REAL HUMANS – SAISON 1 ***

26 Nov

3sur5  Dans cette série suédoise, des androïdes appelés les « hubots » partagent le quotidien des Hommes, à une époque similaire à la nôtre. Real Humans a rencontré un franc succès, d’estime mais aussi d’audience, de la chaîne STV1 en Suède à Arte en France.

L’angle quotidien permet de mieux approcher le sujet, la manière dont les hubots s’insinuent dans la norme, dans la vie ordinaire, puis comment ils transforment la société et impriment les perceptions. Le principe est visionnaire, car on projette très bien la compagnie des robots dans le futur (et les besoins juridiques qu’ils vont créer) ; on est plus incertains quand au raffinement de ces assistants. Real Humans prend le pari que ces hubots, à la forme et l’expression humaine, capables aussi de simuler les émotions, seraient aptes à développer conscience et autonomie. Dans le jugement, les désirs, les sensations, la volonté. Il montre le danger que cette opportunité peut représenter, mais aussi les aspirations saines voir nobles de ces hubots, parlant éthique, harmonie des races et intégration.

Naturellement, la série se pose parabole sur le monde contemporain et ses angoisses. Les doutes existentiels, sociaux et mêmes politiques de notre temps (et de l’Occident) y sont. En partie, un peu. Il y a toutefois une certaine naïveté dans Real Humans. Les effets indésirables ou non-programmés d’un monde avec les hubots sont explorés, avec une prédilection pour la fronde de ceux qui se sentent envahis voir mis en concurrence. Le parallèle avec la place des minorités, mais aussi les questionnements plus abstraits sur le monde de l’entreprise sont là. Plus léger en apparence, la série se penche beaucoup sur la tendance des femmes, hommes, vieillards et enfants à humaniser leur hubots, à s’en attendrir comme s’il s’agissait d’animaux, mais aussi à revendiquer pour eux des droits, un nouveau statut. Jusqu’à les aimer et les adopter. Avec les hubots, la nature même des sentiments est totalement parasitée.

Assez captivante, cette saison 1 ne satisfait pas complètement. Beaucoup de choses restent sans suite (la perfidie probable de la bonne ménagère hubot de Lénarth) ou mal assimilées (l’accident subi par le directeur du magasin, qui ne semble pas arriver à la conscience de ceux qui l’ont provoqué). Les acteurs et personnages sont dans l’ensemble très sympathiques, pour quelques-uns mystérieux, mais peu parviennent à déclencher de vraies réactions. Quelques exceptions : Therese (Camilla Larson) y parvient par sa bêtise et son aptitude à pousser certaines limites, Roger (Leif Andrée) par son désespoir et son activisme bancal, Bea (Maria Robertson) par sa somme de contradictions. La méchante hubot laisse dans l’expectative et ses motivations sont mal dessinées, tandis que la troupe la suivant par dépit peut réserver beaucoup pour la suite.

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Une Réponse to “REAL HUMANS – SAISON 1 ***”

  1. Princécranoir novembre 27, 2013 à 07:27 #

    Une découverte passionnante pour ma part, qui m’évoque un prolongement naturel des thèmes abordés par Dick et ses androïdes rêvant de moutons électriques.

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