Depuis quelques années, le cinéma d’animation en provenance des Etats-Unis n’est pas à son meilleur ; Rebelle a illustré le tassement de Pixar, Dreamworks a accumulé les copies flagrantes et les sequels superfétatoires, une foule de petits shows régressifs ont envahis les écrans en exagérant les démonstrations de »cynisme » puéril et les crises d’hystérie défiant la vacuité. Nouvelle production Dreamworks (avant le second et dernier cru de 2013, Turbo, qui sortira en octobre), The Croods se tient dans la moyenne haute du panier, rappelant notamment Dragons.
Si l’excursion tribale imposée par un désastre naturel rappelle inévitablement L’Age de Glace, de même que certains gags liés à la famille et au contexte graphique, The Croods acquiert sa propre identité grâce à son humour et aux caractères de ses personnages ; il vaut également pour son incroyable foule de petites créatures exotiques, facétieuses à la limite du trollisme (la petite mascotte Brassé) ou simplement attachantes.
La morale déclarée (il faut sortir de la caverne et suivre la lumière), lourdement assénée, n’agace jamais ; au contraire, elle profite au dynamisme du récit. La nécessité de l’éveil au-delà du cercle familial et des premiers acquis est le prétexte à l’aventure et au dépassement de soi, générant avec tact le suspense et l’émotion. Pour les enfants, The Croods évoque les limitations et la gêne posées par la famille et le film pourra donc cimenter certaines de leurs prises de conscience et générer un attachement dont ils seront redevables ; autrement dit, The Croods peut s’infuser dans l’esprit d’une génération de cinéphages encore impressionnables, là où la plupart de ses concurrents ne dépassent pas le fast-food et la grimace inconséquente.
Note globale 58
Page Allocine & Metacritic + Texte sur SC
→ Note ajustée de 60 à 58 suite aux modifications générales des grilles de notation.
zogarok 
Voilà un projet qui ne m’inspirait pas vraiment confiance quand il était en salles. Fréquentable donc, je note la réflexion sur « l’encouragement à l’émancipation », ce genre de thématique étant un bon point d’attraction pour le public (pour le coup, tout le monde a été tôt ou tard gêné par l’environnement familial.
Pour les concurrents, je n’ai pas été convaincu jusqu’ici. Les 5 légendes est amusant sans dépasser effectivement le stade du boogeyman de pacotille à combattre (en se donnant un petit côté Avengers pour l’équipe de choc), les mondes de Ralph n’est pas très tentant (l’univers de gamer, misant trop sur les allusions apparemment), et Turbo, je trouve déjà le concept nul dès la bande annonce (c’est tellement convenu, tellement prévisible…). Et le dernier succès en date, Moi moche et méchant 2, est sacrément moyen. Mais bon, un gros espoir pour les Schtroumpfs 2 ! Peut être feront-ils mieux qu’Alvin et les Chipmunks 3 dans le genre rendre les gamins encore plus mongol que leurs parents.
Oui et c’est le genre de message que tout enfant peut recevoir – et en plus ce n’est pas une simple invitation à se « dévergonder » et faire-qu’est-ce-qu’on-veut ; plutôt, à hauteur d’un enfant de 10 ans bien sûr, une réflexion sur le conflit entre attachement à la famille ; et honte à son égard, en réalisant l’écart entre soi et elle, entre elle et la perfection, entre elle et les vraies normes du monde extérieur.
Référence à Didier Super repérée !! 🙂
Superbe, le meilleur film d’animation depuis des lustres. Pixar ont du mourron à se faire… 4/4
Pas sûr pour Pixar, ils misent beaucoup sur INSIDE OUT, même si c’est pour 2015. MONSTRES ACADEMY semble les avoir bien rétabli, mais c’est une suite donc la baisse de prestige n’est qu’artificiellement tassée..