’ docteur (joué par Meurisse) ; on ne prendra jamais le temps d’en voir les conséquences, on en apercevra à peine la réalité. On voit simplement notre conservateur répressif en chef tenir le mauvais rôle… et accomplir le sale boulot, relativement agréable lorsque comme lui on aime sévir et maintenir la société en ordre de marche. 765-465. (52)

 

 

 

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Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

 

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