THE MURDERER ***

28 Mai

4sur5  Avec The Murderer, le pessimisme anthropologique exprimé dans The Chaser est poussé à son paroxysme. Gu-nam, un joseon-jok (un coréen de Chine), démuni et endetté, est embauché par un tueur à gages et envoyé à Séoul en échange d’une forte récompense. En totale déliquescence, réticent et ne trouvant aucune issue, il se résigne à cette mission, en espérant à l’occasion retrouver sa femme partie chercher du travail en Corée depuis quelques mois, sans avoir données de nouvelles.

Non seulement The Murderer est largement à la hauteur de son prédécesseur, mais en plus Na Hong-Jin passe au rayon physique, qu’il avait esquivé voire anesthésié dans The Chaser. Il est vraisemblablement conforté par l’appui de la 20th Century Fox, qui fait de son œuvre la toute première co-production américano-coréenne (2010). Le résultat est intense et contient de grands moments du cinéma d’action coréen, dignes de Old Boy.

Le spectacle peut donner le tournis. Le scénario est assez mystifiant, car il implique de nombreux gangs, différentes nationalités, un bon lot d’agents double. Surtout le film ne réserve aucun îlot de repos. Les séquences moins démonstratives n’en sont pas moins habitées par cette ambiance d’urgence et d’hostilité. Le monde traversé par Gu-nam est rempli de chausses-trappes et il n’y est question que de nécessités.

Sans jamais donner dans le théorique ou le commentaire social, The Murderer représente un monde-jungle avec une efficacité et une précision exceptionnelles. Comme chez Kitano (Hana-Bi, Outrage, Sonatine), les exigences pratiques prennent le dessus, mais ici le spectateur est directement dans l’action, sans recul, sans méditation, sans aucun de ces luxes.

Alliance de l’action radicale et de la virtuosité même si ses excès portent à confusion, cette Mer Jaune (c’est la signification du titre originel, conservée en version US) offre une séance redoutable, dont le ton désespéré et féroce achève d’assommer ou de stimuler le spectateur. Attention : il ne faut pas trop en attendre hors des sensations (sources d’adrénaline ou de contemplation).

Note globale 72

 

Page Allocine & IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… Harakiri 

Note passée de 73 à 72 lors du changement de 2018.

 Voir l’index cinéma de Zogarok

 

Laisser un commentaire