SDM 2022 (2-Juillet)

27 Oct

Massacre à la tronçonneuse =- (épouvante) : Un bon divertissement avec son tout petit lot de scènes réjouissantes (essentiellement de morts, aussi celle dans son ensemble du bus). Le scénario est décemment tenu jusqu’aux deux tiers, où vient le temps de lâcher la sauce et d’abandonner tout espoir de conclusion raisonnable ou solide. La vieille survivante pompée sur celle du Halloween 2018, lui-même une suite d’un classique de l’horreur sortie quarante ans après et choisissant d’ignorer (les errements de) la saga, n’aura donc servi qu’à meubler avant d’être joyeusement sacrifiée et d’exulter ses cinquante années de haine dans la débilité. 377-366. (54)

Mad God + (fantaisie) : Film en stop-motion entamé en 1990 et repris dix ans avant sa sortie par une référence des effets visuels, Phil Tippett connu pour L’empire contre-attaque et la saga RoboCop. L’ampleur du travail et de la démonstration impressionnent (peu de moments semblent ‘cheap’ malgré le style de production), l’écosystème monstrueux passionne (ou rebute, la faible popularité du film joue donc en sa faveur). La traversée se fait sans paroles, cris et borborygmes autorisés. Le missionnaire anonyme déambule dans un univers industriel miteux sans grâce ni pitié, où tout sera retenu contre vous si par hasard votre existence était aperçue – mais c’est peut-être ‘humaniser’ ce qui tient davantage d’un choc de réflexes animaux face à l’arbitraire du chaos et de despotes puérils. À la fois fugue et dystopie, Mad God donne l’impression d’une Humanité soumise à une simulation de royaume du Mal, sans échappatoire, sans repos ni compensations, sans espoir – où l’once de rationalité et de haute technologie s’emploie à asservir des êtres interchangeables, privés de toute autonomie. 687-898. (8+)

The Northman + (action) : Malgré des kitscheries endiablées, splendide film d’aventures auprès d’un schizo ‘traditional warrior’. Le film arrive à surprendre par l’ampleur ou le degré de ce qui survient, en particulier avec la réaction de la mère (Kidman) que j’imaginait ‘simplement’ décevante et odieuse. Beaucoup plus abordable que Lighthouse et The Witch, c’est une nouvelle réussite pour Robert Eggers (encore un des meilleurs films de l’année), en train de devenir une nouvelle ‘valeur sûre’ comme Winding Refn il y a une décennie… 787-688. (78)

After blue (paradis sale) – (fantaisie France) : Cinéma homo-curieux et homo bipolaire (flamboyant et pourtant ‘amorphe’) parti pour recycler des fantasmes masculins primaires – ou des caricatures de ce qu’ils seraient censés être (type combats de femelles) ; mais s’arrête trop vite quand il avance vers des promesses plus agréables. Concrètement c’est du Z à paillettes, un bric-à-brac stylisé à partir d’objets du grenier ou de la cuisine des copains. Surnagent quelques punchline de Sternberg. C’est laborieux et surtout évanescent, assommant entre ses nombreux éclats, souvent émoussés (comme cette créature d’Innsmouth) ; c’est déluré et pourtant va jamais assez loin. Une souffrance (heureusement pas assez ‘intense’ pour devenir ‘grande’) pour ma part, comme je n’ai pu lui réserver le sort normal pour les mauvais films (et le commun des vidéos hors-musique ou fiction) : lecture accélérée. Ce film me fait penser à ces individus raffinés qui trouvent toujours qu’il y a trop de chair même quand tout est objectivement attirant ; ici, on en a le revers, tout ce qui ose dépasser sera recouvert de gélatine verte et de glu porcine. Il n’y a de femmes ou filles que frêles et hallucinées, ou bien garçonnes, viriles ; en groupe, on dirait des idiots éméchés, des sorcières en perdition ou des nonnes pétrifiées. Cheveux courts, manières rustres – ou pleurnicheries ampoulées et ras-les-hormones : des femmes affranchies ! Il en faut pour tous les mauvais goûts, mais il est temps d’arrêter de croire en Mandico. 253-243. (26)

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