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SERIES : LES TUDORS – SAISON 1 ** + STRAIT JACKET **

17 Nov

Aujourd’hui :

* Les Tudors (saison 1) : Pas un coup-de-foudre, mais de bons espoirs pour les saisons à suivre.

* Strait Jacket (OAV) : Décent.

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LES TUDORS – SAISON 1 **

3sur5En choisissant Henri VIII comme figure de proue, les créateurs des Tudors ont choisit la figure que l’histoire de l’Angleterre a retenue comme la plus odieuse. La religion personnalisée et les mariages multiples du personnage sont naturellement au cœur de la série, de même que les conflits, manœuvres et rapports de force politiques. Néanmoins, la complexité et le réel qui pue s’effacent discrètement au profit de l’entertainment.

Naturellement c’est une vision romancée de l’Histoire, mais pas si tragico-romantique qu’on aurait pu le croire ; loin des ardeurs et du suave de Rome, Les Tudors est pragmatique. Quand elle s’intéresse à la petite Histoire, Les Tudors raffole de l’anecdote matrimoniale, mais ne s’égare pas en romances. Quand à la grande Histoire, elle est traitée en permanence, puisque tout le travail de la série est de joindre des évènements très lointains dans le temps par le plus de passerelles possibles ; autrement dit, c’est d’établir un puzzle artificiel. Cela permet de cumuler les anecdotes, éventuellement avec une emphase excessive, sans relâcher la tension.

Soap-opera de prestige et de toute beauté, Les Tudors inscrit son style dans l’esthétisation aseptisée, de la violence comme du sexe ; l’abondance n’a d’égal que la frivolité, surtout dans la noirceur. Les plastiques somptueuses remplacent les gueules (à quelques exceptions près), les joutes sentencieuses et le drame boursouflé font office d’arguments épiques, souvent avec succès malgré le caractère déceptif de cette approche. La série a du charme, une ampleur décente, mais manque un peu de grâce ; et de souffle, tant elle assène l’Histoire et les histoires sans faire la part, sans hiérarchiser.

Pas aussi « monstrueuse » que son sujet le suggère, Les Tudors est une synthèse inégale, glamour et résolue, parfois captivante et voluptueuse, parfois redondante. Carré, vif, peu addictif sur le long-terme mais facilement absorbant. Avec un côté Twilight pour jeunes adultes mûrs.

Page Allocine

Page Metacritic

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STRAIT JACKET (OAV) **

2sur5 Dirigé par l’auteur du shonen manga Scrapped Princess, Strait Jacket est une OAV composée de trois épisodes de 25 minutes, parfois présentée comme un film. Élégant mais totalement vain, Strait Jacket exploite des personnages sexy mais fades et une intrigue confuse entre manipulations génétiques et activisme politique.

Le premier tiers (correspondant au premier épisode), où le monstre s’est éveillé et la police monte un siège, séduit grâce à son implantation dans un lieu somptueux. Les espoirs sont vite déçus ; la suite n’est qu’une course après les démons perpétuellement alourdie. Strait Jacket, surtout dans le second opus, joue la carte de l’alternance en boucle : il accumule les affrontements, les brèves séquences de vie privée d’individus secondaires, tout en suivant l’implication d’une jeune enquêtrice investie sur le dossier. Strait Jacket oppose les caractères de ses personnages et cherche à faire émerger des conflits, sans parvenir à maturation.

Comme le monstre et ses facéties puériles, Strait Jacket fait dans l’esbroufe, s’extasie de peu en orchestrant un un festival barbaque, manifeste un sens du kitsch aiguisé mais peu tonique (apprenti-sorcier téléguidant dans l’ombre, entre deux prophéties caricaturales). Les combats sont peu spectaculaires, la violence extrême et une certaine esthétique grotesque (et même post-Holocaust par endroits) ne compense pas le manque d’imagination et la superficialité de l’écriture. L’ensemble est généreux mais peu inventif, emprunté quand il est raffiné, ronflant et pathétique lorsqu’il cherche à cultiver l’héroïsme ou engendrer l’émotion en louant la loyauté, le sens du sacrifice et le courage de ses personnages. On louera néanmoins la qualité graphique.

Un film pop-rock qui souhaiterait s’inscrire dans la cour des grands et fait beaucoup de manières pour accoucher de peu. Honnête divertissement, concis, efficace, emphatique, ordinaire mais apte à faire illusion pour les néophytes.

Époque : 2007

Origine : Japon

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