Tous les courts vus en 2020, à l’exception de ceux vus sur MUBI. Il n’y aura plus de telles distinctions désormais.
→ Cœur fondant ** (France 2019 – 11min) : Très jolie animation employant des matériaux simples (tissus, bouts de laines ‘recyclés’) voire rudimentaires (papiers) – bien qu’aidé par le CNC le film ne doit pas avoir un budget important. Le scénario reste léger et prudent mais le film arrive à générer du suspense. Petite leçon habituelle concernant les préjugés avec un appel à ne pas enfermer ou juger en fonction des apparences. Pas le temps de développer qui que ce soit mais assez pour rendre un peu consistants les deux protagonistes, la myope étant particulièrement typée, l’araignée moins définie. Celle-là bénéficie de la voix d’une pointure de la VF de South Park, Christophe Lemoine. (62)
→ Sexandroide ** (France 1987 – 57min) : Film d’exploitation semi-porno ou érotico-gore corsé, tourné par le réalisateur de l’infâme mais non mais ‘remarquable’ Corps de chasse. La première victime donne lieu à des plans des plus grassement généreux, la seconde aux plus embarrassants car en partie réalistes (voire non-simulés pour les plus légers). La troisième femme passera quelques minutes à meubler en dansant sur une musique rock avant de rejoindre l’espèce de zombie mâle dans son cercueil. Humour primaire dans le dernier plan, humour involontaire le reste du temps. La bande-son retapée lors d’une ressortie impulsée par un cinéaste de l’obscur et des marges achève de rendre l’expérience truculente – les plaintes de la fille possédée à distance dans les chiottes du bar (premier sketche) renvoient typiquement à ce qui distingue une quelconque misère d’une œuvre nanar. (54)
→ Hemophilia * (France 1985 – 17min) : Déglinguerie du réalisateur de Trepanator et Dinosaur of the Deep que je souhaite découvrir. Des plus pauvres et doucement aberrants. La minute du monstre est la seule franchement ‘convaincante’. Voir une capitale sous un angle si ras-du-bitume, surtout trente-cinq ans après, peut recouvrir une sorte de charme ou d’intérêt obscur. Quand la vieille tombe le foulard, on est un peu surpris.. de ne pas avoir à être surpris ! (26)
→ Re-Calais * (France 2018) : Ce n’est pas simplement un film politique de plus ou moins bonne ou mauvaise foi. C’est un pseudo-documentaire décousu et stérile face auquel votre affinité envers le ‘combat’ pro-migrant ne change pas grand chose – sauf si la préférence et le geste vous suffisent. Moix reste au niveau du micro-trottoir, écume les PMU ou attrape ceux qui y ont passées de longues années pour obtenir ses témoignages de locaux, injecte des mots dans la bouche des étrangers à Calais. La mise en scène est parsemée de trucs navrants, peut-être volontairement, comme ces bruitages de comédie, systématiquement isolés ou mal agencés. Les rires pré-enregistrés à la fin font pitié, les monologues déclamés de façon lente et grave laissent perplexe, les intentions surlignées et pauvrement démoulées rendent songeur. C’est insignifiant, ça imite les manières des autres, des films de festival, des documentaires de gauchistes verbeux et des sociologisants planants ; toujours de façon hagarde, malvenue, pantelante. Je suppose qu’un film de traître aurait cette allure ; un de ces films dont leur auteur pourrait dire après que les questions abordées aient été (drastiquement) réglées : ‘mais vous voyez bien que je me foutais de leur gueule, c’était de la fausse collaboration, chaque scène soulignait le ridicule de la situation ou du mensonge en train de se former’. Effectivement c’est faux, misérable et idiot. Il est temps que Yann Moix sépare mieux ses discours et ses personnalités, ou les unifient, mais que cette comédie accablante s’arrête. (16-)
→ Todo Cambia * (Cuba 2008 – 53min) : Une excursion navrante pour l’idéal socialo-communiste dont l’art institutionnellement reconnu (encadré) est globalement primaire, souvent du niveau de gribouillages décomplexés. Il y a de quoi s’interroger sur la nature de ce qu’on voit : est-ce un réel documentaire, l’œuvre de gens hostiles au régime de Cuba, une commande bâclée ? La séance est pour le moins ‘relâchée’, le regard entre absence et complaisance ; hormis les spectateurs pressés personne n’aura de raison de s’énerver. Le genre de choses plus à sa place sur Mubi (éventuellement sur Arte les heures de faible écoute) et pourtant vu sur PrimeVideo. (32)
→ Les mains négatives * (France 1979 – 14min) : Après India Song je persévère du côté de Duras. C’est du babillage de pouètesse en roue-libre à bord d’un engin en train de traverser Paris à l’aube. Bien sûr rien n’est synchrone – il faut casser la représentation ! C’est débile, c’est désagréable. Je m’y suis repris à quatre fois pour le voir tant c’est douloureux à l’oreille et donc assommant à tous degrés – les deux dernières fois, en accéléré. Je crois que cette dame voulait nous introduire dans ses flux de conscience – bien sûr elle a intellectualisé ce qui n’avait rien pour l’être. (22)
→ Le papillon meurtri ** (USA 1919 – 59min) : Un réalisateur français (Maurice Tourneur) aux USA pour une action au Canada. Mélodrame évitant l’immoralité grâce à une tragédie bien digérée. (62)
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Bilans 2020 : Cinéma (films de l’année + toutes les découvertes + les revus + les Courts). Livres. Albums. BD. Séries. JV.
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Mini-critiques MUBI : 8, 7, 6, 5, 4-2018, 3, 2, 1 + Courts MUBI : 3-2019, 2-2018, 1-2017
Autres Mini-critiques : 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 + Courts 3, 2, 1
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