V POUR VENDETTA —

10 Avr

Ils l’ont démontrés avec la trilogie Matrix et notamment avec le petit dernier (Revolutions), les frères Wachowski, ces brillants faiseurs, ne savent rien faire mieux qu’embrouiller pour épater. S’ils délèguent la réalisation à James McTeigue, c’est bien eux, depuis leur poste de scénaristes, qui font battre V pour Vendetta. Déstabiliser autour de mobiles erronés dès leur base demeure leur leitmotiv : mais avec V, c’est pire encore, puisque tout ici ne consiste qu’à multiplier les amalgames autour de notions d’éducation civique inculquées de l’école primaire au lycée.

Quoi de mieux qu’une bonne vieille société totalitaire pour éponger des idées qui nous dépassent complètement, mais qu’il est de bon ton d’évoquer, quitte à en faire de la bouillie : rien, absolument rien. On songe alors, c’est qu’on est un peu naïf et fou sans doute, trouver ici un potentiel petit frère à Fight Club ou Starship TroopersMais non, voici que notre petit manuel pamphlétaire met en scène un héros masqué, sauveur populaire et terroriste cool et raffiné. Loin des héros façon Batman seconde époque, celui-ci n’est jamais contredit par des auteurs préférant le glorifier et le sanctifier, consacrer son statut d’espoir ultime et absolu du peuple. Une telle figure ne peut qu’être pétrie de paradoxes, elle est par définition manipulatrice [surtout que, cultivée ou suffisamment habile pour le laisser croire, elle sait faire fonctionner l’illusion] : V pour Vendetta n’est jamais qu’une autorité autre [et idéaliste, mais c’est un leurre, elle ne propose d’alternative qu’en semant le chaos social et prétendant permettre ainsi de remettre les points sur les  »i »].

Mais non, les Wachowski s’en foutent, ils ne laissent entrevoir aucune ambiguïté dans leur personnage. Et ils vont même assez loin [ils légitiment tous ses actes, n’interrogent rien] : la bêtise accompagne chaque mouvement de caméra, chaque recoin du script, et voici que les victimes de V acceptent leur mort [mieux, Delia, qui fut au service de ses anciens tortionnaires -V était un prisonnier-, demande à être pardonnée], que le justicier accomplit la violence au service du  »Bien ». Le personnage prétend lutter contre le fascisme, or il ne prêche aucune différence, ne fait aucune nuance, use de recettes antédiluviennes pour arriver à ses fins [on flirte avec l’esprit de  »rémission des péchés »]. L’unique proposition de son programme, c’est que chacun devienne une ombre au service d’une noble cause [bien sûr, vous ne la maîtrisez pas ; mais malheureux, elle vous donne un sens -sans que vous n’ayez plus à réfléchir]. Et pour liberté définitive, être un kamikaze[… chacun son monde, après tout ?].

Tout ce qui est ambigu, c’est de savoir à quel point les deux frères se prennent au sérieux, s’ils croient sincèrement faire illusion ou pire, s’ils imaginent avoir conçue une farce sophistiquée [dont le résultat est raté, car faible, ampoulé et transparent]. De cette entreprise prétentieuse qui se voudrait éblouissante, il ne reste que les lambeaux d’une réflexion toute-faite et morte-née ; et la mise en place, cohérente mais non sans heurts, d’un univers esthétique à l’imagerie aussi plate et la symbolique aussi nulle (et éculée) [derrière le masque, le néant] que les aspirations qui les ont motivées paraissent ambitieuses.

Le sens de l’esbroufe ici ne parvient jamais à enrayer l’ineptie générale, puisque celui-ci est au service du gros sermon démago, qu’on pourra trouver irréprochable parce qu’aussi lisse qu’un Va, vis et deviens [mais en insidieusement glauque, quand celui-là était juste profondément infantilisant]. V ne fait que creuser sa place sur des terrains déjà maintes fois foulé, pour en faire l’espace d’une pyrotechnie molle, opportuniste [pourquoi pas !] et définitivement stérile au service d’une révolution fantasmée. L’illustration est gelée, le conformisme tourne à plein, c’est Hollywood qui se prétend politiquement incorrect et pour elle, l’énième accomplissement d’une utopie [énième parce que Carnets de Voyage peut compter pour mille], l’industrialisation du rebelle passif-asthénique.

V pour Vendetta, c’est un peu ce chanteur, Grégoire, claironnant  »Toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent », soudain paré d’atours pseudo-métaphysiques, apparemment politisé à mort, alors qu’il est totalement lâche et insignifiant dans le fond, qu’il impose des réponses gratuites et vides. Ni révolution ni régression, c’est l’ineptie en marche, le statut quo dans la continuité. V comme vain, veule et vacant.

Fiche allocine 

Note amenée à 14 suite aux modifications de la grille de notation. Auparavant noté 0, donc entre 0 et 4/100.

27 Réponses to “V POUR VENDETTA —”

  1. Voracinéphile avril 10, 2012 à 22:34 #

    Vache ! Un zéro pointé, carrément ! Certains risquent de crier au scandale, la polémique va enfler et peut être qu’on regardera effectivement ce film d’un peu plus haut à l’avenir… Personnellement, j’ai toujours été agacé par V pour Vendetta, pour toute cette réputation populaire largement entretenue par le fait qu’il est bon de critiquer les dictatures. Mais il faut aussi comprendre le public : il apprécie qu’on l’implique dans une histoire. Hors ici, il est immédiatement placé au « bon » endroit, le discours de présentation de V le prend par la main pour lui montrer sa place : vous avez fait des erreurs, des politiques qui vous agacent vous gouvernent. Restez à vos places pour le moment, mais ayez bien en tête que vous pouvez changer les choses… Et là, la population se réveille, assoupie qu’elle était devant sa télé pour trop se préoccuper du couvre feu et de la milice qui patrouille dans les rues depuis des années. Le public, qui découvre l’univers du film, se sent impliqué par le contenu apparemment anarchiste, mais très moralement identifiable. Ce n’est à aucun moment de la subversion, et ça fait plus regretter l’excellent 1984 dans lequel John Hurt se montrait si convaincant… Ne parlons même pas de la religion (réduite à un cardinal pédophile, pas cliché du tout), V pour Vendetta est un block buster qui enfonce des portes ouvertes, mais le public aime ces histoires simples et aisément identifiables avec lesquelles il peut se rassurer sur ses bonnes intentions individuelles (alors que des films comme Par delà le Bien et le Mal restent complètement ignorés, alors qu’ils étaient plutôt bien menés et qu’ils permettent de mettre le spectateur dans le doute). Ta sévérité nous ferait presque oublier une certaine implication de Nathalie Portman dans l’affaire, mais un petit uppercut sur ce film surestimé méritait bien ce sacrifice…
    Ca me rappelle le cas de American history X, film sur le racisme toujours très apprécié, qui alterne entre la morale infantilisante (oh, en discutant avec un noir pendant des années, un néo-nazi se trouve une âme humaniste, surtout après sa sodomie par d’autres néo-nazis) et l’ambiguité idéologique (le discours vaseux du père policier en fin de film, qui assimile patrimoine national (en gros, la culture) et le rejet des cultures étrangères).

    • zogarok avril 10, 2012 à 23:11 #

      Oh comme j’aime ce genre de messages ; mais j’entend penser ainsi de plus en plus (je veux dire avec recul, scepticisme de principe et courage intellectuel – il faut se débarrasser de pas mal d’illusions, même à son propre compte, pour ça : ne pas se prendre pour un « progressiste » pour des bonnes raisons qui s’avèrent finalement être des caches-misères – encore une fois, on se fourvoie tous en partie, moi le premier, mais je fais des efforts). C’est une chose qui me rend optimiste en dépit du reste, en dépit même de la baisse de moral(e) ambiante.

      V pour Vendetta est un produit de rebellocrates et d’adolescents attardés, à un point tel que c’en est devenu le symbole de la révolution de confort. Je ne connais pas l’oeuvre, mais le film entache largement le symbole pour ma part ; lorsque les Anonymous s’en emparent, ils s’alignent sur un étendard labellisé – c’est quand même le visage de l’anticonformiste mainstream, en vente avec ses accessoires. Vaste bouffonnerie, ce serait à pleurer de rire si ce n’était pas quasiment tragique ; lors d’une éventuelle Révolution, lorsqu’un contre-pouvoir décide de chasser les totalitarismes modernes, que feront les individus derrière le masque de V ? De quel côté se rangeront-ils ? Ou verront-ils le fasciste, chez ceux qui tenteront de les délivrer ou chez ceux qui leur proposeront une prison dorée ?
      Je souligne au passage (ça c’est un truc que je n’avais pas jugé essentiel à l’époque, aujourd’hui si) que le film fait des gays des martyrs, alors qu’il n’est pas fait mention du reste de la plèbe, qui n’est jamais autre chose qu’une masse homogène, voir monochrome (même, et plus encore à mon sens, lorsqu’elle est sous le masque). Qu’est-ce que c’est que cette dictature qui bannit les différences sexuelles ? Dans un monde comme le nôtre ? Une dictature marginalise ses dissidents, ceux qui les compromettent dans ses plans ; en plus, le tyran du film n’a même pas d’idéologie derrière ses actes, il n’agit pas pour une vision du Monde, mais juste pour le Pouvoir et le contrôle. Donc, pris dans tous les sens, ce V pour Vendetta n’est qu’un produit marketing hypocrite, intellectuellement et même spirituellement d’une niaiserie, sinon d’une bassesse inouie. Une escroquerie par de gros virtuoses cyniques.

      La vacuité de ce film, c’est celle de l’état d’esprit libéral-libertaire poussé à son terme, jusqu’au point ou il ne reste plus rien, ou la haine de toutes les institutions, toutes les structures, toutes les cultures, toutes les constructions abstraites et les différences, l’a emporté au nom d’une soit-disante « liberté », alors qu’elle n’a que sa poudre aux yeux à diffuser.

      J’approuve pour American History X, cela dit et même si le film est beaucoup plus classique que V dans la forme, il est sans doute plus attachant, en raison du portrait qui est dressé. C’est insipide dans le fond, mais touchant en tant que drame humain focalisé sur l’expérience d’un individu seul. Bon, s’octroyer le nazi comme adversaire, c’est pas ce qui fournit le pamphlet le plus courageux…

      J’ai écrit cet article il y a longtemps, peut-être deux ans ou plus ; lorsque l’actualité politique sera moins intense ou omniprésente, le cinéma pourra faire un plus grand retour sur le blog, et les dizaines et dizaines de vieux articles qui sont archivés sur les anciens blogs ou disques durs se mêleront aux nouvelles publications. Sauf qu’il ne faut pas se leurrer ; des écrits anciens sur des films relativement oubliés de ma part aujourd’hui sont nécessairement en décalage avec ma façon d’écrire, de penser de maintenant. Or pour V, pas du tout : je n’ai pas eu à changer un mot ; je ne doute pas que ça viendra, mais là c’était inutile, je me suis trouvé brutal mais juste -par rapport à ce qu’en j’en aurait écrit aujourd’hui-, je crois même que j’aurais davantage bavardé maintenant (comme je viens de le faire).

  2. arielmonroe avril 11, 2012 à 10:05 #

    J’hallucine. Non vraiment, j’hallucine. Enfin pas totalement, j’ai bien compris que vous n’aimez pas les rebelles de bac à sable, même si vous avez une petite tendresse pour les défenseurs de cause perdue comme Dupont Aignan.
    Cela étant, vous n’avez pas faux. Qui aime ce film ? Les ados en mal de rébellion et les gros geeks avec leur che sur leur sac à dos, sur les murs de leur chambre et en fond d’écran sur le portable.

    • zogarok avril 11, 2012 à 13:42 #

      Ah, je suis peut-être un idéaliste illuminé, mais vous êtes un cynique un peu caricatural vous dans ce cas ! Je suis d’accord pour la description, même si ça dépasse ce cadre-là à mon sens (les altermondialistes dogmatiques qui se foutent du peuple, méprisent les cultures, ça court les rues).

      • arielmonroe avril 18, 2012 à 23:36 #

        Oui c’est vrai, en plus ce film est très aimé. J’avoue que je comprends mal le phénomène avec le recul, sauf pour des raison de « politique » pour les dogmatiques comme vous dites, mais pas seulement.

  3. Voracinéphile avril 15, 2012 à 21:45 #

    Raisonnement parfaitement aboutie et apte à affronter les prochaines années, ce qui n’est peut être pas le cas de V pour Vendetta si le public réussit à trouver un nouveau terroriste un peu moins romantique et un peu plus ancré dans notre contexte actuel. J’avais oublié cette focalisation du film sur le martyr des gays, et en effet maintenant, l’effet semble grossier, risible. Le film aurait très bien pu tapé sur les lettoniens que le résultat aurait été similaire. Mais avec les gays, on s’assure le soutien du public, qui ne veut surtout pas passer pour un homophobe. Bizarre en effet que le stratagème ne se soit pas imposé à moi la dernière fois que je l’ai vu, je pense que j’aurais arrêté le film. … Je sens que je vais programmer une projection et en dire beaucoup de mal à la fin, histoire de remuer un peu tout le monde à ce sujet.V pour Vendetta ou la vacuité d’une lutte contre le vide, puis 1984 (que personne ne regardera jusqu’au bout, parce que c’est tellement déprimant qu’on a envie de se tirer une balle, alors que c’est le modèle de dictature le plus effrayant qui ait jamais été conçu, avec en prime une résistance qui est contrôlée par le Parti, afin de réguler les derniers soubressauts d’une humanité parfaitement asservie).

    • zogarok avril 16, 2012 à 23:59 #

      Dans le même esprit, la situation actuelle permet d’illustrer plusieurs méthodes de ces leurres de la représentation démocratique. Une première, c’est d’encourager une opposition dispersée ; par exemple, lorsque plusieurs partis radicaux se partagent un pactole de 20-25% des voix de gauche (soit 10% de l’ensemble), leur mouvement devient inaudible – alors même que des leaders brutaux, des cerbères extrémistes sapent par leur simple allure ce qu’ils défendent (ça, c’est pour l’extrême-gauche, en 2002 et 2007 par exemple). Autre méthode aussi, opposer continuellement des blocs qui pourraient être de potentiels alliés (nationaux-souverainistes/radicaux et sociaux/alternatifs) – et mettre leurs segments sous tutelles (avec un Mélenchon dont l’électorat est déjà rallié à Hollande).

      Cela dit, les gays du film sont des femmes – histoire de faire écho à la libido (émergente ou contrariée – ou épanouie d’ailleurs) du mâle ; progressiste d’accord, mais la carte postale a ses limites. S’émouvoir du sort des pédés, pour un gauchiste suivant l’idéologie des copains, c’est pas très stimulant. Mieux vaut parler aux lesbiennes de combat, leur présence n’est pas gênante et leur parole hystérique, agressive, revendicative (on ne sait plus trop de quoi – d’une raison d’exister ?) se fond bien dans le décors et/ou le mouvement.

  4. Joneas juillet 31, 2013 à 18:18 #

    Je rejoins ce que tu dis. Rien à ajouter si ce n’est que sous couvert du message en apparence politiquement incorrect, ce film sert le statu quo. C’est une mise en garde contre l’avenir que nous risquons si nous laissons venir l’extrême droite. Et si nous avons l’impression de vivre dans une telle société actuellement ? Mais-c’est-du-délire-voyons-nous-sommes-libres-et-y-a-les-Droits-De-l’Homme. C’est un film lâche qui dirige toute sa critique sur son procès d’intention et qui s’exempte de toute autocritique comme tu le rappelles (j’étais mal à l’aise quand il tuait tous les flics).
    Ah oui dernier truc, c’est beau d’utiliser autant de son budget pour une explosion tape à l’œil du Parlement, mais ils auraient pu au moins en faire une crédible émanant d’une explosion dans le sous-sol, au lieu de faire exploser tout l’immeuble comme s’il était truffé d’explosifs de partout. J’ai eu un rictus de dégoût devant la scène la plus Fi/Te-ment libératrice du film (pour ceux qui connaissent le MBTI).

    • zogarok août 3, 2013 à 14:47 #

      Je n’avais pas relevée cette incohérence technique. J’étais trop scotché par ce Fi/Te et offusqué dans mon Ni pour être aussi Ti ^^

      La contre-offensive est tout aussi extrémiste, mais en se parant de présumées nobles valeurs. D’ailleurs la foule se confond derrière le même masque. Je ne sais pas si les auteurs se sont rendus compte à quel point leur petite métaphore était pertinente et représentative de leur idéal.

      Ce qu’opprime cette « extrême-droite » ce sont les minorités visibles qui aujourd’hui servent les progressistes d’étiquette : étiquette dont ils ont besoin ; en même temps, ils ne sauraient rompre avec ce « statut quo » (et puis il faut garder son public ; progressiste d’accord, mais surtout que ce soit bien perçu, immédiatement). Donc totale lâcheté du film oui, grand conformisme aussi ; un peu « Le triomphe de la volonté » d’une certaine gauche. En tout niais et liquéfié.

  5. Yac Be août 15, 2013 à 13:44 #

    Considérer ce film comme une sous merde lorsque loger ce qui mérite réellement la qualification (only God forgives) là ou on est censés trouver du bon cinéma, c’est ce qui fait de votre opinion un très beau récit dénué de réelle opinion. En vous lisant, je vois, pour ne pas vous blesser, un petit bleu du cinéma qui chercherait à camoufler son mauvais goût par sa dextérité linguistique. Une sorte de vieillard à l’esprit dépassé méprisant la popularité d’un film afin de se donner un air bourgeois peut être, je ne sais pas vraiment en fait, quelque chose apparemment pas très objectif . Je vais essayer d’abord de rectifier les petites erreurs que la critique n’a malheureusement pas encore corrigé :
    1-Le scénario, bien qu’adapté par les deux frères, ne leur appartient pas, il a pour origine un Comic nettement plus profond signé « Allan Moore », Et même si je n’aime pas cette personne, oser dire qu’il manque de talents à votre niveau ne fait qu’enfoncer votre petit esprit dans sa cage semblant très limitée
    2-Dire que dans l’histoire, on ne fait allusion qu’aux lesbiennes prouve encore une fois la faiblesse de votre analyse, en espérant qu’elle ne soit pas réellement due à une quelconque crédulité mais beaucoup plus à la mauvaise volonté qui animait votre regard dès le début. Car oui, il y avait un gay dans l’histoire, cet ami animateur qui semblait attiré par Portman, il l’était et il l’a clairement déclaré. Et oui, on a montré une image homosexuelle masculine, je me suis carrément mis à me demander s’il s’agissait du même film en lisant vos avis d’ailleurs.
    3-Lorsqu’on critique un film, on ne critique pas sa politique, et on ne nous soumet pas ses propres goûts, on les émet juste. Le fait de considérer une œuvre de déchet pour ados juste par ce qu’il n’est pas assez sophistiqué pour que tout le monde ne comprenne pas en quoi il est aussi bien distingue justement le snob et le snobisme qui s’en émane malgré lui. « Le snobisme ne donne pas de goûts, il suppléé au manque d’opinion ». J’ai personnellement regardé le film en 2011, autrement dit, bieeeen après l’ambiance populaire de l’époque, le film a vite été laissé aux oubliettes pour les ados dont vous faites allusion. Mais pour le reste, le film garde tout son sens même maintenant, et justement, il le garde encore plus maintenant, de par la politique dont il traite, de par le système médiatique qu’il démasque (et oui, le média reste l’arme la plus puissante jamais créée), et de part les magnifiques récits et textes qu’on nous fais connaître. On comprend vite d’ailleurs en regardant le film à quel point il est dangereux de se fier au gouvernement, à quel point un terroriste dit terroriste n’en est pas toujours voir très rarement un…

    • zogarok août 15, 2013 à 21:40 #

      C’est amusant comme ceux qui se donnent le rôle de sauveur d’une oeuvre soudain entachée dans un recoin du monde ont tellement ce recours au « vous » (et toujours sans parler de la personne, ni même tellement en face ou pour elle). D’autant plus que mon « je » est absent.
      Et entre « vieillard » et « bleu » il faut choisir… malheureusement les gens oublient souvent d’adapter leurs insultes. C’est dommage car de cette manière, ils révèlent leurs fixations et leurs clichés structurants ; et puis ils se privent du dialogue (virulent) qu’ils semblent pourtant chercher.

      Vous me reprochez de donner une priorité au sens politique de V (ce serait une perspective sans valeur, avec risque de subjectivité) ; puis l’éloge du film se base pourtant, quelques lignes plus loin, sur cette acuité politique.
      Concernant le scénario, je ne vois pas ce que ça change ; le modèle d’Alan Moore est traduit ici par les Wachowski. Pas inventé, certes. Et alors ? Ils ont fait le film le couteau sous la gorge ? L’ont-il renié ? Étaient ils absents, est-ce un pur produit d’exploitation qu’ils n’auraient que financé ?

      Intro / V est le seul « zéro » de tout ce blog, lancé il y a un an et demi – et l’article rédigé avant cette période.
      Pacific Rim récemment a écopé d’un 4/5 (et beaucoup le placent à ce niveau) ; et je ne suis pas enclin à enfoncer/défoncer un film (voir « La stratégie de la poussette » – ou même, sur l’année, le tout petit nombre de 1/5 -trois ou quatre sur plus de cent films visionnés, aucun zéro).
      1 / il va falloir arrête d’en revenir à cette notion de « talent » (comme celle du « snobisme » – qui est un peu l’anathème standard). D’ailleurs, ce n’est pas mon sujet.
      2 / je n’ai jamais dit ça. J’ai relevée une emphase et un point qui permettait au film de mettre l’auditoire dans sa poche en simulant l’engagement là il n’est que dans la facilité et le fantasme on ne peut plus « marqué », racoleur et sur-adapté (et pourquoi un pouvoir totalitaire s’en prendrait prioritairement aux minorités sexuelles -c’était plus logique dans une dictature théologique- ? ce sont elles qui briment leur pouvoir ? ou alors, en plus d’être un connard, ce dictateur est aussi un vieux beauf intolérant ? on est dans un fascisme fourre-tout, qui n’a aucune racine -et c’est d’ailleurs un grand problème du film, même si adhère à son message : pourquoi ce leader et ce gouvernement simplement… « brutaux » ? La dénonciation est courte, elle vise quelque chose qui n’a aucune prise, aucune fonction, aucun but ; et en même temps, on lui colle les tares et idéaux révulsifs. A la rigueur, c’est un totalitarisme pur et littéral et il est décrit comme dans un livre sans images ; c’est dans le contexte d’un film, un pur prétexte.
      3 / Effectivement nous sommes irréconciliables. C’est toujours la morale, la vision exprimée par le film qui retient mon attention ; j’enfile ses lunettes, de la façon la plus neutre mais dévouée possible. Je juge leur cohérence, leur validité ; et bien sûr leur légitimité, ce qui inclut une part de jugement de valeur – mais vous remarquerez que celui-ci, quand il existe, est toujours isolé (et mes notes aussi assument cette nuance et cette part impersonnelle – je ne me ferme à aucun film, pas plus à « Boule & Bill » qu’à « Cannibal Holocaust », tous sont considérés avec sérieux, voir sans passion).
      Quelle différence entre « émettre » (si on y est autorité – ce point est ambigu) et « imposer » ? Et que faites-vous en ce moment ?
      Je trouve très culotté d’évoquer un oubli du film alors même que son héros et surtout le masque font partie de la culture et le second reste un symbole, emprunté y compris par certains « dissidents » ou contestataires sérieux.

      Enfin, vous avancez la notion d’ « objectivité » :
      Intro) ton et sentences paternalistes + projections étonnantes (je me sens légèrement otage d’une grille de lecture monomaniaque qui m’a trouvé sur son chemin)
      1) argument d’autorité (auquel chacun doit se soumettre car l’objet attaqué a sa place dans le livre)
      2) déformation/caricature (là où je me permet au mieux une ligne ou deux pour illustrer – mais sans dénaturer- par un ton plus outrancier dans mes articles)
      3) votre distinction snob/snobisme n’a aucun sens ; si le snob rejette un film car il n’est pas suffisamment accessible ou pédagogique… qu’a-t-il de snob ? un snob populiste ? donc finalement mes écrits font « peuple » (je prend la parole au nom de la partie de l’auditoire qui ne saurait comprendre – sauf que c’est une belle découverte pour moi, j’ignorais que mes conclusions se reposaient là-dessus)

      Pour le reste, les Wachowski ont à nouveau été à l’honneur avec « Cloud Atlas » – que j’ai apprécié et défendu (en découvrant, pas stupéfait mais c’en était proche, qu’il ne l’était pas tant) ; et pour Only God… mais ça c’est votre avis, asséné comme un point de vue labellisé. Vous parlez comme si la vocation du cinéma était « académique », « institutionnelle ».
      Votre première phrase montre que le problème est davantage dans mes (les questions de) goûts et dans la forme (c’est en tout cas ce qui vous interpelle) ; que sur le fond, finalement pas évoqué – c’est plutôt bien mes « choix » et tendances supposées que vous auscultez. Un agacement que je comprend, je peux l’éprouver également devant certaines réactions au hasard de ma navigation sur le Web. Or dans ce cas précis, je vois mal comment défendre votre point de vue, où trouver ses fondements.

      Une chose me semble importante à souligner pour finir : qui parle de « mauvais goût » et d’appréciations justes ? Ce qui s’étend d’ailleurs à la démarche analytique. Il y a donc une bonne façon de procéder, que j’ai heurtée.

      Merci en tout cas pour ce message – je suis sincère. J’apprécie toujours les discutions volontaires ; je n’irais pas jusqu’à sortir le refrain du « c’est formidable d’être contesté » pour finir sur un délicat « alors heureusement qu’on a pas tous le même avis, ce serait triste sinon ». Je préfère vous dire que votre message m’a naturellement « dérangé » (un pavé dans ma gueule) et intéressé ; et vous répondre simplement.

      Je souligne au passage que nous sommes d’accord sur la dernière phrase – et c’est bien l’essentiel.

  6. Yac Be août 15, 2013 à 23:11 #

    -Je ne pense pas qu’en 2011, Les petits illuminés d’Anonymous étaient réellement connus , et même si, par supposition, ils l’étaient, la majeure partie de leurs admirateurs ne connaissent pas grand chose du film. Ou alors, pour ceux qui l’ont vu, le plaisir se limite là encore et pour la plupart à l’action qui y réside (batman comme superman comme V ou comme n’importe quel autre héros charismatique devenu populaire). Le symbole reste connu par les petits ignorants, mais pas le récit, je ne sais pas si il y a un nom pour décrire ça, mais ce phénomène s’encre hélas en partie croissante dans la culture juvénile (ex: kiss des rolling stones, le symbole sex drug & rock’n roll, les T shirt Bob marley ou Che Guevara quand on les connait même pas, la nouvelle Daft punk mania…etc). Je ne cherche pas réellement à manquer de respect ou à forcer votre avis (chacun ses goûts heureusement), j’apprécie qu’il existe des critiques aussi positives que négatives sur une oeuvre. Ce que je n’aime pas réellement en revanche, c’est lorsqu’on critique plus le scénario ou la réalisation pas parce qu’il semble vide mais parce qu’on ne s’y retrouve pas. Je suis algérien et je n’ai que 22 ans, mais je connais la dictature, et je connais bien la manière dont elle parvint à s’émaner, et au risque de te choquer, les leaders sont loin d’être des génies . L’histoire fait naturellement allusion aux nazis, et à Hitler en y parsemant une dose satirique visant la politique mondiale (et par conséquent américaine). Pour le passage anti homophobe, je n’y trouve pas réellement de substance érotique ou sensuelle, une fille aimait une autre, un baiser entre les deux, la vie à deux et la séparation forcée des deux. Ni scènes provocantes ni désirs révelés ou éveillés, je ne vois pas en quoi critiquer ce petit passage du film est justifiable.. Ce qu’on peut reprocher au film par contre, c’est le peu d’informations qu’il donne sur l’univers, là malheureusement on y peut, le film est un film, il ne pourra jamais tout dégager de l’histoire originale. Pour le reste, la réalisation était excellente, les angles choisis étaient judicieux même pour l’époque, la technologie a été exploitée à merveille, et le jeu d’acteur est juste magnifique (Après black swan, Portman nous offre là sa meilleure prestation). On a le droit de détester bien sûr, mais lorsqu’une oeuvre mérite son statut, on évite de l’en priver pour un avis personnel (je deteste Twilight, je trouve que c’est de la merde, mais je le regarde et j’avoue que le 4 ème opus est plutôt bien réalisé). Merci en tout cas, j’apprécie vraiment beaucoup ton style d’écriture, mais sans plus

    • zogarok août 23, 2013 à 01:07 #

      Le film est antérieur à la notoriété des Anonymous – mais tous deux reprennent un symbole qu’ils ont popularisé.
      Je ne vois pas trop pourquoi cette dissociation doit être faite entre ceux qui sauraient ou pas, ceux qui viennent pour le spectacle, ou par conviction mais peut-être infantile ou factice etc.

      Mais c’est pourtant évident ! Vous voyez la chose à l’envers. S’il avait été purement « vide », V aurait probablement été mieux apprécié et mieux noté de ma part. Mais ce n’est pas un film vierge ou un petit produit anodin et détaché du moindre sens socio-politique ; et c’est tant mieux car au moins c’est un « morceau », il donne de la matière. Mais on peut être chargé et engagé, tout en étant irrecevable.

      Que les ordures soient idiotes et agissent sans motif ; c’est une pensée rassurante mais je n’irais pas jusqu’à en faire une règle générale.
      Je ne suis pas déçu, surtout qu’en l’état ce qui fantasme sur  »les dictateurs », c’est ce film ! Un  »méchant » plus ancré dans la réalité aurait à la fois été plus logique et universel, mais aussi finalement peut-être plus cinématographique.

      Je n’ai pas évoqué cette sensualité présumée et si elle avait été présente (ce qui n’est pas le cas) elle n’aurait pas été le problème. Apparemment, dans ce cas, elle t’aurait paru contrariante ? Elle aurait dévié le message vers quelque chose qui te paraîtrait abusif ou malvenu ?

      Je dois comprendre que tu apprécie objectivement ; mais subjectivement, tu n’est pas convaincu (?). Il faut dire que ce mauvais départ ne rend pas sensible à l’autre, surtout si j’agresse un film où tu as beaucoup retrouvé de ce qui te préoccupe – ou te semble nécessaire.

      C’est une petite anecdote légère, mais je te recommande de passer dans le coin lors de ma semaine du lourd, tu devrais être indigné 🙂

  7. Greenbat85 Mai 28, 2014 à 17:12 #

    Je cite: « Mais non, les Wachowski s’en foutent, ils ne laissent entrevoir aucune ambiguïté dans leur personnage. Et ils vont même assez loin [ils légitiment tous ses actes, n’interrogent rien] »

    J’avoue, j’ai précisément remarqué l’exact inverse. V finit par admettre qu’il est un monstre, qu’il ne mérite pas de vivre (ce qui est une assertion dépassant le nécessaire pour le coup), que c’est au peuple de décider ce qu’il souhaite pour son propre avenir, et que la création doit s’évanouir avec le créateur. J’avais fait une comparaison avec TDK Rises en montrant que le dernier Batman ne contenait justement rien de cette authenticité, il n’y avait qu’une complaisance manichéenne avec un ordre dont on pardonnait de supposés défauts désagréables sous prétexte que le méchant populiste est l’incarnation du « Mal absolu » (citation brut du réalisateur). Batman finissait en une statue de bronze qui ressemblait horriblement à un édifice en l’hommage de Mussolini, protecteur de la nation, et total populiste lui aussi puisque son message était : « l’idée c’est que tout le monde peut porter le masque » tout le monde peut s’identifier (aux valeurs paternalistes du bon fils à papa Wayne, en fait) … sauf que voilà, Batman a horreur des imitations et le fait crument savoir dans TDK. Avec l’ensemble et la morale contre les revanchards à la « nietzsche et moi », je n’en pouvais plus, moi qui ne suis décidément pas si misanthrope, c’était de trop, ça puait l’hypocrisie.

    Cependant, je partage ton point de vue quant à l’idée que ce film était avant tout commercial, et pour le coup il ne faut pas croire que Nolan croit à tout ce qu’il met à l’écran. Le réalisateur avait notamment argué qu’il ne faisait pas de politique dans ses films (réaction que je trouve naïve de sa part, mais je reconnais son intension vu les incohérences à n’en plus finir), « Ce n’est pas parce qu’une idée est utilisée pour faire le mal qu’elle est mauvaise », dit-il. Et pour le coup, le casting pousse la logique au bout en rassemblant de nombreux acteurs satellites économiquement plus progressistes que papaWayne, dont Nolan lui même semble proche si on en croit son soutien à certaines listes + la frenchie Cotillard, qui, ironie du sort, joue le rôle d’une sorte d’écolo perverse dans le même genre du revanchard nietzschéen qui s’en prend à la société pour exorciser son « impuissance » (j’ai du mal avec Nietzsche, préfère Spinoza, l’originale, plus douce et tolérante quoique rigoureuse ^^), alors que Cotillard elle-même est sensée dealer avec cette image perverse dans son rôle et avec son image authentiquement écolo dans la réalité. C’est vraiment fait exprès je pense, et ironiquement placé de cette manière. Pourtant j’ai bien aimé le choix de placer le problème dans les possibles utilisations néfastes de la fusion.

    bref, pour en revenir au faux-terroriste-résistant-anarcho-romantique V, il ne fait aucun doute que les scénaristes assument l’ambiguïté du personnage pour laisser le spectateur juger de sa moralité (comme le faisait Moore, sur ce point en tout cas). Il agit en face de tout le monde, annonce ses intensions, bref une grosse vendetta bien visible aux yeux de tous, qui ne risque pas de cacher des ambitions personnelles.
    En fait, ce n’est même pas un populiste, dans la mesure où il ne compte pas continuer à diriger les foules, (il souhaite même mourir avec l’ancien monde, symbole par rapport au fait qu’il en a été la création): « il est temps pour moi de rencontrer mon créateur ».
    Je dirais que les Wachowski sont tout simplement plus optimistes que Nolan, et moins conformistes, malgré les apparences. Le seul problème à mon avis, réside dans le mélange de fond entre le propos des Wachowski qui est satirique et spécialement américano-centré dans les années 2000 (sauf brèves images d’archives datant de l’époque Thatcher, si on est attentif), et malgré la mise en place de l’action en Angleterre, et celui de Moore qui opposait un violent résistant à un violent régime fasciste, sans qu’il n’y ait de parlement au milieu. Du coup, on a l’impression effectivement d’avoir à faire à un nihilisme naïf, sauce anarchisante. Mais Moore lui-même, avait dénoncé cette incohérence là, le fait que le script du film semblait prendre place dans une démocratie avec de « méchants » conservateurs à la tête, alors que son intention originale (à lui) était de projeter véritablement une réflexion sur le fascisme dans un futur proche.

    C’est marrant, j’ai remarqué que nous avons beaucoup de centres d’intérêts communs, avec une passion pour rassembler les éléments dans une démarche globale, et un même style d’écriture soutenue, parfois axé sur la dérision, avec une façon d’argumenter un peu piquante ou agitée par moment, mais souvent nuancée quand on estime que c’est nécessaire. Bonne continuation.

    • zogarok juin 3, 2014 à 03:50 #

      Merci pour ces compliments que j’ai d’abord accueilli avec suspicion en cette période où je ne m’attends à juste titre (je ne suis pas parano de nature) qu’à de nouvelles inquisitions, parfois déguisées, entre autres coups bas, sur Internet comme IRL. Néanmoins ce goût de la dérision je crois l’avoir perdu – d’ailleurs cet article a été écrit il y a très longtemps, bien avant l’ouverture de ce blog, à une époque où à défaut d’avoir tellement davantage la foi, je l’avais au moins dans les vertus d’une bonne bouffonnerie. « une façon d’argumenter agitée » ahah, c’est-à-dire ?

      J’ai cherché sur Internet mais n’ait pas trouvé grand chose. M’avez-vous trouvé via Sens critique ? Avez-vous un compte quelque part ?

      Je vais répondre plus en détail demain à ce commentaire et je réponds tout de suite sur Elysium.

    • zogarok juin 6, 2014 à 00:59 #

      Il a prévu une sortie héroïque et pleine d’humilité de façade soit, mais il demeure un  »populiste » dans le sens où il arrive pour régler l’ensemble des problèmes sociaux et désigne les bourreaux à pourfendre de manière binaire. Vous tous et moi contre les quelques fascistes qui nous gouvernent ; nous tous, blancs, ou gris mais par la force des choses, parce que c’est ce régime pourri qui nous salit.

      Cette façon « d’interroger » le personnage est trompeuse. Son portrait est faible de toutes façons et ses prétendues failles ne font que conforter son statut de demi-dieu – mais modeste, quelle complétude !

      Nolan a fait une sérieuse erreur avec TDKR, on est d’accord. https://zogarok.wordpress.com/2012/09/03/the-dark-knight-rises/ TDK posait déjà problème avec son terroriste nihiliste pour lequel nous étions présumés nourrir une admiration sans bornes, tout en nous reposant, quand même, sur le héros de toujours, le vrai. TDKR est un film « fasciste » au sens du XXIe siècle, il est fait par l’équivalent des gens dénoncés dans V – qui ne sont pas aussi aberrants, peut-être parce qu’ils sont réels. TDKR ne laisse guère d’espace pour les 99% dont V se sert pour forger sa destinée romantique. Les deux visions s’opposent mais c’est un monde de cauchemar dans les deux cas avec de telles perspectives.

      Sinon ce goût de la vengeance, cette incitation au meurtre des opposants, la violence en réponse à la violence, c’est pour le moins ironique compte tenu de la posture générale du film (je ne m’oppose pas à « oeil pour oeil, dent pour dent » – sauf que je ne répand pas une morale pacifiste, donc je suis cohérent, le film non). Mais ce n’est qu’une étape avant la démocratie éclairée administrée par un peuple despote, j’en ai bien conscience. tous ces prémisses purement totalitaires qui sont là et ne sont pas assumés, c’est très embêtant.

      Je n’avais pas du tout perçu cette dimension chez Cotillard. Je ne connais que sa sortie sur le 11 septembre. Je suis d’accord avec les comparaisons que tu établies entre Nolan/Lana & Andy Wachowski. Je présumé aussi que dans leur esprit ce sont des « conservateurs » extrêmes qui tiennent le pouvoir, mais normalement le conservatisme invite à pas mal de renoncements, or ici on a un gouvernement sans limite ni pudeur.

      J’ai fait court. Ce V pour Vendetta me blase, même si j’apprécie les cas aussi criards en temps normal.

      • Greenbat85 juin 13, 2014 à 18:45 #

        Il est vrai que sur internet et par écrit, on ne peut pas toujours capter le ton d’un commentaire, et les quiproquos prennent vite forme (j’en sais quelque chose), c’est même en essayant d’en faire prendre conscience mes interlocuteurs que, parfois, j’augmente le fossé, pour peu que ces interlocuteurs aient cette saleté de fierté qui annihile jusqu’à leur individualité (c’est décourageant, mais en en prenant conscience dans les détails on s’améliore aussi). je me suis rendu compte également qu’il était difficile de montrer que l’on peut évoquer et critiquer des idées ou du langage sans avoir l’impression d’être atteint personnellement, élever la discussion à un niveau plus « objectif » (même si je n’aime pas trop ce mot dans ce contexte). J’essaye quand-même d’être précis dans l’évocation du ton en ajoutant des émoticons ou ce genre de chose, mais je compatis, çà n’est vraiment pas facile.^^

        « une façon d’argumenter agitée » ahah, c’est-à-dire ? « :
        « agitée » fait partie des mots que j’ai réécrit plusieurs fois, mais celui qui le précède suffisait je pense. Pas très important en fait.

        De mon côté, mes contributions sur internet sont certainement nombreuses mais très éparses. Je fais bcp de critiques de films en ce moment, dont pas mal sur ceux que j’ai retrouvé ici, d’où mes compliments (pour le centre d’intérêt en tout cas); je pense avoir certainement des opinions très différents sur certains points mais j’ai aussi retrouvé des analyses de détails qui me parlent énormément. Prochainement (c.a.d je ne sais vraiment pas quand) je ferai au moins une playlist films sur youtube, histoire d’encourager au moins la vision de certaines œuvres, mais je n’ai pas de matériel pour réaliser des analyses vidéo; ça serait pourtant sympa, bien que je crois assurer bien plus à l’écrit.

        En fait, je suis tombé sur le blog en suivant les discussions sur le forum Mbti (rien à voir :xd), et j’ai été surpris par l’ensemble; il faudra que je regarde les autres articles. Mon intérêt pour le mbti était double: d’abord je cherchais si des personnes avaient un vécu suffisamment voisin du mien pour que je puisse dégager une typologie; d’ailleurs qd je m’inscrirai je ferais une chrono à ce sujet comme ça si l’un des experts sur place a une idée, ça m’intéresserais (j’ai 4typos sur les bras pour l’instant, rien de très étonnant apparemment). L’autre raison, c’était que je suis en train de fignoler mon propre cheminement philosophique avec du concret en ce qui concerne la personne humaine, je voulais faire le lien entre l’universel et le particulier, comme on dit parfois, et surtout montrer que la nature humaine n’est pas moralement d’un coté ou de l’autre, ce pour quoi semble bien être utile le modèle mbti.
        Surrement à bientôt du coup. ^^

        • Greenbat85 juin 14, 2014 à 12:17 #

          J’oubliais un point important concernant V pour Vendetta, qui marque certainement d’avantage l’opinion faussement conformiste ou anticonformiste primaire des Wachowski dans tous leurs films: c’est l’interrogation du flic (Finsh); c’est lui qui, à travers une sorte d’historicisme ornementé d’un scepticisme humien, prend le plus de distance par rapport aux évenements, c’est lui qui apréhende le chaos résultant de la l’affrontement violent de l’anarchie ET de l’ordre. Logiquement on devrait arriver à une sorte de synthèse un peu hégellienne sur les bords, mais pas trop marxisante. Personnellement,les inquiétudes de l’inspecteur Finsh me font me rappeller celles d’un réformiste comme Julius Martov, à l’aube de la révolution bolchévique: « Nous, social-démocrates, nous sommes contre toute terreur, terreur d’en bas et terreur d’en haut »; il s’opposait notamment à ce qu’il concevait comme une trahison du monde ouvrier par les bolchéviques, lorsque ces derniers réabilitèrent la peine de mort.
          C’est bien là, à mon avis, que l’on a une tendance probablement plus assumée à gauche que chez des auteurs un peu coincé comme Nolan, mais en même temps on ne dépasse certainement pas le compromis social démocrate, voire peut-être même social-libéral. On sait que les Wachowski ont déjà apporté leur vote à un(e) démocrate par le passé, et qu’ils ont, sans surprise, un intérêt pour l’écologie; cependant, leur référence favorite est un intellectuel et activiste reconnu aux USA: Cornel West, il fait même une apparition dans Reloaded et Revolutions en tant que Concillor West (:xd), et c’est un membre honoraire des democrat socialists of America, petit groupe non éligible sur la gauche des démocrates, quoiqu’il s’agit de la plus grosse organisation de gauche aux USA après les démocrates (si on appelle les démocrates « gauche »). Or il faut quand-même compter que aux USA, depuis un certain Harrington (pas sûr pour l’orthographe), on est persuadé que le meilleur libéralisme fera le meilleur socialisme. Généralement, ils cherchent surtout une social-démocratie à l’européenne (ou plutôt ce qu’elle fut …).

          Mais alors pourquoi tous ces clichés de personnages, ces méchants droitistes et ces rebelles romantiques? Bien je pense, parce que l’on recherche ici une audience particulière, chez les jeunes en crise avec l’autorité, on les berce et les conforte dans leurs espoirs manichéens, on s’éclate un peu grace au cinéma, puis on les amène à concevoir que, finalement, ça n’est peut-être pas aussi simple, que la réalité n’est pas aussi tranchée. C’est un peu le même cheminement dans la trilogie Matrix: premier film très manichéen (nihiliste pour le coup), deuxième film plus complexe, les prophètes sont dépassés par les évenements (déterministe), puis dans le troisième, le compromis réformiste qui efface définitivement la conception identitaire (humain vs machines) ou de classe de la révolution. Mais c’était bien plus clair dans ces films, et dans Cloud Atlas dans une certaine mesure, que dans V, qui souffre de l’anarchisme radical et de la référence au fascisme de l’oeuvre d’Alan Moore, alors que l’on parle ici de conservatisme et de dérives dans la lutte contre le terrorisme, surtout. Il y a un interview des frères Wachowski où ils explicitent leur position lorsqu’on leur demande s’ils essayent bien de tenir la position des résistants au sein d’Hollywood: « on aime pas tellement le terme « combattre », on préfère celui de « transcender » », dit l’un d’eux. Sur le plan culturel, on est donc bien dans une conception réformiste, et plutôt immanente, symbolisée par l’image de résistants utilisant les machines de l’ordre en place (la machine hollywoodienne) pour transmettre leur message, et transformer, sur le plan visuel, une réalité décidément plus flexible que l’établishment voudrait le faire croire avec ses formalités, ses pressions économiques manifestées sous forme de prétendues règles objectives et « inévitables ». La réplique est claire dans Révolutions: « c’était inévitable », « vous l’avez dit vous-même » avant que l’agent Smith, symbole de dégénéréscance de l’établishment, n’absorbe l’élément perturbateur pour finalement se voir reconfiguré de l’intérieure.
          Mais pour le coté spirituel des oeuvres des Wachowski, il faut éventuellement voir, en plus de Cornel West qui est professeur en religions, du coté de la philosophie intégrale (un autre intervenant, dans les bonus dvd étant Ken Wilber, l’un des représentants les plus actuels de cette approche évolutionniste), bien qu’ils aient tous leurs divergences.

          Voilà pour mon petit creusement sur V pour Vendetta et l’univers wachowskien. Un film sort cette été, probablement plus consensuel que le précédent (qui n’a pas rempli les caisses), où la patte transcendentale (conscience transcendantale) a l’air d’être encore plus assumée.
          Une anecdote amusante, ce qui me fait rire, ce sont toutes les interprétations droitières de gens sur le net qui sont persuadées que V est un libertarien qui lutte contre l’idée que ces personnes se font de l’Etat, ou encore que Néo est moins le symbole du Jesus révolutionnaire des théologiens de la Libération qu’un « honnête » anar-cap qui lutte contre de méchants agents soviétiques. Et ça s’y attache très fort, au point parfois de censurer ceux qui ont des avis divergents.

        • zogarok juin 16, 2014 à 14:27 #

          Excellent. Tu as lue Micheline par exemple ? Je ne participe plus beaucoup en ce moment, elle non plus, elle a fini sa carrière, mais ça continue sur FB et SC.
          Inscris-toi quand tu veux, tu seras accueilli ! Les inscriptions sont libres, sans besoin de validation ou quoi que ce soit – j’ai changé ça, c’était contrôlé par l’admin jusqu’au mois dernier.

          Je n’ai pas trouvé de compte à toi sur Internet, ni sur SC. Tu as des liens ou tu préfères les dévoiler plus tard ? Tu peux aussi les joindre dans tes commentaires !

          Sur le MBTI tu te situes comment ? Tu as parcourues les 8 fonctions ? Tu te vois dans les 4 IN, IT, NP ?

          • Greenbat85 juin 18, 2014 à 14:52 #

            Il est vrai que je suis dans une période d’orientation et je n’ai pas trop la foi de me lancer dans des blogs; je dis ça, mais je publie beaucoup de choses, et je passe beaucoup de temps à faire quelque chose de prioritaire pour moi mais vis-à-vis de quoi tout autre personne me dirait: du concret et vite! Le temps passe! Tu reviendras à tes préoccupations (secondaires) plus tard. En bref, quand je serai un peu plus tranquille dans mes plannings je me pencherai d’avantage sur les contributions que je pourrai faire sur le net, … et là, comme je ne suis pas tranquille (d’une autre manière) je m’apprête à faire un comm de dix kilomètres de long ^^ Il faudra continuer ça sur le forum mbti pour ne pas se lancer dans un hors sujet, ici c’est V pour Védanta … que dis-je … V pour … enfin bref

            Pour me mbti, j’ai étudié un peu les fonctions oui, mais plus j’en sais moi je sais vers quoi me rapprocher, j’ai 4 typologies sur les bras, comme je l’ai dit. Mais je préfère en parler en dernier, lorsque j’aurai fait ma chrono (enfance, ado, adulte) parce que je ne veux pas induire en erreur mes potentiels analystes.^^
            Tout au plus, en guise d’intro je pourrais évoquer mon étude de la caractérologie (peut-être un peu démodée mais j’aime bien les réflexions que ça implique, la porosité entre les typos surtout, qui permettent des analyses plus subtiles); là aussi j’avais 4 profils de caractère sur les bras, en lisant le Traité et en faisant des tests sur le net:
            La première fois, j’étais tombé sur « nerveux » (émotif-non-actif-primaire), ma foi …
            Après quoi, en lisant le Traité je me retrouvais pas mal dans le « sentimental » (émotif-non-actif-secondaire). Puis, après avoir pris connaissance des profils « para-« , nouveaux tests, et je tombe dans une ambiguïté, entre « passionnés » (émotif-actif-secondaires) qui revient tout le temps en ce moment, « sentimental » et « nerveux ». En changeant deux ou trois réponses où j’hésitais le résultat passait facilement de l’un à l’autre, ce qui me fait dire d’autant plus que je dois être assez dans la subtilité. Du coup, j’ai pour l’instant retenu les 4 profils suivants en allant des moins actifs aux plus actifs:

            sentimentaux:
            -« rêveurs » (L) (paranerveux)
            -« éthique » (parapassionnés)

            passionnés:
            -« tourmentés » (paranerveux)
            -« mélancoliques-méditatifs » (parasentimentaux)

            Le « tourmenté » est intéressant parce qu’il a une évolution typique (on en parlera), attiré par les arts ou la culture dans l’enfance; puis prend une tournure plus philosophique, quoique toujours tourné vers ses sujets de prédilection (ce qui est moins mon cas, je ne cherche absolument pas à perdre mon temps dans la philosophie des arts ou la poésie quoique j’ai émis des idées et des projets intéressants qui peuvent avoir des résonances philosophiques sur les bords; j’ai un coté contemplatif aussi mais qui ne se suffit pas à lui-même quand il faut nourrir un propos); et enfin une période de défense ardente d’une cause, une approche théorique avant tout (là encore, j’assume la nécessité d’un engagement un poil plus concret quand bien même ce serait éprouvant socialement parlant; je suis assez en bordure des groupes même avec des valeurs partagées; ça demande pour moi toujours une préparation, une projection dans les situations pour me rassurer, quand je le peux, mais en grandissant je deviens un peu plus spontané aussi, et j’ai finit par préférer voir apparaître l’humanité assumée au lieu de l’esprit de clans). Ce qui retenait aussi mon attention c’était le gout pour des musiques d’ambiance aux dimensions assez métaphysique, j’adore les mélanges de vagues de cordes, de chœurs aussi (j’ai eu ma période world music, Era^^) ou de sons synthétiques, le mélange d’outils aussi: électronique+orchestral etc, le genre trip-hop en première ligne. Tout comme j’ai mes moments de minimalisme et de délicatesse, mais le premier revient le plus souvent; musiques complexes, vibrantes, et stimulantes c’est mon dada. Avec le temps, je me surprends aussi à mettre les paroles de chansons plus en avant et apprécier une musique plus pour son propos que pour sa musique, très occasionnellement cependant. Par contre j’ai du mal avec les musiques militaires, hyper-disciplinées, … je crois que ma secondarité relative se manifeste dans une sorte de quête de planification spontanée (curieux terme, mais j’aime bien), un peu au milieu entre le désordre et la rigidité trop classificatrice.

            J’ai quand-même l’impression d’avoir beaucoup été du coté de « l’ambition aspiratrice » que l’on attribue à certains non-actifs-secondaires que du coté de « l’ambition réalisatrice », transformatrice et parfois dominatrice, attribuée à des « actifs-secondaires ». Je très très lent à la réalisation dans une société où mes contacts sont quand-même compliqués et nourrissent en moins peu de spontanéité, voir beaucoup d’appréhension.
            Et il y a eu le test ipersonic (que j’ai critiqué) mais c’est grosso-modo les fonctions de Jung nommées différemment; j’étais tombé sur « penseur analytique » en premier (comme visiblement il fallait choisir radicalement entre la « réalité » des sens (les pragmatiques) et les hauts-perchés de l’intuition (dans lesquels certains de mes proches me classeraient), entre les affectés et les intellos, aussi (je caricature). Le résultat m’a convaincu que c’était une mauvaise idée, puis en choisissant l’autre je me retrouvais chez les « idéalistes rêveurs », trop spontanés; les « conciliants » (sorte d’Amélie Poulain, au masculin du coup), ça me convenait mieux … mais ceux-là sont trop organisés, puis je ne suis pas tout le temps sur les autres personnes, quoique je dois y accorder de l’importance étant donné la façon dont les contactes m’affectent. De leur côté mes proches me voient comme une personne douée de fortes capacités créatives, et d’analyse intellectuelle, mais qui se sous-estime. Je doute même de l’oreille absolue que l’on m’attribue (c’est ma mère qui m’a rapporté cette remarque d’un professeur de piano que j’avais eu un ou deux ans, et comme je ne me souviens pas avoir entendu ce professeur le dire, …). En général, on m’assure que être équilibré est tout à fait dans l’était d’esprit que l’on a essayé de nous inculqué, dans la famille, mais en ce qui me concerne je voudrais bien qu’on me prouve en quoi je suis une personne équilibrée …
            J’avoue certains questionnements avec les critères du mbti m’effraient un peu, j’ai toujours été persuadé de tendre plutôt vers les sentimentaux (et c peut-être le cas, puis il y a toute ma vie passée avec un cliché un peu artiste dans l’âme, qui se tiraille comme il peut derrière les autres pour faire ce qu’il faut bien faire « le mieux » pour « réussir »); généralement correcte, mais pas particulièrement brillant, mais en ce moment je carbure à l’analyticité, et en m’intéressant au modèle je ne sais vraiment plus si je tire vers les F ou les T, d’autant plus que toutes mes observations, tests, etc, (caractérologie aussi), me rendaient le profil d’une personne assez équilibrée, au moins en « activité » et en « retentissement » (pour la caractérologie), « l’émotivité » se distinguant, mais justement le mbti nous dit qu’on peut avoir de fortes humeurs en étant T, et puis il m’arrive souvent de me sentir un peu au milieu (certaines personnes trop froides m’agacent, l’instrumentalisation des sentiments tout autant, surtout dans les films, et pourtant je peux être ému, fortement exalté par des ambiances; on m’a également rapporté parfois que j’étais trop sérieux ou étrangement tout le temps souriant, même seul, ou parfois stoïque), je peux être souvent peu spontané, en décalage, surement un peu plus « secondaire » (terme de caractérologie), je peux bouillir à l’intérieur quand un conflit n’est pas résolu, ce qui n’encourage pas ma spontanéité, mais il m’arrive de donner une image décontractée aussi (un coté qui sort de temps en temps), je sais ce que je ne veux pas, j’ai plus de mal avec ce que je veux. Depuis que je me suis résolu à mettre un nom sur mes réflexions philosophiques, historiques, scientifiques (sciences naturelles et humaines), et que j’ai aussi une idée plus concrète de ce que je veux faire comme créations artistiques, j’ai des idées de la structure de vie que je souhaite, mais le détail le plus concret, le cheminement concret, le passage à l’action, l’adaptation, est plus flou, il y a probablement plusieurs possibilités et je ne veux pas me tromper, alors bon, je ne sais plus trop. En plus je suis devenu très hétérodoxe; plus j’en sais moins j’en sais, on verra ça^^

            • zogarok juin 24, 2014 à 17:27 #

              J’avais vu cette typologie et une tentative de recoupements avec le MBTI, qui était bien hasardeuse. Il vaut mieux tenir les deux bien dissociées.

              Le test Ipersonic est une énorme vulgarisation, que je ne désapprouve pas, mais dont le diagnostic n’a pas d’intérêt, sauf pour une première approche.

              Je pense que tu es INxx – et tes résultats y correspondent. Je ne sais pas pour l’orientation du jugement/de la perception, ou plutôt je vais retenir mes impressions pour le moment. Je ne saurais trop t’évaluer en termes MBTI pour le moment, alors que ta personnalité est déjà assez surprenante et complexe compte tenu de tout ce que tu as pu exprimer.
              Dans tous les cas, pour T/F au moins, je ne pense pas que tu sois radicalement polarisé ou alors tu es F-dom (INFP) ou T-dom (INTP) très individué – et c’est possible.

              Je comprends bien cette perception de l’entourage, sur qui tu serais (c’est démoralisant) ; de même que ce type d’exigences (comme si la vie intérieure ou les intérêts abstraits étaient une « perte de temps » : ils ne sont pas rentables, c’est un fait, maintenant une attitude assertive ou pragmatique envers le monde extérieur peut cohabiter avec ce trait et l’enrichir).

              • Greenbat85 juin 25, 2014 à 17:10 #

                « Le test Ipersonic est une énorme vulgarisation, que je ne désapprouve pas, mais dont le diagnostic n’a pas d’intérêt, sauf pour une première approche.  »

                Je confirme, j’avais l’impression d’être déchiré en deux, pour la partie spontané/organisé surtout.

                J’ai posté enfance et adolescence sur le forum, tu auras une vision plus authentique, non déterminée par les questions tranchées des tests. Je crois que mon adolescence est peut-être la période la plus P mais je suis pas sûr, je confonds avec les conséquences de F ou T. Par exemple j’avais eu un moment de spiritualité très personnelle qui fait complétement penser à un P pour le coup, du moins je crois, mais il s’est effacé avec le temps, il avait peut-être des raisons plus de circonstances, et j’ai développé par la suite une approche plus J (peut-être que c’est juste une influence philosophique, le fait que Spinoza, Wittgenstein, soient tous classés J, le plus souvent, mais il y a aussi des P), et il semble que j’ai des comportements ambiguës bien avant d’avoir découvert ces choses là, bien avant d’avoir eu ces préoccupations très intellectuelles. Mon meilleur ami est même assez nostalgique de la période sport-nature et mes positionnements le barbent parce qu’il n’arrive pas à se concentrer là dessus.^^

                • zogarok juin 26, 2014 à 00:11 #

                  Qu’est-ce que tu entends par une approche P & J ?

                  • Greenbat85 juin 26, 2014 à 10:01 #

                    juste la façon de voir le monde. J’ai noté que les profils P étaient plus associés à des comprehensions très personnelles et subjectives des choses tandis que les J sont plus dans la recherche d’un système de pensée plus rigoureux et systématique. Or je semble avoir ces deux périodes, bien que mon coté J doit être assez soft au final (et à 25 ans on est encore au début de la vie d’adulte). Par exemple, je ne vois pas tout en Bien, en ce qui concerne le fait de savoir s’il y a une essence morale au monde je penche vers une neutralité façon taoisme (à la limite) mais qui considère le Bien et le Mal comme des « productions » résultantes d’une manière de chercher à vivre, voir survivre, ou d’incompréhensions entre les êtres vivants, selon le cas. Ce qui est sûr, dans beaucoup de cas, même la personne qui fait le Mal le fait par une recherche du Bien que ce soit son propre bien ou celui d’un groupe ou de l’humanité toute entière, il s’agit toujours de trouver une paix particulière. J’ai donc tendance a essayer de montrer aux gens qu’il est inutile de culpabiliser toute une espèce sur ce qu’elle pourrait être (on ne s’en sort plus avec le genre de morale et les frustrations que cela produit), mais qu’il faudrait plutôt chercher les raisons qui pousse quelqu’un ou quelque chose à produire le mal, et éventuellement transformer, canalyser cette intension vers plus de paix pour tout être.

                    • Greenbat85 juin 26, 2014 à 10:05 #

                      et surtout j’ai intégré ça dans un système de pensée aux contours métaphysique; c’est là où je voulais en venir. Avec toute une structure qui rend possible une réflexion sur les modes de coexistence dans l’Histoire, et les particularités de la linguistique (pour les incomprehensions etc)

                    • zogarok juin 26, 2014 à 14:56 #

                      C’est pas tellement ça, ce sont les Introvertis en général qui ont leur compréhension personnelle et subjective, là où les Extravertis sont alignés sur les critères objectifs et extérieurs. Et P est la dominante des IxxJ et ExxP (c’est-à-dire les types avec une dominante Perceptive, le S ou le N, intro ou extraverti). Mais les Ji-dom ont bien sûr une compréhension subjective des choses et les Fi ont une boussole morale très personnalisée et réfléchie – ce que tu démontre encore. Les FJ ne cherchent pas les débats moraux sans fin et assument plus facilement des critères objectifs, en tant que Je.

  8. Greenbat85 juin 18, 2014 à 15:18 #

    J’oubliais, pour la partie musique, voilà un excellent exemple de ce que j’ai écouté en boucle ces derniers temps, et qui peut me procurer encore quelques frissons^^
    Ce sont ces ambiances, atmosphérique, souvent des mélanges de sons classiques et modernes, avec des effets d’échos, des basses profondes, mais une ambiance vraiment élevée, atmosphérique pour ne pas dire cosmique, et une rythmique particulière, qui suscite le sentiment du mouvement, de grands espaces ou tout au moins le gigantisme d’un paysage, des jeux d’ombres et de lumière peut-être, comme une aube ou un crépuscule, à la foi apaisant et dynamique:

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