BARBIE –

10 Nov

En bon film star pour les masses c’est sur le fond un bric-à-brac d’idées (ou d’échos d’idées) à la mode hypertrophiées ou alambiquées en vain, sinon pour égailler la galerie et les critiques. C’est simplement un divertissement criard et opportuniste avec des éclats de drôlerie ou même d’esprit, calibré avec compétence puisque dès qu’on ne vient pas braqué il y a moyen de pas ou peu s’ennuyer – et je suis venu sans envie ni espoir. The fabelmans de Spielberg réussissait un tour similaire sans passer par l’avilissement – c’était plus doucement et sobrement hystérique. Tout de même certains moments de pastiche trop poussé et les clips avec Ken ont failli avoir raison de mon indulgence.

Par contre, les scènes avec l’équipe dirigeante de Mattel sont tellement minables qu’elles en deviennent écœurantes ; cette volonté de jouer la carte du ridicule pour se ‘dédouaner’, combinée à l’ineptie du trait et de l’imaginaire (mention spéciale à la blague de ‘l’ami juif’ qu’on ne devrait pas pardonner à un enfant qui essaierai de jouer le clown – ce serait lui rendre un mauvais service), rend plutôt l’entreprise pitoyable et suspecte à mes yeux – qui peut trouver ce numéro sympathique ? Respectable ? Pour autant cette attitude correspond bien à l’esprit général de masochisme autoritaire imbibant cette foire où les femmes sont fortes mais ont une grosse souffrance à faire valoir, tandis que les hommes sont lamentables mais il ne faut pas leur en vouloir – mais surtout n’oublions jamais de le rappeler ! Et à eux, de le leur rappeler doucement, car ils sont susceptibles… toujours prêts à faire de la société un enfer !

Finalement ce film ne tient que grâce à son outrance et son couple d’interprètes ; sinon, par quelques initiatives vite usées (la Barbie déglinguée, le délire avec les chevaux). Heureusement il y en a pour tous les goûts (même pour les amateurs de mélo spirituel – la conclusion) et en terme de dialogues et situations, ce Barbie a aussi un lot honorable de bouffonneries à son actif, fondées sur des caricatures ou des inversions… sauf que la seule chose qui ne soit pas considérée comme absurde dans ce programme, c’est le féminisme (solidarité et supériorité féminine), donc tout écart n’est effectivement que plaisanterie. Féminisme de courge superficielle quoiqu’elle s’en défende, mais féminisme encore !

Écriture 5, Formel 7, Intensité 6 ; Pertinence 3, Style 3, Sympathie 3.

Note globale 36

Page IMDB  + Zogarok sur SensCritique

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