LA CHASSE – CRUISING =-

30 Août

Après les fastes 70s ou L’Exorciste puis French Connection lui ont assuré la consécration internationale, William Friedkin est déjà une valeur à la baisse lorsqu’il tourne, en 1980, le fragment le plus polémique de son œuvre. Amputé de 40 minutes, Crusing ouvre la porte du milieu SM-cuir new-yorkais, rempli de faux machos, de beaufs trashs mais folles, de poètes maudits pathétiques. Al Pacino, déjà fiché gay-friendly pour son rôle de gangster au grand cœur d’Un après-midi de chien (1976), infiltre ce milieu pour les besoins d’une enquête (attirer un tueur se focalisant sur les bruns filiformes), se fondant dans la peau d’un homosexuel. Cruising évoque la dualité entre son rôle factice, mais perturbant, auprès de cette communauté, et son univers quotidien d’élection.

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S’il a déchaîné la colère d’activistes à sa sortie, Cruising a séduit beaucoup de ses contemporains, y compris auprès du milieu évoqué et jusqu’à devenir un  »film-culte » attirant la bienveillance des gardiens du temple. Cruising n’est pourtant qu’un film de formaliste académique jouant à se faire peur, mais totalement à court de fantasmes comme de vision. Graphiquement, Friedkin s’applique à troquer la brume industrielle habituelle de ses films pour y substituer des éclairages saturés et assurément suaves et morbides – naturellement, c’est pour rendre l’espace commun traditionnel plus immaculé et terne encore, voir inhumain et dépressif. Avec Friedkin, il y a deux camps : la grisaille neutre ou l’horreur et le stress.

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Esthétiquement et conceptuellement, Cruising se voudrait allégorie de la décadence, mais ne sait ni quand ni comment oser. L’attraction vers une  »alter-sexualité » est forcément pathologique, ou bien le fait de minables, pour lesquels Friedkin nourrit une empathie manifeste (notamment avec le voisin d’Al Pacino) mais tout en les accablant de vicissitudes déplorables. Ceux-là sont tous des pseudo-marginaux qui finiront en bas de l’échelle (« pas le choix, j’irais travailler comme tout le monde »), ou bien de réels désaxés épanouis dans le monde des ténèbres (mais pour ces derniers, Friedkin n’a rien à dire, alors il se contente de les épingler tout en restant à bonne distance -le transi mutique suivant Al Pacino après la soirée cops & queers).

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Friedkin use de la provocation sans avoir de véritable propos ; le sujet doit faire sens en lui-même, son aura underground est censée conférer au film une dimension mécaniquement tendancieuse. Cette approche trahit l’essence de Cruising, film d’un plouc formulant le Monde selon les images très primaires de l’être social passablement inculte mais appliqué et sans doute, loyal aux poncifs érigés en vérités finales. Un plouc mental, plouc par rapport à sa compréhension de la Civilisation et des systèmes autour de lui. Cruising n’est qu’un reportage pompier sur les  »folles » et les  »dépravés », qu’ils soient artistes, obsédés sexuels ou psycho-killers ; tout l’esprit et le poids de la perception mainstream des 70s l’écrase. Sauf que c’est un film sur les  »folles » et les  »dépravés » qui n’en fait pas de sales bêtes facétieuses ou des êtres maladifs au bord du gouffre, mais entend traiter ce groupe humain de façon grave, objective et sérieuse.

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Sauf qu’ici tout n’est qu’exotisme  »glauque », épate-bourgeois de circonstance et de scabreuse envergure. Friedkin se sert d’une communauté propre à nourrir les fantasmes et, par sa transgression la plus immédiate (se soustraire à l’ordre naturel, tout de même), plus propre à contenir et exulter les désirs les plus socialement inhibés. Friedkin ne peut donc avoir d’autre angle de vue que celui du touriste venu flirter avec la crasse et le danger, tout en restant prudemment en arrière, à observer les autres dans le déchaînement de leurs passions charnelles et parfois de leurs pulsions de mort.

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A ce titre Cruising, voyage  »torturé » totalement cheap et puéril, est une grosse déception. En-dehors de quelques suggestions racoleuses (comme un bon vieux fist au milieu de la parade et des cocktails), il n’y a rien de bien rentre-dedans. Les scènes coupées n’auraient que contribué à l’effet-catalogue naif mais précis et le problème serait resté ; Cruising est toujours une visite guidée dans la branche urbaine, estudiantine et moustachue des gays. Al Pacino est dévoré par les doutes, mais cet aspect est totalement négligé au profit du déroulement de l’enquête ; le film ne consiste qu’en un va-et-vient entre plongeon lourdaud et retour à la surface miteux pour dresser le rapport avec la hiérarchie.

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Cette Chasse potentiellement oppressante tant elle ne laisse aucune zone de répit hors de la trajectoire dépeinte, est en fait terriblement ennuyeuse, car c’est une escapade de confort, ne donnant la nausée qu’à son participant. Mais il ne semble n’y avoir aucune conséquence ni implication hormis physique ; même le statut sexuel n’est pas évoqué et les seules influences sur le psychisme ou les croyances de l’Al Pacino en cours ou après l’immersion ne sont que des grosse vignettes bourrines, comme cet atroce final, sorte de parodie chabrolienne involontaire du Locataire de Polanski.

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Seule combinaison, seul lien abstrait et idée esthétique du film : la très triviale correspondance entre sexe et mort. Friedkin sert de l’image subliminale sans ménagement lors des meurtres, confondant cette action avec la pénétration sexuelle. C’est le climax émotionnel et reptilien du film. Dans la foulée de cette quête de noirceur compulsive, un autre motif intéressant cimente le récit, c’est tout simplement le tueur homo mais luttant contre ses pulsions. Ou plutôt, négociant avec : il les accomplit physiquement, voir esthétiquement (sa tenue de cuir noir) pour en parallèle les réprimer et surtout les condamner et les combattre sur le plan spirituel, éthique. De toute évidence, cet espèce d’homo refoulé (« Tu m’as forcé à le faire »), facette comme une autre du serial killer idéologisant et projetant l’ennemi (parfois celui de la société – on peut croire que c’est le cas ici, mais on en saura rien) sur ses victimes. Il s’agit bien d’une lutte entre le  »Surmoi » et le  »Ça », comme le diagnostiqueraient les adeptes de la psychanalyse. Avec un  »Ça » surmoitisé, autrement dit allié à la branche  »parentale » de l’inconscient : les intentions perverses sont justifiées par la morale ou un code de conduite, voir par des normes sociales. Le cadre normatif contraint la pulsion à se justifier ; l’excuse doit arranger tout le monde, même si elle est trop paradoxale pour être expérimentée au grand jour, pour devenir une structure exhibée . Mais le tueur et ses mobiles n’intéressent pas Friedkin (préférez Ténèbres d’Argento – même si c’est à la marge), tout émoustillé par son vertige artificiel. Aujourd’hui plus qu’hier, le film n’interpelle guère (il divertit, promet sans donner, mais ne pénètre pas), que ce soit en tant que thriller ou immersion en terre inconnue ou zone à hauts risques. C’est plutôt une sorte de récréation culturelle, de pause ludique pour cinéphiles.

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Note globale 42

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Page Allocine

Article-diffusion TV sur Yagg 

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Voir l’index cinéma de Zogarok

12 Réponses to “LA CHASSE – CRUISING =-”

  1. Voracinéphile août 30, 2012 à 11:04 #

    Voilà un avis pour le moins tranché sur cette oeuvre de Friedkin. Pour ma part, j’avais trouvé ce film sympathique, même si le réal prend en effet largement ses distances en se contentant de filmer les images fréquemment associées au monde homo (et je prend encore de la distance en rajoutant des années 80). Dommage que Friedkin n’ait pas beaucoup développé son tueur (on sent que tu avais une bonne attente là dessus vu le développement que tu accordes aux deux idées « bateau » du film : l’association sexe/mort et le tueur qui agit au nom de sa morale), il apparaît en effet que derrière les faits, il n’y a pas d’avis. Pour ma part, je me souviens surtout du caméo de Joe Spinnel en flic pourri (un rôle qui ne dépareille pas dans son CV, je n’ai pas encore vu un seul film où il jouait un gentil).
    Sinon, pas grand chose à voir, mais vu que je viens de découvrir une petite collection de dvds de Fassbinder dans la médiathèque de ma fac, j’aurais aimé relire ton article sur Querelle avant d’emprunter. Mais il semble avoir disparu, je ne l’ai retrouvé nulle part…

    • zogarok août 30, 2012 à 19:50 #

      Tu m’as fait peur avec Querelle ; surtout que c’est un des articles les plus lus sur le Blog (souvent dans le Top10).
      Il est pourtant toujours bien là :

      QUERELLE +

      Mais le moteur de recherche a quelques approximations, j’ai vu ça avec d’autres articles. Peut-être que les titres et les commentaires ne comptent pas ?

      Sinon, depuis quelques semaines, j’ai crée un Index Cinéma, largement renforcé depuis (pas loin des deux-tiers des chroniques doivent être intégrées maintenant) :
      https://zogarok.wordpress.com/about/index-du-blog/index-du-blog-cinema/

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      Sur le fond c’est très basique, caricatural, avec un côté MANIAC du pauvre pour l’intrigue. Le contexte et les « arguments » de Friedkin sont les véritables marqueurs du film. Le tueur n’est que « l’élément déclencheur », il n’est rien, sauf un pédé dégénéré de plus dans le cinéma hollywoodien… Pédé dégénéré ou fiotte polissée, voilà les deux formules gays affectionnées par le cinéma américain.
      Je n’ai pas relevé pour Spinnel, mais j’ai vu MANIAC après CRUISING. Avec son physique (et apparemment son histoire personnelle), il était prédestiné à ce genre de rôles, ou bien à celui de dangereux autiste.
      Bref, pas vu de symboles forts dans Maniac (correction lendemain : dans CRUISING), rien que des dragues, du « hard », de l’épate-mégère…

  2. Voracinéphile août 30, 2012 à 21:08 #

    Désolé pour les sueurs froides avec querelles, je ne sais pas comment je m’y suis pris, mais j’ai réussi à ne pas le trouver avant hier soir…
    Clair que le cinéma ricain manque de finesse avec ses archétypes homosexuels. Philadelphia semble devoir faire autorité en la matière, et il est vrai qu’il possède quelques pistes intéressantes, je ne suis pas pleinement convaincu. Monster m’avait davantage emballé, même si l’homosexualité n’est pas son premier sujet.
    Tiens, tu as vu Maniac. Niveau symboles forts dans Maniac, il n’y en a pas vraiment. J’y vois surtout un gros film gore pour toutes les mises en scène gratinées de meurtres, mais quelques pistes psychologiques restent intéressantes. Par exemple, quand le psychopathe est seul au milieu de ses mannequins, il ne parle pas de lui même, il ne fait que répéter les paroles de sa mère. Et quand il torture un mannequin à scalp, ça correspond souvent aux cicatrices qu’il a sur le corps. Mais je suis d’accord que la fin pseudo morale où il se suicide, c’est un peu gros après l’avalanche de violence qu’on a subie… Un remake est en cours, produit par Aja, et où le tueur sera incarné par Elija Wood. Hâte de le voir.

    • zogarok août 30, 2012 à 22:41 #

      Tu as totalement raison en évoquant cette absence de symboles et la nature de MANIAC, film gore de haute volée. Il a un côté assez opératique dans son approche, avec des bouffées terre-à-terre bien tranchées et malsaines : c’est ce qui, à mon sens, fait sa force et son pouvoir d’attraction. L’exploration psy n’est pas forcément une bonne idée, ni un principe très applicable. Un film strictement « psy » n’existe pas, mais avec toute une série d’artifices, de rituels, toute une mise en scène dans l’environnement des personnages, on pousse le principe à son maximum. C’est ce que je trouve à HELLRAISER ; et dans MANIAC. Mais chacun dans son monde et son registre.
      Les symboles sont surtout esthétiques : aversion des femmes, morale fumeuse, masques sociaux très fragiles (même le tueur de Maniac arrive à en avoir), etc. Tout ça n’est pas « analytique », mais ça peut avoir un sens profond, quand un cinéaste cerne au-delà de l’image, suggère ses implications. Ca, ça n’existe pas dans CRUISING. Ca existe dans MANIAC mais, pour autant, celui qui voudra évoquer un sujet psy ne s’appuiera jamais sur ce film, qui n’a pas le souci clinique (SCHIZOPHRENIA est plus axé vers ça, même si c’est naif -ou désuet 30 ans après).

  3. Voracinéphile août 30, 2012 à 23:33 #

    Tiens, tu es le premier cinéphile que je lis qui dénigre (le terme est un peu fort, disons que tu trouves mal appropriée) la psychologie avec un film de psychopathe. Je suis d’accord que la psychologie passe essentiellement par des détails que tu résumes par « artifices » (sans connotation péjorative d’ailleurs), mais cet angle « intellectualisant », classique maintenant, cherche souvent ce qu’il y a derrière la barbarie. Une question naturelle en face des psychopathes, erreurs de société et cas à part dans la justice (relèvent-ils de la médecine ou de la justice ? La question est éternelle…). Question film psy, The Cell doit être l’un des plus chiadés dans le sens où il accumule les symboles et où la grande majorité des séquences oniriques se focalisent sur des détails qui touchent de près le psychopathe.
    Je crois comprendre ce que tu veux dire par l’absence d’analytique, mais en y réfléchissant, faire un film analytique serait particulièrement difficile (expliquer sans être lourd…). Maniac ne cherche clairement pas à aller sur le terrain. Il donne des pistes (curieusement, aucun flash back, notre maniaque revit simplement son passé par l’intermédiaire des dialogues), fait dans le gore sale (on tient l’un des maquillages de Tom Savini les plus marquants de sa carrière avec sa tête qui explose, c’est au moins aussi marquant que l’ouverture de Scanners) et le fait divers. Schizophrenia est un cas moins connu, mais intéressant pour sa voix off intrusive. J’avais trouvé le résultat atypique, mais il est clair que le film, bien que plus proche de la pensée de son personnage, filme également un fait divers. Les pensées contradictoires pendant les meurtres n’expliquent rien, ils créent juste un décalage malsain. Décalage que j’avais pris comme de l’humour noir en son temps (j’ai toujours une hésitation entre malsain sérieux ou humour noir devant ce film, encouragé par ma récente redécouverte de C’est arrivé près de chez vous, qui pour le coup lui se révèle vraiment dérangeant en jouant à fond sur l’ambiguité).
    Un dernier film fait-divers reste à voir sur le sujet « quotidien d’un psychopathe » : Henri portrait d’un serial Killer. Lui pour le coup, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de détails psychologiques. C’est juste un psychopathe qui s’en prend à des femmes, et un de ses ami qui partage avec lui son appart prend peu à peu goût au meurtre, devenant à la longue incontrôlable. La mise en scène intimiste, la gratuité de la violence, le masque social du fameux Henri, il y a toujours ces détails classiques, mais le récit m’avais semblé plus spontané, sans surenchère.

    • zogarok août 31, 2012 à 18:20 #

      En effet : ce n’est pas la psychologie le problème, c’est de vouloir en faire. MANIAC dit beaucoup sur l’état de son tueur, SCHIZOPHRENIA ne fait que ça (le résultat est paradoxal) ; mais il n’y a pas de volonté ni de faire un roman psy, ni de dresser un tableau clinique (qui alourdirait forcément – voir inhiberait la représentation). Et ce n’est pas non plus dans le « ressenti », ou ce genre de choses immédiates, émotionnelles mais superficielles : ce sont des peintures fortes. C’est ça qui insuffle leur vigueur « psy » ; c’est aussi parce qu’il est bavard, nominaliste surtout, que ANGST est une brillante (et « réelle ») représentation en même temps qu’il fait des choix un peu patauds (la voix-off nuisant autant à l’intensité qu’à la profondeur éventuelle).
      MANIAC fait vivre, le film est une sorte de sanctuaire de son personnage ; on cherche tous un sanctuaire (sinon c’est l’akoibonisme), et celui-là devra tout contenir de nous ou de nos envies, donc de notre psychologie. C’est toujours ainsi que sont fait les « vrais » films psychologiques : on entre dans la forteresse, les paysages intimes.

  4. Amedar Consulting août 31, 2012 à 04:44 #

    I relish, result in I found just what I used to be having a look for. You have ended my four day long hunt! God Bless you man. Have a great day. Bye

    • zogarok septembre 3, 2012 à 10:09 #

      Bonjour, je précise que vous étiez déjà passé sur le Blog pour me déposer un pavé sous forme d’éloge paradoxal, ou vous disiez tout le bien de Zogarok tout en pointant une perte d’inspiration dans les dernières chroniques (sur l’article de REBELLE je crois, ou aux alentours).
      J’avais laissé le précédent message dans les « Indésirables » (jusqu’à ce qu’il soit supprimé automatiquement), assez vexé mais aussi suspicieux, je dois avouer mon tort.
      Puisque votre message n’est pas automatique et que c’est la seconde fois, je valide. Merci de votre passage.

  5. lecabinetdesrugosites août 31, 2012 à 11:52 #

    Bonjour, je l’ai revu il y a un an environ, et vraiment oui ce film pèse trois tonnes. Oui cet univers glauque existe aussi, mais c’est trop stabiloté. Je te conseille avec le même sujet « Partners » avec Ryan O’Neal et John Hurt, beaucoup plus fun.

    • zogarok août 31, 2012 à 18:22 #

      Je prend note ; un film réussi sur le même « sujet », je suis preneur.

  6. Princécranoir septembre 1, 2012 à 09:06 #

    Intéressante et instructive (psych)analyse à charge du « Cruising » de Friedkin. Je l’ai vu il y a une paye mais j’en garde le souvenir d’un film assez puissant au contraire, bien moins schématique que ce qui est décrit ci-dessus. L’ambiguité du personnage et l’incertitude qui marque la conclusion me semblent au contraire assez originales et symptomatiques des films de Friedkin (elle annonce notamment les thèmes de l’excellent « To live and die in LA »). Après je peux comprendre qu’on soit allergique au cinéma de Friedkin qui a pour lui d’être très empreint de la personnalité du cinéaste.

    • zogarok septembre 1, 2012 à 12:15 #

      Bonjour PrinceCranoir, bienvenue sur ce blog. Il est possible que je sois touché par cette allergie à Friedkin ; j’ai accroché à BUG et me rend compte en tapant cette réponse que c’est un très bon souvenir cinéphile ; mais L’EXORCISTE m’a saoulé au plus haut point. J’ai trouvé que l’ambiguité sexuelle était presque un élément du décors, un passage obligé. Friedkin déroule quelque chose qu’il ne maîtrise pas. Ce qui l’intéresse sur le film est sans doute formel : il copie-colle des méthodes empruntées, le serial-killer névrosé, la ville salle et hypocrite, l’imagerie de bazar des « déviants », ce genre de choses qui ne lui appartienne pas et qu’il visite, avec brio, mais sans plus. Ce décalage, cette façon d’arpenter des terrains impropres, sont peut-être aussi le charme voir la force du film.

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