OPEN WATER =+

16 Oct

Dans la catégorie des films avec requins, parvenir au sommet n’est a-priori pas très compliqué. Open Water est l’un des meilleurs dans le genre, mais après tout il ne s’agissait que de dominer la cohorte de séries Z ou B-beaufs, puis une poignée d’opus plus ambitieux (The Reef, Peur bleue) pour tutoyer Les dents de la mer. ‘Based on a true story’ (la disparition des Lornegan au large de la Grande barrière de Corail en 1998 – dans le film ça se déplace aux Bahamas), il n’abuse pas de cette caution à des fins sensationnalistes. Le style est réaliste, sans chiqué ni effets gratuits même dans le scénario, sans que le résultat tende vers l’inanité (ou l’ennui comme dans The Reef).

Le spectateur plonge avec Susan et Daniel dans un huis-clos insolite, puisqu’ouvert sur l’océan, sans repères, frontières ou simplement nuances apparentes. La tension se nourrit des montées de désespoir anxieux (et du venin des méduses) : les péripéties sont minimalistes. La dernière partie est plus ‘expressionniste’, l’horreur y est à son comble grâce à l’empathie qu’OW a su générer en dérivant vers le psychodrame de couple. La manière d’entrer dans son intimité est habile ; le ton en général est assez ‘libéré’ (surtout pour un produit américain), ce qui affecte positivement le voile pseudo-documentaire. Les comportements des gens, les actions ou échanges du duo, ne ‘sonnent’ pas cinéma sans pour autant tomber dans la trivialité surlignée (les diapos de vacances) ou les outrances de nombreux found footage ; Open Water est un peu le Blair Witch des océans.

Grâce à sa tournure tragique, il est en mesure d’avoir un effet ‘Dents de la mer‘ voire de tarauder quelques esprits. Impossible d’omettre le souvenir de cette expérience par procuration lorsqu’il s’agira de se projeter dans un tel contexte. Faute de budget, il manque un final au ‘sommet’ qui emporterait le morceau, au lieu de ce générique tout en suggestion ; mais ainsi l’ambiance et le parti-pris ne sont pas trahie. Au fond Open Water est une formidable mise en situation, spécialement adressée aux adeptes de reportages naturalistes comme Daniel (Daniel Travis). Pour tous ceux qui n’auront pas été happés par les protagonistes ni intéressés par le comment de leur sort, ou plus encore pour les nanardophiles, la frustration est quasi garantie. Il y aura une suite quatre ans plus tard, Dérive mortelle (2007).

Note globale 68

Page IMDB  + Zogarok sur SensCritique

Suggestions… En pleine tempête + Black Water + Master and Commander + The Descent

Scénario & Écriture (3), Casting/Personnages (3), Dialogues (3), Son/Musique-BO (3), Esthétique/Mise en scène (3), Visuel/Photo-technique (2), Originalité (3), Ambition (3), Audace (3), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (3), Pertinence/Cohérence (3)

Note arrondie de 67 à 68 suite à la mise à jour générale des notes.

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