RAID REDEMPTION (SERBUAN MAUT) +

17 Août

Prise d’assaut du QG d’un trafiquant, réfugié dans sa tour de contrôle et protégé par plusieurs étages et un bouclier humain expérimenté. A l’intérieur du coffre : un sorte de circuit imprévisible où il faut être astucieux, vigilant et ultra-combatif ; un labyrinthe pour la survie digne d’un jeu-vidéo. Parmi les membres de la troupe d’élite, le dévolu est jeté sur Rama (Iko Uwais), qui sera naturellement le plus tenace et héroïque.

Le gallois Gareth Evans en est à son troisième long-métrage et reste en Asie après Menrautau et un documentaire sur les arts-martiaux. Son Raid Redemption est donc un film d’action indonésien extrêmement violent, d’une efficacité miraculeuse parce qu’il combine le survival le plus féroce et la tension la plus explicite. Il ne s’agit pas d’un simple programme horizontal et redondant, mais bien d’une course de Rama et ses camarades vers le cœur de la bête ; Evans ne se contente pas d’accumuler les bastons (mais les morceaux de bravoure sont là, et de quelle façon!), il soigne le chemin, il nourrit ses personnages, donne une histoire à ces murs, un esprit à l’affrontement.

C’est explosif, mais pas de l’hystérie, ni du remplissage de bourrins ; c’est frontal, démesuré mais lucide ; et avec ces temps de suspension précieux, présents non pour meubler, mais pour redoubler la sensorialité solennelle de l’ensemble. Raid Redemption pourrait facilement s’orienter vers un autre genre, vers d’autres mondes et se garde ces pistes ouvertes ; il nous met dans l’urgence de ses personnages, mais aussi dans leur costume. La démarche a quelque chose de similaire à celle de Winding Refn dans Valhalla Rising ou Only God Forgivesoù le film est voué à des enjeux émotionnels et physiques directs, précipitant dans le bain sans recul, tout en nuançant l’action avec goût.

C’est l’œuvre que le réalisateur de La Horde a voulu faire (avec des zombies) – sauf que malgré son armada de figurants, il n’avait pas le moindre atout ; pire, il ne devait compter que sur sa virtuosité (or elle est absente). A se réserver pour un moment d’intense agressivité qui ne trouverait pas où se défouler.

Note globale 72

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