1sur5 Insipide. À un moment du coma, on réalise soudain qu’il sera difficile d’avoir quelque chose à en dire. J’ai passé la séance à décrocher, raccrocher pour… ça. Je n’ai ressenti que l’ennui et malgré la patience que j’accorde à n’importe quel film, je n’ai rien à tirer de celui-ci. Il n’a simplement aucun sens et se situe à un niveau trop enfantin. Son humour, son esthétique et son scénario… Tout se veut expressif et limpide, tout est plat, sans caractère. Ben Stiller laisse sa prose éructer, toujours littéral, sans vision et plein de prétention, c’est justement le drame.
Manifestement il se projette sans retenue dans sa caricature de petit employé de bureau effacé, se laissant porter au gré de ses petits fantasmes puis se trouvant confronté aux urgences de sa condition. Il ne faudrait pas ignorer l’imaginatif sous le masque de l’inertie ! C’est lui que nous allons découvrir et qui va renaître. Et voici le rouleau-compresseur de la petite poésie miteuse.
Non ce personnage n’est pas émouvant, car oui ses rêves sont nuls, ses rêves puent et sont ceux d’un sous-homme. Il n’y a rien d’humain dans ses espoirs et créations, qu’une affiliation à des fantasmes fabriqués, désuets. Par ailleurs son imaginaire est goitreux, se développant au travers de cartes postales et d’une imagerie de publicitaires primaires et essoufflés. Je ne sais pas si Ben Stiller est vide, manipulateur ou psychopathe qui s’ignore. Mais sa sensibilité en carton n’a aucune espèce de naturel ou d’authenticité, c’est au mieux une abstraction poussive. Qu’il arrête de se rêver en grand garçon émancipé (oh misère ce final-là évidemment nous le subirons) ; peut-être vaut-il mieux qu’il se laisse diriger, la réalisation le rend glauque (Tonnerre sous les Tropiques rendait déjà la gêne douloureuse, singulière sensation où l’inintérêt porté confine au malaise).
Note globale 30
Page IMDB + chronique Zoga sur SC
Suggestions…
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Ma foi, un avis très engagé sur ce dernier cru de Ben Stiller (davantage que les chroniques habituelles d’ailleurs, c’est bien de le relever). Au vu de ce que tu avais déjà laissé entendre sur Tonnerre sous les tropiques, pas vraiment surpris par ce constat. Pour ma part, j’avais trouvé matière à me divertir, malgré l’outrance et la vulgarité « assumée » (régulièrement drôle, souvent excessive), dans les cabotinages de chacun des acteurs (et l’ouverture sur les fausses bandes annonces parodiques était fichtrement attachante).
Pas grand chose à en dire de plus tant que je ne l’aurais pas vu…
Si dire « Je » pour la première fois c’est être ‘engagé’ alors je le suis.. Ce que je distingue surtout dans cette chronique c’est bien l’usage du « Je » pour la première fois (en-dehors d’un article à venir ou une conclusion dérive sur le rapport perso à un film).
J’avais oublié ce « Tonnerre »… je n’ai relevé ça qu’après la vision de ce machin éprouvant.
Diantre, quelle diatribe, quel vomi ! Je suis globalement d’accord avec toi, mais bizarrement plus clément. Disons que ça se laisse regarder, il y a quelques trucs qui valent le coup, mais c’est clair que la morale gnangnan pue des pieds. C’est triste finalement d’en arriver à dire encore ce genre de choses débiles et éculées (vis ta vie, vis tes rêves) dans notre monde d’aujourd’hui. Fausse utopie gentille pour classe moyenne éplorée.
« Ca se laisse regarder » exactement : on y trouve rien, mais on suit, parce qu’il faut être tolérant aussi. Et puis.. et puis ça fait plus d’une heure qu’on est devant, que rien de consistant ou d’inattendu (alors que la surprise et l’évasion sont le sujet).. et là tu te dis : « mais pourquoi devrais-je consentir à un effort que le film, lui, n’a pas effectué ni pour moi ni pour personne ». Je suis généralement compréhensif, d’ailleurs les 1 sont rares ; mais de ce Walter Mitty, il n’y a rien à évoquer de plus que son échec absolu dans tout ce qu’il ‘entreprend’. Le « truc qui (vaudrait) le coup », ce serait une sensibilité appropriée, un univers congruent – ce qui permet de maintenir à un niveau moyen l’oeuvre de Gondry, même lorsqu’on y est allergique comme je le suis.
Ça tailler, crayon !
Je ne l’ai pas vu, mais peut-être aurait-il du remettre en cause la nature préfabriquée et hyper publicitaire des rêves d’aujourd’hui.
Ou tout simplement y être étranger. Mais il est justement dans un « folklore » préfabriqué, moche – on pense effectivement à des paysages « de rêve » de publicités, papier surtout.
Lol quelle méchanceté gratuite. J’avoue avoir bien aimé donc je passe à côté de tout ce que tu dit. C’est pas du tout mon ressenti. Le film est plan-plan et plein de bons sentiments, d’habitude je rejette, la non, je sais pas pourquoi. Donc je serais presque opposé dans la note. Sans être fan. Si on veut voir un bon film en salles il faut voir Le loup de wall street.
Oui je n’ai pas vraiment réfléchi pour cet article.. et instinctivement j’ai vomi ma méchanceté :s
« gratuite ».. je sais pas.