GARDEN STATE =-

20 Août

garden state

Connu pour son rôle de John Dorian dans la série hospitalière Scrubs, Zach Braff a réussit un premier film aux vertus contradictoires. Romcom typique, Garden State est un modèle de platitude intelligente. La fébrilité du caractère incarné par Portman, le manque d’éclat de celui campé par Braff lui-même, viennent renforcer le langage du film (d’ailleurs avec Andrew, Braff a un talent pour se mettre en valeur tout en jouant le mec humble et distancié). Garden State n’est pas une romance avec d’intenses remous, c’est un film ardemment morne, avec des protagonistes gentils et sensibles, jouant les weirdos en vain.

Il considère avec bienveillance un univers (générationnel) de roudoudous affectés, très sobres dans le fond et sans grands élans. Par conséquent Garden State ne décollera jamais vraiment, mais c’est justement une expression de son identité. En revanche l’évolution est favorable, les personnages s’affirment, allègent leurs fardeaux, nuancent leurs caprices. Zach Braff s’aligne avec brio dans un genre d’élection, se place à l’ombre des premiers films de Jeff Nichols (Le Lauréat, Virginia Woolf) quoiqu’il en omet tout le venin. Cette douceur réfléchie, cette grisaille confinant au spleen réduit, donnent à Garden State une petite contenance propre.

Ces qualités d’écriture sont toutefois assez fugaces. Tout est logorrhée monocorde dans Garden State, produit cohérent, rempli de bons mots, de situations pittoresques, mais néanmoins plombé par cette tiédeur qu’il célèbre. Le mariage avec la tristesse light est à ce prix. Dès le début cependant la maîtrise de la réalisation et les subtilités de la mise en scène tiennent en respect tous ces contre-effets. Garden State reste dans un circuit anodin, est trop mou pour être plus qu’un collage des repères contemporains de son genre ; néanmoins il est assez fort techniquement pour faire oublier Braff l’acteur au profit de Braff le réalisateur.

Note globale 48

Page Allocine & IMDB  + Zoga sur SC

Suggestions…  Perdrix + Helen + Martha Marcy May Marlene

Scénario & Ecriture (3), Casting/Personnages (2), Dialogues (2), Son/Musique-BO (2), Esthétique/Mise en scène (2), Visuel/Photo-technique (3), Originalité (2), Ambition (3), Audace (1), Discours/Morale (-), Intensité/Implication (2), Pertinence/Cohérence (3)

Note ajustée de 49 à 50, puis à 48 suite aux modifications de la grille de notation.

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