SOUVIENS-TOI L’ETE DERNIER 1 & 2 =+

12 Sep

Un reboot de la saga est actuellement en préparation et devrait sortir en 2016. 

A la fin des années 1990, Souviens-toi l’été dernier s’est inscrit dans la brèche ouverte par Scream pour mener la danse du « neo-slasher ». Un troisième opus est sorti en 2006, qui n’est pas abordé ici.

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SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER **

3sur5  Un an après Scream, Kevin Williamson est scénariste des deux principaux slashers au box-office de 1997 : Scream 2 et Souviens-toi l’été dernier. Dans la continuité du film de Craven mais sans les ambitions ‘méta’, Souviens-toi l’été dernier se pose comme l’archétype du néo-slasher. Ce sous-genre est venu saper l’Horreur en multipliant les copycat aseptisés et surtout en généralisant une approche vulgaire et consumériste, loin de la véritable sève d’un film d’angoisse. Parmi cette flopée qui débouchera notamment sur les Destination finale, Souviens-toi l’été dernier fait excellente figure.

Les quinze premières minutes sont plaisantes et régressives, l’issue est hystérique et n’a pas peur de flirter avec le deus ex machina, l’ensemble est efficace. À partir de l’homicide involontaire, le film maintient un rythme lent mais nerveux. La progression est méthodique, le champ resserré, apportant un équilibre à la superficialité criante. Possédant des bases solides, le film peut se permettre de multiplier les écarts gratuits, en valorisant la chair fraîche de ses ressources humaines.

Les protagonistes ne sont pas très profonds mais restent crédibles et sympathiques, comparés à ce que fournissent les films de genre, qu’ils soient puristes ou parodiques. L’allure du tueur au crochet est originale, ses mobiles moins malgré le maintien de quelques ambiguïtés ; la ville de Southport, avec son folklore estival et ses paysages marins apporte beaucoup à l’ambiance. Tout ça reste prodigieusement léger, n’affecte pas, épate au mieux ; c’est d’abord un plaisir, coupable si y on tient ; et pour un public novice ou juvénile, une approche bénigne mais efficace de l’Horreur.

Enfin Souviens-toi a un intérêt rétrospectif pour les nostalgiques des nineties. Ceux-là pourront retrouver Sarah Michelle Gellar avant sa révélation dans la série Buffy (où l’assertivité du personnage-titre est très loin d’Helen la pouffe affable) et deux ans avant Sexe Intentions (autre film ado ‘culte’ de l’époque), où elle sera à nouveau en tandem avec Ryan Phillippe. Énorme succès, I Know What You Did Last Summer aura deux suites et sera décalqué notamment par Urban Legend (sorti un an après), qui lui aussi générera une trilogie. Quand à Williamson, il contribuera à The Faculty (1999) et créera bientôt Dawson (1999), renouvelant le teen drama à la télévision.

Note globale 56

Page IMDB + Zoga sur SC

Suggestions… Blow-Up + Profession reporter + Mysterious Skin

Scénario & Ecriture (2), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (2), Ambition (3), Audace (2), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (2)

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souviens toi l'été dernier 2

SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER 2 **

3sur5 En 1997, Scream pond un bâtard en plus de sa suite officielle : c’est Souviens-toi l’été dernier, porte-étendard malgré lui du neo-slasher, dont il restera l’un des meilleurs opus. C’est le début d’une décennie de crucifixion de l’Horreur, débouchant sur une vague de torture porn (retour à la violence qui tache vraiment, dominé par les franchises Saw et Hostel). Souviens-toi l’été dernier est le symptôme de cette ré-actualisation bien comprise mais totalement cynique, qui donnera notamment les consternants Destination finale.

Son successeur, sorti un an après, joue à son tour avec les clichés, les honorant avec efficacité et une louche de second degré. Williamson n’est plus au scénario, mais cette suite est à la hauteur de son modèle (la scène des UV sera reprise dans Destination finale 3). Globalement on sait à quoi il faut s’attendre, mais la séance n’est pas gâchée pour autant : le train fantôme carbure à plein. Les grosses ficelles se lient les unes aux autres, des détails ‘clochent’ ouvertement, mais la tension est maintenue, avec lourdeur et énergie : pas d’intelligence délicate ici, mais des turbulences à foison.

Il règne un climat de douce hystérie, avec ses mascottes en foire (dont Titus, énième happening beauf -non crédité- de Jack Black) et son érotisme publicitaire (vive le ciel capricieux des Bahamas). À défaut de cultiver un mystère profond ou une mythologie sérieuse, les auteurs de cette suite taillent un produit ‘musclé’. La créativité est au service de motifs traditionnels et racoleurs, la technique est impeccable et sans âme ; c’est totalement éhonté, facilement plaisant ; en tout cas, bien plus agréable et cadencé qu’Urban Legend ou Halloween resurrection.

Loin de valoir le jubilatoire Judge Dredd, ce Souviens-toi 2 souligne en tout cas la capacité de Danny Cannon à mettre au point du ‘nanar’ de catégorie A. Il y aura un dernier round bien plus tard (2006), avec de nouveaux protagonistes (ici, deux des quatre principaux étaient remplacés), faisant de Souviens-toi une trilogie. Il sortira dans l’indifférence générale, cherchant à capitaliser sur une marque ayant passée sa date de péremption, à l’heure où le torture porn justement venait de débarquer bruyamment.

Note globale 58

Page IMDB + Zoga sur SC

Suggestions… Rambo 3

Scénario & Ecriture (2), Casting/Personnages (3), Dialogues (2), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (4), Originalité (2), Ambition (2), Audace (2), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (1)

Note ajustée de 57 à 58 suite aux modifications de la grille de notation.

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