SÉANCES EXPRESS n°33

28 Mar

> Cabin Fever*** (64) horreur

> Le cas 39*** (64) thriller fantastique, drame

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CABIN FEVER ***

3sur5  Pour son premier film, Eli Roth est clairement dans le sillage de son maître Tarantino. En terme de choix et méthodes de cinéma, non de style. En effet, sans la mine de références composant le film (Ebola Syndrome notamment), lui et son scénario seraient vierges et inconsistants.

Cabin Fever est trivial évidemment. Il ré-actualise l’horreur typique des 70s, les slashers de Romero, Craven et Hooper et renvoie à Evil Dead en particulier. On peut même dire que c’est un spectacle résolument pittoresque, outrancier et sans profondeur. Et pourtant cette transparence conforte le plaisir éprouvé. Cabin Fever est un exercice de style consistant à mettre le feu aux traditions du genre.

Le spectacle est toujours en crise, flirte avec l’abstraction à l’image de Hostel qui suivra, dont il n’a pas le pouvoir de séduction. Mais il dégage lui aussi un charme bizarre, entre le soap à la Twin Peaks et la farce potache (le flic aux faux airs de Gunther). L’Amérique profonde devient une jungle de tous les dangers, l’horreur une banalité contagieuse. De vrais moments magiques ou de comédie viennent se coller partout en insufflant une vitalité supplémentaire à un récit fabriqué autour des performances.

Cette combinaison de classicisme et de brutalité, de pure beaufitude et de raffinement est un succès. Ce côté grindhouse adolescent est proche de ce qu’avait tenté Slither, qui lui était autrement poussif et ennuyeux.

Note globale 64

Page Allocine & IMDB   + Zoga sur SC

Suggestions… Tucker & Dale fightent le Mal + Arac Attack + Dreamcatcher

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LE CAS 39 ***

3sur5  Lynché par la critique aux USA et couvert de tomates sur Rottentomatoes, Le cas 39 n’a pas eu les honneurs de la sortie en salles en France, alors que celle en Amérique a été repoussée plusieurs fois, jusqu’à se produire deux ans après la date initiale. Le sort de ce thriller semble injuste, le dédain à son égard incompréhensible.

Ce film de Christian Alvart est une pure série B, plus catégoriquement que les précédents (Antibodies et Pandorum). La mise en scène y est toujours aussi remarquable, notamment par ses enchaînements malins ; et on retrouve ce goût des scénarios tortueux et habiles.

Porté par des acteurs excellents (dont Renée Zellweger – héroïne de Bridget Jones), Le cas 39 raconte l’aliénation d’une assistante sociale par une petite fille de dix ans qu’elle a tirée des griffes de ses parents alors qu’ils tentaient de la tuer. À l’instar de Esther ou Joshua, tournés après ce Cas 39 et plus ou moins dans la filiation de La Malédiction, la gamine s’avère responsable des malheurs qui l’entoure et sa présence dérange ceux qui cherchent à la secourir.

Tout le long, Christian Alvart brouille les pistes. La source et l’influence de la folie sont difficiles à mesurer, les frontières ne sont pas étanches. Mais la plupart du temps, on ne doute pas ; on est dans l’expectative et sous la menace. Jusqu’où le mal va contaminer et surtout, que peut-on contre lui ? Car Le Cas 39 est bien l’histoire d’un combat pour la vie et l’harmonie face au Mal, dont le vice s’exprime dans toute sa pureté, sans justification ni motivation.

Note globale 64

Page Allocine & IMDB    + Zoga sur SC

Suggestions… Esther + The Children + Dark Skies

Note arrondie de 63 à 64 suite à la suppression des notes impaires.

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