LA POURSUITE INFERNALE =-

17 Juin

la poursuite infernale

My Darling Clementine est un des westerns les plus estimés de John Ford (La chevauchée fantastique, La prisonnière du désert), librement inspiré de la fusillade d’OK Corral, traitée par plusieurs films dans le genre (Tombstone, Wyatt Earp). C’est la dernière collaboration de John Ford et Darryl Zanuck, ce dernier décidant de raccourcir le film de une demie-heure pour proposer un spectacle d’une heure trente. John Ford en gardera un souvenir amer et tâchera de s’émanciper davantage des producteurs par la suite.

Ce montage de producteur a peut-être profité au film. La Poursuite Infernale est encore une Petite maison dans la prairie pour adultes avertis et compte parmi les westerns doucereux de John Ford, le maître du genre à l’époque classique (1939-années 1950). L’originalité de ses gentils cow-boys est d’être plus intéressés par la poésie que par le combat. Pour le reste, ils souscrivent aux formes habituelles, dans une version dévitalisée, donc bien plus plombante et encore plus sentencieuse que la moyenne.

Si La Poursuite Infernale n’a pas la profonde bonne humeur de La charge héroïque (second opus de la trilogie de la cavalerie), il est comme lui présidé par une candeur arrogante. Ce film est d’abord un petit drame doux-amer, avec quelques morceaux langoureux dus à Clementine, seule présence féminine au milieu de tous ces hommes fatigués, sourcilleux, en souffrance. Toute la première demie-heure se déroule dans un saloon et ne sera ponctuée que par une interprétation de Shakeaspeare, téméraire sur le papier et rapidement évanescente dans les faits.

Avec rigueur et même une certaine nervosité, John Ford fait tenir une intrigue bouffie dans une petite boîte étriquée, décorée par des guirlandes scintillant ‘western’. Il flirte avec le romantisme, l’échappée philosophique, mais toujours reste à quai. Il ose s’affirmer dans le registre le plus pur du western avec quelques minutes finales confrontationnelles, heure de la chasse. Voilà un western classique très poussif, avec quelques tentatives de nuances totalement hasardeuses et finalement avortées, mais aussi une mise en scène et une direction d’acteurs d’une grande précision. Un échec propre, quoi.

Note globale 52

Page IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions…

Note ajustée de 50 à 52 suite aux modifications de la grille de notation (sans -0 ni chiffres impairs, avec 12 comme minimale et 98 comme sommet).

 Voir l’index cinéma de Zogarok

.

Laisser un commentaire