LIVRES 2022 (Bilan)

9 Jan

Pas de sous-notes pour les livres, romans, journaux comme essais, car le fossé entre œuvres est trop grand. Il faudrait de multiples grilles adaptées (même pour les seules appréciations ‘objectives’), ce qui est insensé compte tenu de la vocation d’une échelle de notation (comparer, situer sur une échelle commune).

Les critères jouables sinon seraient : Style, Pertinence, Impact, Sympathie. Pour les romans : Créativité, Scénario. Pour les essais : Force de conviction, Solidité, Adhésion personnelle.

Ce bilan 2022 est publié en retard à cause de mon hésitation à finir et publier le commentaire pour Le premier sexe ; et des Confessions de Rousseau alors inachevées.

 

Eric Zemmour – Le premier sexe – (2006) : Exceptionnellement je vais éviter tout commentaire (il dépassait le seuil à partir duquel je m’impose de passer à la ‘critique’, en fait un texte détaché d’une liste ; surtout il n’y a à dire sur ce livre que des choses… bonnes à taire). Ce n’est pas parce que je trouve aussi les anecdotes concernant Besancenot et Hollande déplorables (trop pour être encore drôles) que je vais me sentir solidaire de ce pamphlet. (36)

Jean-Jacques Rousseau – Les Confessions =+ (1782) : voir la critique. (58)

Honoré de Balzac – Le colonel Chabert + (France 1832) : Superbe personnage de sacrifié digne, endommagé mais déterminé, pourtant prêt à se contenter de presque rien, même d’une complaisance hypocrite à condition qu’on le reconnaisse. Les descriptions ont un caractère social, la lecture sans contrainte. Je l’avais entamé avant de voir l’adaptation avec Luchini et Depardieu, pour laquelle je me suis senti un peu indulgent (on estime pas ces adaptations en tout ‘littéraires’ pour l’originalité de la mise en scène), mais il me semble qu’il ne le trahit pas. (72)

Cizia Zyke – Buffet campagnard + (1992) : Roman jubilatoire qui semblait souvent taillé pour me plaire en particulier. Des scènes d’horreur mutique et/ou grotesque géniales. Peu de personnages dans ce huis-clos, mais ils sont énormes. Zyke comme toujours porte un regard brut et compréhensif sur ses congénères, régale avec des caractères vaniteux et minables, mais aussi cette fois plus qu’ailleurs avec des tordus ou simplets inquiétants. Contrairement à Paranoia ou certaines nouvelles, il n’y a ici aucun héros positif ou pour lequel on pourrait éprouver indulgence ou sympathie sans forcer ou sortir du ‘premier degré’. Peu de suspense quant à la finalité de l’histoire, à la faveur d’une tension d’autant plus grande ; on voit le cynique pris au piège, trompé par ses prétentions et son mépris, puis maladroitement négocier avec la réalité ou espérer une porte de sortie improbable. (84)

Michel Houellebecq – Sérotonine + (France 2009) : Un roman de la démoralisation ‘physique’ et totale. Le personnage est un damné jonchant parmi un monde verrouillé et sans mystère, sans charme et presque sans tendresse, un esseulé que plus rien ne peut relever, ironiquement sauvé de l’abîme finale par sa procrastination. Ce roman est plus fin et fluide que La carte et le territoire (son roman déjanté avec une une part d’auto-fiction) ou Soumission (provocation lucide à la forme bâclée). Houellebecq y est plus drôle que jamais, dans un style ravageur et toxique, où l’apathie morbide et le désir étouffé de ‘ressusciter’ s’empêchent par leur conflit (permanent mais tiède) de pourrir un individu. (72)

 

Bilan Livres : 2023, 2021, 2020, 2019, 2018 

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