SDM 2020 (2 : Février – Mai)

3 Juin

Pour cette seconde vague, de films vus pendant l’arrivée de la crise Covid et le confinement :

  • Le cas Richard Jewell (drame, USA Eastwood et Kathy Bates)
  • Kubrick par Kubrick (documentaire)
  • Guns Akimbo (action, USA)
  • Pinocchio (fantastique, Italie)
  • Forte (comédie, France)

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Le cas Richard Jewell *** : Une réussite sur le plan émotionnel. Envers ce gros Richard c’est compatissant et honnête, envers le cas judiciaire c’est équilibré. On voit un bonhomme un peu crétin d’une bonne volonté désarmante ; un Charlie-charlie du camp conservateur et ‘law and order’. Malgré son obsession des règles et de la sécurité collectives, son inadaptation et sa consistance me l’ont rendu sympathique ; l’interprète, qui jouait le pitoyable ‘stratège’ dans Moi Tonya, est soit taillé spécifiquement pour ce rôle soit un acteur d’exception – avec une présence qui sûrement n’inspire pas l’admiration, néanmoins captivante. Sur le fond le film m’a semblé peu interpellant et pas assez creusé ou déterminé pour devenir pertinent. Certaines réactions, ou des traits de personnages importants paraissent forcés – comme le revirement de la journaliste jouée par Olivia Wilde. La défense de l’avocat de Richard, spécialement son laïus dans les locaux des journalistes, est ridicule et relève du populisme bas-de-gamme et passe-partout (un cri de cœur avec lequel personne ne risquerai de se compromettre). Le film lui-même est plus convaincant comme démonstration contre les emballements ou simplement consensus médiatiques à l’égard des acteurs dépourvus des moyens de répliquer [ou de faire entendre leur réplique, si l’affaire avait lieu aujourd’hui]. Vu en salle. (68)

Kubrick par Kubrick ** : Documentaire diffusé par Arte sur son site et sur son relais Youtube. Des généralités. Se préoccupe de Shining, Orange mécanique et 2001, ponctuellement de Barry Lyndon et minimalement des Sentiers de la gloire, un peu de Spartacus et Full Metal Jacket, enfin d’Eyes Wide Shut pour lequel on ne voit que le bout de la lorgnette niaise et des interviews kitsch. Folamour et L’ultime razzia tout juste visuellement cités, contrairement aux premiers essais jugés prétentieux par le vieux Kubrick. Évitez ce doc si vous n’avez pas fini de voir les films cités. Vu sur le site d’Arte. (52)

Guns Akimbo * : Radcliffe poursuit dans la bouffonnerie stylisée après film Swiss Army Man. Tient ses promesses en terme de rythme et de désinhibition. Le tandem est plus sympathique que crédible, les acteurs font meilleur effet que leurs personnages. Ajoute incohérences aux invraisemblances qu’on avait intérêt à accepter d’entrée de jeu – sous peine de vivre un petit enfer. Se tire de façon un peu trop convenue et débile, avec une conclusion confuse accumulant les loupés. Vu grâce à PrimeVideo. (42)

Pinocchio *** : Serait une adaptation fidèle contrairement au Disney de 1940. C’est beau et Benigni est entièrement supportable. Vu sur PrimeVideo. (72)

Forte * : Nouvelle comédie sur l’acceptation de soi – et des autres. Les personnages sont très ‘forcés’ (même si la connerie de Gianni par exemple justifie de bons moments) et les deux amis particulièrement louches et/ou joués de façon incongrue. Le film repose sur Nour et son interprète (une Josiane Balasko pour cette génération ?) – sans cet élément (et plusieurs points dans l’écriture) il n’est plus qu’un truc misérable où tout se traîne péniblement ; avec, c’est une comédie décente, sympathique, gentiment idiote. Par contre, si le scénario est des plus communs et minimalistes, il y a beaucoup de dialogues malins, de détails et de réactions méditées et laissant la porte ouverte à de savantes ambiguïtés. Ces qualités n’empêchent pas une issue déplorable de banalité et de complaisance mais surtout et c’est le pire, dans l’esquive : tout change dans la vie de cette fille et rien n’a changé en vérité, à commencer par son physique. Il est simplement celui d’un clown qui attire l’attention et gomme même les filles aux corps ‘universellement’ désirables, le temps d’une performance (qui occupe la même fonction que ces concours stupides en guise de conclusion de feel-good movie et programmes démagos). On peut régler le cas en acceptant que l’apprentissage de l’amour de soi suffise à tout réparer et à attirer le bonheur et les réponses espérées des autres. Bande-son plutôt dégueulasse. Vu sur PrimeVideo. (42)

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SDM 2020 : 1) Janvier, 3) Juillet – Aout.

SDM 2019. (retour en tant que mini-critiques, fin absolue des critiques systématiques)

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