WOLF CREEK 2 =+

10 Avr

wolf creek 2

En 2005, Wolf Creek avait obtenu un bel échos pour un film d’horreur, en étant nominé dans des compétitions généralistes et prestigieuses. Greg McLean a poursuivi avec Solitaire/Rogue en 2007, un des meilleurs happening de crocodiles hostiles, où il a pu faire la démonstration de ses talents. Il revient en 2014 avec Wolf Creek 2, moins passe-partout et lisse dans sa narration, puis surtout clairement au-dessus du premier opus. Les louanges et l’intérêt des mafias ‘nobles’ détentrices des labels de qualités ne sont plus là alors que le cinéma de McLean a pris son envol.

Wolf Creek prenait son temps pour installer et déroulait ses beaux atouts, faisait la démonstration de son ingéniosité, sans toucher l’os. Wolf Creek 2 libère les énergies et cogne dès sa puissante et très sanglante introduction. Les banalités d’usages sont digérées en accéléré et les victimes, pas si jeunes, rapidement installées dans l’outback australien. Même si la projection en eux est facilitée, l’ensemble des protagonistes tiendra une place superficielle. Peu importe qui ils sont : ils sont avant tout au bon endroit au bon moment pour être les cobayes de Mick Taylor dans sa partie de paintball meurtrier.

Ils n’ont aucune carte en main ! C’est lui, le taré, le bushman boogeyman, qui les a toutes. Et c’est pénible, mais remuant. Cela donne des scènes dantesques, comme la séquence surréaliste ‘Qui veut gagner des millions’ ou le massacre inévitable sur Le Beau Danube Bleu. En plus de savoir faire monter la pression sans jamais redescendre, Wolf Creek 2 réussit à créer la sidération. La violence extrême, volontiers gore, n’est pas seule responsable ; Mick est imprévisible, ne respecte aucune règle pas même les siennes, mais il est tellement déstructuré qu’il peut apparaître logique ou loyal à n’importe quel moment.

C’est qu’en vérité il aura toujours la dernière joute. La monstruosité du personnage est poussée à fond. Il n’est toutefois pas vraiment creusé, sinon pour ce qui sert directement l’exercice. Il reste par ailleurs rattaché à une figure classique, au cœur de la saga Massacre à la tronçonneuse : c’est le redneck exalté, sans conscience, profondément à l’écart de toute civilisation à l’exception de quelques souvenirs scolaires et d’une estime portée à des symboles consacrés par l’Histoire. Il commence cependant à jouir d’un nombre conséquents d’éléments prompts à lui donner une ‘mythologie’, notamment avec son QG du final, potentiel labyrinthe nourricier d’un troisième opus.

Note globale 68

Page Allocine & IMDB   + Zoga sur SC

Suggestions… Road Train/2010 + Déviation mortelle/1981

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