MINI FILMS octobre 2021

13 Déc

Big eyes =+ (USA 2014) : Peu représentatif du style Burton et conventionnel en tout, néanmoins un film juste sur un couple tragique et pathétique (réunion d’un mythomane et d’une ‘bonne poire’, tous deux tributaires, probablement à vie, de leurs tares). 677-767. (66)

Minuit à Paris =+ (USA 2011) : Sur le charme et l’impasse des sentiments nostalgiques. La fiancée et les beaux-parents aux âmes sordides forcent la sympathie pour notre poète censé les endurer le week-end prochain mais aussi le restant de sa vie. Cotillard plus belle que jamais. 777-757. (68)

Locke – (suspense UK 2013) : Huis-clos en voiture avec un brave gars psycho-rigide sur lequel les nuages s’accumulent. Il est très droit et il assume tout, il ira au bout du chemin – et on aura tous bien perdus notre temps. C’est proche de ce film ‘rondement mené’ et résolument vain sorti en 2018, The Guilty ; l’intérêt est probablement de fournir des personnages apparemment profonds et complexes – concrètement des types composant avec leur mauvaise conscience. 655-333. (36)

Anna et les loups + (drame Espagne 1973) : Le gauchisme n’est pas toujours une bêtise ou une facilité et en ce temps-là il avait des représentants dignes. Anna, dans cette maison au peuple délabré, est entourée par les trois ‘extrémismes’ de droite (ou conservateurs) personnifiés : le religieux qui est son opposé et l’attire ; le militaire ou ouvertement et formellement autoritaire, auquel elle se heurte immédiatement et dont l’abus est flagrant et inévitable ; le cynique et corrompu, hédoniste et ‘économique’ dans sa pratique, le plus adapté à la vie (pour soi et les autres). Les accès de mégalomanie du fasciste ont pu inspirer le monarque du Roi et l’oiseau. 767-888. (76)

La foule + (drame USA 1928) : Curieusement ‘efficace’ pour un film datant d’un siècle ; ce sera facile d’accès même pour des gens qui n’aiment pas aller au-delà des années 60-70 et du ‘Nouvel Hollywood’. 888-878. (78)

Le mystère Henri Pick =- (suspense France 2019) : Bien que la résolution ne soit pas absolument évidente, l’investigation est inutilement lente. Luchini devait être épanoui avec une démonstration aussi raccord avec ses idées – soutenant qu’il n’y a pas de génie oublié (lui qui a failli en être un selon ses admirateurs, apparemment jamais las de l’entendre répéter les mêmes théories sur la société, l’art et la politique depuis deux décennies). Ce qui fait l’intérêt du film, même si c’est un peu spoiler que le relever, c’est cette façon qu’ont les gens d’accepter une vérité aussi invraisemblable que ce pizzaiolo auteur à ses heures perdues dans un jardin secret qui n’aurait laissé aucune trace. 645-535. (48)

Grâce à Dieu – (drame France 2019) : Moins dégueulasse et mesquin que je l’anticipais, mais anormalement téléfilmesque – surtout de la part d’un auteur de la trempe d’Ozon, mais certains de ses films (y compris le beau Temps qui reste) avaient déjà cet aspect terne, peut-être que l’approche ‘chorale’ et la gravité de rigueur le rendent plus patent. Gagnerait à être largement raccourci. 645-423. (34)

L’affaire SK1 =+ (suspense France 2015) : Un polar propre (et vintage) où Nathalie Baye trouve encore un excellent personnage à habiter. Ne s’envole pas, mais irréprochable et les scènes en présence du tueur présumé sont puissantes bien qu’économes. 667-566. (62)

Inheritance / Bloodline =+ (suspense USA 2020) : Un film d’esprit bis et relativement chic réunissant des tas de choses que j’aime retrouver : la captivité et la privation des sens, un ‘monstre’ au sous-sol (ou un ‘cadavre dans le placard’ mais vivant), la filiation empoisonnée, une vie [sociale] entièrement corrompue ; une héroïne frêle dans un statut d’autorité délicieusement trop grand pour ses épaules et que j’espérais voir attachée à la place du vieux de la cave ! C’est ce genre de films avec goût de soap qui aurait tourné ténébreux, mettant davantage d’emphase dans les face-à-face que dans l’épaisseur du scénario ; pour moi il aurait pu s’étirer sans déplaisir et est comme un petit Twin Peaks. 667-677. (68)

Ford v Ferrari / Le Mans 66 =- (action USA 2019) : C’est effectivement moins débile, gras et triomphant que ce que de grosses pattes en feraient, c’est tout de même exactement tout ce qu’on peut anticiper. Je préfère de très loin Rush. 476-554. (44)

The Lodge =+ (épouvante UK 2020) : La folie inscrite dans l’histoire d’une femme, qui lui fait vivre un huis-clos et fait d’elle un trou noir pour son entourage. Une parenté (à ne pas exagérer) avec Le Mur invisible. 666-677. (62)

Bunuel après l’âge d’or =+ (action Espagne 2019) : Hommage mitigé avec des accès surréalistes attachés aux peurs de Bunuel et des démonstrations de mesquinerie ou cynisme de la part du réalisateur. Il a l’intelligence de mettre (ou justifier) le pire de son caractère au service d’une poursuite louable pour son activité : la quête d’impact et d’authenticité, la préférence pour la provocation afin d’y parvenir (Bunuel n’était pas de ceux qui croient que l’authenticité s’obtient en comptant sur la sincérité et un micro ou une caméra tendue – il faut heurter et ‘révéler’). Et malgré les exactions d’autant plus flagrantes avec le recul et des mœurs adoucies à l’égard de la souffrance animale, on voit cet artiste grandir, accepter les leçons que lui renvoient l’altérité mais aussi son reflet.

Ce film partage un goût pour cette époque et ce milieu d’expérimentations, de liberté, en montrant pas ou peu de complaisance – en Estrémadure les gueux de Terre sans pain n’ont pas l’occasion de répliquer, en Europe les contacts cultivés apparaissent comme de jeunes crétins arrogants aux avant-postes d’un Paris de carte postale et à l’écart de toutes les difficultés sinon de toutes les réalités – des ‘citoyens’ surréalistes endormis. 676-766. (64)

La chasse =- (drame Espagne 1966) : Dénonciation convenue de la persistance de la violence doublée d’une charge approximative et allégorique (censure oblige) contre les bourgeois-bouchers du régime franquiste. 766-555. (52)

La femme insecte =+ (intimisme Japon 1963) : Étonnamment cru, dur et parfois vulgaire – même si le thème l’impose a-priori ; en ce temps-là il y avait aussi La rue de la honte de Mizoguchi. 776-665. (58)

Peppermint frappé =- (fantaisie Espagne 1967) : Plus enjoué et pourtant plus dur à suivre que La chasse. Sur la forme il souffre de la comparaison, que ce soit pour des films plus emblématiques des sixties ou simplement plus libres, pour les emprunts à Hitchcock, ou s’agissant de ce double et des tourments sexuels (ne serait-ce que via le contemporain Belle de jour, de Bunuel auquel il rend hommage) ; sur le fond c’est, comme souvent chez Saura, lourd et comme souvent chez lui au début, plus lourd que chargé. Les décors sont le plus charmant sur la durée, certaines captures sont étonnantes pour l’époque avec un budget ordinaire. 675-654. (54)

 

Mini-Critiques : 2021: Sept, Aout, Juillet, Juin, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1

Mini Courts : 2020, 4, 3, 2, 1

Mini Revus : 2-2020, 1

Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1

 

Laisser un commentaire