RAFALE DE COURTS-MÉTRAGES n°8

21 Nov

fugue schizgebel

FUGUE (Schwizgebel) ***

4sur5 Georges Swizgebel est un réalisateur suisse qui s’est illustré dans l’animation après des études de graphisme. Il présente son premier film, Le Vol d’Icare, à 30 ans (1974). En-dehors des coréalisations, Fugue est son 11e court-métrage, tourné en 1998.

Il y repousse les limites de ses jeux esthétiques, avec des des mouvements entre les éléments où la nature du décors se transforme et des superpositions avançant masquées. Les dessins ressemblent à du Gauguin canalisé par le suprématisme, avec des éléments récurrents chez Schizgebel (comme les nuages, les balancements).

Comparable à du Bokanowski (L’ange, La femme qui se poudre) lumineux et absurde, avec un fond anxieux et des personnages aliénés voguant entre les illusions de leur environnement.

Note globale 76

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welcome hoxford

WELCOME TO HOXFORD **

2sur5  « Fan film » autoproclamé, Welcome to Hoxford est l’adaptation du comics du même nom crée par Ben Templesmith (2008). Ce court de Julien Mokrani s’étale véritablement sur 15 minutes, les cinq dernières n’étant qu’un générique accompagnée de la musique de Zombie Zombie. Le style a souvent été comparé à Sin City. Le spectacle commence par le transfert de Ray Delgado d’une prison à un institut psychiatrique aux portes de l’Enfer.

Aucune substance particulière, aucun regard sur ce qui défile, mais l’ambition d’exulter la puissance bestiale la plus vile et démoniaque dans un cadre hautement raffiné. Mokrani et ses collaborateurs sont en complaisance avec la noirceur la plus abyssale servie en mode badass, assortie d’un occultisme de rigueur, le protagoniste principal étant l’objet de visions prophétiques et conscient de sa déité. Le nouveau dieu schizophrène mangera toute la Trinité.

Il est Kronos, prêt à affronter les Bêtes immondes remontant des ténèbres, que le dandy gay machiavélique au poste de directeur de prison va sortir des ténèbres ce soir de pleine lune. C’est bien pittoresque mais il ne faut surtout pas brancher son cerveau et encore moins son sens critique, vu que moralement c’est l’inanité complète. Le visuel tutoie une certaine idée de la perfection, la réalisation est au service d’archétypes hystériques, la tension est forte mais la parade monstrueuses limitée.

Contrairement à la BD, Delgado n’a qu’un voisin de cellule (Morton le pédophile), les autres n’étant même pas cités. Par ailleurs la résolution (sa victoire) tombe bien vite. Il serait intéressant de savoir comment tous les monstres grouillant dans les parages vont voir leur sort régler. Si c’est l’annonce d’un long, c’est tonitruant, mais ça reste un coup ultra-grossier dans le vide. Les ténèbres, le conséquent au-delà du fatras, c’est pour quand ?

Note globale 53

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UMSHINI WAMI *

1sur5  Comme dans Snowballs présumé évoquer les Indiens d’Amérique, ce petit film de Harmony Korine (Spring Breakers, Gummo) se donne une béquille à la fois culturelle et morale. Umshini Wami est le nom d’une chanson zouloue entonnée par les activistes anti-apartheid en Afrique du Sud. Elle signifie « apporte-moi ma mitrailleuse », c’est d’ailleurs l’essentiel de l’idée, ce qui correspond parfaitement à l’univers de Harmony Korine.

À défaut de mitrailleuse les personnages ont toujours leurs corps stupide et cette espèce de pseudo-conscience informe. Umshini Wami, c’est le langage comme moyen d’asperger le monde de ses déjections : la femme en rose et l’homme en jaune font des mots et des bruits idiots. Le spectacle est assez proche de la débilité mentale – et la durée étant plus conséquente que d’habitude pour les courts de Korine (15 minutes), c’est embêtant.

Naturellement une espèce de romantisme de bohémien décérébré est là pour tout justifier. C’est un peu comme un clip de Grimes (Genesis, Oblivion), à la différence que ça sent très mauvais et présente des personnages d’une inanité exemplaire. Trash Humpers était sidérant, là c’est juste du temps perdu. Sans doute, Ninja et Yo Landi du groupe Die Antwoord aiment à ce point les cultures sud-africaines dont ils se réclament qu’ils ont besoin de l’emporter avec eux dans leur amour de la fange.

Note globale 33

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Rafales : 01234, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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