FRANKENWEENIE, VERSIONS 1984 & 2012 =-

9 Jan

FRANKENWEENIE (REBOOT – 2012) **

2sur5 Comme à chaque fois, on va parler de « retour » (grand retour!) de Burton ; la traversée du désert créatif est finie – ou alors c’est pour bientôt, immédiatement après ce sursaut inespéré, c’est évident ! Auto-remake (mais au premier degré, au sens officiel cette fois-ci), Frankenweenie est résolument et exclusivement burtonien, rempli d’auto-citations et de références en circuit fermé. C’est un produit banal, trivial, léger, égal au reste de son œuvre, dans le traitement comme dans le sujet et tous les avatars habituels y sont ; ce n’est ni plus ni moins spécifique et divertissant que le monde burtonien que nous arpentons en permanence.

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Du Burton cadenassé

A l’instar de son modèle de 1984, court-métrage hystérique et lui-même déjà curieusement superficiel et placide malgré lui, Frankenweenie version 2012 reprend très fidèlement la figure et l’univers de Frankenstein, jusque dans l’habillage. Les références au film d’Universal Monster ainsi qu’aux films de monstres des 50s et 60s sont appuyées et permanentes. Une disposition assez beauf sous le vernis darky, mais prévisible : Burton tisse toujours autour de la même toile, à partir et à destination des mêmes motifs.

On y retrouve son brio formel éternel, sa signature impeccable. Le scénario lui est évanescent et transparent ; inutile d’avoir parcouru un synopsis ou aperçu l’original, tout est couru d’avance. La trame générale survole totalement ce postulat fabuleux, le déni forcené d’une mort (abordé de façon plus puérile mais aussi plus courageuse dans l’original). Toujours les mêmes marottes, les mêmes fils, les mêmes détournements et retournements.

Pour autant, Frankenweenie 2012 se regarde avec un plaisir certain, car on apprécie la qualité graphique, l’expressivité des créatures. Mais le trait est lourd et la rengaine désuète ; on s’ennuie, cordialement puisque ça en vaut encore la peine et que le généreux (voir outrancier) remplissage trompe habilement notre impatience. Il y a une foule d’archétypes attrayants mais superficiels (méchant ingénieur et destructeur du monde entier depuis son garage) ; beaucoup de figures habituelles qui sont restées des fantômes et de tristes caricatures de la Burton’s touch. Un défilé presque gênant par sa grossièreté esthétique et sa banalité intrinsèque, la gamine blême au visage creuse synthétisant ces aspects malheureux. Ces éléments semblent issus du cerveau embrumé d’un boutonneux caverneux ; il faut bien l’avouer, ils accrochent néanmoins, c’est ce qui stimule les fans et explique l’indulgence même des plus excédés. Tant de gueules et toute cette ribambelle, toute cette atmosphère, même épaisse et édulcorée, ça ne se refuse pas.

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Ma différence à moi & l’affreux reste du Monde

Comme toujours, le film est centré autour d’un gamin  »différent », désocialisé, ancré dans ses rêveries à apprivoiser des créatures imaginaires morbides et sensibles (un contexte plus particulièrement proche de Beetlejuice). En face, que de monstres ordinaires, de vilains conformistes barrant la route et brisant les enthousiasmes du petit héros timide, crédule et exalté. Avec notamment, d’entrée de jeu, un méchant voisin aigri et perfectionniste (si un chevalier noir n’est pas aux commandes, la perfection ça craint, c’est laid et signe de fermeture d’esprit).

Oncle Bob, maire de la vielle, est en fait atteint, dans le jargon psychanalytique, de « névrose obsessionnelle ». Nous assistons à la conversion de son malaise (indéfini) sur un objet extérieur ; mais cette compulsion-là (on peut parler de « formation réactionnelle ») n’intéresse pas Burton. Burton n’aime « la différence » que dans ce qui lu ressemble. Des petits êtres chétifs, lunaires, aptes au bonheur et à le partager, mais dont la douceur est contrariée par un monde de brutes psychorigides. Le petit rêveur monomaniaque, improductif, attendrissant mais totalement égoïste et auto-centré : c’est toujours la même figure de poète distrait, de fragile créature censément pleine d’imagination mais ressassant toujours les mêmes lubies ; pour conclure finalement que seule sa famille, élue ou acquise, en vaut la peine et que le reste du monde est vilain, moutonnier et soit aveugle, soit sans la moindre finesse ni bonté.

Burton devrait comprendre que parmi la plèbe, le misérable absolu, l’ordure définitive n’existe pas, que tout le monde peut encore être métamorphosé ou lâcher quelque contribution intéressante, ou révéler des traits appréciables, même dans une situation ou un angle de vue paradoxal (soit dit en passant, c’est pour ça qu’on aime toujours le méchant de service). Il devrait aussi comprendre qu’un normopathe et un misanthrope, contrairement à la caricature voulue par les rebellocrates de son espèce, ont généralement peu à voir. Il devrait s’ouvrir à ces personnages tout aussi caricaturaux que ceux qu’il affectionne, parce que ceux-là ont eux-mêmes beaucoup de symptômes intéressants, et qu’il y a toute une vérité à traduire derrière leur comportement apparent. Oui, Burton qui fustige ces Autres qui ne savent pas lire entre les lignes, qui s’arrêtent à l’identité extérieure, ne franchit jamais ce seuil lui-même : les autres sont juste des veaux, des monstres ou des abrutis s’ils ne voient pas sa propre beauté. Alors qu’elle n’est que cumul de naïveté et d’opportunisme, avec rupture totale ; comme un mirage devant tout le réel, les exigences sociales et humaines ; alors que le monde est remplit d’alter-égo à découvrir..

Burton et ses créatures reprochent aux autres d’avoir un idéal, une volonté ; alors qu’eux ont tellement de sentiments intenses, tellement de profondeur dans leurs visions, tellement de variété dans leur imaginaire. Ils évitent de vous le confier frontalement, mais ils ne font qu’insister lourdement à ce sujet, espérant la récompense, la prime à l’originalité et au délire le plus crânement enfantin et roudou-esquement punk.

Alors, comme d’habitude, Burton fabrique des ennemis partout et se projette dans ses bébés, en artiste maudit et incompris (même si rien n’est à démêler), génie autarcique au milieu de la foule insipide. Seul quelques passants (comme le professeur) attirent sa considération ; mais ceux-là non plus il ne les sondent pas. Comme tous les artistes unilatéralement épris d’eux-mêmes, à quelque degré que ce soit, réussis ou pas, assimilés ou marginaux, Burton a juste une haine de ce qui n’est pas lui. Il y a chez lui un absolutisme diffus, qui ne revendique rien d’autre que la prise en compte de son artistisme tellement puissant et singulier. Les autres sont des ploucs ; ou des concurrents ; et quelquefois, des acolytes ou des bienfaiteurs. Il y a seulement quelques carrément illuminés pour recevoir sa clémence, bien qu’elle soit paradoxale dans le cas d’adjuvant (comme le méchant commandant et inventeur à la voix éraillée).

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Burton, (notre) gothic destroy institutionnel

Tout ce venin d’ado attardé mais sophistiqué atteste d’un mépris des cultures pré-existantes et par extension, des enracinés, avec cette peinture d’une localité (celle d’Edward aux mains d’argent en noir & blanc) reflétant une civilisation lessivée, sur la pente descendante. Une telle posture s’accorde bien à la morale néolibérale contemporaine. Le prof (Mr Rzykruski) qui parle de « ce pays » qui refuse de « se poser des questions », contrairement au sien (un Eden de la connaissance et de la recherche dont on demande à voir l’emblème) est partie intégrante de cette démarche mesquine.

Cependant c’est lui qui se démarque dans cet univers, le seul disposant encore de cet élan vital qui fait défaut au Burton post-Mars Attacks. Le vrai climax du film est la séquence où il sabote l’occasion de s’attirer les grâces d’une population asthénique et suspicieuse. Il préfère affronter la vérité et la partager plutôt que colmater ce qui n’en vaut pas la peine. Voilà un personnage original et authentiquement dissident (avec cette fibre de chercheur et cette pointe, là encore, d’adolescence attardée dans le comportement, mais autant au service de l’égo que de l’esprit) ; pas un sweet dreamer monomaniaque, mais un artiste insatiable. Ce goût trop fort de la vérité, Burton devrait l’adopter au lieu de simplement saliver devant lui.

Comme Dark Shadows, Frankenweenie 2012 est un aimable spectacle – et c’est ce que produira Burton maintenant. Déjà moins chatoyant cependant ; mais on appréciera quelques fulgurances éparpillées, dans un contexte usé jusqu’à la corde. Le dernier-tiers, avec ses petites gargouilles lâchées dans la ville («les anges de la mer »), assume la vraie vocation et le vrai potentiel du film : défouloir ludique, gratiné et graphiquement réjouissant. Un film pour les fêtes de fin d’année, plutôt que pour la période d’Halloween où il est sorti.

De la belle ouvrage, institutionnelle et conservatrice malgré les illusions dans lesquelles ses auteurs se bercent. S’ils entraînent le public avec eux, c’est parce que la marchandise est loyale et que seul Burton croit encore que brûle en lui une flamme révolutionnaire ; en vérité, c’est une ferveur iconoclaste totalement essorée, sous contrôle et labellisée. Et nous aimons tous honorer certaines traditions, quitte à suspendre son jugement et sa déception critique, pour profiter d’une cérémonie dépassée mais toujours charmante (et naturellement fédératrice).

Note globale 54

Page Allocine

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MBTI : Comme toujours avec Burton, les INFP 4w5 sp/sx dominent la partie ; et sont éprouvés par d’atroces TJ et SJ intolérants. Au stade où il en est, Tim Burton n’est pas pressé à la remise en question : aujourd’hui plus que jamais il répand la haine de son « ombre », l’archétype ESTJ, dont il ne saisit toujours pas les subtilités bien qu’arrivé à mi-vie.

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FRANKENWEENIE (1984) **

3sur5 Tim Burton n’a pas encore réalisé Pee Wee, son premier long, lorsqu’il confectionne Frankenweenie, moyen-métrage à la construction et au style proche de La Quatrième Dimension, dans une version enfantine et bavarde. Anticipant déjà des pans entiers de Sleepy Hollow, Edward et Beetlejuice, Frankenweenie abonde de références au cinéma Z d’Ed Wood, au producteur Disney et aux spectaculaires contes gothiques de la Hammer.

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Avec Burton, la banlieue US policée des sweet fifties masque des intentions malveillantes mais aussi des petits individus blessés cherchant à se reconstruire. L’introduction est totalement (et délibérément) surannée, ancré dans un cadre petit-bourgeois ravi de la crèche et allègrement assimilé par l’american way of life le plus anachronique.

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Cette candeur que Burton raille est aussi la matière de son inspiration et sa protection flagrante, puisque c’est un écrin dont il ne se défait jamais vraiment. La mort du chien arrive très rapidement, puis son enterrement dans un contexte hautement expressionniste et gothique ; toutefois, Burton ne prend jamais son indépendance vis-à-vis du théâtre de bouffons esquissé avec nonchalance. Somme toute, l’homme est manifestement trop candide pour nourrir une véritable méchanceté, même à l’égard de cette galerie de personnages outranciers, voisins radoteurs et intolérants.

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L’auteur s’identifie très clairement au petit garçon rêveur et iconoclaste, prêt à défier les lois de la nature, plus par curiosité et soif de découverte que par défiance ou avidité, notions totalement étrangères à son comportement. Coincé entre des parents doux et aimants, mais totalement naïfs et bien trop conciliants ; et des voisins hystériques, passablement idiots, égoïstes et malveillants, l’enfant arbore le caractère le plus lisse de tout cet univers. A force d’emphase pour cette pureté, Burton crée un petit personnage aimable, mais banal et indistinct, dans lequel se projettera facilement tout enfant timide.

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Comme dans Edward, nous retrouvons un être morbide, sensible et différent (le chien Sparky – et son maître, car ils sont traités comme les deux facettes d’une même entité), qui finit mort pour de faux afin de se prémunir de la fureur de ploucs armés de fourches et de haine. Nuance avec l’œuvre emblématique de Burton, ici, ce déchaînement de médiocrité et d’agressivité précède un retour à la vie dans la joie et porté par une vague subite de solidarité. Doucement macabre et ubuesque, ce final au moulin sera autrement plus tragico-romantique dans le remake. Ici, sa dimension baroque est expédiée, loin de la liberté et de la fureur créative du court-métrage phare Vincent.

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Concis, sympathique et rythmé, ce moyen-métrage de 1984 gagne à être étriqué dans une durée de 28 minutes. Il dit somme toute bien peu de choses, mettant en exergue un style et des avatars qui ne demandaient alors qu’à croître et s’affirmer, appuyés par des scénarios et des univers plus étoffés. Néanmoins, le message présent traduit l’essence de toute l’œuvre burtonienne : éloge de la différence un brin niaiseux et pas que sur les bords, Frankenweenie n’a pas perdu de son charme trois décennies plus tard.

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Plus vivant que son reboot de 2012, il ne le surpasse cependant que pour des raisons logistiques et une plus grande harmonie interne, une unité qui ne suffit pas à compenser la grossièreté de ses sophismes arrogants d’artiste incompris, mais dépassant difficilement ce constat d’incompréhension et sa mise en scène pour affirmer sa vigueur créatrice. Il faut dire que déjà, c’est le sentiment d’être une exception, intuition régressive et odieuse, qui stimule tout le programme et motive chaque choix de réalisation, pour le meilleur (originalité réelle du postulat, sensibilité probable) et pour le pire (intrigue et propos creux, atmosphère bancale).

Note globale 61

Page Allocine  

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Théorie des Humeurs : La mère est une caricature de « Phlegmatic ». Petite bourgeoise passive-agressive, auto-centrée sur ses humeurs et sensations, indifférente et molle, mais aussi dévouée et ponctuant le quotidien d’éruptions de mesquineries et de reproches indirects. 

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Tim Burton >> Dark Shadows, Alice au Pays des Merveilles, Batman Returns, Batman


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14 Réponses to “FRANKENWEENIE, VERSIONS 1984 & 2012 =-”

  1. Tangokoni janvier 10, 2013 à 10:19 #

    Hello Zogarok 🙂

    J’ai lu ta longue analyse, et tu sais déja ce que je pense de ces deux films.

    J’aime ce style de Burton, je me suis régalée à chaque instant, le scénario, revu et corrigé par rapport à l’original m’a autant séduite, ainsi que les références nombreuses et diverses à d’autres oeuvres ou à des modes de vie et de réflexion (comme dans les oeuvres de Burton en général). Enfin, tout quoi 🙂

    • zogarok janvier 11, 2013 à 15:17 #

      Oui nous avons abondamment ergoté sur ton blog ; mais au moins, ce film est un vrai sujet -il suffit de voir la taille de l’article, au-delà de ma simple appréciation/note. L’immersion reste sympathique et peaufinée, travaillée, même si elle n’est pas dépaysante.

      • Tangokoni janvier 12, 2013 à 07:58 #

        Un petit peu chicané, pas trop quand même 🙂
        Un sujet qui fait débat, c’est vrai, et qui prouve que le style signé Burton ne fait pas l’unanimité. Heureusement, ce serait triste que tout le monde aime la même chose.
        Perso, comme déja dit, à part Alice que j’ai trouvé décevant, et Dark Shadow pour lequel je n’accroche pas du tout, j’aime énormément l’empreinte Burton 😉 , même si, comme tu le soulignes (« L’immersion reste sympathique et peaufinée, travaillée, même si elle n’est pas dépaysante »), il ne surprend plus.

        • zogarok janvier 17, 2013 à 17:07 #

          Je suis tombé amoureux, enfant, de « Mars Attacks »… Mais pour le reste, hormis les « Batman », pas de ferveur de mon côté. Et aujourd’hui je peux le dire : je trouve « Charlie & la Chocolaterie » totalement raté.

      • tangokoni janvier 17, 2013 à 18:52 #

        J’aime énormément La chocolaterie, par contre j’ai oublié de citer La planète des singes, même pas envie d’en parler d’ailleurs 😦

        • zogarok janvier 20, 2013 à 10:28 #

          Ce dernier ne m’a jamais tellement dérangé. Il casse le « mythe » Burton, c’est certain, mais au moins il emmène ailleurs. Je le trouvais simplement enfantin et anachronique. Ce qui, sur le papier, n’est pas incompatible avec le reste.

      • tangokoni janvier 20, 2013 à 13:21 #

        La planète des singes avec Heston est un film culte pour moi, alors difficile d’être satisfaite par des remakes.

        • zogarok janvier 21, 2013 à 19:20 #

          Oui, double faute pour le film dans ce cas et double-peine pour toi.

  2. dasola janvier 11, 2013 à 14:39 #

    Bonjour zogarock, personnellement, je n’ai pas vu la version courte de 1984, mais la version longue fait partie de mon « top » de 2012. Visuellement, ce noir et blanc est superbe et que de trouvailles. Le chat qui devient « chat-garou », c’est quelque chose. Bonne après-midi.

    • zogarok janvier 11, 2013 à 15:13 #

      Bonjour Dasola ! Oui, la toute dernière partie et les quelques créatures (comme cette petite bande de Tricksters survitaminés) sont de jolis motifs; mais pas des trouvailles. Rien n’est jamais neuf avec Burton, même pas l’angle de vue.

      (ps:c’est zogarok, pas »rock » !)

  3. Voracinéphile janvier 11, 2013 à 14:51 #

    En y repensant (et surtout en l’ayant revu), je me suis sans doute un peu trop enflammé dans ma chronique. Il est clair que Burton, même si il n’a rien de nouveau à réinjecter dans son oeuvre (multiples références de plus aux films de son enfance, des références que la plupart des enfants ne relèveront pas), est toujours sincère dans sa démarche et que l’essence de son vieux Frankenweenie est là. Le héros est hyper classique, mais toujours gentiment attachant. Je trouve juste regrettable toute la première partie, qui paraphrase jusqu’au défilé de monstres qui est, disons le, le principal atout du film. En revanche, revoir l’ancien ne me ferait sans doute pas de mal, je ne me rappelle plus des références à Disney ni à Ed Wood (peut être dans le mécanisme de Frankenstein construit au grenier…).

    • zogarok janvier 11, 2013 à 15:09 #

      Il évoque sa période Disney et son travail dans ce contexte – pas un Disney particulier. Pour Ed Wood, c’est surtout dans la forme, quelques clins-d’oeils ou « manies » – d’ailleurs l’ambiance est très proche du film éponyme. Si tu veux le revoir tu as deux sources ici, tu y passes une demie-heure, c’est plaisant et fluide, mais n’attend pas le Burton des grandes heures ; on est plutôt au niveau de celui d’Alice, Dark Shadows, bref celui des 2000s.

      Dans les deux films (mais surtout le remake) le héros est réellement charmant mais pour le moins « décoloré ».

      Ce remake n’est pas regrettable, c’est comme d’habitude un aimable divertissement, mais on passe notre temps à énumérer les vignettes éternelles. On ne s’ennuie pas, c’est plutôt une sorte de léthargie douce (un peu comme pour le spectateur du feuilleton quotidien l’après-midi).

  4. Voracinéphile janvier 12, 2013 à 14:26 #

    Revu hier soir avant de m’endormir le Frankenweenie de 1984. Je le trouve en effet meilleur moi aussi, les parents m’ont semblé plus consistants que dans le remake ( même si on reste un peu dans les parents gentils mais un peu effacés, ceux là ont des dialogues qui les rendent plus sympathiques (je pense au presse papier par exemple). On s’amuse d’ailleurs à retrouver les mêmes cadrages pendant certaines séquences, et les allusions à Ed Wood sont assez évidentes dans l’intro avec le film amateur de Victor. L’allusion à Batman est en tout cas amusante dans le premier frankenweenie, c’est limite visionnaire. Dans le remake, j’ai un peu tapé dessus pour le côté auto-citation que j’avais trouvé un poil lourdingue.

    • zogarok janvier 17, 2013 à 16:55 #

      Peut-être que sa vraie force, c’est, outre la courte durée et un certain rythme, d’être réellement candide, d’avoir l’énergie et l’innocence d’un premier essai (j’allais écrire d’un « premier combat », parce que Burton semble se projeter en anti-conformiste exemplaire dans presque chacun de ses films).

      Les auto-citations c’est aujourd’hui l’essence du cinéma de Burton – on dirait même son seul réflexe ; on ne peux donc plus s’y livrer totalement si ce point nous heurte. Non seulement il me heurte mais il me désespère gentiment.

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