THE MULE (BORDER RUN) =-

10 Juil

Couvert d’opprobre, The Mule fait parler de lui comme série B illustrant la décadence de Sharon Stone (Casino, Basic Instinct), réduite à des projets mineurs. Dans ce film qui sort en DVD ce 10 juillet, Sharon Stone est une journaliste spécialisée dans le passage au grill des politiciens de gauche laxistes à l’égard de l’immigration illégale. Mesquinerie du sort, elle doit se rendre au Mexique pour sauver son frère, défenseur des clandestins, embarqué dans une sombre affaire dont elle ne connaît encore rien. Facho certes, mais courageuse, elle fonce sans protection ; et puis, reste à déterminer si c’est à charge ou à sa faveur, mais c’est aussi une travaillomane à l’enfance difficile et la vie solitaire. En passant de l’autre côté de la barrière, elle va découvrir aux côtés d’un bienfaiteur humanitaire puis d’un passeur local, la situation de ces femmes, hommes et enfants tentant d’arracher leur ticket pour le rêve américain.

Ce n’est pas si catastrophique, loin de là ; bien des direct-to-video n’atteignent pas ce niveau. Le fil conducteur est net, le film a beaucoup à démontrer plutôt qu’à dire ; sur le plan du divertissement, il est à la hauteur, plutôt comme production audiovisuelle dynamique que comme film de cinéma compétitif. Par ailleurs, si la vision est un peu brouillonne et tourne en rond, The Mule a le mérite de prendre son sujet à bras-le-corps. Le film de Gabriela Tagliavini tient le rythme et quelques séquences d’action se démarquent (le tunnel), toutefois le suspense ne prend pas, la faute à la trop grande linéarité et à ces personnages mollement campés.

L’ensemble a clairement un côté schématique, dressant un camp du mal aveugle et du bien, s’achevant dans la caricature avec pleurnicherie hystérique sur les opprimés, rendue possible par la posture démagogique. Mais The Mule compense ces élans un rien lénifiants par un final totalement inattendu, amenant par-delà les clichés et la quête de positionnement, en évoquant les trafics divers ; et également en retournant l’intrigue ainsi qu’une bonne part des repères du métrage. A l’arrivée, c’est une anecdote et un potable spectacle, vite vu et oublié, marquant pour son héroïne à la coiffure si caractéristique, sans être le naufrage pathétique annoncé.

Note globale 43

Page Allocine

Aspects favorables

Aspects défavorables

* prestation, personnage et allure de Sharon Stone

* honnête divertissement, impliqué et volontaire

* scénario et propos assez faible

* dimension plutôt désuète

Voir l’index cinéma de Zogarok

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