LA FILLE DE NULLE PART =+

17 Jan

Michel est un prof de mathématiques à la retraite, préparant dans la solitude un essai, Réflexions et analyse critique sur nos croyances. Recueillant une jeune femme agressée aux portes de l’appartement où il reste quasiment cloîtré, il trouve en elle une interlocutrice et une conseillère pour son bouquin. Après une interruption, elle s’installe chez lui.

La Fille de Nulle Part relève du théâtre filmé, ce dont atteste leur expression, à tous les deux. Le film se déroule avec un nombre très restreint d’acteurs, avec deux interventions d’un tiers (un pote médecin de Michel) et celle très rapide d’une ancienne élève toute émoustillée. Comme toujours, Jean-Claude Brisseau vise de grands sujets sans égard pour ses maigres ressources. Le film s’étend donc en astucieux monologues à deux, dans une belle de réflexion, avec quelques dissertations, notamment sur la religion.

La dramatisation réussie et audacieuse compte tenu du manque de moyens. Malgré tout, Lizst débarquant (sur des archives montrant un ami en psychiatrie), on tique : ce n’est, vraiment, pas adapté. Il y a un beau petit lot de kitscheries, comme l’évocation faussement sèche et distanciée du suicide d’un camarade de lutte après la déroute des soixante-huitards, ou l’apparition de la Dame surnaturelle.

Alors naturellement ce vieux bourgeois parisien est un peu gonflant lorsqu’il a besoin de préciser qu’il déteste ce grand appartement, sachez-le bien ; appartement hérité par sa veuve car ce n’est pas un salaire de prof qui lui l’aurait permis ! Mais malgré tous les défauts de La Fille de Nulle Part, le travail de Brisseau est plaisant et même attachant, car c’est un work in progress relançant sans cesse notre curiosité.

Note globale 56

 

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