SOS FANTÔMES & SA SUITE =-

6 Juil

SOS FANTÔMES **

2sur5 De Gremlins à Retour vers le futur en passant par SOS Fantômes, la décennie 1980 est marquée par l’expansion d’une nouvelle catégorie, la comédie fantastique. Ces trois films ont marquée leur génération et ont générées des suites parfois tout aussi  »cultes ». Il est possible de rester totalement en-dehors du délire, c’est particulièrement le cas pour SOS Fantômes, produit assez vain et somme toute très conventionnel, dont l’identité lâche fait le charme pour ses amateurs.

Brassant les genres, confondant les registres, SOS Fantômes joue sur tous les tableaux et n’en honore aucun. Son amalgame de sérieux plombant et d’ironie penaude donne un résultat à la fois agité et progressivement froid (sauf vers son issue euphorique), aux enchaînements pesants. Le casting est excellent, l’accroche exceptionnelle (les parapsychologues ouvrant leur entreprise de chasse aux fantômes) et les dialogues sont soignés. La déification des répliques est disproportionnée mais c’est bien sur ce terrain que le film est le plus dense et éclatant.

Ce n’est pas le cas des effets spéciaux, assez cheap, probablement parce que c’est plus marrant ; pourtant le budget est là. De plus, les apparitions sont rares, Ivan Reitman et ses scénaristes de prestige préférant se concentrer sur l’équipe de Ghostbusters et fantasmer sur le destin de leur entreprise. Elle connaît une irrésistible gloire : visionnaire, controversée mais populaire, elle marque doublement une transgression de la réalité commune. Il est logique que les publics jeunes aient adhérés en masse et entretiennent encore ce totem.

La suite sommaire et criarde peut à la marge réhabiliter cette première mouture, car elle contient l’essentiel et authentique, non ses copies ou dérivés (le plus saillant sera la balade de la Statue de la Liberté). On retrouve le morceau culte avant modification et les démonstrations sont déjà plus intenses que dans SOS II (en-dehors du tableau maudit difficile à ranger au même niveau que les autres créatures) : nous avons droit à plusieurs monstres et à leurs grosses scènes (qu’on pourra juger nanardes ou grotesques – des maux qui sauf en temps ‘d’Horreur’ premier degré pour adultes n’en sont pas). Weaver paraît moins crédible que dans le II même si sa relative excentricité du personnage la protège davantage de l’illégitimité.

Note globale 52

 

Page Allocine & IMDB      + Zoga sur SC

Suggestions… Fantômes contre Fantômes + Casper

Note arrondie de 53 à 52 suite au second visionnage (février 2019) et à la mise à jour générale. Ajout du dernier paragraphe.

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SOS FANTÔMES 2 **

2sur5  Fidèle à son prédécesseur à en flirter avec le copycat, SOS Fantômes 2 s’en distingue néanmoins par sa plus grande chaleur et fait pencher la balance vers la légèreté assumée. Toutefois s’y affirme la même pingrerie. Lorsque s’annonce un lâcher de monstres dans la ville pour boucler la séance, il semble qu’enfin soit venue l’heure des réjouissances.

Or non. Nous ne sommes pas dans Mars Attacks ni même dans les séries adaptées de SOS Fantômes, la fiction télé étant plus démonstrative et colorée que son modèle. Nous sommes dans le monde de Ghost, avec ce gentil recul pince-sans-rire. Et quand Bill Murray semble parti pour livrer une belle performance, tout est gâché très rapidement. L’opportunité de jouer sur son cynisme est saisie avec cette séquence prometteuse où il apparaît en présentateur télé d’une émission sur le paranormal, avec ses invités médiumniques.

Mais SOS va bien s’appliquer à étouffer tout son potentiel et passer cela à la trappe, pour préférer persévérer dans les gags de teenagers dépressifs se prenant pour des adultes blasés, tout psychiquement primaires soient-ils. Bill Murray se mue à l’occasion en tribun nonchalant mais là encore, il ne faut pas que cela prenne trop de place. Les genres, les acteurs, les performances : tout le monde jouit d’une parfaite égalité de présence et prend le devant de la scène pour mieux s’effacer.

Il y a toujours des bénéfices à ce manque de caractère des blockbusters, car il s’ouvre ainsi à d’agréables surprises (et donne une portion de vannes mesquines, une autre de prophétisme ludique, de mignonneries familiales ou de niaiseries comiques, de quoi contenter le plus de monde). Ici c’est Rick Moranis, dont la performance secondaire est prometteuse pour une carrière égayant les enfants amateurs de dingueries SF. À l’inverse, Sigourney Weaver est encore plus marquée dans le rôle de la jeune femme fraîche et dévouée. Et encore plus inadéquate, bien sûr ; autant que ces acteurs de 30 ans jouant les lycéens : tous ses efforts seront vains, peu importe son talent. Suffit cependant que le souvenir de ses rôles de dures à cuir soient confus ou lointains et on la trouvera simplement recevable malgré le décalage physique.

Au moins elle a la chance d’être en roue libre, ce qui n’est pas le cas des créatures pourchassées : dans les deux films, on aura très peu vus les monstres. Même le slime, cette matière rose relevant de l’Akira hollywoodien, est bien vite mis au placard. Ce n’est tout au plus qu’une matière dégueulasse qu’il faut dézinguer. Quand doivent éclore les personnages dans SOS Fantômes 2, où est le challenge ?

Note globale 46

 

Page Allocine & IMDB   + Zoga sur SC

Suggestions… Le Blob + Hellraiser 3 + Les Visiteurs en Amérique + La Fin des temps + Shocker

Note arrondie de 47 à 46 suite au second visionnage (février 2019) et à la mise à jour générale. Critique légèrement complétée (avant-dernier paragraphe).

 

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