THE AUTOPSY OF JANE DOE / JANE DOE IDENTITY +

4 Juin

John Doe est le pseudo attribué à un inconnu ou à l’homme ‘du commun’ chez les anglo-saxons (l’australien John Doe Vigilante amalgamait ces deux sens et préférait le second). Les cinéphiles versés dans l’horreur et le thriller le connaissent davantage grâce à son usage administratif, tous les patients et cadavres sans identité ni réclamations adoptant ce nom. Les Jane Doe ont été plus rares à l’écran, cette Autopsy par le réalisateur de Troll Hunter (le norvégien Andre Ovredal) vient donc combler un vide.

Ce huis-clos s’étale sur une soirée et suit des médecins légistes (un père [veuf] et son fils [apprenti] d’une vingtaine d’années) aux prises avec un sujet récalcitrant. Le film est resserré en tous points. La trame est assez simple et le mystère se découvre, sans entrer dans les détails. Le gore est omniprésent mais soit réaliste, soit sous le sceau de la fantaisie (approchant le Book of Blood de Clive Barker) – mélange boostant la peur réelle, faisant leurrer un instant le complot ou la simple secte (cadre policier aidant). La seconde moitié verse dans la démonstratif, conserve son efficacité mais perd en originalité. Il n’y aura pas d’approfondissement du ‘mythe’ ; comme le vieux Tommy (Brian Cox en professionnel ultime, par sa constitution et grâce à sa perte encore récente), on restera fixé au palpable et au présent – devenus extraordinaires.

Jane Doe pourrait donc paraître falot à terme, alors que sur le moment il était plutôt puissant et surtout constamment tendu. Le seul pas de côté est pour le début, avec les personnages tiers, jamais trop gourmands en motifs ou temps de présence. Les protagonistes sont chargés sans qu’on sache trop de quoi, malgré la pédagogie (toujours lourde, mais moins que la moyenne) via dialogues inopinés au démarrage. La froideur raisonnable du père, le self-control dont son fils hérite en partie, permettent de s’immiscer plus facilement et posément – dans un climat d’activité continue, pas abstrait, trop sensoriel ou méditatif. Si le spectateur n’est pas sensible à tous ces moyens utilisés pour réduire la distance avec les événements (ni à l’effet Koulechov), il verra une série B pingre et rigide. Les psychotiques sociaux de type féministe y trouveront plutôt un petit maillon dans leurs combats.

Note globale 72

Page Allocine & IMDB  + texte sur Sens Critique

Suggestions… I am not a serial killer + Pathology + Anatomie + End of the Line + Let Us Prey

Scénario/Écriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (4), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (2), Ambition (3), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (4), Pertinence/Cohérence (3)

Note arrondie de 69 à 70 suite à la mise à jour générale des notes. Porté à 72 suite à la revoyure (mars 2021).

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