MASTERS OF HORROR – SAISON 2 **

24 Mar

La saison 1 ne tenait pas toutes ses promesses ; la saison 2 est proche de l’embaumement. Pour autant, la série n’est pas mauvaise en elle-même ; mais lorsqu’on en fait le bilan, il y a peu de ces gros morceaux qu’on était venus chercher.

Et dans cette saison 2, trois ou quatre curiosité notables, de discrets coups-d’éclat tout de même, beaucoup de choses quelconques et plus ou moins sympathiques. Et, carrément, trois purs crashs, trois gros ratages dont la présence dans cette collection confine à l’escroquerie.

À noter que la plupart des réalisateurs conviés pour la première saison reviennent ici, avec cette fois autour d’eux beaucoup d’auteurs plus confidentiels.

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LES FORCES OBSCURES (2.01) *

1sur5  Lancement de la saison 2 des Masters of Horror. Une reprise désolante, bizarrement confiée à Tobe Hooper dont l’épisode de la saison 1 (La danse des morts) était l’un des plus critiqués. À ce stade c’est l’opus le plus médiocre de la série, ce qui signifie qu’il dépasse le consternant mais  »original » La Belle est la Bête.

De manière infiniment plus lourde encore que dans Péchés de jeunesse (2.09), le cinéaste sur-dramatisme et rend la séance épouvantable. Nous sommes dans la lignée de ces trips new born christian, typiquement US, où les auteurs semblent possédés et pourtant incapables de faire tenir leur produit debout.

Nuance chérie, ici nous aurons le droit au commentaire bien con et rebattu autour de l’idée  »l’ennemi vient de l’intérieur ». Avec ceci nous est servi une illustration bien crétine de scénariste bourrin : hop, tout le monde à la cave fermée à clé, vous êtes sur les nerfs et tous armés, il est évident que ça va bien se passer, à l’écart du terrible monde extérieur qui perd la raison.

The Damned Thing semble incapable d’exister en tant qu’objet autonome. N’importe quelle œuvre a des connexions avec les autres, mais ici, tout est fait  »à la manière de ». De plus, le film heurte par son classicisme relevant de l’asthénie. On dirait du Shyamalan inaccompli (ou celui, tel quel, de Signes) mais pourtant gonflé à bloc.

Paradoxalement, c’est la logorrhée gore. La série a somme toute une propension limitée au grand-guignol, Hooper lui y sacrifie plus ouvertement, jusque dans son mythique Massacre à la tronçonneuse. Mais ici c’est gore champêtre et sans sujet animé à tous les étages.

Au final, Toolbox Murder, tout petit film par Hooper, sera indéniablement moins pire à tous les niveaux. Concernant les Masters of Horror, Les Forces Obscures est l’un des plus mauvais opus de la franchise, l’un des plus soporifiques surtout, sans atteindre le niveau abyssal de Croisière sans retour.

Note globale 33

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Suggestions… Emprise

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UNE FAMILLE RECOMPOSEE (2.02) ***

3sur5  Voilà un épisode des Masters of Horror qui nous rappelle Les Contes de la Crypte. C’est dire comme il est plaisant de façon inespérée. Family est signé John Landis, auteur du fainéant La belle est la bête, le ratage de la saison 1.

Ici, le cinéaste se montre largement meilleur (et mobilisé). Cet épisode n’est pas tellement horrifique, c’est plutôt un essai bizarre autour d’une idée décalée, comme Chocolat, mais sans la dimension fantastique et donc proche sur le papier de Un son qui déchire.

Bien sûr cette histoire ne vole pas haut, mais elle est menée avec brio, parsemée de rebondissements valides et de jaillissements macabres quasiment burlesques. La veine comique de Landis vient doper un travail d’une grande rigueur, en contraste total avec l’épisode moyen de Masters of Horror où les scénarios semblent bâclés, parfois au point d’en devenir confus.

Enfin les acteurs sont excellents, Meredith Monroe en tant que Celia d’abord, mais plus encore Goerge Wendt. Voilà un anonyme génial incarnant un tueur taré en le rendant proche et sympathique, presque en en restituant la complexité, comme Mark Holton dans Gacy.

Note globale 65

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Suggestions… The Girl Next Door

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V COMME VAMPIRE (2.03) **

2sur5 Même d’un point de vue quantitatif, la présence de Ernest Dickerson est quasiment injustifiable. Il a certes signé Le Cavalier du diable, premier long dans le sillage officiel des Contes de la Crypte, puis Bones, thriller avec Snoop Dogs. Soit.

V comme Vampire est un opus respectable, à peine consommé déjà oublié. Il met en scène deux adolescents piégés dans une maison des horreurs puis transformés en suceurs de sang. C’est de l’horreur à la Destination finale, dans un registre plus approprié pour la génération qui as fabriqué sa culture horrifique à partir de Scream.

Très gore, le film remplit le cahier des charges basique en plus de se suivre sans ennui, deux exigences basiques auxquelles n’ont pas su répondre tous les épisodes. Pour le reste, c’est typiquement un produit de la première décennie des années 2000.

Note globale 50

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Suggestions…

UN SON QUI DÉCHIRE (2.04) ***

3sur5 Voilà un des heureux accidents industriels de Masters of Horror. Les puristes du genre seront frustrés. L’épisode en lui-même est une petite surprise. On connaissait Brad Anderson pour son thriller The Machinist avec Christian Bale en schizophrène paranoïaque.

Ici, Anderson aborde à nouveau la solitude d’un homme de manière extrêmement originale. Il s’agit d’un homme dont le fils vient de mourir. Chargé de surveiller les conversations téléphoniques dans son entreprise, il subit un trouble sonore, auquel il s’habitue sans en parler à qui que ce soit. Il entend les moindres sons dans un périmètre proche. La mise en scène le souligne allègrement et c’est le grand atout du film.

Sur le fond, Un son qui déchire n’est pas si malin (c’était la même chose pour The Machinist). Mais Anderson démontre un talent rare : son héros est pénible, la donne est banale, l’élément perturbateur est insignifiant.. et son approche rend le tout intrigant à souhait. Peu importe si certains de leurs schémas sont désuets, les auteurs sachant à ce point faire vivre la condition d’un individu ont du mérite.

Note globale 63

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Suggestions…

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PIÉGÉE A L’INTÉRIEUR (2.05) ***

3sur5 Carpenter est l’auteur du meilleur opus de Masters, La Fin absolue du Monde. Comme Argento, Tobe Hooper, Stuart Gordon et d’autres, il revient pour cette seconde saison. Comme La Maison de Sévices qui clôturait la saison 1, Piégée à l’intérieur nous parle, entre autres choses, d’avortement.

Un père (Ron Perlman), secondé par ses rejetons, assiège l’hôpital où sa fille, qui vient d’avoir un accident, va se faire avorter. Estimant qu’il est trop tard et surtout face à la taille de ce bébé qu’ils n’arrivent pas à appréhender, les médecins essaient au contraire de la faire accoucher.

Du gunfight au fantastique, c’est un film très curieux. Il ressemble à un réel cauchemar : reflétant sans arrêt la réalité, fluide à merveille, mais où tous les repères semblent fondre progressivement. L’intrigue est donc relativement fumeuse, mais l’inspiration omniprésente. Carpenter imprime quelques scènes bien senties et délivre des réflexions intéressantes et achevées, même si on se demande où est leur vocation.

La mise en scène est celle d’une classique série policière ou d’action, efficace mais sans présenter la marque de son auteur. Ce n’est pas un opus important dans la carrière de Carpenter, mais c’est un bon épisode dans les Masters of Horror, avec une grâce certaine et une liberté narrative très Z.

Note globale 65

Page Allocine & IMDB + Zoga sur SC http://www.youtube.com/watch?v=q9hkoj3Ful8

Suggestions… Dreamcatcher

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J’AURAI LEUR PEAU (2.06) ***

3sur5 Argento a légèrement pété les plombs. Après l’extraordinaire Jenifer qui est l’un des (seuls) sommets mais aussi fait marquant objectif de la saison 1, il nous livre dans la saison 2 un opus bancal à souhait, gorgé d’idées et de brillantes intentions, mais étirant ses pistes dans tous les sens.

Comme Mort clinique (2.12), l’enjeu et le sujet, c’est la peau, celle dont on veux se séparer ou celle dont on veux se parer quitte à en faire un manteau. Encore une fois, la mise en scène de Argento n’est pas fondamentalement virtuose, mais on retrouve cette texture particulière, aussi délicieusement désuète que le contenu est redoutable. Dommage que les longs-métrage contemporains de Argento n’aient pas cette férocité.

Car Pets est un film bien allumé, excentrique comme rarement. Le scénario et le rythme sont honnêtes même si sur le fond un peu plus de structure seraient les bienvenues. Reste que la séance est un délire inouï, un spectacle grand-guignol, genre taquin, où s’accumulent des scènes gores de haute voltige.

C’est l’un des seuls grands mérites de cette collection des Masters of Horror : désinhiber et ressusciter notre Dario, un véritable maître au milieu de faiseurs diversement talentueux, mais souvent sans propositions ni emprunte.

Note globale 68

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Suggestions…

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LA GUERRE DES SEXES (2.07) **

3sur5  Retour de Joe Dante, l’auteur du Vote ou crève de la saison 1. Après cet épisode largement validé, il se lance à nouveau sur un thème politique, avec cette fois beaucoup plus de subtilité (et plus rien de l’esprit bêtement partisan de Homecoming).

À cette fin, Dante adapte une nouvelle de Alice Sheldon, auteure de SF dont l’œuvre se nourrit des questions de genre et évoque la place des femmes. Il met en scène un monde où les hommes sont gagnés par une folie meurtrière et s’en prennent au sexe faible sans le moindre état d’âme. The Screwfly Solution interroge plus largement que la guerre des sexes, la crise de sens et de l’environnement étant constitutifs de son propos.

Avec cet épisode nous découvrons un Joe Dante nouveau, plus sobre dans sa mise en scène, plus sérieux et conséquent dans ce qu’il dit. Les portraits sont assez fins, ce qui arrive souvent chez lui malgré l’outrance du climat. Cependant c’est une relative déception.

En effet Joe Dante a tendance à resserrer son propos et peut-être, à rater quelques pistes. Au moins, son métrage est dense et ses idées se réalisent avec intelligence, tout en nourrissant le récit sur la forme.

Une histoire bien menée et une de ces curiosités, avec Family par exemple, qui composent la collection des Masters of Horror et lui donne quelques motifs d’existence, à défaut d’être la grande série de prestige promise.

Note globale 60

Page Allocine & IMDB + Zoga sur SC http://www.youtube.com/watch?v=n11toZo55wo

Suggestions…

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LA MUSE (2.08) **

3sur5 Comme La fin absolue du monde, La Muse est un film sur la création, littéraire ici. Il entretient également des correspondances avec Le cauchemar de la sorcière, lui aussi opus de la saison 1 des Masters of Horror.

Comme Chocolat, La Muse est un épisode dirigé par Mick Garris, l’homme à l’origine des Masters. Ce n’est pas un metteur en scène remarquable, mais à nouveau il arrive à un résultat convaincant, cette fois beaucoup plus aligné sur les manières du fantastique et de l’horreur old school.

La contribution de Clive Barker (Hellraiser), qui a offert une nouvelle inédite à Garris pour l’occasion, se fait sentir. Mais si les thèmes sont alléchants et servis par de belles illustrations, le scénario est décevant. Les pistes de cette histoire grand-guignole sont molles.

En revanche, les effets spéciaux sont réussis, tout comme le démon de l’enfer digne de la créature de Legend. Il faut aussi noter un casting curieusement bon, servant brillamment le romantisme et la folie constitutives de cet épisode imparfait mais à retenir.

Note globale 58

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Suggestions…

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PECHES DE JEUNESSE (2.09) *

1sur5 Tom Holland (Les Langoliers) est lourd, pour du Chucky ça passe, dans le cas présent pas un instant. Péchés de jeunesse est une sorte de reboot Z de Ça. On retrouve l’insupportable comptine assortie. Alors ok, il faut du gimmick pour bien mettre en relief la filiation et amuser la galerie, mais la mélopée « des glaaaces, ça te glaaaace » toutes les minutes, c’est vite gonflant.

Censé varier entre l’humour et le thriller glauque, Holland nous donne une sorte de guimauve dramatique totalement perdue. Il nous endort avec ses vieilles histoires de bande éclatée liée par un secret macabre, ou de pédophilie dans une banlieue pavillonnaire. C’est banal, la mise en scène est à la ramasse sans trop heurter.

Le film a, in fine, quand même le mérite de ré-installer l’horreur graphique dans la saison 2 des Masters, avec ses gens qui fondent. Les effets spéciaux sont rigolos et l’un d’eux (celui de la piscine) dans la lignée du Blob. Et… ah oui, c’est déjà tout.

Note globale 30

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Suggestions… La peau sur les os + Vampire, vous avez dit vampire ?

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LE CHAT NOIR (2.10) **

2sur5 Dans la première saison, Stuart Gordon a signé Le cauchemar de la sorcière (1.02), un bon épisode quoique très conventionnel. À nouveau dans ce Chat noir, il ne semble pas profiter de la liberté offerte par Mick Garris et les Masters of Horror, en se contentant de livraisons formellement impeccables, sans plus. Et pourtant il s’inspire dans les deux cas d’un totem de la littérature fantastique ; Lovecraft et sa Maison de la sorcière, maintenant Edgar Allan Poe et son Chat noir.

Cette nouvelle est la plus célèbre et adaptée à l’écran de Poe. Gordon la traduit d’une manière particulièrement lisse et académique. Il nous expose ainsi Edgar Allan Poe himself et sa déchéance d’alcoolique névrosé. Jeffrey Combs interprète un Poe paumé et monstrueux, clairement le grand atout de cette création. Mais la démarche de reconstitution d’époque, si louable soit-elle, ne suffit pas.

À l’instar de McNaughton avec Les Amants d’outre-tombe (1.12), qui lui est un maître bien plus anodin, Gordon donne dans le drame fantastique dans l’Angleterre victorienne. Quel drôle de but. C’est réussi en soi mais et après ? Le vrai mérite de Gordon est de faire basculer Poe dans la psychose et de créer une sorte de Shining au XIXe en mi-parcours.

Mais là aussi le résultat est très limité. Finalement, rien dans ce film ne nous atteint. Qu’il soit servi par une photographie soignée entre autres qualités formelles strictes nous fait une belle jambe, surtout si c’est pour un compte-rendu si plat. Il vaut mieux découvrir Deux Yeux Maléfiques, anthologie de Romero et Argento où Le chat noir est adapté de façon plus ouvertement kitsch, mais aussi beaucoup moins anémique. Sinon, avis à ceux qui sont tombés des nues devant Wolfman.

Note globale 50

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Suggestions… From Hell

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GEORGE LE CANNIBALE (2.11) **

3sur5 Attention John Landis a un concurrent, il n’est pas le seul réalisateur des Masters of Horror à intégrer la comédie hystérique. C’est Peter Medak, réalisateur très secondaire parmi les invités de la série, mais aussi de ceux qui ont su se distinguer par une initiative originale.

Avec George le cannibale, il fait du père fondateur des États-Unis un horrible cannibale, amateur en particulier de la chair tendre des plus jeunes. En aménageant dans une petite ville, la famille de Mike se trouve confrontée à ses véritables héritiers. Exposée à une population locale âgée et excentrique, la voilà bientôt impliquée dans une affaire qui pourrait remettre en question la foi dans leur histoire des Américains.

Les intentions sont vaseuses, mais c’est loufoque et ça fonctionne. Auteur de La Mutante 2 mais aussi et surtout de L’Enfant du Diable, Peter Medak est ingénieux, toutefois son style manque de colonne vertébrale. La critique du détournement de l’Histoire et la société secrète des washingtoniens éveillent le spectateur, compensant le manque de soin de détails cruciaux, comme, prosaïquement, les personnages concernés et leur place dans l’environnement. Entre Brian Yuzna (Society, Le Dentiste) et Freddy 4 ou 5.

Note globale 58

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Suggestions…

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MORT CLINIQUE (2.12) ***

4sur5 À l’instar de Serial auto-stoppeur (1.11), Mort clinique est une des excellentes surprises parmi les vingt-six épisodes de Masters of Horror. Son auteur est pourtant un de ces auteurs anodins de la galaxie horrifique conviés à la saison 2. Rob Schmidt n’a signé dans le domaine que Détour mortel, slasher lisse et convaincant.

Avec Right to Die il tape fort, de manière autrement musclée que dans son long-métrage. Comme Dante, Schmidt s’empare d’un thème de société, l’euthanasie, mais ne se positionne pas contrairement à lui, ou plutôt amène son propos ailleurs. La nature humaine l’intéresse davantage que la politique ou les émulations sociales.

Et Mort clinique nous dresse un tableau prodigieusement cynique de l’Humanité. Avec ses personnages opportunistes utilisant la morale comme un déguisement, c’est l’épisode le plus transgressif de toute la série (avec Jenifer et Imprint). Il n’est même pas noir, juste d’une cruauté vertigineuse, candide à la base, mais déployée d’une façon si entière que le film est vécu comme un uppercut.

À cela il faut ajouter les visions cauchemardesques de ces femmes sans peau. Le gore est omniprésent mais utilisé à bon escient. Son caractère excessif trouble davantage que ne le faisait La Maison des sévices (1.13) de Miike, l’opus le plus célèbre des Masters of Horror en raison de ses exploits.

Enfin, l’inspiration de Schmidt auprès de l’horreur des 80s est criante et la filiation à Dead & Buried, Patrick et Hellraiser II se fait sentir. La mise en scène a également ce côté cristallin que présentait déjà Détour mortel, les effets spéciaux et la photographie sont parfaits.

Note globale 73

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Suggestions…

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CROISIÈRE SANS RETOUR (2.13) *

1sur5  Le dernier épisode de la série Masters of Horror est signé Norio Tsuruta (Scarecrow, Prémonition), un  »master » peu connu en-dehors du Japon, sauf à la rigueur en tant qu’auteur de Ring 0. Autour d’une histoire d’adultère, Croisière sans retour s’annonce comme un slasher à base de vengeance, puis s’épanouit finalement comme un film de fantôme asiatique traditionnel.

Le résultat est d’une platitude inouïe. C’est un film où tout se déroule en surface et est présumé se faire attendre. Tout concentrés sur ses  »prouesses » et l’intrigue en carton de Takayama, Tsuruta ne semble pas concerné un seul instant par une direction d’acteur digne de ce nom ou une mise en scène un tant soit peu méditée. Le montage n’est pas venu corriger cette faiblesse.

Les Masters of Horror ne sont pas forcément une partie de plaisir mais l’ennui induit par celui-ci confine à la gêne. Showtime et Mick Garris auront eu le mérite de tenter de mettre en avant des nouveaux talents. Pas la peine d’être sarcastique car même les  »grands » ici ne sont au zénith. Dommage que la série tire sa révérence sur un spectacle aussi vain. Devant celui-ci, on est même pressé que tout s’achève. C’est le pire opus des Masters of Horror.

Note globale 25

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Suggestions… 

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Même traitement pour la saison 1 !

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Le classement des Masters par Zogarok (SC)

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Voir l’index « Séries » de Zogarok

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5 Réponses to “MASTERS OF HORROR – SAISON 2 **”

  1. Voracinéphile mars 24, 2014 à 02:20 #

    Quelle productivité ! Je crois avoir deviné ce que tu as fait pendant ton week end ^^

    Les forces obscures… Excellente introduction qui m’a rappelé Amityville, puis… plus rien. Ennuyeux, vaguement parano (vu combien la menace est indéterminée)… Un début blasant…

    Une famille recomposée était déjà mieux (notamment avec cet impressionnant plan séquence d’introduction de décomposition d’un cadavre à l’acide. Du jamais vu en terme de gore. Hélas, c’est un peu tout ce que j’ai retenu au final, malgré cette idée marrante de la famille décomposée puis recomposée. Jolie comparaison avec les contes de la crypte, ça s’en rapproche en effet, en un peu moins bon enfant. De la part du réal de La Belle est la bête, on espérait pas autant…

    V comme vampire m’a rapidement lassé. Complètement convenu, dans les sentiers battus, mais avec un peu de gore pour tenir le cahier des charges (ça semble être le commandement suprême de cette seconde saison), un numéro sans surprises gentiment exécuté, avec la présence inattendue de Jodelle Ferland. Vite vu et vite oublié.

    Un son qui déchire, beaucoup mieux en revanche. Une vraie bizarrerie, qui sur un postulat simple et pas fantastique (minimaliste au maximum : une ouie si fine qu’elle permet à notre personnage de saisir les conversations et messes basses qui l’entourent). Un don qui l’amène à découvrir les problèmes cardiaques de son fils et à l’isoler du reste du monde. Un sous texte social plus touchant que prévu, malheureusement, le film oublie de se donner une direction. Donc du remplissage un peu variable sur 50 minutes. Ca valait le coup, mais rien d’exceptionnel.

    Piégée à l’intérieur… Ah, Carpenter trébuche… Et pourtant, il y avait de bonnes idées, la meilleure étant Ron Perlman, admirable dans son rôle d’intégriste en grève contre l’avortement (d’ailleurs, la position de l’épisode est trouble à ce sujet, entre l’utilisation trash des méthodes d’avortement et la nature même du bébé (qui finit la tête explosée, relevons le). Mais pour le reste, malgré le rythme, j’ai eu du mal à m’y intéresser, et malgré l’un des plus beaux démons de ces dernières années, franchement, l’ambiance avait du mal à fonctionner. Et cette marionnette me rappelle un poupon animé très moche dans un film à budget zéro que je ne mentionnerai pas 😉

    J’aurai leur peau… Joker

    Sur la guerre des sexes, Dante baisse un peu (mais pour toi, il remonte ^^). L’idée est vraiment intéressante, l’exposition mondiale du phénomène n’est pas si mal mise en scène, mais le film esquive les messages sociaux. C’est ce qui était trop voyant selon toi dans Vote ou crève, mais ici, la simple gestion du phénomène n’a pas vraiment réussi à conserver tout le temps mon attention. Sans doute moins outré, mais aussi clairement moins marquant au delà de son idée principale.

    La muse est la vraie surprise pour moi. Après Chocolat, Mick Garris livre un segment vraiment très esthétique (magnifiques apparitions spectrales, excellente créature en effet), et un peu de poésie ça et là. Le conte fantastique adulte et agréable, avec un savoureux caméo de Christopher Lloyd (deux virgule vingt-et-un gigowatts ?).

    Péchés de jeunesse : et… bien ce sera mon péché coupable. Un remake authentique de Ca en bien moins terrifiant, mais pourtant, c’est typique l’ambiance de Stephen King, avec ses lourdeurs, sa vision bien naïve de l’enfance et un boogeyman pas très original. Mais le retour à l’ancienne a emporté mon enthousiasme sur la fibre nostalgique. Rien de surprenant, une commande simple, mais qui passe.

    Le chat noir : Mis à part les tortures jubilatoires des animaux (prends ça, sale matou !), pas grand chose de mémorable là aussi. C’est joli question style (Twixt en moins saturé), de jolis plans ça et là. Mais c’est réellement décevant de la part de Gordon, qui semble avoir abandonné toute envie de faire peur. Espérons que ses prochains travaux (qui confirment son abandon du fantastique pour donner dans les maux de société) seront plus convaincants…

    George le cannibale : … heu what the fuck ? J’apprécie l’originalité. Et l’esthétique noble à perruque du sang plein la barbe, ça pouvait être intéressant effectivement. Mais… non, ça n’a fonctionné sur moi. Du tout.

    Oh oui, il y a du Hellraiser II dans Mort Clinique. Ca lui rajoute du cachet, et effectivement, ces jeux de positionnement vis à vis des buts animant chacun des personnages donnent un ton particulier au récit, suffisamment pour le démarquer dans cette saison.

    La barque prend l’eau dans La croisière sans retour. J’ai du noter trop vite en revanche, car si j’ai trouvé l’esthétique appliquée au fantôme plutôt efficace, le scénario qui avance sans queue ni tête n’aide vraiment pas à divertir (moins en tout cas qu’un Piégée à l’intérieur). Ce que je prenais pour du mystère (le gore aléatoire) étant abominablement géré, le résultat est effectivement décevant. Difficile de passer après Takashi Miike en fin de saison…

    • zogarok mars 26, 2014 à 17:58 #

      Les forces obscures : Je me savais piégé dès cette intro. Ce « registre » est éprouvant.
      Piége à l’intérieur : Je ne vois pas..
      J’aurai leur peau : pourquoi ?
      La guerre des sexes : je préfère ce sentiment de pistes élaguées à la grossièreté de pistes explorées n’importe comment.
      La muse : La surprise qui ne tient pas ses promesses.
      Péchés de jeunesse : le coeur a ses raisons, blabla, donc fermons les yeux.. il n’est pas mal classé sinon, de manière générale.
      La croisière : « J’ai du noter trop vite », c’est-à-dire ?

      Globalement tu ne retiens rien de cette saison 2. C’est « pas mal » (Une famille recomposée un peu, Mort clinique peut-être) au mieux.

      Raté ; étalé sur le début de la semaine (et dimanche dernier avec une bonne nuit presque blanche et un début dimanche matin. Tôt le matin. Je ne sais plus où mettre la case sommeil..)

  2. Voracinéphile mars 26, 2014 à 18:18 #

    Pour piège à l’intérieur, je voulais faire le parallèle avec le film médiocre que j’avais tourné en Charente… T’en souviens tu ? Le poupon animé avec classe et amateurisme…

    Mon joker (honteux) pour J’aurai leur peau vient surtout du fait que je l’avais visionné à la va vite il y a 3 ans, et que je n’avais pas été convaincu. Et que je ne l’ai pas revisionné ce coup ci, alors que ça serait nécessaire pour valider définitivement mon avis. J’ai gardé l’ancienne mauvaise note, mais je n’ai pas d’arguments précis pour la soutenir. Je vais avoir du temps dans les prochains jours, je reviendrai statuer définitivement sur son cas.

    Contrairement à toi, du coup, j’ai visionné tous les épisodes en quelques soirées (l’espace d’un week end, je crois que quelques heures séparaient mes notes de la publication des tiennes sur SC). J’ai travaillé un peu à la chaîne, sur des travaux inégaux. De cette croisière, la mise en image du fantôme m’a quand même un peu marqué (contrairement à celui d’un Shutter, complètement lambda). Mais le souvenir que j’ai du reste n’était pas vraiment brillant (et le fantôme du petit frère à la fin qui passe faire coucou…)

    • zogarok mars 26, 2014 à 22:38 #

      Ok je vois ! Pour « J’aurai leur peau », il faut savoir l’apprécier (ou pas). C’est de l’exercice style fauché et survolté. Il est possible de ne pas y trouver de prises, d’ailleurs il faut un certain temps pour se rendre compte de la « nature » de l’objet.

      Je suppose que je m’exprime mal. Puisque j’ai bien visionnés les Masters à la chaîne il y a une semaine et demi/deux semaines (peu avant que tu y passes aussi – et je n’en ai rapidement notés que les premiers épisodes (jusqu’à La belle est la bête), puis attendu les deux articles sur le blog pour les autres) ; et que j’en avais vu quelques-uns il y a 4 ans.

  3. Voracinéphile mars 29, 2014 à 14:16 #

    J’ai revu J’aurai leur peau. Ma note a un peu remontée (sans retourner ma veste quand même, j’avais oublié qu’il y avait autant de gore), même si la structure de conte pour adulte ne m’a pas emballé cette fois ci. C’était amusant en tout cas, on retrouve ponctuellement certains éléments de son cinéma (les animaux surtout), et une jolie tenue visuelle au cours de plusieurs scènes (la gogo dance pendant l’intro, quels éclairages !). Finalement, il développe aussi son cahier des charges, avec une certaine humilité que je n’avais prise en compte (la trame est inexistante, on attends les prochaines morts avec curiosité). On alterne entre le réussi (le final ou la batte) et le complètement raté (la couture… une laideur numérique peu surprenante hélas).

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