LA CHAMBRE DU FILS / IGLESIA =+

16 Août

chambre du fils iglesia

Aparté dans la carrière d’Alex de la Iglesia, auteur espagnol connu pour son style excentrique : on lui doit Le Jour de la Bête, Le crime farpait et plus récemment Balada Triste. En 2006 il réalise La Habitación del niño, film d’à peine 80 minutes pour la collection« Películas para no dormir » diffusée à la télévision espagnole. Balaguero a réalisé A louer dans le cadre de ce Masters of Thriller qui n’a pas connu de suites. Adoptant un ton grave et premier degré inhabituel pour lui, De la Iglesia s’empare avec diligence de cette histoire de maison hantée et de possession.

Si ce film reste assez peu connu, il a beaucoup enthousiasmés les quelques fans de pellicules horrifiques l’ayant découvert. Pourtant Alex de la Iglesia réalise un métrage efficace mais foncièrement banal. Il abuse d’effets horrifiques faciles, emploie une BO tonitruante et est un héritier très conforme et minimaliste de Shining. Son tempérament exalté pas toujours bien employé rejailli dans l’écriture et crée un résultat intéressant, balançant tout en soulignant son effort de sérieux. Posture régressive par endroits : au départ s’alignent les dialogues de lourdauds autour de la vie de couple. Sorti de ses intrigues haut perchées où l’outrance est norme, De la Iglesia devient lui-même très ordinaires dans ses vannes comme dans ses analyses lorsqu’il est branché sur des thèmes communs.

Heureusement De la Iglesia finit par laisser de côté ses commentaires sur les hommes, sur les femmes et bien sûr les relations hommes/femmes. Il peut alors se montrer réellement percutant, jouant sur la confusion : assistons-nous à un véritable mythe en action, au triomphe d’une maladie mentale, à la combinaison des deux où on ne sait plus lequel nourrit l’autre ? La dissociation et les doutes du héros sont installés avec habileté, la photo et l’ambiance font vaguement penser aux débuts de Guillermo del Toro (Cronos et Mimic), qui lui sont supérieurs mais n’ont pas son dynamisme.

C’est lorsque la femme est partie (avec l’enfant) que le film est le plus captivant. Juan est entré dans un cycle dont il est le héros malgré lui et lutte contre un ennemi invisible : pire qu’un fantôme, il pourrait être un double, à moins qu’il ne s’agisse d’un retour du refoulé pour le futur papa.. Au-delà de cette tension réussie, De la Iglesia apprend à amuser de façon économique : le collègue Garcia est un antihéros jubilatoire. Un espèce de passager clandestin à la présence d’autant plus efficace que son doubleur français fait la voix du flic de South Park. Cette modeste réussite a pu servir de tour de chauffe à De la Iglesia ; son projet suivant s’inscrit également dans un registre conventionnel et bien codifié, en visant le grand-public : Crimes à Oxford.

Note globale 57

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