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20 Mar

Connu pour Piège de cristal et Prédator livrés en début de carrière, John McTiernan tourne ici le dernier film avant son retrait (aidé -mais non provoqué- par des déboires judiciaires). Contrairement aux opus précédents (comme Le 13e guerrier ou Last Action Hero), ce Basic n’a pas compensé l’échec en salles par une revalorisation à terme (les deux cités étant vulgairement ‘culte’). Il arrive à la fin d’une vague de thrillers militaires (comme Le Déshonneur d’Elisabeth Campbell quatre ans plus tôt, où Travolta menait déjà l’enquête) aux alentours de l’an 2000.

Le meilleur tient au souci de vraisemblance dans la forme, les mystifications sur le fond étant nettement moins impressionnantes. Le sergent-chef Charles Fails est à nouveau recruté en tant que conseiller technique, après avoir assisté Schumacher pour Tigerland et Ridley Scott pour A armes égales. Le tournage se déroule à Panama pour l’ensemble des scènes d’enquête, en Floride [à Jacksonville] dans un terrain d’aviation délaissé déguisé en forêt tropicale pour la partie à dénouer. Le film démarre avec la convocation de Travolta, ancien militaire récemment mis au placard à cause de soupçons de corruption.

La séance se partagera entre ses interrogatoires et recherches aux côtés d’une jeune capitaine (Connie Nielsen) et, en parallèle, les scènes d’entraînement menées par le sergent (Samuel Lee Jackson) disparu dans des circonstances inexpliquées. Une grosse mécanique est déployée, lâche des coups précis et gratuits. La mise en scène et le scénario s’échinent à étoffer un matériel absurdement ‘light’. Les chevauchements de points de vue et subtilités affiliées sont adéquatement glissées dans le carcan du blockbuster pour la télé ; c’est un peu comme si DePalma étalait sur deux heures son talent et ses ambitions en des variations sous forme de teaser.

Toutes les fourberies sont permises mais les coups sont mesurés ; il y a toujours de quoi égayer à défaut de surprendre, l’illusion d’une relance constante est maintenue. Au moins les intentions des créateurs et décisionnaires sont claires. On imite avec brio quelque chose de fracassant (les quelques titres de la BO sont dans le même esprit – platement ‘trop’, mais/donc dans l’ambiance), équipé en ce sens, mais soit pas assez mûri soit trop lifté au montage. Il reste la langue visuelle tranchante de McTiernan, les efforts physiques des uns et des autres, quelques dialogues démonstratifs et pointes de cynisme truculent. McTiernan essaie maintenant de revenir avec une suite à son ultime gros succès, Thomas Crown.

Note globale 46

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