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HORS D’ATTEINTE **

12 Fév

3sur5  Après le coup-d’éclat de Sexe mensonges et vidéos, son premier long en 1989 (excepté un documentaire quatre ans plus tôt), Steven Soderbergh a peiné à rééditer l’exploit. Dès son film suivant, Kafka, il se trouve exclue de l’attention du grand-public et peine à capter l’attention des cinéphiles. Cette période s’achève en 1998 avec Hors d’atteinte, grosse production avec casting en or, Jennifer Lopez et George Clooney étant en tête d’affiche.

Préparant le terrain du futur Ocean’s Eleven et de sa saga, Hors d’atteinte raconte l’amour impossible entre un braqueur de charme et une femme de loi glamour. Elle est pleine de self-control et attirée par la crème des bandits qu’elle coffre ; il est le séducteur vide, sans attaches, mais s’arrêtant sur elle. Tous les deux vont satisfaire leur besoin d’aventure et soulager leurs tensions. Ils sont impliqués dans des affaires où ils auront plusieurs rôles à jouer, ce sera l’occasion d’expérimenter une espèce de plénitude, tout en sachant qu’elle ne pourra durer.

Hors d’atteinte est plaisant, d’une maestrai exemplaire, c’est une démonstration de qualité par ses auteurs. Avec ça, il y a sa vacuité. Hors d’atteinte est pauvre. On sait déjà qu’il n’en restera rien, on éprouve rien, si ce n’est cette connivence lasse en miroir aux émotions de ces personnages résignés et chic. C’est un film  »mort ». Traffic, livraison de Soderbergh deux ans plus tard, est un peu comme ça : puissant, ambitieux, stylé, il ne dit trop rien. Il accumule par contre, les personnages saisissants, les potentiels ; il les collectionne et les exhibe avec science.

Car si son identité en tant que cinéaste pose question, Soderbergh est un formaliste admirable. Paradoxalement, son raffinement en a fait un cinéaste lourd, aux charmes incertains, un débiteur de pubs propres, mi-jazzy mi-glacées. Et surtout, Hors d’atteinte est aussi précieux sur la forme qu’il est vulgaire sur le fond. Le Soderbergh populo assumé, aka Erin Brockovich, ou celui théorique intégral, aka Kafka, interpelle nettement plus. Reste le plaisir d’un spectacle superficiel et sophistiqué, mélancolique ou enjoué selon la phase, pince-sans-rire, jamais exaltant, jamais trop faible. C’est un peu comme si Michael Mann avait voulu tourner Jackie Brown.

Note globale 59

Page Allocine & IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions… Haute Voltige + Showgirls + Diamants sur canapé

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Soderbergh sur Zogarok : Erin Brockovich + Traffic

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