SÉANCES EXPRESS n°23

29 Fév

> Antibodies** (62) thriller allemand

> Pars vite et reviens tard* (38) polar français

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ANTIBODIES **

3sur5  Antibodies est un thriller psychologique assez passionnant, en dépit de quelques lourdeurs. Ce film allemand s’inscrit ouvertement dans la filiation du Silence des Agneaux et raconte comment un policier tente de résoudre une affaire en consultant un tueur en série retenu prisonnier (à l’image de Hannibal Lecter, dont Gabriel Engel s’affiche comme une version humaine et odieuse, au perfectionnisme plus malsain qu’exaltant).

Antibodies n’est pas complètement à la hauteur de ses ambitions de polar philosophique. L’étude de mœurs qu’il lie à l’investigation criminelle lui ouvre de belles perspectives, nourri un scénario solide. Sur le fond cependant Antibodies semble plus compassé. Les idées, les prémisses à la base des personnages et histoires imbriquées, sont et restent excellent ; mais l’emprise du psychopathe sur Michael ne vaut que d’un point de vue mécanique, le reste étant méchamment superficiel, y compris les flonflon de la liturgie.

Au-delà de ses qualités artistiques, l’un des atouts du film de Christian Alvart est tout simplement son personnage principal. On éprouve une sympathie contrastée pour Michael Martens (Wotan Wilke Mohring), ce flic arraché à sa campagne, troublé dans sa foi et ses repères, en pleine crise introspective. Le film est surtout l’histoire de sa renaissance, au travers d’une affaire monstrueuse soulevant le fond de son âme.

Note globale 60

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Suggestions… The Pledge + Le Parfum

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PARS VITE ET REVIENS TARD *

2sur5  C‘est l’un de ces policiers français à succès des années 2000, à l’image de Ne le dis à personne ou Les Rivières pourpres, adapté comme eux d’un best-seller (celui de Fred Vargas ici). La comparaison s’arrête là et n’inclut même pas les chiffres du box-office, plutôt mitigés.

La peste entre dans Paris ! Pars vite voit grand et séduit pour ça. Il fallait cet enthousiasme pour le remplir, or il est absent. Confié au réalisateur de Indochine, Pars vite ressemble à ces téléfilms morbides du service public : éclairages saturés, acteurs lourds limite parodiques, sujet vide, narration aveugle, folklores ringards à la Belphégor.

Le défaut curieux c’est l’absence de gestion du temps. Tout s’écoule de façon égale, les temps forts sont noyés dans le flot commun, la tonalité reste toujours la même, les personnages ne semblent pas touchés par les événements. Derrière ce que posent le scénario et les faits, c’est comme s’il ne se passait rien. Les amateurs des aventures du commissaire Adamsberg seront frustrés de le voir aussi galvaudé que tout l’univers dans lequel il déambule. Les autres ne pourront pas deviner en quoi l’œuvre adaptée fait une différence.

Note globale 39

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Suggestions… Le Couperet 

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