LA CHAMBRE DU FILS (MORETTI) =-

31 Mar

chambre du fils

Nanni Moretti est un cinéaste italien chouchou de la critique depuis les années 1990, connu notamment pour Habemus Papam en 2011 et Le Caïman cinq ans plus tôt (contre Berlusconi). Il a obtenu la Palme d’Or de 2001 (à sa 9e nomination) avec son premier film non-autobiographique, La Chambre du fils, récit d’un deuil parental. Il y interprète lui-même le personnage principal, un psychanalyste quarantenaire, le père de l’enfant mort précocément.

La réalisation est extrêmement dépouillée, le ton très primaire, la mise en scène sans éclats, mais le style de Moretti se ressent néanmoins : toujours cette sensibilité discrète, cette arrogance molle balancée par un conformisme de petit humaniste moralement bedonnant. Le film est un peu ronflant mais l’approche du deuil est plus pertinente, délicate, à même d’émouvoir avec un minimum de mots et d’effets. Laura Morante relaie particulièrement bien cette émotion et illumine la séance, la présence de Moretti étant plus sèche.

L’humour amer de l’auteur s’exprime à foison, avec une tristesse d’autant plus manifeste, mais aussi de sérénité, finalement de chaleur. Moretti joue avec des caricatures (ces patients grotesques, mais pas méchants), trouve vite ses limites car sa sagesse de surface tient de la superficialité. Il se trouve ainsi en adéquation avec ce psychanalyste ensommeillé. Débordé par ses patients qu’il critique dans son for intérieur, il a réalise qu’il a pu se tromper, être naif et surtout aveugle. Son sommeil était global, la tragédie venu le secouer le met en évidence.

Tout ça est bien aimable mais le niveau reste bas, parce que Moretti force mais ne formule finalement aucun discours. Il n’a guère d’idées de cinéaste et son inspiration repose sur des clichés qu’il laisse à leur place. Admettons que « la paresse n’est pas la passivité » ; ici l’esprit n’est plus paresseux, il est carrément placide et attentiste, laissant des acteurs s’enflammer sur ses projections scolaires et lapidaires. S’il n’était pas soigneux pour ces deux parents, Moretti aurait fait un film totalement vain et inerte.

Note globale 53

Page Allocine & IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… La Chambre du fils (Iglesia)

Scénario & Ecriture (2)

Casting/Personnages (3)

Dialogues (2)

Son/Musique-BO (3)

Esthétique/Mise en scène (2)

Visuel/Photo-technique (2)

Originalité (2)

Ambition (3)

Audace (2)

Discours/Morale (2)

Intensité/Implication (3)

Pertinence/Cohérence (3)

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