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AFTER EARTH =+

3 Juil

Le nouveau blockbuster mal-aimé de Shyamalan porte la première réunion sur grand-écran de Will Smith et son fils Jaden. Pour beaucoup, ce sera bien sa seule qualité : cette première incursion de l’auteur du Village dans le fantastique a été lynchée aux Etats-Unis et poursuit sa carrière sous les quolibets ; le public français fait figure d’exception en lui réservant un succès notable au box-office.

S’annonçant comme un film d’anticipation écolo pour finalement s’imposer en parcours initiatique, After Earth se déroule mille ans après l’évacuation de la Terre. Dans les colonies de Nova Prime, Kitai (Jadem Smith) a échoué à devenir un Rangers malgré son efficacité sur le terrain ; pour canaliser son impétuosité, son père l’invite à rejoindre une expédition dans l’Espace. Le vaisseau s’échoue sur la Terre suite à un accident et ils sont les seuls survivants ; blessé et réduit à l’immobilité, Cypher (le père) envoie son fils explorer les lieux pour trouver un point de signalement ; Kitai devra faire face à une faune agressive et à une créature extraterrestre qui a profité de la chute pour s’échapper.

Simple et limpide dans ses enjeux, After Earth suit une ligne droite ; le principe est prévisible, l’intérêt vient des épreuves à traverser, en parallèle de la relation père-fils en pleine (re)construction. Pendant ce périple en terre inconnue où Kitai est guidé par son père demeuré dans les ruines de l’appareil, il doit, dans des conditions réelles, être à la hauteur d’un Rangers, ce qui inclus de dépasser et se séparer de sa peur (la revendication de ce principe évoque la scientologie [tout comme la présence déterminante d’un volcan, élément-clé de sa genèse], dont on accuse After Earth d’être une vitrine de masse).

Le contexte réduit et la bulle survivaliste de cette Terre post-apocalyptique amplifient les confidences et la proximité émotionnelle ; le rythme est lent, l’atmosphère intimiste ; c’est un chemin vers la réconciliation et la maturité pour cet adolescent et c’est bien sous cet angle que le film touche au plus juste. Le cadre se prête à l’émancipation du fils, prenant le risque de la liberté tout en disparaissant du giron de son père et d’une société cadenassée où son tempérament impulsif et battant lui a permis de s’affirmer, mais pas de passer les barrages d’une hiérarchie condescendante. Pour le reste, le gros cachet confié à Shyamalan a été brillamment employé, puisqu’il profite de l’occasion pour concevoir des créatures inédites et offrir la vision à la fois dangereuse et presque onirique d’une planète où la nature a repris l’intégralité de ses droits.

Note globale 60

Page Allocine

Aspects favorables

Aspects défavorables

* décors et vision d’une Terre sous l’emprise des lois naturelles

* jeu minimaliste de Will Smith et examen doublement réussi pour Jaden et son personnage

* enjeux limités

Voir l’index cinéma de Zogarok

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