RUNNING OUT OF THE TIME =+

7 Nov

Opus classé ‘mineur’ mais parmi les plus connus dans la carrière de Johnnie To, Running Out of Time sort la même année que l’un de ses films-phares, The Mission. Avec Running Out, le cinéaste semble se banaliser et cède à une certaine vulgarité plus hollywoodo-compatible. Il se rapproche des travaux de John Woo, en restant beaucoup plus ‘étroit’ dans son approche. Là où Woo est flamboyant et parfois très vain (Le Syndicat du crime), To a toujours été plutôt sec et exigeant ; l’un joue avec des scénarios fantasques (Volte/Face), l’autre les malaxe avec une rigueur et une austérité singulières.

Le scénario de Running Out vient du tandem Carbon/Courtiaud. Pour les futurs réalisateurs des Nuits rouges du bourreau de Jade, c’est le premier succès à Hong-Kong où ils sont arrivés grâce à une collaboration avec Tsui Hark. Ici ils racontent la confrontation d’un négociateur audacieux et d’un braqueur apprenant qu’il lui reste un mois à vivre, d’autant plus libre d’accomplir sa plus belle œuvre. Bientôt, ils semblent tous les deux n’avoir plus grand chose à perdre et leur poursuite devient un jeu où l’un et l’autre apprécient de se risquer. À défaut d’originalité, leur création est riche et puissante, boostant un programme efficace mais un peu flegmatique par ailleurs.

En effet le film a un aspect assez ‘bis’, rendu vénérable par les qualités d’entertainment que Johnnie To y déploie. On y découvre une science de la vitesse, toujours présente chez lui mais sous une forme assez cérémonieuse. Loin de la sécheresse de Breaking News ou d’Exilé, Running Out instaure une proximité franche avec le spectateur et une familiarité avec ses personnages. C’est plaisant et il reste bien des vertus du maniérisme habituel. De plus, la patte Carbon/Courtiaud apporte à ce monde froid une touche romantique, à mesure que le jeu se développe. Quand Johnnie To se fait à peine moins aérien et s’ouvre à un langage émotionnel véritable, cela donne la portion de son œuvre la plus douce et accessible, peut-être aussi la plus pénétrante.

Note globale 68

Page IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… Heat + Copycat + L’Arme Fatale + Time and Tide

Scénario & Ecriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (4), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (2), Ambition (2), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (4)

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