MINI FILMS décembre 2022

5 Mar

Les notes au détail (EFI-PTS) : l’Écriture, la Forme, l’Intensité ; la Pertinence, le Style, la Sympathie.

Les huit catégories de genre : Intimisme (empathie et personnages), Drame (lourdeur et extériorité), Fantaisie (évasion et imagination), Épouvante (effroi et agression), Suspense (intrigue et investigation), Action (aventures et divertissement), Comédie (humour et situations) & Alternatif (non-fiction et expérimental).

Le bloc supérieur (+ ou ++, soit à partir de 72 jusqu’à 98) est en rouge. Le bloc inférieur (- et –, de 32 à 12/100) est en bleu sombre.

 

Métamorphoses – (France 2014) : Culture de la laideur, souffle intellectuel vaseux et insinuations douteuses. Original car très improbable mais pas assez gratiné pour devenir pittoresque (sauf dans une optique de nanar bressonien). On est quand même dans la caricature de film moisi qu’on dirait tourné avec pour but principal de dévêtir des jeunes gens, de façon aveugle et un peu cérémonieuse. Sauf ce point c’est proche de Jessica forever. Si on veut voir ce que ce film est censé être, c’est chez Mandico que ça se passe. 443-323. (28)

The straight story / Une histoire vraie =+ (intimisme 1999) : La nouvelle mascotte de John Deer a la tête dure. C’est mignon mais ça restera un bonus dans l’œuvre de Lynch. Trop cotonneux, rien pour inciter à un revisionnage même éloigné. 676-766. (62)

Warlords of Atlantis / Les 7 cités d’Atlantis =- (1978) : Cinéma d’aventures mollasson et inconsistant, cheap en tous points. Les créatures ridicules et les scènes de combats apportent un peu de joie nanarde. Une partie new age hiératique et stérile, avec un climax au casque. À son plus fort en terme de caractérisation ou de narration le film ne dépasse pas le cliché sans suite dans les idées. 344-254. (36)

La hija =+ (suspense 2021) : Finalement trop long si c’était pour en venir à une conclusion si radicale et triviale. Le genre de programme fonctionnant à l’ambiance et la direction d’acteurs plutôt que pour son épaisseur ou des morceaux particuliers. Les décors donnent envie d’y vivre et le réalisateur le sait trop bien. 665-565. (54-)

Gangster number one =+ (action 2000) : Se finit précipitamment comme pour sanctionner le délire de revanche. 788-777. (68)

Crawlspace / Fou à tuer =+ (épouvante 1986) : De l’exploitation à base d’érotisme, de lourd passé nazi, de personnalité sombre, éclatée et manipulatrice. Dans les trois rayons c’est généreux et irréel – pas nécessairement incohérent, mais invraisemblable. Kinski n’est pas explosif comme d’habitude et développe plutôt son côté bipolaire de sadique hanté par la culpabilité. 367-277. (62)  Suggestions… Le Locataire + Malveillance + Body Double + Saw + Le Conformiste  

Chroniques de Tchernobyl =- (2012) : Excellente surprise. Facilement un des meilleurs found footage – forcément c’est un bâtard dans la famille. Les personnages sont corrects – incroyablement décents pour un film d’horreur avec les ados dans le viseur. 557-466. (58ou-)

Sans peur et sans reproche =- (1988) : Comédie vulgaire où Jugnot (réal et protagoniste) se donne un beau rôle qui ne lui va pas tellement, mais comme l’outrance et le décalage règnent, on s’y habitue vite. Un côté Kaamelott hyper gras. Offensant sinon toxique vu d’aujourd’hui avec son humour à base de viols ou la caricature de ‘folle’ par Gérard Darmon – c’est à l’usure et par son excès de bêtise que ça devient drôle. 477-355. (52)

The perfect storm / En pleine tempête =+ (2000) : Film catastrophe où l’émotion prime sur le spectacle. Plein de bons sentiments, en préférant le réalisme aux conventions. Prise en compte du contexte et des limitations soufferts par les prolos. 777-566. (68)

About Schmidt / Monsieur Schmidt =+ (2002) : Regard complaisant sur la vieillesse aigrie et la classe ‘mid+’ décatie moralement mais travaillée par des problèmes insignifiants, de petites inimitiés ou de modestes appétits. Comme comédie ça gratte mais à faible intensité ; comme drame c’est celui de la médiocrité, de l’ennui de l’homme ordinaire rincé à un degré existentiel mais surnageant grâce aux charmes concrets de l’appartenance à la petite bourgeoisie. Du Houellebecq sans le [niveau de] discernement et les personnages déconcertants. 655-644. (52++)

Bride of Re-Animator / Re-Animator II =- (1989) : Un colosse dans le gore grand-guignol, pauvre comme du bis approximatif pour le reste. Manque d’énergie (et de musique). 345-255. (48)

Ema – (Chili 2019) : voir la critique. 264-332. (28)

Soul =+ (action USA 2020) : Grosse métaphysique pour un simple reboot de Freaky Friday. L’histoire humaine est présentée comme une boucle éternelle et déterministe où chacun doit cultiver son bonheur et son succès. Avec une telle vision on ne risque ni l’évasion ni la révolution. J’apprécie la volonté de déniaiser les histoires à destination des plus jeunes mais j’ai l’impression que ce rejet du mystère est partenaire d’un rétrécissement du champ de conscience et de l’imaginaire. Personnages trop ronds et primaires pour rendre le film réellement attractif en ce qui me concerne. Pixar plane toujours au-dessus du commun de l’animation grâce à sa sophistication mais ça ne rend pas ce Soul si bon, ni même tellement sain – bien que sur le moment c’est efficace. 787-655. (62)

Un français =- (drame 2015) : Dans les pas d’un skinhead partenaire de l’extrême-droite française. Univers de stupidité, d’illettrisme, de misère généralisée et de haine gratuite. C’est chargé mais réaliste et à sa façon compatissant envers le déviant (le réalisateur a commis plus tard Le monde d’hier), broyé par les meneurs de son milieu, condamné à une rédemption triste, solitaire et silencieuse. C’est aussi le genre de film très moche et plat où on est pas diverti du cas humain et de l’écriture. 545-434. (46)

Mildew from planet Xonader -° (comédie>épouvante 2015) : Série Z vite lassante, molle et statique en plus de n’avoir à offrir que du misérable. Ultra-cheap avec en plus une esthétique SF de jeux-vidéos des années 1980-90. Abondance de dialogues miteux pour meubler, aucun véritable développement. Seul le joyeusement pourri Blankenship et les pitreries gores sont à sauver, en étant généreux – quoiqu’il arrive ce film ne se regarde pas à froid, mais je doute que beaucoup de monde soit en mesure de l’apprécier, même rendu au 7e degré de son être. Ce premier contact avec Necrostorm me fait réaliser la somme de talents déployés pour les Troma. 224-122. (18)

El reino =+ (suspense Espagne 2019) : voir la critique. 767-656. (58) 

Queen and slim – (drame 2019) : voir la critique. 366-343. (38)

Nénette et Boni =- (1997) : Sensuel et relâché. Style dégueulasse et passion pour le sale (et la misère pas trop choquante), sauf la musique (Tindersticks). L’intérêt et la motivation d’un tel film m’échappent ; je ne comprends pas, suis incapable de m’intéresser plus de deux minutes, n’aimerais jamais et donc vais éviter tout ce qui est proche. 234-332. (28)

Clean =- (2004) : Nonchalant et décharné. Sur le plan émotionnel la quête de cette femme est peu crédible ; retrouver son fils est probablement sa drogue alternative, mais le film n’ose pas le suggérer. C’est le genre à s’interdire la psychologie et la distance pour préférer tourner en rond mais au ras de l’action, qui a surtout les défauts de la vraisemblance. Malheureusement cette femme ne souffre pas assez car elle a une vie de squatteuse ‘privilégiée’ et un certain bagage qui n’attend que d’être ré-exploité – entre-temps, l’argent semble n’être un problème que pour de faux, ou dans l’immédiat, en tout cas pas au point de la limiter. L’actrice est peu convaincante, plus du tout quand l’émotion part au plafond. Sa musique n’a aucune saveur que je puisse apprécier, c’est cohérent compte tenu le traitement d’An Ascent de Brian Eno : ce morceau inspire le soulagement, il est balancé régulièrement dans des moments ternes ou de transition… est-on en train d’écouter la playlist d’une personne cherchant l’évasion, la délivrance ? J’ai aimé retrouver un casting si typé davantage que voir cette femme retrouver ses connaissances ; Béatrice Dalle est étonnamment normale et saine ; Nick Nolte apporte une contribution plus spirituelle ; Tricky fait une apparition. Et Balibar joue une nuance lesbienne de son personnage maniéré et insupportable. 343-444. (38)

Dogs don’t wear pants – (drame) : Family portraits rencontre Camp 731. Forcément surpris, je m’attendais pas à un snuff ! Voir ce type dans sa déchéance morbide est une épreuve. Entre la pitié et l’horreur. Il est un poison pour sa fille et pour lui-même, comment désirer sainement autre chose qu’une euthanasie (lubrique ce serait fantastique) pour régler son cas ? La scène atroce de la dent vient compléter les suffocations pour varier les ‘plaisirs’ ; le problème c’est qu’ici de plaisir il n’y en a aucun, sauf à aimer voire un vieux type rachitique, portant le poids d’années à se morfondre sur tout son être, en train de tenter la mort… l’érotisme du cadre ne fait que rajouter au malaise, surtout car cet érotisme n’a pas grand chose d’éros. L’espèce de baleine chargée de bougies confirme que nous sommes là pour une expérience de dégoût et d’effroi… donc devant un film d’horreur psychologique où règnent laideur, dégradation, régression. Les gens qui trouvent un tel spectacle jouissif ont soit un problème avec les mots, soit une âme de martyr vicieux. La tristesse doit être le pire péché. Dans le cinéma de la dépression on peut trouver aussi Helen (oubliable) et Family portraits (cauchemardesque). 667-532. (34)

Hyena=- (action 2015) : Plongeon chez les dégénérés – entre les collègues flics et les gangs, cet antihéros ‘sympathique’ patauge dans un monde de laideur et de violence extrême. L’enthousiasme de Winding Refn se conçoit facilement, mais ici on ne trouve pas la qualité des personnages et la propreté du scénario qui faisaient ses Pusher. 446-344. (42)

La confusion des genres =- (comédie France 2000) : Non crétin mais pas si déniaisé (par utopisme ?), sans perspective. Un peu sur-écrit, souvent drôle. Réalisation faible. Bulle Ogier a un excellent second rôle, est celle qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. 536-435. (46)

Terrifier =+ (épouvante 2017) : Le réal Damien Leone s’est spécialisé dans films mettant en scène Art le clown : court-métrage dont un Terrifier et All Hallow’s Eve. Ici il passe à la version longue et est revenu fin 2022 avec une déjection criarde. Pourtant ce premier Terrifier est bancal – tout est impeccable sauf les moments où le besoin d’allonger la séance se fait sentir. Or les mauvais choix d’un personnage avant d’être dans les griffes du monstre passent encore ; mais les mauvais choix pendant, même quand c’est un cliché sinon un carburant du genre, prennent une tournure accablante. Quand une victime a l’occasion de riposter, se contente d’un petit coup pour continuer à fuir ou se cacher, le spectateur est sorti radicalement ; ainsi le film sabote le personnage de Tara sur la fin, alors que sur l’essentiel du temps passé à la suivre tout fonctionnait. Je suppose que c’est le défaut nécessaire à une expérience ‘grindhouse’ particulièrement gratinée. Sauf ce défaut dans la qualité des personnages, il y a là-dedans une tension et un humour atroce dont je me suis régalé – et une violence extraordinaire. 358-375. (56)

Jessie/Geralds game =- (2017) : Je suis plutôt client de ce que fait Flanagan, mais cette adaptation Stephen King diffusée par Netflix m’a paru trop puéril. Elle sur-pondère la psychologie au détriment de l’ambiance et de l’action. Ne contient que des histoires banales alignées sur la mythologie de la victimologie. 766-443. (42)

 

 

Mini-Critiques 2022 : Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2021: Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

 

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