MINI FILMS janvier 2023

8 Avr

Les notes au détail (EFI-PTS) : l’Écriture, la Forme, l’Intensité ; la Pertinence, le Style, la Sympathie.

Les huit catégories de genre : Intimisme (empathie et personnages), Drame (lourdeur et extériorité), Fantaisie (évasion et imagination), Épouvante (effroi et agression), Suspense (intrigue et investigation), Action (aventures et divertissement), Comédie (humour et situations) & Alternatif (non-fiction et expérimental).

Le bloc supérieur (+ ou ++, soit à partir de 72 jusqu’à 98) est en rouge. Le bloc inférieur (- et –, de 38 à 12/100) est en bleu sombre.

Mimi wo sumaseba/Si tu tends l’oreille =- (Japon 1995) : Pas client du moralisme passe-partout dégueulé dans la dernière partie, où on enjoint la fourmi curieuse à rentrer dans le rang tout en avançant avec confiance et niaiserie vers l’âge adulte. Pour le reste : charmant mais pas tant que soporifique, je préfère nettement des films soit plus enfantins ou imaginatifs comme Le royaume des chats, soit plus consistants et ‘pragmatiques’ comme Le mystère des pingouins. 675-564. (48)

Saint Maud =+ (2020) : C’est irréprochable (cohérent, sans bêtises ni remplissages) mais j’ai l’impression de l’avoir déjà trop vu et que le filon est épuisé. Au moins ça a le bon goût d’être concis et transparent, en sachant faire alterner point de vue objectif et subjectif – et les deux sont rudes. 766-766. (64)

Sans filtre / Triangle of sadness =- (comédie 2022) : voir la critique. 374-434. (42)

Halloween Kills – (épouvante 2021) : Je n’imaginais pas un tel désastre, or j’ai vu beaucoup de mauvais films d’horreur et j’avais trouvé honorable Halloween (2018) du même réalisateur. D’abord il y a un problème de rythme : non qu’on s’ennuie ou que ce soit spécialement lent, mais trop de place est donnée aux échanges futiles tandis que les assauts de Myers sont expédiés. Il y a peu de moments où ce film sait instaurer une tension digne de ce nom même quand concrètement il met la pression. Retombée au niveau du slasher ado, Halloween nous livre une abondance de morts (sauvages), sauf qu’on ne voit rien et la plupart sont stupides. L’écriture devrait faire honte à tous les contributeurs de cette pitoyable création, tant on patauge dans les banalités et les tarte à la crème du ‘retour aux sources’. Les dialogues de trisomiques invitent à se demander si on assiste à une farce ? Une comédie involontaire ? Cette scène avec Laurie dans l’ambulance en train de beugler ‘laissez-le cramer’ serait encore trop lourde pour un nanar alcoolisé. Enfin il y a cette scène absurde où nos débris humains emportés par le stress et la confusion se jettent dans la maison de Michael… La musique toxique pour le crâne empêche d’éventuellement apprécier cette légitime sanction pour Cameron ; surgit le meilleur à la fin pour nous tenir. J’imagine mal des témoins des anciens Halloween avoir envie de boucler la trilogie ; ce sera une corvée ou pour se moquer. 354-233. (26)

Les larmes amères de Petra von Kant =+ (Allemagne/RFA 1972) : Lent avec des personnages hors-sol, dispositif théâtral, tout en dialogues : c’est trop ampoulé et trivial pour finir ailleurs qu’en bas de la pile des Fassbinder. Avec le cadre exclusivement féminin, sa vision tragique prend une tournure outrancière et rapetissée – autrement dit c’est toujours lucide mais autrement plombant, sans plus rien de charmant (ce qu’ont été, pour moi, les moches égoïstes de Tout le monde s’appelle Ali). Les rapports ne sont fait que de domination et humiliation, la sympathie est un mirage, la légèreté vire à la cruauté ; on aime et envisage l’autre comme soutien ou témoin de son bonheur. Il y a beaucoup de victimes mais ce n’est pas une condition suffisante chez Fassbinder pour être positif (on souffre beaucoup dans L’année des treize lunes, on le cherche sans doute, mais ce sont de belles personnes). Le personnage le plus interpellant est cette bonne austère, qui semble concernée par le sort du mari de Petra ou du moins son histoire avec lui ; comme les autres s’épanchent, on les sait détestables et incurables. 745-735. (56)

Troll – (action 2022) : Foncièrement bête, surface assez digne avec contexte et héros original – en tout cas pour nous non-scandinaves ; mais Troll ne semble fonctionner que sur des clichés et attiré par beauferie du cinéma catastrophe américain, sans avoir sa capacité à fracasser. Pour un résultat relativement guindé mais néanmoins niais et coutumier de film de monstre, ça ne valait pas le coup d’en mettre autant (le refrain anti-chrétien donne une petite contenance) ; mieux vaut retourner vers Pacific Rim ou Michael Bay. Les répliques et réactions de la blonde à lunettes sont de ce niveau de crétinerie gênant pour n’importe quel spectateur passé sept ou huit ans mais dont il faut s’accommoder pour voir des films grands et gros public (et c’est pourquoi finalement on en regarde peu sauf univers prodigieux de la part du film, ou de la part du public esprit de troupeau ou de gros bébé amoureux des jouets et des super-héros) ; les atermoiements aberrants de la fille et la conclusion navrante sont du niveau des fictions sentimentales pour adultes somnolents. Au-delà de son niveau, qui s’avère rapidement faible, l’écriture est surtout faite à l’arrache. Répliquer par la force est vain contre le troll mais il n’y a aucune alternative : vraiment ? Rien dans les contes ? Rien dans vos cerveaux ou vos logiciels ? Pourquoi si peu de fantaisie, quitte à ‘inventer’ un héritage ? Donc on avance contrariés ou résignés ; avec une scène de cloche virant à l’absurde (et au cliché du sauvetage d’un petit roux innocent – au mépris des vies dans les trois hélicoptères). On assiste à une inconséquence que l’urgence de faire face à l’extraordinaire ne justifie pas – d’autant moins quand on essaie d’introduire des scènes d’émotion ‘décalées’ par rapport à la menace. 356-233. (28)

Smile =- (épouvante 2022) : Ambiance lourde, protagoniste capable d’attirer la compassion, images d’horreur saisissantes pour couronner l’attente : le cahier des charges de l’honnête film d’épouvante sérieux est rempli. Le reste est cousu de fils blancs et de lenteurs futiles, pour couler vers une histoire crypto-schizo qui aurait pu devenir original si sa fin arrivait au milieu. On est plutôt en haut de ce que l’industrie de la marchandise ‘horrifique’ oubliable peut donner, d’autant qu’en dépit des clichés on s’y passe de vulgarités. 566-455. (52)

Invisible Man =+ (2020) : Le climat féministe apporte un bonus utile à la notoriété sur la durée ; sans quoi on trouve un de ces thrillers carrés, ludiques et très efficaces, mais finalement anodins et vidés de leur intérêt. 677-465. (58)

Day of wrath/Jour de colère =- (2006) : De beaux efforts, des caricatures partout, un mélange de moralisme humaniste et archaïque pour conclure. Plaisir coupable, pour les enfants des années 80 ou 90. 446-354. (42)

 

Mini-Critiques 2023 : Dec, Nov, Oct, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2022 : Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2021: Dec, Nov, Oct, Sep, Aou, Jul, Jun, Mai, Avr, Mar, Fev, Jan. 2020: Dec, Nov, Oct, Sept, 15, 14, 13. 2019: 12, 11, 10. 2018: 9, 8. 2017: 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Mini Mubi : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.

Mini Courts : 2021, 2020, 4, 3, 2, 1. Courts & moyens Mubi : 4, 3, 2, 1.

Mini Revus : 2020, 1ou2018/2019

 

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