MANDY **

30 Déc

3sur5  Cosmatos fils confirme son identité de réalisateur avec ce film de genre caricatural virant au nanar volontaire explosif. Référencé à outrance (avec ses motards issus d’Hellraiser et Mad Max 2, sa proximité avec Winding Refn), Mandy s’avère plus incarné et vivant que Beyond the Black Rainbow, même si lent. Le scénario est grotesque, les clichés abondants, par exemple au début avec les parlottes sur l’oreiller entre Red et Mandy. Elles participent à répandre un peu de symbolisme utile pour la suite – à l’instar de la corne d’Abraxas et autres breloques.

Grâce à quelques expressions même confuses ou noyées dans la bizarrerie camée ou hippie, le film cultive une certaine force émotionnelle. Suffisamment pour soutenir la pose et digérer des moments de langueur excessifs. Le couple reste parfaitement creux, tandis qu’on trouve un peu plus d’épaisseur (même peut-être ‘psychologique’) du côté de la secte (avec son gourou tyrannique et la vieille assistante énamourée). La direction artistique est brillante même si ses dettes sont abyssales. Le rendu [‘evil psychedelic’] est généreux et généralement accompli, sauf pour les passages sous forme de bande-dessiné (évoquant Métal Hurlant), sans évolution notable à partir du premier plan.

Le son fait partie des meilleurs points. Le compositeur Johann Johannson (qui s’est précédemment illustré dans Sicario) amalgame des genres profonds mais non-extrêmes du metal avec du King Crimson ou du Vangelis revisités. Mais le meilleur vient du pétage de plombs de Nicolas Cage (en amant tragique puis en Michael Myers à Ghost Rider), permettant simultanément une prise de distance et un encouragement du ‘délire’. Après sa forge façon Conan, il part en roue libre – et le film avec dans le road-movie horrifique folklorique. Sa démarche épique de bonhomme déglingué pourrait sérieusement convaincre, ses effusions aberrantes rendent la séance jubilatoire – l’humour et la légèreté, absents de Beyond, permettent à cette séance-là de devenir séduisante.

Note globale 62

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Suggestions… Mother !, Annihilation, Hérédité, Tous les garçons aiment Mandy Lane, Revenge, The Devil’s Rejects

Scénario/Écriture (3), Casting/Personnages (5), Dialogues (4), Son/Musique-BO (7), Esthétique/Mise en scène (7), Visuel/Photo-technique (7), Originalité (6), Ambition (6), Audace (7), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (6), Pertinence/Cohérence (3)

Les +

  • direction artistique
  • Nicolas Cage
  • les excentricités des acteurs, de paysages ou de citations
  • bon équilibre grâce à l’inclusion de l’humour

Les –

  • scénario et caractères assez misérables
  • souvent traînard, d’où une perte d’intensité
  • pas lumineux
  • passages BD timorés

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