SDM 2021 (2 : Juillet)

2 Sep

Pas de SDM pour Aout qui ne contient qu’OSS 117 Afrique. Les sous-notes : Écriture, Forme/Technique, Intensité/Impact ; Pertinence, Style, Sympathie.

 

Oxygène *** (fantaisie>horreur US) : Film de survie plutôt que de fantaisie, de tension plutôt que d’intrigue ; les rebondissements ont avant tout une valeur de pression psychologique et d’escalade dans l’urgence – ou l’espoir. Si la présence dans l’espace devait être un mystère réel, alors il y a effectivement un problème dans la conception ; que de nombreuses attentes soient contrariées par ce film devient inévitable. Je suis habitué à ce que la SF serve de décors plutôt que d’ingrédient premier et n’ait donc pas ressenti cette déception. Un peu de compassion suffit à apprécier l’intensité de l’épreuve de Mélanie Laurent enfermée dans son cercueil volant – et la prise de conscience de l’ensemble de ses limites (surmontée lors d’une conclusion optimiste, pourtant aride et dépeuplée dans l’immédiat absolu). Seul point regrettable : certaines réactions sont en-dessous des capacités démontrées par ailleurs par le personnage – le stress extrême explique beaucoup, mais pas les lenteurs et omissions pendant l’appel avec la vieille. Notes : 678-577. (68-)

Nomadland *** (intimisme US) : Comme ‘film de cinéma’ c’est plus proche du médiocre que du qualitatif, probablement trop en roue libre. Comme balade auprès des marginaux volontaires ou non c’est sinon juste au moins sensible et plutôt beau. Les vanités disparaissent lors des nombreuses scènes à deux. La liberté et la proximité avec la nature sont le salaire de la pauvreté et de ce mode de vie courant depuis la crise de 2008. Cette œuvre a de quoi résonner chez les décrocheurs sociaux et chez les gens des centre-villes en manque d’authenticité ; insuffisant pour être durablement acclamé mais assez pour gagner en valeur avec les années, être vu et apprécié indépendamment de la hype qui nécessairement devra tomber. Notes : 578-878. (76)

Le peuple loup *** (fantaisie>intimisme Irlande) : Une de mes principales attentes de ces dernières années ; à l’usure, je craignais la déception. Effectivement les quelques figures ou bouilles rondes éloignent le résultat de la perfection ; mais en général le dessin est beau, quelquefois splendide avec la meute ou simplement dans les bois. Le récit d’émancipation n’apporte rien de neuf mais montre une capacité à se décentrer de la morale [païenne ou ‘libérale’] défendue et de la situation de la jeune héroïne ; l’antagoniste préserve son intégrité, autrement dit l’homme à abattre a droit à la dignité. Notes : 788-787. (76)

Nobody ** (action USA) : Récréation un peu trop stupide et vaine sur la fin pour être complètement satisfaisante. Dommage que tout ne soit pas au niveau de la scène du bus ou à la rigueur de celles avec le père. Notes : 467-256. (56)

Benedetta ** (drame>action France) : Une foire un brin écœurante. Sur le plan des effets et du spectacle Benedetta croise Titane ; ses arguments sont délicieusement racoleurs et pourtant il n’est pas loin de m’avoir donné la nausée ; or la monstruosité écrase la concurrence dans Titane mais c’est un régal. Les deux films sont grotesques mais celui de Verhoeven avance avec une charge lourde, favorable aux performances mais aussi à l’obscurcissement de l’intelligence ; je laisse aux spectateurs/critiques ‘féministes’ ou woke le soin d’adorer ces démonstrations qui à mes yeux sont des outrages d’un autre temps – rafraîchis avec une fougue. Blasphémer et s’éprendre d’une mégalomane à la vertu mal comprise, voilà ce que produit ce film si on veut lui accorder du sérieux ; une gifle puérile contre l’institution religieuse, si on élève trop ce sérieux ; mieux vaut donc l’apprécier pour ses qualités absolues, celles d’un film d’exploitation érotique, que seul le talent d’exécution (et non l’ambition ou l’esprit) séparent du nanar ou du plaisir coupable universellement reconnus. On peut douter de tout concernant ce Benedetta, mais pas de son casting ou de sa force émotionnelle. Notes : 777-655. (58)

Titane *** (action>intimisme France) : voir la critique. Notes : 678-466. (66)

The Tomorrow War * (action>fantaisie USA) : Un de ces blockbusters (réels, quarts ou pseudo-) crétin, encaissable et jetable. Il donne un peu d’espoir ou de motivation au démarrage, mais déjà quand la populace est envoyée au combat sans information ni entraînement, c’est-à-dire sacrifiée vainement et méthodiquement pour donner l’illusion d’une résistance (heureusement l’incurie des gouvernements en 2020-2021 face au Covid nourrit la vraisemblance d’une telle débilité), il semble que le film n’aura comme levier que le grand-spectacle – où il est réussi mais médiocre. Ne sont à retenir que la première apparition des extraterrestres dans le bâtiment peu après l’arrivée dans le futur ; puis la scène de capture éventuellement ; l’effort épique sur la plate-forme pétrolière ; le combat final. Le reste est minable. C’est-à-dire tout le temps où les ennemis sont absents – oups ! Que l’écriture soit si médiocre et les ressorts si communs est tolérable, mais que le film s’englue à ce point dans les rapports de filiation devient gênant à l’usure – qui croit que ces scènes interminables avec la fille sont nécessaires ? S’agissait-il de la moins pire méthode de remplissage de la (copieuse) durée impartie ? Notes : 265-243. (28)

 

SDM 2021 : 1) Mai – Juin.

SDM 2020 :  5) Novembre – Décembre, 4) Septembre – Octobre, 3) Juillet – Aout, 2) Février – Mai, 1) Janvier.

SDM 2019. (retour en tant que mini-critiques, fin absolue des critiques systématiques)

 

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