SHAUN LE MOUTON LE FILM =+

20 Juin

shaun mouton 2015

Les studios Aardman sont passés au grand écran en 2000 avec Chicken Run, remarquable film d’animation à mi-chemin entre Babe et Orson Welles. Nick Park, personnalité la plus connue de cette société britannique, l’a sortie de l’anonymat dans les années 1990 avec Wallace & Gromit. Il dirige l’autre création à succès d’Aardman, lancée en 2007 : la série Shaun le mouton, dont le personnage principal est l’élite d’une troupe ovine peu maline mais obéissante. Le sixième long-métrage des studios Aardman est l’adaptation de cette série.

Muet (hors-borborygmes) à l’instar de la série, le film donne inlassablement dans le burlesque et la gaudriole visuelle. L’humour brasse large, donnant plus spécialement dans le comique troupier, de situation (où il est le meilleur) et le sarcasme doux. Les aventures de ces moutons dans la ville demeurent raisonnables, avec suffisamment de cavalcades et de rebondissements pour rendre pleine l’1h25. C’est mignon, spirituel quelquefois, mais pas marquant. Loin de son exploit Chicken Run, Aardman se confond dans une animation très commune, très corsetée finalement, en dépit de la malice du scénario et du petit héros.

Les tics made in Dreamworks sont même au rendez-vous : tubes pop ‘euphorisants’ et criards, récit travaillé à l’excès par les références (Silence des Agneaux, La Belle et le clochard, etc) et même traversé par des auto-citations de marque (des Pirates par exemple, précédent long d’Aardman). Au développement d’un caractère, on préfère la profusion ; au lieu d’originalité, de l’invention. Les mascottes sont là mais omettent de prendre racine. Un peu plus de compromissions avec la légèreté aurait été bénéfique.

En tout cas la transition par rapport à la série est réussie dans l’ensemble, sur le rythme comme dans la technique. La beauté plastique est toujours au programme, les nouveaux territoires urbains sont conquis avec brio : le travail titanesque sur la stop-motion valait le coup. Car Shaun le mouton est le produit des efforts de 17 animateurs, chacun consacrant en moyenne une journée de tournage pour deux secondes du film ! Dans le domaine, le précédent fait marquant était Les Boxtrolls, produit peut-être un peu chaotique mais aussi plus pittoresque.

Note globale 63

Page Allocine & IMDB   + Zoga sur SC

Suggestions… Là-Haut + Grande Aventure Lego + Eraserhead

Scénario & Ecriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (-), Son/Musique-BO (2), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (2), Ambition (4), Audace (2), Discours/Morale (2), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (3)

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